Robert Badinter: "Les prochaines élections se joueront probablement aussi sur la retraite à 62 ans, d'autres diront 60 ans"
Robert Badinter, ancien ministre de la Justice, a répondu aux questions d’Aurélie Casse ce vendredi sur BFMTV. Il s’est exprimé notamment sur la guerre en Ukraine et sur la réforme des retraites.
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00:00 C'est un agacement, mais c'est aussi en souriant que j'écoute ça. D'abord parce que moi, je ne suis pas un homme de retraite.
00:11 Je suis naturellement voué au travail. Mais c'est pas ça du tout. C'est que la conjoncture politique dans les démocraties évolue,
00:26 que telle majorité qui établit une loi différent l'âge de la retraite, une majorité différente pourra raccourcir le temps de travail.
00:41 Donc c'est voué à l'évolution même du scrutin libre et démocratique dans les démocraties.
00:50 Selon telle ou telle majorité, vous aurez tel ou tel désir ou au contraire volonté négative à l'égard de la retraite.
01:01 – Vous dites qu'il est possible d'abroger cette loi ?
01:02 – On a connu des périodes dans lesquelles on a allongé le temps de travail et des périodes dans lesquelles on les a substantiellement réduits.
01:11 – Mais la crise démocratique en elle-même, vous la voyez ? Vous pensez qu'on traverse une crise démocratique en ce moment ?
01:16 – Non, non. Je pense qu'au regard des problèmes que nous vivons en Europe
01:32 et puis de ce qui est la source potentielle d'un grave conflit, c'est-à-dire Formose, non.
01:52 Les prochaines élections se joueront probablement aussi sur la retraite de 62 ans, d'autres diront 60 ans, d'autres diront 65.
02:07 Bon, comme il s'y est dans une grande démocratie, le pays choisira.
02:13 – Avec une montée des extrêmes, peut-être ?
02:15 – Ça n'est pas inscrit dans la Constitution. Il n'y a pas besoin d'une révision constitutionnelle
02:24 pour fixer l'âge de la retraite ou la durée des vacances.