Le sujet concerne toutes les femmes mais reste tabou. Pourquoi la ménopause est-elle autant stigmatisée ? Comment traverser cette étape sereinement ? Véronique Mounier et ses invités en parlent sur le plateau de "La Santé D'abord"
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00:00 Prenez soin de vous avec le groupe vive et votre programme la santé d'abord.
00:04 Groupe vive, entrepreneurs du mieux vivre.
00:07 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le plateau de la santé d'abord,
00:10 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:13 Nous allons explorer aujourd'hui un sujet qui concernera toutes les femmes sans exception,
00:18 à un moment de leur vie, un phénomène naturel,
00:19 mais qui pourtant reste très tabou dans notre société moderne.
00:23 Je veux parler bien sûr de la ménopause.
00:25 Alors pourquoi autant de stigmatisation et d'idées reçues
00:28 et surtout comment traverser cette étape le plus sereinement possible ?
00:32 On en parle aujourd'hui sur le plateau de la santé d'abord.
00:57 Et oui, il y a bien une vie après la ménopause.
00:59 Ça peut même être le début d'une nouvelle vie.
01:01 Et nous allons vous le prouver tout au long de cette émission avec mes deux invités.
01:05 Docteur Olivier Chevalier, bonjour.
01:07 Bonjour.
01:07 Vous êtes gynécologue obstétricien et docteur Garofalo, bonjour.
01:12 Bonjour Véronique.
01:12 Vous êtes médecin praticien en médecine fonctionnelle et anti-âge.
01:15 Donc merci à tous les deux d'être avec nous en plateau.
01:18 Alors, je le disais en introduction, la ménopause est encore tabou.
01:22 Et oui, même en 2023, 39% des Français disent ne jamais aborder le sujet.
01:27 Et seule une femme sur deux l'aurait évoquée déjà avec son conjoint,
01:30 selon une enquête de l'Institut Cantar parue en 2020
01:34 en partenariat avec la MGEN et la Fondation des femmes.
01:37 Alors, nous sommes allés à Paris interroger ces habitants sur le sujet.
01:42 Vous allez voir que certains, effectivement,
01:43 ne sont pas très à l'aise avec ce sujet de la ménopause.
01:46 C'est un reportage de Pierre Emco.
01:48 [Musique]
01:56 La ménopause, je sais que c'est une maladie pour les...
02:01 Enfin une maladie...
02:03 C'est une période de la vie pour les femmes.
02:05 On dirait qu'elles ne peuvent plus faire d'enfants, il me semble.
02:08 Je ne sais même pas quels sont les signes avant-coureurs,
02:10 enfin à part les trucs qu'on entend style bouffée de chaleur, etc.
02:14 Mais sinon, je n'en ai aucune idée.
02:16 C'est l'arrêt de l'ovulation, l'arrêt des règles,
02:19 et puis avec tous les aléas qui vont avec,
02:21 c'est-à-dire les bouffées de chaleur, la prise de froid,
02:25 des hauts et des bas,
02:26 et c'est assez compliqué à gérer pour une femme, je trouve.
02:30 Si on ne peut pas prendre d'hormones données par la gynécologue,
02:35 moi je suis complètement contre.
02:36 On a des espèces de trucs, enfin vous voyez, des petites gélules à prendre,
02:41 il faut attendre deux mois, ça coûte la peau des fesses.
02:44 Et honnêtement, moi ça n'a jamais fonctionné.
02:45 J'ai tout essayé, même les pierres dans le sous-vêtement,
02:48 vous savez, des pierres particulières, il n'y a rien qui fonctionne.
02:53 Je ne sais pas s'il y a des traitements,
02:54 je ne sais pas s'il faut aller consulter pour déclarer à son médecin
02:59 qu'on est ménopausé et savoir s'il y a une marche à suivre,
03:02 non, je n'en sais rien.
03:03 J'ai pris des plantes, ça a été des plantes, dont la sauge, des tisanes,
03:08 et je n'ai pas voulu prendre d'hormones de substitution.
03:12 Et puis finalement, je me suis fait suivre et tout va bien.
03:15 Moi personnellement, j'ai hâte.
03:17 Je sais qu'il y aura des contraintes derrière,
03:18 mais la contrainte mensuelle, elle me pèse.
03:24 Il y a quand même un manque criant d'informations sur le sujet,
03:28 je pense qu'on est tous d'accord.
03:30 J'aime bien, maladie de la femme âgée, je ne sais pas,
03:32 je me sens très vieille là, tout d'un coup.
03:34 Bon, alors nous allons essayer de comprendre ensemble
03:36 pourquoi ce sujet de santé qui concerne quand même 83% des femmes
03:40 entre 50 et 64 ans fait l'objet aujourd'hui d'un tabou sociétal
03:44 aussi phénoménal, je pense que le mot n'est pas trop fort.
03:47 Clotilde de Truffaut, bonjour.
03:49 Bonjour Émilie.
03:50 Merci d'être avec nous.
03:50 Vous êtes administratrice déléguée,
03:53 Engagement sociétal et international à la MGEN.
03:56 Merci d'être avec nous.
03:58 Pourquoi parlons-t-on encore trop peu,
04:00 ou alors vraiment du bout des lèvres de la ménopause,
04:03 comme si c'était un sujet un peu honteux ?
04:07 En tout cas, c'est un sujet tabou.
04:08 On l'a bien vu quand on interroge les Français
04:12 dans le micro-trottoir, c'est impressionnant.
04:15 Et c'est un sujet qui reste tabou, même dans le couple.
04:18 C'est ce que vous disiez quand on interroge des hommes sur
04:22 est-ce que vous connaissez la situation de votre épouse
04:26 au regard de la ménopause ?
04:28 Il y en a juste 60% qui disent avec certitude
04:32 connaître la situation de leur épouse.
04:33 Du coup, on se rend compte que c'est un tabou de manière sociale.
04:37 Parfois, ils se posent des questions parce qu'ils trouvent
04:38 que madame est un peu irritable.
04:40 Donc ils se disent, ah oui, c'est peut-être la ménopause.
04:43 Peut-être commentaire.
04:44 C'est là où ils vont commencer à se poser des questions.
04:46 Mais ceci dit, on est contraints.
04:48 Parce que quand on tape sur Internet "ménopause",
04:51 c'est juste une catastrophe qui s'abat sur nous.
04:54 On a une liste de symptômes monstrueux qui apparaissent.
04:58 La perte de sommeil, les nausées,
05:03 on a l'irritabilité, la perte de libido, la chute des cheveux,
05:09 les fameuses bouffées de chaleur.
05:12 Bref, tout ça peut être vécu comme une fatalité.
05:17 Et puis, ça peut faire peur.
05:18 Ça peut faire peur et ça peut expliquer qu'on n'en parle pas.
05:21 Oui, parce que finalement, on voit la ménopause
05:22 que sous un angle très négatif, sous l'angle des symptômes.
05:27 Peut-être qu'une autre hypothèse pour expliquer le fait qu'on n'en parle pas,
05:32 c'est peut-être la place des femmes dans la société.
05:35 En tout cas, elles rentrent dans une zone d'impensée finalement,
05:38 puisqu'elles ne sont plus filles, elles ne sont plus mères.
05:40 Du coup, qu'est-ce qu'elles sont ?
05:41 C'est pourtant, on va le rappeler, un phénomène naturel
05:43 qui ne devrait pas remettre en question la condition,
05:46 en tout cas, notre condition de femme.
05:48 Mais on ne va pas se mentir quand même.
05:50 Ces symptômes sont présents chez beaucoup de femmes.
05:53 Et surtout, une femme sur deux déclare avoir peur de vieillir au moment de la ménopause.
05:57 Là, je me tourne vers les professionnels de santé.
05:59 Est-ce que quand même, la ménopause, ça ne nous donne pas un petit coup de vieux
06:02 sur un plan physiologique où tout se passe dans la tête ?
06:05 À partir du moment où on n'a plus d'oestrogène, plus de progestérone,
06:10 on a un impact sur la santé.
06:12 On sait que les oestrogènes vont jouer sur la qualité de la peau,
06:17 la qualité des muqueuses.
06:18 Donc, on a plus de sécheresse oculaire, plus de sécheresse buccale,
06:21 plus de sécheresse vaginale, plus de sécheresse même au niveau intestinal.
06:26 Ça va jouer également sur la qualité des rides.
06:31 On a plus de rides, des rides fines qui sont sur le visage.
06:34 On a également un impact sur l'humeur.
06:38 On peut être d'humeur un peu plus dépressive, etc.
06:42 D'accord. Il y a une réalité physiologique qui fait quand même que ce n'est pas un cas
06:46 très facile à passer pour les femmes, en tout cas sur un plan physiologique.
06:50 Je pense qu'il faut rappeler que les oestrogènes sont ubiquitaires.
06:54 Donc, les femmes en ont de la racine des cheveux à la plante des pieds.
06:57 Donc, ne plus avoir d'oestrogène d'un seul coup,
06:59 parce que c'est comme une manifestation qui s'installe relativement brutalement
07:03 et pendant laquelle la ménopause, la femme va vivre un tiers de sa vie.
07:06 On peut comprendre qu'il y a des oestrogènes partout,
07:09 que l'absence d'oestrogène impacte de façon importante
07:12 la qualité de la vie de la femme dans toutes ses dimensions physiques, psychologiques.
07:16 Alors que chez les hommes, un clôture, il y a aussi l'andropause après 50 ans,
07:19 une baisse de la testostérone qui est plus progressive.
07:22 C'est vrai que le déclin est plus progressif,
07:24 mais c'est vrai que les rides et les cheveux blancs,
07:27 chez un homme, on trouve ça plutôt sexy, alors que chez une femme,
07:30 on trouve que ça fait vieux. Là encore, c'est un problème de regard social ?
07:34 Oui, en fait, ni les hommes ni les femmes ne souhaitent vieillir.
07:42 Le souci des femmes, c'est que finalement,
07:45 on les considère plus vite comme étant vieilles.
07:50 Et puis, elles ont une espérance de vie à la naissance
07:53 qui est supérieure à celle des hommes.
07:55 Du coup, elles restent vieilles plus longtemps.
07:59 Et puis, en plus, pour les femmes, le fait d'être perçues comme vieilles
08:05 implique aussi un changement de statut social.
08:09 Elles sont moins considérées socialement.
08:12 Alors que les hommes, c'est ce que vous disiez, Véronique,
08:14 les hommes sont considérés comme vieux beaucoup plus tard.
08:18 On voit Daniel Craig ou George Clooney,
08:20 on ne se dit pas "Oh, il est vieux".
08:22 Ils sont considérés comme vieux beaucoup plus tard.
08:26 Et puis, d'un homme qui est considéré comme vieux,
08:29 on ne va pas l'invisibiliser, on va dire qu'il est mature,
08:33 on va dire qu'il a de l'expérience.
08:35 Et du coup, il va gagner une espèce d'aura,
08:39 alors que la femme considérée comme vieille sera invisibilisée.
08:45 Et du coup, avec le sujet de la ménopause,
08:49 se pose aussi le sujet du rapport que l'on a
08:53 face à l'avancée en âge des femmes.
08:57 Et là, on voit qu'on a beaucoup à avancer aussi.
09:00 Et justement, comment est-ce qu'on peut faire changer ce regard
09:04 sur la ménopause, sur le vieillissement des femmes ?
09:06 Parce que c'est ça, à l'enfonce, du sujet, finalement.
09:09 Alors, peut-être que déjà, pour changer le regard,
09:11 il faudrait accepter de regarder.
09:14 Changer le regard, accepter de regarder,
09:16 et du coup, accepter d'en parler.
09:18 C'est ce qu'on disait au début, le sujet de la ménopause,
09:21 c'est un sujet qui est évidemment tabou.
09:24 Peut-être qu'il faut accepter d'en parler différemment.
09:28 Peut-être qu'au lieu d'en parler à travers les symptômes
09:33 qui peuvent se déclencher à ce moment, finalement,
09:36 assez naturel dans la vie d'une femme,
09:40 peut-être parler d'étape, peut-être parler de process naturel.
09:43 Ce qui est intéressant, c'est qu'on a 59% des femmes
09:48 déjà ménopausées, qui disent qu'elles ont vu
09:53 autant d'avantages que d'inconvénients
09:56 dans cette transition.
09:59 Donc, parlons des avantages de la ménopause en quelques mots.
10:03 C'est plus de liberté, il n'y a plus de règles,
10:06 il n'y a plus de contrats de section.
10:09 Comme ça, ça ne vient pas du premier coup.
10:10 Effectivement, quand on interroge les femmes ménopausées,
10:13 elles disent que, déjà, elles n'ont plus la charge mentale
10:17 de la contraception dans le couple,
10:19 elles n'ont plus la charge économique d'avoir à payer
10:24 leur protection périodique chaque mois.
10:28 Et puis aussi, elles n'ont plus les douleurs
10:32 et les inconvénients qui sont liés aux règles.
10:35 Du coup, pour certaines, elles le voient comme un avantage.
10:39 Ce qui fait qu'il n'y a pas forcément de fatalité.
10:43 Et ça peut être une transition qui est bien perçue ou bien vécue.
10:48 Donc voilà, parlons de la ménopause.
10:50 En tout cas, on en parle plus.
10:51 Et l'idée, c'est d'en parler aussi de façon positive.
10:53 Merci beaucoup, Clotilde Truffaut, pour votre regard.
10:56 On avait besoin aussi d'avoir une femme sur ce plateau,
10:59 parce que c'est vrai qu'on parle de ménopause chez nos spécialistes.
11:02 Merci beaucoup.
11:04 Alors, effectivement, on va parler maintenant des symptômes,
11:07 parce que je le disais, il y a quand même beaucoup de femmes
11:10 qui souffrent aujourd'hui de sécheresse vaginale, etc.
11:12 On va essayer d'abord de comprendre ce qui se passe lors de la ménopause.
11:18 Un petit peu de physiologie.
11:19 On ne peut pas parler de ménopause déjà sans parler de pré-ménopause.
11:22 Vous êtes d'accord ?
11:24 Alors, comment on pourrait définir la ménopause, en gros ?
11:26 C'est l'aiguissement de nos ovaires, mais ça prend du temps.
11:30 Donc, il y a toute cette période avant qu'on appelle la pré-ménopause.
11:33 La pré-ménopause, d'un point de vue biologique, elle s'étale sur 10 années.
11:37 C'est les 10 années qui précèdent la ménopause.
11:40 Donc, dès 40 ans, à peu près, on peut déjà avoir des signes ?
11:42 Il s'agit de la pré-ménopause telle qu'on l'a définie d'un point de vue biologique,
11:45 mais pas d'un point de vue clinique.
11:46 Les manifestations cliniques apparaissant plutôt dans les 2-3 dernières années avant les règles,
11:51 avec des irrégularités de cycles, des anomalies des règles,
11:55 le début d'apparition des signes des carences en oestrogène,
11:58 notamment les fameuses bouffées de chaleur.
11:59 Oui, on en a parlé tout à l'heure.
12:00 Ça arrive à la ménopause qui signe l'arrêt définitif et complet
12:04 de la fonction de sécrétion hormonale et de la sécrétion aussi de la fabrication des ovules,
12:10 donc de la fertilité.
12:12 Pourquoi dit-on qu'il faut attendre un an sans règles pour parler de ménopause ?
12:19 On ne peut pas se dire qu'avant on n'est pas...
12:21 C'est parce que c'est la définition de la ménopause,
12:22 parce qu'en règle générale, ce qui se passe, c'est qu'on est sûr que ce sont les dernières règles,
12:28 que lorsqu'on laisse un certain délai avant de pouvoir l'affirmer.
12:32 Pourquoi ? Parce qu'on sait quand même que lors de la période qui suit les dernières règles,
12:39 il persiste encore des périodes de retour à la sécrétion ovarienne,
12:44 donc les ovaires refabriquent des oestrogènes,
12:46 le risque de grossesse étant nul par ailleurs.
12:48 Et donc c'est pour cette raison-là,
12:50 afin de ne pas instaurer trop vite un éventuel traitement, notamment...
12:53 Mais ça veut dire que c'est pas un peu critique pour la femme qui va avoir ces symptômes,
12:57 mais qui peut pas vraiment bénéficier d'une présentation ?
12:59 Si, parce qu'on peut, comme l'aimait, d'autres façons.
13:01 Et puis bon, ça n'est qu'une définition médicale.
13:05 Ce qui est important, c'est d'écouter la plainte, les altérations, et comment aider les femmes.
13:09 La clinique est le plus important, effectivement.
13:11 En général, ce processus, vous l'avez dit, intervient entre 47 et 52 ans,
13:15 mais il y a des cas de ménopause précoce, je crois que c'est 4% avant 45 ans, ou même avant 40 ans.
13:21 On peut prévoir l'âge de la ménopause ?
13:24 Globalement, c'est autour de 51-52 ans.
13:28 D'accord, mais par exemple, si on a été réglé très tôt, très tard, ça peut jouer sur la survenue de la ménopause ?
13:32 Il y a des facteurs un peu génétiques.
13:33 On a souvent, quand on demande à quel âge a eu sa maman la ménopause,
13:41 on peut avoir des rapports, on peut se dire "bah tiens, c'est à peu près vers cet âge-là que vous pouvez avoir la ménopause",
13:46 en comparant par rapport à la famille.
13:48 Mais l'âge des règles...
13:49 C'est pas une règle de la mathématiques, et c'est pas influencé par l'âge de la puberté, par exemple.
13:53 D'accord, mais est-ce qu'on pourrait retarder la survenue de la ménopause avec une bonne hygiène de vie, par exemple ?
13:58 Oui, dans la mesure où certains facteurs d'hygiène de vie impactent négativement la fonction virale,
14:03 comme le tabac, par exemple, ou la surcharge pondérale.
14:06 Mais globalement, l'âge de la ménopause, il est, je pense, pour l'essentiel, génétiquement prévu, il est inscrit.
14:15 Donc on va pouvoir moduler peut-être à la marge le moment de la survenue.
14:20 Et les cas de ménopause très précoces, avant 40 ans, les causes les plus fréquentes ?
14:26 Là, ça s'appelle plutôt des insuffisances ovariennes, prématurées ou précoces.
14:30 C'est des ménopauses, mais cette fois-ci, qui deviennent presque pathologiques.
14:35 Il y a des facteurs iatrogènes, éventuellement des interventions chirurgicales, la radiothérapie, la chimothérapie,
14:41 des prédispositions familiales, de façon indiscutable, un rôle de plus en plus négatif de l'environnement,
14:47 mais multifactoriel, ce qu'on respire, ce qu'on boit, ce qu'on mange, les femmes de perturbateurs endocriniens,
14:52 sans qu'on puisse déterminer de façon très très très précise quelle est l'importance respective de tel ou tel facteur.
14:58 Alors on estime qu'environ 60 à 80% des femmes ressentiront un ou plusieurs des symptômes que nous avons cités,
15:04 bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, irritabilité, fatigue, etc.
15:09 Troubles de l'humeur. Pourquoi certaines passent entre les mailles du filet et traversent ce passage sans aucun symptôme ?
15:17 Là aussi je pense que c'est environnemental, il y a beaucoup de facteurs qui jouent,
15:22 la pollution, les métaux lourds, le bio, le pas bio, il y a plein d'impacts environnementaux qui vont jouer sur l'apparition de l'aminopause de façon plus précoce ou pas.
15:34 Et puis je peux peut-être quand même souligner l'environnement de la femme, comment ça se passe au niveau de son travail, au niveau de sa famille, son conjoint, ses parents.
15:41 C'est-à-dire que si on a moins de stress, on aura moins de symptômes.
15:44 Le stress augmente la symptomatologie, ça c'est indiscutable.
15:47 Mais le stress en lui tout seul ne crée pas la symptomatologie.
15:50 Mais si l'environnement est harmonieux, les altérations de la qualité de vie vont être moindres.
15:56 Alors ce qui est moins connu aussi c'est l'impact de l'aminopause sur notre santé.
15:59 Certains effets ne se voient pas, comme par exemple l'augmentation du risque de maladies cardiovasculaires.
16:04 D'où l'intérêt, on en a parlé aussi des risques de cancer du sein chez les femmes en surpoids,
16:08 d'où l'intérêt de profiter de l'aminopause pour faire un check-up.
16:11 D'autant qu'avant cette période, beaucoup de femmes ont tendance à négliger leur santé au profit de celle de leur famille.
16:19 Alors nous nous sommes rendus dans le centre GINEA, exclusivement dédié à la santé des femmes,
16:24 suivre une consultation spéciale aminopause.
16:26 C'est un sujet de Maxence Bieselange.
16:29 [Musique]
16:37 GINEA c'est un cabinet médical qui est dédié à la santé de la femme,
16:42 qui se trouve dans le 18e arrondissement de Paris.
16:44 On accueille ici des patients de la puberté à la post-aminopause.
16:47 On a dans l'équipe des sages-femmes, des échographistes, des infirmières, une kinésithérapeute,
16:53 bientôt une psychologue et aussi des gynécologues qui assurent notamment des consultations de aminopause.
16:59 Est-ce que vous vous rappelez de quand date votre dernière mammographie pour dépister le cancer du sein ?
17:05 Le cancer du sein ? Oui, je l'ai fait l'an dernier.
17:07 Est-ce que vous vous rappelez avoir fait une ostéodensitométrie ?
17:11 C'est pour dépister l'ostéoporose, une fragilité au niveau des os.
17:14 Ça vous dit quelque chose ? Non, vous ne l'avez pas fait ? Non, je n'ai pas fait.
17:18 Est-ce que vous vous plaignez de symptômes qui peuvent apparaître au cours de l'aminopause,
17:22 comme des bouffées de chaleur, de la sécheresse au niveau du vagin, de la vulve ou des fuites urinaires ?
17:27 Oui, les fuites urinaires. C'est surtout les fuites urinaires.
17:30 Oui, qui rendent les handicaps plus difficiles.
17:31 Justement, on a une kiné dans le cabinet qui peut prendre en charge ces troubles-là.
17:36 Parmi les patientes que je peux rencontrer dans ma pratique,
17:38 il y a notamment les femmes ménopausées qui viennent en général pour des fuites urinaires
17:43 qui peuvent être invalidantes dans leur quotidien.
17:46 Ce n'est jamais une fatalité, ça se rééduque à tout âge.
17:48 On a deux manières d'agir sur ces fuites urinaires.
17:51 Une première en interne, directement sur les muscles du périnée pour venir les renforcer,
17:56 et une seconde par des techniques de posturologie pour venir améliorer la posture et les gestes du quotidien.
18:01 On conseille aux patientes de ne vraiment pas rester seules avec leurs symptômes
18:04 qui peuvent être très handicapants dans la vie quotidienne,
18:07 mais vraiment de consulter pour trouver des solutions ensemble et des manières de les soulager.
18:12 Les fuites urinaires, autre petit plaisir de la ménopause, on n'en avait pas parlé.
18:16 Rapidement, quelles sont les femmes les plus à risque d'ostéoporose ou de problèmes cardiovasculaires ?
18:21 Ostéoporose, c'est plutôt les minces, c'est ça ?
18:23 Oui, c'est les minces.
18:24 C'est particulièrement les personnes qui ne vont pas faire beaucoup d'activités physiques.
18:30 C'est important de fortifier la densité osseuse en faisant un peu d'activités physiques.
18:37 Après, sur le plan cardiovasculaire, ça va être effectivement les personnes qui sont tabagiques,
18:41 qui ont une prise de poids, les obèses.
18:45 Et les hypertensions artérielles et le cholestérol.
18:48 Bien sûr.
18:49 Et les antécédents familiaux éventuels.
18:51 Alors, il y a beaucoup de femmes qui arrivent à la ménopause qui se plaignent d'une prise de poids au niveau du ventre.
18:57 Comment on peut l'expliquer ça ? Pourquoi est-ce que les gens ont pris du poids ?
19:00 Plus, et pourquoi c'est plutôt au niveau du ventre et pas au niveau des fesses ou des cuisses comme avant ?
19:04 Effectivement, souvent on dit que les oestrogènes sont des hormones antidiabétiques
19:08 parce qu'elles ont une action sur l'insulinorésistance, sur le risque de diabète.
19:14 Et on a une modification également de la distribution du gras en rapport avec la perte d'oestrogène.
19:21 Donc on prend plus au niveau...
19:23 D'où l'importance d'avoir une bonne alimentation le plus tôt possible.
19:28 Exactement.
19:29 Ça se prépare.
19:29 D'autant plus que cette graisse abdominale représente un risque cardiovasculaire.
19:33 En plus.
19:33 Ce qui n'est pas le cas de la graisse périphérique.
19:35 D'accord, donc faire attention, c'est une période un petit peu critique pour le poids.
19:38 Alors, quand les symptômes altèrent véritablement la qualité de vie de la patiente
19:42 et que le risque d'ostéoporose est important,
19:45 on peut proposer un traitement hormonal substitutif, le fameux THS.
19:49 En quoi consiste-t-il et quels peuvent être ses bénéfices ?
19:53 Le principe est très simple.
19:55 Il consiste à proposer à la femme de prendre ce que ses ovaires ne fabriquent plus,
19:59 c'est-à-dire des oestrogènes.
20:01 Tous les signes dont elle se plaint sont liés à la carence en oestrogène.
20:05 Tous ces signes vont disparaître avec des oestrogènes.
20:08 Cela étant dit, chez une femme qui a un utérus,
20:10 il n'est pas question de la laisser sous oestrogène seule.
20:12 Il faut assurer une couverture très importante au niveau de l'endomètre,
20:17 c'est-à-dire la muqueuse qui tapisse la cavité utérine.
20:20 À ce moment-là, il faut apporter en plus de la progestérone.
20:23 Même chez les femmes qui n'ont pas d'utérus, parce qu'elle est saine aussi ?
20:30 Chez les femmes qui n'ont pas d'utérus,
20:32 on peut donner des THS sous oestrogène seule.
20:34 - Sans progestérone ? - Ça ne pose pas de problème.
20:37 On peut être amené à proposer de la progestérone
20:39 simplement sur des manifestations cliniques,
20:40 mais pas en facteur d'un éventuel risque.
20:43 Donc oestrogène, progestérone.
20:45 On parle d'hormones naturelles, qui ne sont pas tout à fait des hormones naturelles.
20:49 On parle d'hormones bio-identiques qui ont la même structure chimique,
20:51 mais ça reste des hormones de synthèse, mais qui ont la même structure chimique.
20:54 - Globalement, c'est quand même des hormones naturelles.
20:56 - Donc on peut prendre la progestérone par voie orale.
20:59 Ça fait super bien dormir.
21:01 - C'est vrai, ça peut aider. - Ça aide à dormir.
21:04 Et le stradiol, c'est plutôt par voie locale.
21:06 - Par voie transdermique. - Par voie transdermique.
21:07 Est-ce que ce traitement hormonal substitutif peut être contre-indiqué chez certaines femmes ?
21:12 Je pense à des femmes qui ont des antécédents de cancer du sein.
21:14 - Alors, la contre-indication absolue, c'est l'antécédent personnel de cancer du sein.
21:19 Et en l'occurrence aussi, il faut préciser que l'antécédent maternel de cancer du sein,
21:23 ou de la sœur par exemple, n'est pas une contre-indication à l'instauration d'un traitement de ménopause.
21:28 Les autres contre-indications classiques, c'est les antécédents de thrombose vaineuse ou artérielle, pour faire simple.
21:34 - D'accord. Alors pour les femmes qui souffrent de sécheresse vaginale importante
21:39 et qui ne peuvent pas prendre de traitement hormonal substitutif pour les raisons que vous venez de nous citer,
21:43 sachez qu'il est possible de faire des injections d'acide hyaluronique au niveau du vagin pour améliorer l'hydratation des muqueuses.
21:49 Regardez, c'était un sujet de Pierre Hemco.
21:52 - Madame Urussotto, bonjour ! - Bonjour, Mme.
22:02 - Allez, je vous en prie, on peut y aller. - Merci.
22:04 - Le traitement de la sécheresse vaginale est un traitement qui concerne plus de 55% des femmes ménopausées.
22:09 Il faut savoir que les femmes ménopausées qui ont eu des cancers et des radiothérapies ou des chimiothérapies
22:14 ne peuvent pas accéder à des traitements hormonaux substitutifs.
22:17 On appelle ça des traitements que donnent les gynécologues en général pour justement limiter les sécheresses vaginales et les douleurs.
22:24 Et nous, nous proposons des injections d'acide hyaluronique qui sont parfaitement indiquées dans ce cas de figure.
22:30 - Depuis que je fais ce traitement, ça m'a vraiment changé la vie, parce que déjà je n'ai plus de douleur quand j'ai des rapports sexuels.
22:37 J'ai beaucoup moins d'infections urinaires.
22:39 - Ce traitement consiste à injecter de l'acide hyaluronique dans une partie bien précise au niveau de l'entrée du vagin
22:46 qui va donner de l'hydratation à la muqueuse vaginale pour l'épaissir et provoquer moins de douleur, donc à la réhydrater.
22:53 C'est un traitement rapide, quasiment indolore et qui est efficace pour plusieurs mois.
22:57 Le traitement coûte 350 euros par injection.
23:00 En fonction du bilan qui est fait en amont, on voit si vous faites une ou plusieurs injections et à renoueler chaque année.
23:06 Les préconisations à prendre durant le traitement, c'est d'arriver sans infection active au niveau du lot vaginal.
23:13 Et ensuite, post-traitement, il faut éviter les sources de chaleur, les bains chauds pendant 2-3 jours et les rapports sexuels pendant une petite semaine.
23:20 - Il y a aussi la radiofréquence qui peut donner de très bons résultats.
23:25 Je précise que pour ces injections, c'est 300 euros la séance.
23:28 Il faut refaire une injection tous les 10 à 12 mois.
23:31 Et rappelons aussi qu'une muqueuse vaginale fragilisée, c'est la porte ouverte aux cystites et mycoses à répétition.
23:36 Donc voilà, ça peut être une bonne solution pour ces femmes qui souffrent.
23:39 Peut-être juste pour conclure, quelle serait finalement la chose la plus importante,
23:45 la chose sur laquelle il faudrait être le plus vigilant au moment de la ménopause ?
23:48 On a parlé un peu de stéoporose, mais très rapidement, c'est vraiment quelque chose sur lequel les femmes devraient être vigilantes.
23:54 - Il faut limiter la prise d'alcool, parce que la prise d'alcool aussi peut avoir un impact négatif et favoriser le cancer du sein.
24:01 Et également, éviter de trop manger de viande.
24:04 L'acide arachidonique favorise aussi le risque de cancer.
24:08 Donc il faut limiter sa prise de viande rouge également.
24:12 - D'accord.
24:13 - Moi, je dirais en complément que oui, bien sûr, souligner l'importance de l'hygiène de vie.
24:18 Donc activité physique, contrôle du poids.
24:20 - Parce que c'est une peine, on n'est plus à risque.
24:22 - Bien sûr. - Pour les stéoporoses, maladies cardiovasculaires.
24:24 - La ménopause favorise la prise de poids.
24:26 Les femmes s'en plaignent et ça reprend un risque éventuel.
24:30 Oui, faire attention au risque osteoporotique, parce que le risque osteoporotique,
24:34 il doit être évalué sur des antécédents familiaux, l'interrogatoire, voire la densité de métrie.
24:39 Peu intervenir dans la décision d'instaurer ou non un traitement de ménopause
24:43 chez les femmes qui, par ailleurs, se plaignent peu de leur symptomatologie.
24:47 Et surtout, le message très important, c'est n'ayez pas peur.
24:51 Parlez à votre médecin.
24:53 Dites-lui, d'ailleurs, il faut qu'il se montre éventuellement un peu proactif.
24:56 N'ayez pas peur de la prise en charge.
24:59 On peut vous aider.
25:00 La ménopause, ça peut durer longtemps.
25:02 Enfin, les signes, ça peut durer très, très longtemps.
25:04 Et il y a des moyens efficaces d'aider, et notamment le traitement de ménopause.
25:08 Et il faut un peu s'opposer aux discours négatifs qui sont tenus quand même de plus en plus,
25:12 et à tort, à mon sens.
25:13 - Merci, messieurs, de nous avoir accompagnés sur cette émission.
25:16 Merci pour tous ces messages importants.
25:18 Donc voilà, s'il y avait plusieurs messages clés à retenir.
25:21 La ménopause n'est pas une maladie, c'est vrai, c'est un phénomène naturel,
25:24 sauf si elle survient avant 40 ans.
25:25 Mais vous avez les moyens de nous aider à passer ce cap le plus sereinement possible.
25:29 Elle peut augmenter effectivement le risque de certaines maladies,
25:31 comme l'ostéoporose ou les pathologies cardiovasculaires.
25:35 Et puis pour un traitement hormonal substitutif en toute sécurité,
25:37 utilisez des hormones bioidentiques.
25:39 Administrez l'oestrogène sous forme locale ou orale,
25:42 dans certains cas, s'il y a une mauvaise observance,
25:44 et toujours l'associer à la progestérone.
25:46 Et surveillez l'équilibre entre ces deux hormones,
25:48 mais surtout sur le plan clinique.
25:50 Voilà, merci beaucoup, messieurs.
25:52 Merci à tous de nous avoir suivis.
25:53 C'est la fin de cette émission.
25:55 Merci à Stéphane Bracher, rédacteur en chef de cette émission,
25:58 à Christina Mouton et à Margot Miller de m'avoir aidée à préparer cette émission.
26:02 À très bientôt pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
26:04 (Générique)
26:26 Le groupe Vive vous a présenté La Santé d'abord,
26:29 le programme qui prend soin de vous.
26:31 Groupeville, entrepreneur du mieux vivre.