Meurtre de Rose: "Il y a des alternatives à la remise en liberté, notamment l'hospitalisation" note Me Carbon de Seze (avocat pénaliste)
L'autopsie réalisée sur le corps de Rose, la petite fille de cinq ans tuée dans les Vosges, "a permis d'exclure des faits de pénétration anale et vaginale", a indiqué ce vendredi le procureur de la République d'Épinal. D’autres analyses médico-légales seront en revanche nécessaires pour établir les causes de la mort. Le suspect, déjà mis en examen pour viol sur mineur l'an dernier, a été mis en examen pour meurtre de mineur de moins de 15 ans et placé en détention provisoire, après deux jours de garde à vue au cours desquels il a gardé le silence.
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00:00 Le problème de l'approche légaliste, réglementaire,
00:03 c'est de dire qu'il y a un délai maximal,
00:05 donc on ne pouvait pas l'excéder,
00:06 donc vous ne pouvez pas nous reprocher d'avoir remis en liberté.
00:09 D'abord, il y a des alternatives à la remise en liberté,
00:12 notamment l'hospitalisation.
00:15 Quand vous avez quelqu'un qui est déjà diagnostiqué dangereux pour autrui
00:19 dans la première affaire, ça paraît surprenant.
00:23 En réalité, cette simple réponse administrative ne peut pas satisfaire.
00:29 C'est le premier point.
00:31 Le deuxième point, c'est de rappeler quand même que ça pose une autre question.
00:37 C'est que chaque fois qu'on veut doter la justice de plus de moyens,
00:41 ce sont des budgets qui sont impopulaires.
00:44 Chaque fois qu'il y a un débat d'importance nationale en France,
00:47 je pense à la dernière présidentielle,
00:49 la justice est l'angle mort du débat
00:52 et les citoyens ne s'en emparent pas plus que les politiques,
00:55 puisqu'ils ont l'occasion d'interroger les politiques
00:58 qui répondent sur tous les points,
01:00 sauf ceux sur lesquels ils ne sont pas interrogés, dont la justice.
01:04 Donc, s'il vous plaît, il y a une responsabilité partagée.
01:05 Si le système est défaillant, c'est aussi une faillite collective.
01:10 C'est-à-dire, c'est celle d'un désintérêt pour la procédure pénale,
01:14 dans le texte, et pour les moyens qui entourent,
01:18 notamment la justice des mineurs.
01:20 Vous interrogiez Guillaume Farnes tout à l'heure sur ces conditions de détention.
01:24 On a juste omis de préciser une chose dans les débats.
01:26 Est-ce que vous savez comment ça se passe quand un mineur rentre
01:28 dans un centre des jeunes détenus ?
01:30 Ça commence par un passage à tabac,
01:32 quand ce n'est pas un viol.
01:34 Il faut le dire, ça.
01:36 Ça, tout le monde le regarde de loin.
01:38 Personne n'intervient jamais pour mettre un terme à cet usage.
01:41 Mais tous ceux qui travaillent dans ce milieu le savent,
01:43 c'est ce que vous voulez dire.
01:44 Bien sûr.
01:44 C'est quasiment systématique.
01:46 Oui, pas quasiment, c'est systématique.