• l’année dernière
Depuis l’adoption de la réforme des retraites, il y a deux semaines, c’est devenu un rituel : chaque sortie présidentielle ou ministérielle est accompagnée par un concert de casseroles. Comment ces actions sont-elles organisées, parfois en quelques heures ? Qui sont ces Français qui se mobilisent ? Comment parviennent-ils, malgré un nombre souvent réduit, à faire suffisamment de bruit pour se faire entendre, jusqu’à perturber les déplacements ministériels ?

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Encouragés aujourd'hui par l'opposition, notamment à gauche par la France Insoumise,
00:04 les casserolades reprennent une vieille tradition historique, celle du charivari.
00:08 Un mode de contestation politique qui s'est imposé à un moment
00:13 où une partie des Français n'avait pas le droit de vote.
00:15 Le charivari politique des années 1830-1840 visait explicitement un gouvernement
00:23 jugé sourd, aveugle, méprisant à l'égard du peuple.
00:29 Et de ce point de vue, les échos aujourd'hui sont évidemment frappants,
00:36 en tout cas dans l'esprit de ceux qui organisent ces casserolades.
00:40 Ce moyen de contestation populaire est repris dans de nombreux pays.
00:45 Au Chili en 83, des manifestants crient leur colère contre la dictature de Pinochet.
00:50 Les concerts de casserole reprennent dans les années 2000,
00:53 en réaction aux crises financières, comme en Argentine, au bord de la faillite.
00:57 En Islande en 2008, une révolution des casseroles fait même tomber le Premier ministre.
01:04 Lors de la campagne présidentielle en 2017, en France,
01:07 les meetings et déplacements de François Fillon sont perturbés par des casserolades,
01:11 comme un écho aux casseroles du candidat,
01:14 dont la femme est accusée d'avoir bénéficié d'un emploi fictif.
01:17 Un mode de protestation d'une grande efficacité.
01:20 Comme à l'époque des charivaris du 19e siècle,
01:23 il n'est pas nécessaire d'être nombreux pour se faire entendre.
01:26 L'idée là est toujours de faire triompher la voix du peuple face à des élites,
01:34 en particulier des élites financières, qu'on juge déconnectées, corrompues et coupables.
01:42 Et les casserolades de ces derniers jours se situent dans cet héritage.
01:49 Mais en ajoutant une stratégie de harcèlement,
01:53 on poursuit les ministres sur leur lieu de déplacement,
01:56 et même le président de la République.
01:57 De la même manière qu'au 19e siècle,
02:00 les notables étaient également poursuivis dans leurs déplacements.

Recommandations