• l’année dernière
Jean Jouzel, paléoclimatologue français et prix Nobel de la Paix en tant qu’ancien vice-président du groupe scientifique du GIEC, s’est fait connaître en 1987 lorsqu'il a publié la première étude établissant un lien entre concentration de CO2 dans l'atmosphère et réchauffement climatique. Il est l’invité de Planète Bleu, le Mag !

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Transcription
00:00 Et vous dites Jean-Josel que vous n'êtes pas un radical.
00:03 Voilà, vous dites très exactement "je ne crois pas que l'effondrement soit imminent".
00:07 Par contre je le vois grillé à petit feu.
00:10 Mais comment faire face à une situation radicale ?
00:14 C'est-à-dire à la violence des lobbies des énergies fossiles,
00:17 ou de l'agriculture intensive, ou des pesticides,
00:19 ou encore de l'agroalimentaire, sans radicalité ?
00:21 Je respecte les démarches radicales.
00:26 Finalement, ce mot sur l'effondrement vient aussi d'échanges que j'ai eus avec Pablo Servigne,
00:31 qui est vraiment un des porte-parole de cette théorie de l'effondrement,
00:36 au moins dans notre pays.
00:37 Et puis je respecte tout à fait cette vision,
00:41 et aussi de groupes comme Extinction Rebellion,
00:44 ou même les scientifiques en rébellion,
00:46 ou bien plus récemment certains groupes qui sont allés,
00:50 je dirais, un peu vers les tableaux emblématiques de certains musées,
00:55 pour porter l'attention.
00:56 Je pense que c'est tout à fait naturel qu'il y ait des gens
01:00 qui manifestent leur souhait d'un changement radical
01:05 du mode de fonctionnement de société,
01:07 par aussi des manifestations assez radicales.
01:09 Je pense que c'est utile, et on peut parler aussi de Greta Thunberg,
01:12 tout ça c'est très important.
01:14 Je regarde ça d'un...
01:16 Par moments je me dis peut-être que je devrais plus m'y impliquer,
01:19 je reste plus du côté du scientifique, du témoignage,
01:25 mais aussi de l'action, j'essaie moi-même effectivement d'y contribuer,
01:29 en termes de mobilité en tout cas.
01:31 Mais je crains effectivement que l'action,
01:38 disons, plus la force de conviction que nous essayons d'avoir
01:43 avec notre communauté scientifique par les rapports du GIEC,
01:46 ne sera pas suffisante pour que ce véritable basculement
01:50 de mode de fonctionnement de société prenne place.
01:52 Et ça je le crains et je le regrette,
01:54 et donc merci à ceux qui le disent peut-être de façon assez radicale.

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