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Frédéric Farah, essayiste : «Il y a quelque chose de préoccupant dans la vie politique de notre pays, c'est l'histoire progressive d'une dépossession des citoyens».

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Transcription
00:00 La France montre aux autorités européennes qu'elle a été capable de conduire cette réforme,
00:04 au moment même de la négociation des nouvelles règles budgétaires,
00:07 pour montrer qu'elle, elle veut être un peu moins orthodoxe que l'Allemagne,
00:10 mais pour montrer aussi pas de blanche, elle a fait son effort.
00:13 Son effort c'est quoi ?
00:14 C'est la réforme des retraites, qui évidemment est encouragée et souhaitée
00:17 au titre des réformes structurelles par la Commission européenne.
00:19 Et c'est quoi les réformes structurelles ?
00:21 Réforme du marché du travail, vers plus de flexibilité évidemment,
00:24 plus de concurrence sur les marchés des biens et services et les autres,
00:27 et réforme de la protection sociale.
00:29 Et si vous observez les réformes qui ont été conduites en Europe dans les années 90 jusqu'à nos jours,
00:33 Italie, Allemagne, Angleterre, Portugal, Espagne, sur le marché du travail,
00:37 sur les retraites, avec les spécificités nationales,
00:40 on est dans une convergence d'orientation et de direction.
00:44 Donc voilà, je crois qu'aujourd'hui, il y a quelque chose de préoccupant
00:48 dans la vie politique de notre pays, et qui n'est pas simplement lié à cette majorité,
00:52 même avant, c'est l'histoire progressive d'une dépossession des citoyens,
00:56 alors qu'on voit des mobilisations sans précédent de la manière la plus démocratique possible.
01:00 C'est une dépossession, on peut le voir aussi, comme un gouvernement coincé
01:03 entre les marchés financiers, la Commission européenne et l'opinion publique,
01:08 qui n'ont pas effectivement forcément les mêmes intérêts.
01:11 Oui, je dirais coincé, pas vraiment, parce que dans le fond,
01:15 il y a une communauté de vues, en quelque sorte, entre par exemple,
01:20 ça il faudrait l'observer, entre la Commission européenne, Bercy, le gouvernement,
01:27 c'est-à-dire qu'on pense que c'est ça le calendrier des réformes qu'il faut faire,
01:30 c'est-à-dire qu'il faut lutter contre les rigidités, il faut réformer la protection sociale,
01:35 et d'ailleurs, quand on écoute le discours de M. Le Maire à Stockholm,
01:38 il le dit lui-même, c'est-à-dire qu'effectivement, c'est la mutation du modèle social français
01:43 dans des orientations qui sont celles qui sont très largement partagées
01:47 par les fonctionnaires européens, par la Commission européenne.
01:52 Donc je crois qu'effectivement, il y a un hiatus entre des attentes sociales
01:57 et un gouvernement, celui-là et ceux d'avant,
02:01 dans une direction que dans le fond, la population ne veut pas.
02:05 [Musique]
02:09 [SILENCE]

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