François Ruffin, député LFI de la Somme, est l’invité de BFM Politique ce dimanche 30 avril 2023.
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00:00 Je pense qu'aujourd'hui, la vraie question, mais on y viendra
00:02 au moment où il y aura la loi immigration et on verra quel en sera son contenu,
00:05 si jamais elle arrive, puisqu'elle est reportée, elle est reportée.
00:08 Ce n'est pas forcément pour me déplaire parce que je ne pense pas
00:10 qu'aujourd'hui, ce soit franchement la question prioritaire.
00:13 Les Français voient bien que quand ils ont des soucis d'inflation
00:15 ou qu'on leur propose de deux ans leur retraite,
00:17 ce n'est pas les immigrés qui en sont les responsables.
00:20 Il faut quand même dire les choses avec clarté et fermeté.
00:23 - Pour être précis, Fabien Roussel disait qu'il faut être plus ferme
00:25 sur l'arrivée des travailleurs migrants.
00:27 Est-ce que vous diriez la même chose que Fabien Roussel ?
00:30 - En tout cas, ce que je veux dire, il y a une question d'abord
00:34 de mieux accueillir dans notre pays.
00:36 À partir du moment où on est dans notre pays,
00:37 on doit avoir la possibilité d'accéder, pour moi,
00:40 à deux choses qui sont facteurs d'intégration,
00:42 c'est la langue et le travail et le logement.
00:44 Si on n'a pas ça, comment on va pouvoir vivre dans notre pays ?
00:47 Donc, il y a une question de mieux accueillir.
00:48 Mais je dis que moi, je refuserai, je refuserai
00:52 qu'on instaure de nouvelles filières d'immigration pour nourrir le travail,
00:57 d'accueil de réfugiés, de gens qui sont en difficulté.
01:00 C'est une chose.
01:01 Mais qu'on construise de nouvelles filières en se disant
01:03 "Ah, on a un manque d'auxiliaires de vie, donc qu'est-ce qu'on va faire ?
01:07 On va faire une importation d'une filière d'auxiliaires de vie."
01:10 Je suis contre.
01:10 - C'est vrai que ce soit les Français qui occupent...
01:12 - Les habitants de ce pays.
01:14 - Très bien.
01:14 - Les habitants de ce pays.
01:16 Parce que vous savez très bien que parmi les auxiliaires de vie,
01:18 parmi les femmes de ménage, parmi un certain nombre de métiers
01:21 du bâtiment et ainsi de suite, il y a à la fois des gens qui sont français
01:25 et d'autres qui ne le sont pas mais qui travaillent ici.
01:27 - Qui ont un titre de séjour.
01:27 - Et qui doivent avoir les mêmes droits.
01:29 Et on ne résoudra pas la crise du travail en se disant
01:33 "On va baisser le statut, baisser les revenus et importer
01:36 de la main-d'oeuvre étrangère."
01:38 Non, ce qui est souhaitable, c'est qu'on relève le revenu,
01:41 qu'on relève le statut et que les gens qui habitent sur notre territoire,
01:44 qui soient français et qui ne le soient pas,
01:46 aient envie de devenir auxiliaires de vie et de le rester.
01:49 Parce que dans tous ces métiers-là, vous savez très bien qu'il y a un turnover énorme
01:52 parce qu'au bout d'un ou deux ans, les gens sont usés et ils sont fatigués.
01:55 Donc la question est, je me refuse à avoir des filières d'immigration spécifique
01:59 comme ça avait pu se faire pour les mineurs ou les travailleurs de la métallurgie.
02:03 On ne peut pas dire que ça ait donné des résultats formidables.