De l’adolescence à l’âge adulte, elle retrace son parcours sans tabou.
Elle sera à la Scala à Paris du 14 avril au 3 juin 2023 et en tournée dans toute la France jusqu’en mars 2024.
Elle sera à la Scala à Paris du 14 avril au 3 juin 2023 et en tournée dans toute la France jusqu’en mars 2024.
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Style de vieTranscription
00:00 Mes troubles alimentaires, ça s'est déclenché quand j'étais en quatrième,
00:03 donc je devais avoir 14 ans.
00:04 C'est principalement parce que je me faisais beaucoup insulter à l'école, au collège,
00:07 sur mon poids, parce que j'ai toujours été en surpoids.
00:10 Ça va ?
00:10 Ça va.
00:11 Ça va.
00:12 Il y a des hauts, il y a des bas.
00:13 Ça va.
00:14 Ça va pas, qu'est-ce que ça veut dire pour moi ?
00:15 J'ai une énorme boule au ventre, comme du ciment dans l'estomac.
00:19 Et là, quand je sens ça, je sais que ça va pas.
00:21 J'ai des troubles alimentaires et donc j'ai décidé d'aller voir un psy à la base
00:25 pour essayer de comprendre d'où ça venait et pour essayer de régler ça.
00:28 Ça fait avancer. Mes troubles alimentaires, ça s'est déclenché quand j'étais en quatrième,
00:32 donc je devais avoir 14 ans.
00:34 C'est principalement parce que je me faisais beaucoup insulter à l'école, au collège,
00:37 sur mon poids, parce que j'ai toujours été en surpoids.
00:39 Et donc, je suis devenue boulimique.
00:40 J'ai jamais eu de vraie diagnostic médicale,
00:44 mais à l'âge adulte, je me suis renseignée pour justement avoir un vrai diagnostic
00:48 et mieux comprendre même avant d'aller voir un psy.
00:50 Le problème étant que les centres qui s'occupent de ça s'occupent plutôt des adolescents.
00:54 Et pour les adultes, c'est un petit peu plus compliqué.
00:56 Si vous avez des infos et que vous dites que je raconte des conneries,
00:59 envoyez-les-moi, je les prendrai.
01:01 Mais moi, quand j'ai regardé, c'était comme ça.
01:03 Et donc, moi, je pouvais avoir des phrases quand ça n'allait pas.
01:07 Je m'alimentais beaucoup.
01:08 Et donc, pour ne pas grossir, j'allais me faire vomir.
01:10 Mais même quand je faisais un repas normal, j'allais me faire vomir après.
01:13 On me traitait de grosse vache, de gros tas de graisse.
01:16 J'avais aussi appris que j'avais un surnom qui était TGV, Tania la grosse vache.
01:20 Donc voilà, c'était ce genre de remarques.
01:22 Et oui, c'est parti des autres,
01:24 puisqu'effectivement, si je n'avais jamais eu de remarques sur ça,
01:27 je ne pense pas que je serais devenue...
01:30 Enfin, que j'aurais développé des troubles alimentaires.
01:32 Ça a duré un peu plus d'un an,
01:33 mais en vrai, je peux encore avoir des phases.
01:36 Justement, ça me fait comme du ciment dans l'estomac
01:39 et c'est comme un besoin de se vider, en fait.
01:41 Comme pour se nettoyer.
01:42 Ça a commencé à aller mieux à l'âge adulte.
01:45 Je me faisais beaucoup moins insulter.
01:47 Ça arrivait encore.
01:48 En fait, là où je me faisais insulter, c'est très étrange.
01:50 C'est surtout quand je suis arrivée à Paris.
01:52 Je restais dans la rue, par des inconnus.
01:54 À cause de ça, j'ai aussi des complexes.
01:56 Et l'été, si tu me vois en short,
01:57 j'ai un kimono par-dessus, long.
01:59 Il ne faut pas que les gens soient au courant que j'ai de la cellulite.
02:01 Et d'ailleurs, je me rappelle, un jour,
02:02 j'en avais parlé à une amie pour lui dire que je me faisais insulter dans la rue.
02:05 Et elle m'a dit "mais toi, tu es toujours en train d'exagérer".
02:07 Eh bien, le soir même, on se baladait,
02:09 il y a un gars qui s'est arrêté devant moi pour me dire que j'étais grosse.
02:11 Donc, elle l'y a assistée en direct.
02:14 Je sais que c'est très difficile à croire.
02:18 Elle l'y a assistée.
02:19 En fait, ce qui m'a toujours un peu "sauvée" dans la vie,
02:22 c'est que j'étais drôle.
02:22 Même à l'école primaire, je ne sais pas si c'était comme un mécanisme de défense,
02:27 mais comme j'étais drôle, que je faisais rire les gens en classe,
02:30 et que je voyais que c'était ça qui faisait que les gens m'aimaient bien quand même,
02:32 je pense que c'est aussi pour ça que je suis montée sur scène.
02:34 J'en parle comme si c'était "normal"
02:37 parce que je ne veux pas que ce soit tabou.
02:40 Et je sais que d'en parler, d'autres personnes peuvent se reconnaître.
02:43 En fait, les seuls conseils que j'ai à donner,
02:45 ce n'est pas aux personnes qui développent des troubles alimentaires,
02:48 c'est aux autres.
02:49 Occupe-toi de ta vie et arrête d'insulter autour de toi.
02:55 En tout cas, ce que j'ai remarqué, c'est que quand je me faisais insulter dans la rue,
02:58 même au collège,
02:59 tu n'es jamais par des personnes où tu pouvais dire "cette personne a l'air parfaite".
03:03 Et donc, tu sens un truc de "il y a des gens, ils se sentent mal".
03:05 Et donc, comme ils se sentent mal,
03:07 ils vont mettre tout ce qu'ils ont sur quelqu'un d'autre.
03:09 Et ça ne va pas les faire aller mieux.
03:11 Même pour les profs, je sais, c'est terrible.
03:12 Les profs, ils ne se sont pas aidés avec l'éducation nationale.
03:14 Donc, ils ne voient pas forcément ce qui se passe.
03:16 On parle beaucoup de harcèlement scolaire,
03:18 mais je pense sincèrement que les enfants gros
03:21 subissent beaucoup plus le harcèlement scolaire que les autres.
03:24 Si on commence à faire attention à ça,
03:26 eh bien, peut-être que ces personnes ne vont pas développer des troubles alimentaires après.
03:29 Non, les réseaux sociaux, je ne scrolle plus.
03:32 Parce qu'effectivement, dès que j'allais sur Instagram,
03:34 bon, je tombe sur les commentaires des gens.
03:36 Des fois, des gens qui m'envoient aussi des messages privés pour m'insulter.
03:39 Bien sûr que je pouvais être déprimée toute une soirée à cause de commentaires.
03:41 Et moi, je pensais que j'étais à la salle et j'en ai parlé à plein de potes dans le milieu
03:44 et c'est pareil pour tout le monde.
03:45 Il y a des gens vraiment, ils vont prendre le temps de nous expliquer à quel point on est une merde.
03:49 Et du coup, après avoir lu le truc, on dit "Il a raison, je suis une merde".
03:53 Mine de rien, si je fais aussi ce métier public,
03:55 c'est aussi parce que j'aime bien l'échanger avec les gens.
03:57 Et après mon spectacle, c'est ce que je kiffe, c'est quand après, des gens viennent me voir
04:00 et on parle de plein de trucs.
04:02 Eh bien, sur les réseaux sociaux, les gens qui commentaient de façon positive,
04:06 on pouvait échanger.
04:08 Et en fait, c'était cool.
04:09 Et c'est ça aussi qui a fait que j'ai essayé de rester le plus longtemps possible
04:12 parce que je voulais échanger avec ces personnes-là.
04:15 Mais au bout d'un moment, ce n'est plus possible.
04:16 Ce n'est plus possible parce que quand on voit trop de négatifs,
04:19 ça atteint trop et je préfère me couper de ça.
04:22 *Générique*
04:23 *Générique* - Le mini !