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La réalisatrice Andréa Bescond vient présenter son film « Quand tu seras grand », qui sera dans les salles à partir du mercredi 26 avril prochain. Ce dernier raconte la cohabitation au sein d'un même établissement d'une école primaire et d'un Ehpad. 

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Transcription
00:00 Oui, c'est vrai qu'on est très proches.
00:02 Ça va Thomas ?
00:04 Bonjour Andrea Bescon.
00:06 Merci d'être avec nous.
00:08 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:10 Nous allons parler aujourd'hui de votre film "Quand tu seras grand"
00:12 qui sera dans toutes les salles de cinéma
00:14 à partir de ce mercredi.
00:16 Alors la première question qu'on voulait vous poser c'est
00:18 qu'est-ce qui vous a donné envie de faire cohabiter à la fois
00:20 des résidents d'un EHPAD et des enfants de l'école primaire ?
00:22 Alors d'abord parce que dans notre
00:24 vie personnelle,
00:26 une personne proche a été placée.
00:28 Donc de manière régulière,
00:30 on est allé la voir et nous on ne connaissait pas
00:32 le milieu des EHPAD. On n'a jamais été
00:34 ni soignant, ni auxiliaire, etc.
00:36 Donc vraiment c'était une grande découverte
00:38 et nos enfants venaient avec nous.
00:40 Dites-vous c'est avec Eric Metteyea que vous avez fait le film ?
00:42 Oui, pardon. Alors Eric Metteyea avec qui j'ai
00:44 co-réalisé le film et qui est aussi le papa de mes enfants.
00:46 Donc on allait voir notre
00:48 proche en EHPAD et nos enfants
00:50 insufflaient une énergie vraiment positive
00:52 auprès des personnes âgées
00:54 de manière tout à fait réciproque d'ailleurs.
00:56 On s'est dit qu'il y avait une histoire à raconter
00:58 sur le sujet, sur l'intergénérationnel,
01:00 sur créer le lien entre ces deux générations opposées.
01:02 Alors on va en parler mais
01:04 comment se passe un tournage quand il faut gérer à la fois
01:06 l'agitation des anciens et l'agitation des jeunes ?
01:08 C'était une grande troupe en fait.
01:10 Finalement la réalité
01:12 s'est mélangée à la fiction puisqu'on s'est
01:14 retrouvés quand même avec beaucoup de personnes âgées
01:16 qui venaient des EHPAD aux alentours
01:18 donc qui figuraient dans le film
01:20 mais c'était même plus de la figuration. C'est quasiment des
01:22 acteurs et des actrices. Pareil pour
01:24 le centre des loisirs. Il n'y a pas que des comédiens alors ?
01:26 Il n'y a pas que des comédiens. Alors évidemment tous les rôles principaux
01:28 comme Christian Siniger,
01:30 Yveline Estria sont des comédiens
01:32 et des comédiennes qui viennent surtout du théâtre. On ne voulait pas
01:34 que les personnes, les rôles principaux
01:36 des personnes âgées soient
01:38 identifiés par le grand public. C'était vraiment une façon
01:40 aussi de plonger le public dans
01:42 une forme de véracité. D'ailleurs on ne se
01:44 pose pas la question. Enfin pour nous ce sont
01:46 des résidents des EHPAD
01:48 et les enfants c'est la même chose. C'est vraiment le point
01:50 de vue. Les enfants c'est la même chose. C'est un centre de loisirs
01:52 aussi du coin. Donc le but après
01:54 était de recréer une vraie complicité entre
01:56 les gens sur le lieu de tournage.
01:58 Alors évidemment c'était complexe parce que
02:00 tourner avec des enfants c'est
02:02 4 heures de travail. Les
02:04 personnes âgées évidemment on avait
02:06 tellement peur que ce soit
02:08 compliqué de longue journée de tournage. Elles sont vite fatiguées
02:10 évidemment. Mais en vrai ça a été
02:12 un vrai partage humain
02:14 assez hallucinant. Et bien quand tu ressembles à
02:16 ça, ça ressemble à ça. Quand tu seras
02:18 grand plutôt. Un petit coup d'œil sur
02:20 l'avant-annonce.
02:22 - Oh Marguerite ça va ? - Que dalle !
02:24 - Bon.
02:26 - Vous avez la forme. Ah ben c'est là
02:28 t'étais pas de nuit ? - Si si mais sous effectif
02:30 ce matin. - C'est pas humain on peut pas enchaîner
02:32 les services comme ça. - Ah non mais j'ai rien touché
02:34 - Vous avez rien touché ? - Non non.
02:36 - Qu'est-ce que c'est que ça ? - Ben oui je suis
02:38 gourmande et puis voilà.
02:40 - La municipalité m'a demandé si c'est possible
02:42 d'utiliser la cantine de l'EHPAD pour les enfants.
02:44 - Bonjour ! - On vous parle de
02:46 tous nos problèmes et là vous en rajoutez dans le musée.
02:48 - Attends c'est quoi ce musée là ? On va quand même pas
02:50 bouffer ?
02:52 - On est en sous effectif vous aussi ? - On vient d'arriver je vous agresse
02:54 pas moi.
02:56 - Elle est complètement dépassée.
02:58 - T'as signé ma pétition ? - Ça vous dérange pas
03:00 le bruit à midi ? - Non non.
03:02 - Mais ça pue les
03:04 gosses. - Ah ! Mais ça faut le dire.
03:06 - C'est votre pétition. - Merci.
03:08 - On a tous signé parce que nous non plus
03:10 on a pas envie d'être là.
03:12 - Moi je les protège les enfants hein.
03:16 Y'a des gens qui meurent pour de vrai ici.
03:18 - C'est mes parents, ils s'en foutent de moi.
03:20 - Nous c'est nos enfants qui se foutent de nous.
03:22 - 6 résidents sur 10
03:24 n'ont jamais de visite. Ces enfants
03:26 c'est une chance de les avoir.
03:28 - On joue avec vous ?
03:30 - Alors Andrea Vesco on a l'habitude d'entendre
03:32 les enfants dire "quand je serai grand
03:34 je serai pompier, je serai vétérinaire"
03:36 mais rarement "quand je serai grand je serai aide-soignant".
03:38 Vous l'avez constaté c'est un métier
03:40 de passion. Est-ce que c'est un métier que vous auriez
03:42 pu faire ? Vous qui êtes proche des gens quoi.
03:44 - Honnêtement oui.
03:46 Alors je pense que je serai très en colère.
03:48 Bon moi la danse
03:52 ou le théâtre tout ça, ça s'est imposé
03:54 à moi. J'ai pris
03:56 ce créneau.
03:58 Le soin des autres sont des personnes que j'admire
04:00 énormément.
04:02 Ce qui m'a énormément touchée justement
04:04 c'est de les voir manifester
04:06 avant la crise sanitaire, prendre conscience
04:08 des manquements. Voir que
04:10 pendant la crise sanitaire on les applaudissait,
04:12 on les mettait en avant,
04:14 on leur rendait hommage et puis finalement
04:16 fin de crise sanitaire
04:18 ils se retrouvent de nouveau dans cette galère
04:20 de manque de moyens, d'effectifs
04:22 et finalement on détourne un peu le regard.
04:24 Donc c'était aussi une façon
04:26 de leur porter hommage.
04:28 - C'était aussi l'objet du film, de les montrer en action
04:30 avec cette violence vous dites institutionnelle.
04:32 - Oui.
04:34 On a fait ce choix
04:36 de ne pas montrer la violence
04:38 induite, enfin
04:40 qui était voulue.
04:42 L'être humain qu'on rencontre
04:44 en tant qu'auxiliaire et aide-soignante,
04:46 toutes les personnes qu'on a rencontrées, on a rencontré surtout
04:48 des personnes qui avaient une réelle vocation,
04:50 une réelle générosité et aussi
04:52 qui ressentaient une réelle détresse par rapport
04:54 au manque d'effectifs. - Andréa Bescon,
04:56 le premier truc que vous avez dit c'est "oui si j'avais été aide-soignante
04:58 j'aurais été en colère". Vous savez que vous avez
05:00 beaucoup de colère, vous dites toujours ce que vous pensez,
05:02 vous les revendiquez même ces colères, vous vous battez
05:04 avec toute votre énergie qui est incroyable.
05:06 Est-ce que c'est pas épuisant et décourageant parfois ?
05:08 - Moi ça me donne au contraire beaucoup d'énergie.
05:10 C'est quand j'arrête d'être en colère,
05:12 enfin de toute façon ça n'arrive pas.
05:14 - Mais il y a des fois où vous êtes posée...
05:16 - J'ai vu ce système. - Il vous arrive quand même d'être posée sur votre canapé
05:18 et de ronronner un peu le soir ? - Mais absolument, justement.
05:20 - Après avoir mené beaucoup de combats, justement.
05:22 - Mais absolument, je trouve qu'au contraire les moments
05:24 les plus simples, c'est pour ça aussi ce film.
05:26 Pourquoi quand tu seras grande
05:28 c'est pour amener à ralentir,
05:30 pour prendre conscience que le bonheur
05:32 est partout dans les choses les plus simples.
05:34 - On se fait pas engueuler dans le film, on est touché par le film.
05:36 - Oui, oui. - C'est important de le dire.
05:38 - Il y a besoin aussi à ce moment-là, même avec Eric Métier,
05:40 de douceur dans la vie, justement
05:42 par rapport à la violence de la crise sanitaire.
05:44 Et ce film, on l'a quasiment réécrit aussi
05:46 au montage pour
05:48 montrer un grand spectre de l'humanité,
05:50 pour rendre hommage à toute
05:52 forme d'être humain, toutes les générations,
05:54 ces générations un peu
05:56 abandonnées, et cette génération
05:58 au milieu où nous sommes, nous les adultes, en train de se batailler
06:00 avec ce système. - André Bescon,
06:02 on vous parlait de colère, on vous a vu aussi dans l'affrontement
06:04 récemment avec Marlène Schiappa.
06:06 Vous pensez quoi de
06:08 sa couverture de Playboy, de son interview ?
06:10 - Ah, je pense que
06:12 peut-être que cette personne a besoin d'être très très
06:14 reconnue, très très célèbre, certainement.
06:16 C'est certainement ce besoin, peut-être quelque chose
06:18 de l'ordre de l'égo. - Ça te fait avancer la cause ou pas ? Parce qu'Isabelle Romme,
06:20 qui lui a succédé au secrétariat d'égalité
06:22 femmes-hommes, dit qu'en fait ça revient
06:24 à parler d'antisémitisme dans Riverolle.
06:26 - Oui, je pense que Playboy
06:28 n'est pas forcément le bon support.
06:30 - Vous ne regrettez pas cette colère ?
06:32 - Alors moi je ne regrette pas cette colère.
06:34 Au demeurant, quand il y a eu cette
06:36 confrontation, c'est elle qui s'est confrontée
06:38 toute seule. - C'est une émission sur France 5.
06:40 Bon, en assez parler des autres,
06:42 on va parler un peu de vous parce que c'est vrai qu'on connaît vos combats,
06:44 on connaît votre militantisme,
06:46 mais vous, vous connaissez assez mal. Il paraît que vous êtes la reine
06:48 des groupes WhatsApp. Est-ce que c'est vrai ?
06:50 - Ah bon ? Oui, j'en ai quelques-uns.
06:52 - Il y a des gens qui parlent autour de vous.
06:54 - Vous communiquez beaucoup via WhatsApp ?
06:56 - Oui, oui, oui, oui, oui.
06:58 J'ai pas mal de groupes, celui de la famille,
07:00 les girls, oui, oui.
07:02 - Vous craquelettez, tout ça ?
07:04 - Il paraît qu'autre information qu'on nous a donnée,
07:06 vous supportez très mal les valises mal faites.
07:08 - Mais qui vous raconte
07:10 des choses comme ça ? - Il y a des balances autour de vous.
07:12 - Non, non, en plus, c'est pas vrai
07:14 parce que quand je suis en tournée
07:16 ou en avant-première et que le réveil sonne
07:18 et qu'on a bu un peu trop de champagne
07:20 la veille, je fais un peu ça avec les affaires
07:22 dans la valise pour repartir et être au rendez-vous
07:24 à l'heure. - Mais qui vous a informé ?
07:26 - On a des gens qui vous veulent du mal.
07:28 Attention, attention. Là, si vous pouviez
07:30 faire votre valise en rangeant ou en jetant vos affaires
07:32 dedans, vous partiriez où, là, tout de suite ?
07:34 Si en sortant du show de Télématins, vous étiez...
07:36 - Honnêtement, je crois que je partirais faire...
07:38 Non, vous allez rire. J'en ai parlé juste en l'heure.
07:40 Je partirais faire une espèce de semaine
07:42 à Jorveda, yoga dans la colline,
07:44 en Ardèche ou je sais pas quoi,
07:46 avec des gens sans café, sans alcool,
07:48 sans clope, sans rien, enfin une petite détente.
07:50 - Pour vous calmer un petit peu ? - Oui, mais pour...
07:52 - Evacuer. - Juste pour nettoyer un peu, ouais.
07:54 - Bon, si vous la cherchez aux Seychelles, elle est en Ardèche.

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