• l’année dernière

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Category

🗞
News
Transcription
00:00 le roi Charles III qui vient de quitter le palais de Buckingham pour l'abbaye de Westminster
00:07 et qui est donc à bord du carrosse du jubilé de la reine et non pas le carrosse doré qui sera
00:13 utilisé pour la fin de la cérémonie et qui est à l'image de la couronne apparemment équipée d'une
00:20 caméra sculptée dans le bois du vaisseau de l'amiral Nelson. Ce carrosse est très intéressant
00:26 d'abord il a l'avantage d'être très confortable, climatisé, donc il doit y avoir du chauffage et
00:35 avec des vitres qui peuvent s'ouvrir, des vitres électriques et il y a en effet, alors j'ai lu dans
00:41 la presse qu'il y avait cette petite caméra cachée dans la couronne qui doit, qui permet de suivre
00:46 l'ensemble de la procession et qui doit permettre je pense aux souverains, il doit y avoir un petit
00:52 écran qui lui permet peut-être d'avoir une vue de l'ensemble de la procession. Je ne sais pas si
00:58 c'est le cas mais en tout cas c'est un carrosse qui est très confortable parce que le carrosse d'or
01:03 d'état qui date du milieu du 18e siècle qui est absolument somptueux et suspendu par des lanières
01:11 et tous les souverains qui l'ont emprunté, il était utilisé pour l'ouverture du parlement jusqu'à la
01:17 seconde guerre mondiale, provoque des mouvements et donne l'impression d'être sur un bateau.
01:24 Je crois d'ailleurs qu'Elisabeth II a gardé un souvenir.
01:26 On avait gardé un mauvais souvenir pour le restaurant de cette zone.
01:28 En fait il est également en bois, il a des feuilles d'or bien sûr.
01:34 C'est un objet magnifique, il est en bois avec une structure donc qui n'est pas évidemment sur
01:41 structure hydraulique et qui amortit les mouvements même si le roi Georges VI avait fait installer
01:49 des roues en caoutchouc et plus seulement en métal. Mais il est extrêmement lourd et puisqu'il pèse 4 tonnes,
01:55 il avance très lentement, celui-ci avance beaucoup plus rapidement et puis surtout enfin on le voit
02:01 bien, il a une grande stabilité et le monarque circule là confortablement.
02:08 Il a été offert à la reine pour son jubilée diamant en 2012 mais je crois qu'il n'est arrivé à Londres
02:15 qu'en 2014 et elle l'a utilisé depuis 2014 pour toutes les ouvertures au parlement.
02:20 On entend la clameur de la foule et on aperçoit la cavalerie domestique, les Household Cavalry,
02:26 qui sont les troupes d'élite chargées de la sécurité du chef de l'état.
02:30 Ce qui est très amusant c'est que ce carrosse se veut un lieu de mémoire, c'est-à-dire qu'il a été fait,
02:35 c'est très écologique d'ailleurs, avec des morceaux de bois et de métal qui viennent de récupérations,
02:42 qui viennent de multiples bâtiments historiques, de châteaux, de cathédrales, d'édifices religieux.
02:51 Et il y a eu un phénomène de récupération qui était là tout à fait écologique et qui doit tout à fait plaire aux souverains.
02:59 Et pour en faire un carrosse d'état dont on n'a pas l'impression qu'il est neuf et qu'il date de 2012
03:05 et qui est inscrit aussi dans l'histoire de la Grande-Bretagne.
03:10 Et là donc le carrosse vient d'emprunter le mal, cette grande avenue dans le centre de Londres
03:19 où sont massés, vous le voyez, énormément de Britanniques et de touristes aussi, il faut bien le dire,
03:25 beaucoup de touristes français notamment.
03:27 - Et toute cette procession, je m'adresse toujours à vous deux, elle est minutée, elle est complètement organisée,
03:34 tout est millimétré, est-ce que cet ordonnancement a une profonde signification ?
03:39 - D'abord ça renvoie au génie anglais du spectacle et du grandiose, c'est-à-dire que cette monarchie
03:46 a un talent absolument extraordinaire à déployer l'apparat, le grandiose, le faste,
03:56 avec une volonté de mettre en spectacle une histoire.
04:00 Toute la cérémonie d'aujourd'hui rappelle à quel point l'ancrage historique est fondamental pour la monarchie
04:09 et lui confère cette image de stabilité avec une double volonté d'une part de glorifier la nation,
04:18 comme vous l'avez rappelé tout à l'heure, le quart de l'humanité a les yeux rivés sur Londres aujourd'hui.
04:23 - Et il est acclamé en ce moment. - Alors même si l'Angleterre n'a plus évidemment son empire colonial dominant le monde,
04:30 elle reste quand même une très très grande nation.
04:33 Et puis il y a cette volonté très forte de rappeler la vocation, la fonction symbolique de la monarchie
04:42 qui est d'offrir, d'être à la fois un symbole d'unité nationale.
04:49 Je crois que c'est cette volonté très consensuelle tout à l'heure,
04:54 lorsque ont été arrêtés quelques écologistes extrémistes.
04:58 Ils ont été, j'ai entendu les journalistes qui disaient que ces gens avaient été hués par la foule en disant "c'est pas le moment".
05:05 Là c'est un moment d'unité, un moment de fête.
05:07 Certes l'Angleterre a des difficultés, mais à une époque où s'effondrent partout les traditions
05:14 et où les institutions se fragilisent partout en Europe et partout dans le monde,
05:19 on se dit que la monarchie fait mieux que résister.
05:22 Et précisément parce qu'elle réussit à concilier à la fois la continuité et l'adaptation.
05:30 Je pense que la monarchie sera morte le jour où la famille royale refusera de s'inscrire dans une temporalité longue,
05:39 de revendiquer une conscience généalogique et d'assumer d'être un phénomène de survivance.
05:45 Et là on a véritablement ce phénomène de survivance qui est mis en spectacle
05:50 puisque cette cérémonie à laquelle nous allons assister tout à l'heure est un mémorial,
05:55 c'est à dire c'est presque un drame historique.
05:58 C'est la reconstitution d'une cérémonie religieuse extrêmement codifiée
06:05 qui s'inspire directement du fameux Liber Regalis qui est conservé dans la bibliothèque de Westminster
06:15 et qui a compilé au XIVe siècle le déroulement des sacres.
06:20 Donc c'est ce scénario du sacre du XIVe siècle qui va se dérouler aujourd'hui
06:28 et qui, je dois dire, puisque nous sommes en France et qu'il y a aussi parmi vos téléspectateurs des Français,
06:33 un sacre qui va être une reconstitution historique aussi de ce qu'ont été les sacres des rois de France
06:40 jusqu'au dernier en France qui est celui de Charles X en 1824.
06:45 D'ailleurs on n'a pas à s'étonner qu'il y ait une telle parenté entre le sacre des rois de France et le sacre des rois d'Angleterre.
06:53 Guillaume le Conquérant venait de Normandie, les Plantagenais ont été une dynastie d'origine angevine
07:00 et il y a eu une très forte volonté avec Édouard III de vouloir aussi asseoir la monarchie anglaise,
07:07 grande rivale de la monarchie française, avec un sacre à Westminster
07:12 qui n'avait absolument rien à envier à celui de Reims.
07:18 Mais vous parliez d'écologistes radicaux mais il me semble que c'était des républicains,
07:22 des anti-monarchistes qui ont été arrêtés. Est-ce qu'ils sont marginaux aujourd'hui ou pas ?
07:28 De quoi aller ?
07:28 Les républicains.
07:29 Écoutez, c'est difficile à dire, c'est aussi je pense quand même un des défis qui attend Charles III
07:37 parce que si on regarde les sondages on est toujours à peu près à 20-25% de la population
07:43 qui préférerait que le Royaume-Uni soit une république plutôt qu'un royaume.
07:50 Après si on regarde plus dans le détail, il y a eu un sondage récent
07:57 qui montrait que certes la monarchie était quand même encore très appréciée par les seniors,
08:03 c'est-à-dire les plus 65 ans. Là on avait un taux d'approbation à hauteur de 80% ce qui est énorme.
08:09 En revanche, et ça c'est préoccupant et c'est un des défis qui attend Charles,
08:13 chez les 18-24 ans on tombait à un taux d'approbation de 32%.
08:18 C'est-à-dire quand même que pour les deux tiers des plus jeunes, des futures générations
08:24 et qui arrivent à l'âge adulte aujourd'hui, deux tiers pensent que c'est une institution désuète
08:30 et qui ne représente pas vraiment le Royaume-Uni d'aujourd'hui.
08:33 Donc ça ce sera une des grandes tâches de Charles d'essayer justement de parler aux jeunes générations
08:39 et de les convaincre de la légitimité aujourd'hui en 2023 de cette monarchie
08:45 puisque c'est l'éternel problème quand même de ces monarchies, en particulier de la monarchie britannique,
08:50 c'est quand même le principe de légitimité qui repose sur le seul fait d'appartenir à une certaine famille
08:56 et de naître dans cette famille.
08:58 Donc voilà, ça c'est quand même quelque chose qui est posé, qui n'est pas majoritaire encore.
09:04 Mais qui pourra se développer avec le changement de monarque.
09:07 Il y a un autre sondage récemment qui a été fait par la BBC sur le fait qu'aujourd'hui,
09:11 certes on voit beaucoup de britanniques, mais deux tiers des britanniques ne se disaient pas très intéressés par l'événement.
09:18 Ce qui est quand même, vous voyez, il y a quand même pour la famille royale des signaux de préoccupation.
09:23 Hervé Amorique, vous êtes avec nous en direct de Londres.
09:26 On entend la ferveur pour le roi.
09:29 Est-ce qu'il est en train de devenir très populaire le roi Charles ?
09:32 Il est clair que ceux qui sont ici autour du palais de Buckingham,
09:37 et on entend les acclamations, ne sont pas des républicains.
09:40 Même si, comme le dit Bruno Darroux, il est absolument évident que le royaume
09:46 a beaucoup changé depuis le couronnement d'Elisabeth.
09:49 Les sondages le montrent, l'indiquent, mais ces sondages à répétition,
09:53 même dans les dix dernières années, entre 2013 et 2023,
09:58 s'il y avait, comme le disait Bruno Darroux, pour les 18 à 24 ans,
10:03 seulement 32% des jeunes aujourd'hui qui se sentent concernés par la monarchie,
10:09 qui trouvent que c'est ce qu'ils souhaitent,
10:11 il y a 10 ans, il y avait deux fois plus, il y avait environ 62% de jeunes de cet âge-là.
10:19 Donc on voit qu'en 10 ans seulement, les choses ont beaucoup changé.
10:23 Évidemment, pour beaucoup de jeunes ici, la monarchie représente aussi,
10:28 symbolise richesse, opulence et finalement, un manque de démocratie,
10:33 un manque de présentation de démocratie qui change les choses.
10:39 Et ce qui sera effectivement, comme le disait Bruno, un grand défi à l'avenir
10:42 pour la monarchie et pour la famille royale, même si aujourd'hui, évidemment,
10:47 c'est le jour de Charles III et entre modernité et tradition,
10:51 il faut se souvenir que tous ces invités qui sont à l'abbaye de Westminster
10:55 ont été choisis non pas par Charles III, mais par le gouvernement.
10:59 Et que toute cette codification est entre les mains des membres du gouvernement,
11:04 des ministres et surtout du Premier ministre,
11:06 qui bien sûr, qu'on entendra tout à l'heure lors de la cérémonie religieuse,
11:10 et que même cette idée de proposer au sujet de sa majesté à travers le Royaume-Uni,
11:19 à travers le monde, de prêter serment en même temps que les nobles vont prêter serment
11:24 au sein de l'abbaye de Westminster à genoux, c'est une idée mise en place par le gouvernement
11:30 et des proches du roi Charles III estiment que ce n'est pas particulièrement le souhait
11:36 ou ce n'est pas particulièrement ce qui représente le caractère de Charles III.
11:41 Donc c'est entre le roi et le chef d'État,
11:47 mais c'est bien le gouvernement qui gère jusqu'à la liste des invités.
11:51 Donc tous ceux qui sont ici sous la pluie, parce que depuis une heure ou deux maintenant,
11:56 il pleut vraiment beaucoup et ça veut dire qu'il y a quand même une ferveur
12:01 pour l'identité britannique que représente la monarchie ici autour de nous.
12:05 Tous ces gens qui étaient autour du mal pour voir passer le carrosse,
12:09 ils descendent maintenant essayer de voir ce qu'ils peuvent voir,
12:13 au moins la parade militaire vers l'abbaye de Westminster,
12:17 et ils reviendront ici tout à l'heure lorsque le carrosse va remonter.
12:21 Et ensuite, bien sûr, ça sera le grand moment de la journée,
12:24 ça sera d'essayer d'apercevoir le roi Charles avec sa couronne,
12:28 ici derrière moi, au balcon du palais de Buckingham avec sa famille,
12:33 et de voir quel membre de la famille royale sera là à ce moment-là.
12:36 Parce que aussi, le défi pour Charles va être de gérer sa famille,
12:42 de voir s'il y aura moins de membres actifs de cette famille à l'avenir.
12:48 Il y aura bien sûr la question de son frère Andrew, la question de son fils Harry.
12:54 Ce qui sont des questions que, bien sûr, Charles lui-même et sa famille,
12:59 et le gouvernement, parce que c'est le gouvernement qui décide aussi,
13:02 vont devoir gérer bientôt.
13:03 Oui, d'afficher l'unité.
13:05 D'abord, rappelons que la monarchie n'est pas du tout incompatible avec la démocratie, loin de là,
13:11 d'autant plus que le souverain anglais n'a que le droit d'être consulté,
13:17 d'être informé, de conseiller et d'avertir.
13:21 En plus de ça, Charles succède à une souveraine qui a été un modèle de neutralité constitutionnelle,
13:28 qui a fait exercer sa fonction avec une dignité et un sens du devoir absolument incroyable,
13:36 mais qui s'est gardée de donner la moindre interview et de donner ses avis sur la politique.
13:45 Cette femme était étonnante parce qu'elle a assumé parfaitement son rôle,
13:50 qui était un rôle qui était celui d'une surexposition et qui, en même temps, lui imposait le mutisme.
13:58 Elle était devenue experte à utiliser les signes indiens.
14:01 Le roi Charles a tout à fait conscience qu'il ne peut pas devenir un roi militant
14:06 et que depuis le début de son règne, il s'est vraiment totalement conformé aux règles constitutionnelles.
14:17 Maintenant, je crois que si la monarchie est solide...
14:19 - Juste pour en revenir avant, il lui est arrivé de faire des gaffes, de se lâcher...
14:23 - Je pense qu'il fait plus attention.
14:24 - Il va s'imposer un devoir de réserve.
14:26 - Il a moins de liberté.
14:27 Ça, c'est évident.
14:28 Il en a bien conscience.
14:29 Et puis, il est quand même arrivé à un âge où peut-être il est plus soucieux de vérifier sa parole avant de l'exprimer.
14:41 Mais en même temps, je pense qu'il a aussi conscience que rien n'est jamais acquis,
14:47 que la monarchie anglaise doit en effet être...
14:52 d'abord, est constamment soumise à la puissance inquisitoriale des médias.
14:57 La singularité de la monarchie, c'est d'être fondée sur un rapport particulier entre un peuple et une famille.
15:05 Une famille avec ses grandeurs, avec ses faiblesses, avec ses petitesses, avec ses disputes, avec ses jalousies,
15:11 comme ma famille et comme la vôtre.
15:13 Et le terme d'ailleurs de firme qui désigne la famille royale en termes d'entreprise et d'économie,
15:22 et qui est une expression qui avait été utilisée pour la première fois par le duc d'York,
15:27 alors qu'il n'était pas encore Georges VI, le père de la reine Élisabeth,
15:30 signale bien que les membres de la famille royale n'ont pas de destin séparé.
15:35 Ils ont un destin commun.
15:37 Ils n'ont pas de chemin séparé.
15:39 Et comme les membres d'un conseil d'administration, et c'est un métier d'excellence,
15:43 c'est-à-dire surtout dans le contexte actuel étant donné l'inquisition des médias,
15:48 ils n'ont pas droit à l'erreur.
15:49 Et ce qui est en train de chèrement payer définitivement le prince Andrew, le signale bien.
15:55 - Bruno ?
15:55 - On pourra reparler de ça, l'inquisition des médias, la firme utilise aussi les médias.
16:00 Ce sont des relations très compliquées entre les médias et la famille royale britannique.
16:06 Et c'est illustré en ce moment même, d'ailleurs ces jours-ci,
16:09 par les actions en justice que veut intenter le prince Harry.
16:13 Mais on aura sans doute l'occasion d'en reparler.
16:15 Là, le carrossage...
16:17 - Ils ont passé l'admiralty A.
16:18 - Voilà, ils sont dans le quartier de Whitehall qui est le quartier des ministères.
16:23 Et donc voilà, avec toujours quand même beaucoup de monde sous la pluie en effet,
16:29 dans ce carrosse qui allie vraiment modernité et tradition pour le coup.

Recommandations