Emmanuel Macron sur Jean Moulin: "Chaque jour, les séances de tortures infligées par Klaus Barbie se faisaient plus violentes, exaspéré par un mutisme chaque jour plus héroïque"

  • l’année dernière
Après une commémoration du 8 Mai 1945 sur des Champs-Elysées quasiment vides, Emmanuel Macron s'est rendu à Lyon pour rendre hommage à Jean Moulin et à la Résistance. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour protester contre la réforme des retraites, alors que la préfecture du Rhône avait interdit tout rassemblement dans un large périmètre autour du mémorial.

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00:00 Ici, en cette prison de Montluc, sont passés à un an d'écart
00:05 2 hommes qui, pour le dire avec les mots de Joseph Kessel,
00:10 avaient choisi de faire quelque chose de difficile.
00:13 Coupables tous deux de ce qui était un crime
00:17 aux yeux de l'occupant nazi
00:18 et de l'Etat collaborateur de Vichy.
00:21 Résistés.
00:23 Le 21 juin 1943,
00:28 Jean Moulin et 6 de ses compagnons étaient arrêtés
00:32 et incarcérés à Montluc.
00:34 Une semaine durant, la porte de la prison s'ouvrit chaque jour
00:37 sur les allées et les retours des fourgons allemands
00:41 qui les amenaient au siège de la Gestapo.
00:43 Et chaque jour,
00:44 les séances de torture infligées par Klaus Barbie
00:48 se faisaient plus violentes,
00:50 exaspérées par un mutisme chaque jour plus héroïque.
00:54 Le 8 mars 1944,
00:58 par ce même Porsche,
01:00 une silhouette était évacuée d'un véhicule
01:03 et traînée jusqu'à l'infirmerie.
01:04 Sous les hématomes, c'était le visage méconnaissable
01:08 de Marc Bloch, l'historien des Annales,
01:11 le héros de deux guerres, le résistant, enfin,
01:15 que les nazis venaient de soumettre à la torture.
01:17 Il fut fusillé 3 mois après avec 29 détenus
01:23 et tomba en criant "Vive la France".
01:27 L'histoire a rapproché dans la même prison
01:30 ces deux hommes qui se battaient pour la même cause,
01:34 pour la même République, pour la même France,
01:38 tombés tous deux pour elle.
01:40 Le premier, au fond de la débâcle du courage,
01:45 avait mis sur pied l'organisation qui allait relever la France,
01:49 renant avec l'essence de la République
01:51 trahi par une partie de ses élites.
01:53 Le second, 3 ans auparavant, au lendemain du désastre de juin 40,
01:58 avait livré le réquisitoire implacable
02:00 de ceux qui en portaient la responsabilité.
02:03 L'étrange défaite.
02:04 A Marc Bloch, l'acte de décès, à Jean Moulin,
02:10 l'acte de renaissance.
02:11 L'un fait écho à l'autre.
02:12 L'un n'est pas complet sans l'autre.
02:13 Le Conseil national de la résistance
02:16 que fonda le Centre de la République
02:19 n'est pas complète sans l'autre.
02:20 Le Conseil national de la résistance
02:22 que fonda le second fut le remède au diagnostic
02:25 posé par le premier.
02:26 Moulin et Bloch nous disent que la République française
02:30 n'est par définition ni mauvaise ni défaste,
02:34 elle est nécessaire, vitale, juste.
02:39 Elle l'était en 1792, en 1848, en 1870, en 1946,
02:47 en 1958, elle l'est encore aujourd'hui.
02:52 Fidélité véritable à l'aspiration profonde de notre nation,
02:57 l'indépendance et l'humanisme.
03:01 Oui, nous vivons dans le pays où on ne peut jamais séparer
03:04 impunément l'idée de République et celle de progrès humain.
03:09 La France républicaine est indissociable
03:12 depuis les Lumières et la Grande Révolution
03:14 des valeurs de justice et de liberté.
03:17 Et chaque fois qu'elle est menacée,
03:20 chaque fois qu'elle est abandonnée ou trahie,
03:24 se dresse des Français ou des amoureux de la France
03:28 fidèles à l'esprit de résistance
03:30 qui caractérise profondément notre peuple.

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