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Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire CGT Total Energies de la raffinerie de Donges est l'invité d'Alice Darfeuille ce dimanche soir sur BFMTV. 

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Transcription
00:00 recevoir aujourd'hui des leçons de morale, de responsabilité ou de civisme
00:04 de la part d'un président de la République et d'un gouvernement qui se comporte davantage
00:08 comme des banquiers d'affaires ou des DRH
00:12 que comme des véritables responsables politiques,
00:15 si la situation n'était pas si triste, ce serait une mauvaise farce.
00:19 Donc, les coupures d'électricité auxquelles fait référence le président de la République,
00:23 je rappellerai quand même que d'après les derniers chiffres,
00:26 250 000 foyers qui ont vu l'électricité coupée en 2021
00:31 parce qu'ils n'arrivaient plus à régler leur facture,
00:33 qu'il y a 7 millions de Français qui sont dans une précarité énergétique.
00:38 Donc, avant de tirer à boulet rouge comme ça sur des actions sporadiques,
00:43 et je sais la responsabilité, le sens des responsabilités de mes camarades
00:47 de la Fédération de l'Assumption de l'Energie qui ne le font pas.
00:50 Vous abordez différents sujets, il y a effectivement aussi la problématique
00:54 de la précarité énergétique, mais là en l'occurrence, on ne parle pas de ça.
00:58 On parle de ces coupures d'électricité ciblées, organisées notamment par la CGT Énergie
01:04 qui peuvent avoir des dommages collatéraux dangereux, non négligeables.
01:10 C'est aussi ce à quoi il fait référence le président de la République.
01:13 Vous le reconnaissez ça ?
01:15 Donc, c'est bien pour ça que je vous réponds qu'avant de donner des leçons
01:18 de civisme, de responsabilité aux Français,
01:22 il serait quand même important que nos responsables politiques,
01:25 ceux qui sont aux affaires, ceux qui ont les moyens de décider et d'améliorer les choses,
01:29 s'occupent des réels problèmes qu'il y a en France.
01:32 Je connais le sens des responsabilités de mes camarades de la FNME,
01:36 électriciens, énergéticiens, et je sais qu'ils ne font pas n'importe quoi.
01:40 Après, il y a une justice en France.
01:42 S'il y a des choses qui sont en dehors des clous, etc.,
01:44 ce seront aux magistrats de statuer sur ces positions-là.
01:48 Maintenant, c'est un contre-feu qu'allume Emmanuel Macron, encore une fois.
01:52 On est dans un pays où aujourd'hui, on utilise des arrêtés préfectoraux
01:56 pour confisquer des casseroles à des opposants.
01:59 Parce que dans l'interview du parisien du président de la République,
02:02 il dit encore une fois qu'il accepte toutes les oppositions,
02:06 que bien évidemment, c'est normal de s'opposer à lui, etc.
02:09 Mais en réalité, il y a une criminalisation aujourd'hui de l'opposition,
02:13 du syndicalisme, qui ne date pas d'hier d'ailleurs,
02:16 dans l'histoire sociale française, mais qui se fait jour.
02:20 Donc encore une fois, c'est un contre-feu, c'est absurde.
02:23 Aujourd'hui, Emmanuel Macron a des choses plus importantes à traiter
02:26 dans l'intérêt général et dans l'intérêt des Français,
02:29 plutôt que de faire ses déclarations encore pour allumer le feu.
02:32 Ce sont des provocations qu'il multiplie quand il dit à nouveau
02:35 "les casseroles et les oeufs, c'est pour faire la cuisine chez moi et pas ailleurs".
02:38 Bon, voilà.
02:40 – Sur les casseroles, en l'occurrence, je tiens à préciser
02:43 que le décret ne visait pas à interdire les casseroles.
02:46 Le ministre de l'Intérieur lui-même a reconnu
02:49 qu'il y avait eu une mauvaise interprétation des forces de l'ordre de ce décret.
02:54 Voilà, c'est aussi important de le rappeler.
02:57 En tout cas, "plonger dans le noir Roland Garros",
03:00 le festival de Cannes, c'est toujours dans les plans.
03:03 Ce que dit le Président de la République ce soir,
03:05 cette fermeté qu'il emploie, pour vous, ça ne change rien ?
03:08 – Alors absolument rien.
03:11 Et encore une fois, il y a des problèmes et des difficultés.
03:13 J'aimerais que ce Président de la République
03:15 se comporte encore une fois en Président de la République,
03:17 en responsabilité, qu'il respecte quand même les bases de la République française
03:21 qui sont la volonté générale du peuple pour faire les lois.
03:26 C'est ça, c'est ce sur quoi est basée notre démocratie, notre République.
03:29 Ce n'est pas la volonté d'un seul homme.
03:31 Aujourd'hui, Emmanuel Macron, on le compare à Jupiter, certes,
03:35 le dieu qui dirige seul le monde,
03:38 mais on pourrait aussi le comparer à la déesse Assidie,
03:41 la déesse de l'échec, de l'injustice et de l'iniquité.
03:45 Donc encore une fois, nous, notre détermination, elle reste intacte.
03:49 Des mobilisations auront lieu bien avant le 1er mai, presque quotidiennement.
03:53 Et nous ne lâcherons pas, c'est une évidence.
03:55 Ce ne sont pas les contrefeux allumés par le Président de la République
03:58 ou ces provocations qui vont atténuer notre détermination.

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