• l’année dernière
On reçoit cette semaine Laëtitia Guapo, basketteuse de Bourges et cadre de l’équipe de France 3x3, championne du monde 2022 et qui avait terminé au pied du podium lors des JO de Tokyo.

#LaëtitiaGuapo #Basket #Bourges#Bakset3x3 #JO #Paris2024 #JeuxOlympiques

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Transcription
00:00 skateuse Laetitia Guapo.
00:02 Bonjour Laetitia.
00:03 Salut à tous les deux.
00:04 Comment vas-tu ?
00:06 Eh bien, ça va super avec un beau soleil à Bourges.
00:10 En profiter, ce n'est pas souvent.
00:11 C'est pour ça que tu n'es pas venu à Paris, parce qu'ici, il fait un temps
00:15 pourri.
00:16 Alors, il faisait beau ce matin quand même.
00:20 On ne va pas non plus tomber dans la caricature, mais à partir de demain,
00:24 tout revient à la normale.
00:25 Il va pleuvoir pendant dix jours.
00:27 Donc voilà, ça y est.
00:29 Je suis bien à Bourges.
00:30 Donc, Laetitia, basketteuse 3-3, 5-5.
00:35 Basketteuse, non ?
00:36 On peut le dire comme ça, c'est peut-être plus simple.
00:39 Deux disciplines où tu te débrouilles donc pas trop mal.
00:43 En tout cas, mieux que nous.
00:44 Mieux que tout le monde.
00:45 Oui, mais toi, tu es baskette, tu es comment ?
00:47 J'ai fait un an de basket et j'ai été sacrément nul.
00:49 OK, d'accord.
00:50 Donc, vraiment meilleur que nous deux.
00:51 Donc voilà, on va quand même résumer un peu mieux que ça ton palmarès.
00:58 Championne de France, vainqueur de l'EuroCoupe en 2021-2022 avec Bourges.
01:01 Et en baskette à 3,
01:02 évidemment, tu as tout simplement tout gagné en 2022.
01:04 Hors européen, hors mondial.
01:06 La suite logique, j'ai envie de dire, et sans mettre beaucoup trop de pression,
01:10 mais un peu quand même, ce serait l'or au JO de Paris 2024.
01:16 On croise les doigts, c'est l'objectif.
01:18 On n'est pas encore qualifiés,
01:20 donc il va d'abord falloir passer par une qualif.
01:22 Mais oui, c'est vraiment l'objectif.
01:25 On a la Coupe du Monde en fin mai, là, prochain,
01:28 donc dans un mois, un petit peu plus d'un mois.
01:30 Et tout cet été, ça va être faire un maximum de points
01:34 pour pouvoir se qualifier pour les Jeux pour Paris 2024.
01:37 Ça se passe comment exactement, du coup, le format de qualification ?
01:41 Donc nous, on est rentrés au jeu à partir de 2020.
01:45 Et du coup, il n'y a que 8 équipes filles, 8 équipes garçons.
01:48 Et on a un seul ticket de piliotes.
01:51 Donc, ce sera le mur hockey entre les filles et les garçons
01:54 qui seront directes qualifiées.
01:56 Donc, le but, c'est de se qualifier au moins les deux équipes sportivement.
02:00 Comme ça, on a une chance d'avoir les deux équipes de France au jeu.
02:03 Mais on n'a qu'un ticket de piliote.
02:06 Donc, c'est un petit peu,
02:08 c'est pas vraiment la guéguerre entre les deux équipes,
02:10 mais c'est celle qui va performer aussi le plus,
02:14 qui pourra être au jeu avant l'autre et plus sereinement.
02:18 Vous saurez quand, ça, le piliote qui sera choisi ?
02:22 Alors, du coup, on fonctionne sous forme de ranking,
02:25 un peu comme au tennis.
02:26 On a des points individuels et collectifs.
02:28 Et ces points-là sont arrêtés au 1er novembre.
02:31 Donc, 1er novembre 2023.
02:35 Attends, encore un petit peu.
02:36 Il reste quoi, là, concrètement, pour se départager encore ?
02:41 Eh bien, du coup, nous, nos compétitions,
02:44 c'est pour ça que je fais du 5-5 aussi.
02:45 On n'est pas encore professionnels en fille.
02:47 Et du coup, toutes les compétitions 3-3 sont des compétitions estivales.
02:52 Et c'est pour ça aussi qu'on joue en extérieur,
02:54 parce que du coup, il faut un minimum de temps.
02:56 Et donc, on commence juste notre saison.
02:59 Fin mai, ce sera la Coupe du monde et ça débutera la saison.
03:04 Et tout l'été, on aura plein de compétitions internationales
03:06 pour finir par la Coupe d'Europe début septembre
03:09 et les finales de la compétition internationale
03:11 qu'on fait tout l'été fin septembre.
03:13 Et tu te reposes un jour, quand même ?
03:16 Pas vraiment, mais c'est pas l'objectif.
03:18 L'objectif, c'est Paris 2024.
03:20 Donc, on ne demande pas de se reposer.
03:22 On avait posé la question à Anne-Cécile Siofani
03:24 qu'on a reçue il y a deux semaines.
03:26 Tu fais rugby A7 et rugby A15.
03:29 Laquelle des deux disciplines est le préféré ?
03:31 Toi, est-ce que tu as une préférence entre le 3-3 ou le 5-5 ?
03:35 Oui, mais je dirais un peu quand même, moi, c'est le 3-3.
03:39 Je suis la vraie Laetitia sur un terrain de 3-3.
03:41 J'adore vraiment cette discipline.
03:43 Donc, j'attends impassément qu'elle devienne professionnelle.
03:46 Mais tu te plais quand même dans le 5-5 ?
03:49 J'adore le 5-5.
03:50 Vraiment, je prends beaucoup de plaisir et tout,
03:52 mais c'est vrai que c'est autre chose.
03:55 Jamais je me mets dans des états comme je me mets au 3-3.
03:58 On repousse tout le temps ses limites.
04:00 Le format de match,
04:02 le fait que ce soit seulement 10 minutes, 21 points,
04:05 c'est vraiment hyper intense.
04:07 Et c'est ce que j'adore dans cette discipline-là.
04:10 Possibilité d'y avoir plusieurs matchs aussi,
04:12 parce qu'un tournoi de basket 5-5,
04:14 c'est un match qui dure un temps, un soir.
04:18 Et après, il faut attendre 2-3 jours le prochain match.
04:21 Là, c'est plus tassé aussi.
04:22 Ces formats-là permettent aussi d'avoir un enchaînement de matchs
04:27 qui créent peut-être aussi une ambiance particulière.
04:30 Oui, carrément.
04:31 Avant, on pouvait avoir jusqu'à 4 matchs.
04:33 Maintenant, ils ont réduit à 3 matchs par jour.
04:36 Donc, c'est quand même énorme, même si c'est que 10 minutes.
04:39 C'est vrai que le terrain est plus petit,
04:41 mais du coup, on a moins de temps pour attaquer le cercle, etc.
04:44 Donc, c'est vrai, je pense que c'est aussi ce qui plaît dans cette discipline.
04:46 C'est le fait que ce soit un format court.
04:48 Et je me souviens, pendant les Jeux de Tokyo,
04:52 les gens prenaient leur pause pendant 20 minutes,
04:54 ils regardaient leur match et après, c'était reparti.
04:57 Ça va bien avec l'air du temps, on va dire.
04:59 Il y a un vrai côté playground, t'es dans le quartier,
05:02 on attend, on regarde les autres faire leur match
05:05 et ensuite, on y retourne. C'est à notre tour.
05:07 Carrément, ça vient de la street.
05:09 Carrément, le 3-3, c'est "from the street to the Olympics".
05:14 On n'a pas compris parce qu'on ne parle pas de street.
05:17 J'avais une question, par exemple, quand tu joues en 5 avec Bourges,
05:22 tu joues souvent dans des salles pleines.
05:24 Il y a une ambiance quand même assez particulière.
05:27 T'as pu jouer en Turquie et tout ça.
05:30 T'as pas cette même, on va dire, pression du public extérieur.
05:34 Ça ne te manque pas sur le 3-3, cette sensation-là ?
05:39 Quand même, franchement, ce qui est trop bien au 3-3,
05:42 c'est que pour l'instant, c'est pas payant aussi,
05:44 à part les compétitions comme la Coupe du Monde et la Coupe d'Europe.
05:47 Mais souvent, on est sur les plus grandes places du monde entier,
05:50 dans des villes magnifiques.
05:52 Par exemple, on a joué au Trocadéro, etc.
05:55 Et en fait, les gens passent à côté du 3-3 et s'arrêtent,
05:59 regardent un, deux, trois matchs.
06:01 Ils se prennent au jeu, il y a de plus en plus de monde.
06:03 Et l'ambiance est vraiment différente
06:05 parce que comme il y a de la musique pendant tout le long du match,
06:08 alors qu'au 5-5, la musique, elle est arrêtée
06:10 à chaque fois qu'il y a des moments joués.
06:12 Du coup, c'est vraiment une autre ambiance.
06:14 Ça va tellement vite au 3-3
06:16 qu'on n'a pas le temps de penser au public, etc.
06:19 Donc c'est vrai que c'est deux ambiances différentes,
06:20 mais l'ambiance du 3-3 me plaît aussi un petit peu plus pour ça.
06:25 J'ai deux questions sur ce que tu viens de dire.
06:29 Déjà, sur le côté, l'ambiance du 3-3,
06:33 est-ce que déjà, tu penses, en restant objective,
06:36 que c'est une des disciplines qu'incarne,
06:38 n'aura peut-être le mieux le sport à Paris,
06:41 dans le sens où dans la capitale,
06:43 il y a quand même des playgrounds historiques ?
06:45 Je parle, il y a le plus connu qui est celui du Péret
06:47 parce qu'il est hyper coloré et que tout le monde l'a vu sur Insta.
06:50 Il y a le Champ de Mars, il y a les quais du Canal Saint-Martin.
06:54 Est-ce que c'est une discipline phare, selon toi,
06:58 de ce qu'Essai va vouloir essayer d'incarner Paris 2024 ?
07:02 Oui, carrément.
07:04 Je pense que c'est aussi pour ça qu'on sera,
07:05 je l'espère, qu'en tout cas, le 3-3 sera sur la Concorde.
07:09 C'est pour aussi faire briller cette discipline et montrer...
07:13 Je pense, en fait, même les non-connaisseurs de basket
07:16 peuvent vite comprendre le 3-3
07:17 et c'est ce qui va avec l'air du temps,
07:19 c'est ce qui parle aux gens aussi.
07:21 Donc, oui, carrément, je pense que cette discipline dynamique,
07:26 moderne et enthousiaste, on va dire,
07:30 ça va super bien avec l'air du temps.
07:33 Il y a des questions dans le chat,
07:35 donc j'en profite pour rappeler que vous pouvez poser vos questions
07:39 à l'édition dans le chat.
07:41 Et Nico Kams demande, on avait parlé à Tokyo,
07:45 donc lui était à Tokyo, vous avez suivi,
07:47 est-ce qu'on en est de la spécialisation des joueuses dans le 3-3
07:51 pour développer vraiment la discipline ?
07:53 Alors, nous, on est un petit peu au point mort en fille, malheureusement.
07:57 Alors, les garçons ont eu...
07:59 Donc, les garçons français ont eu leur première équipe professionnelle
08:02 depuis juin dernier.
08:04 Donc, mon compagnon en fait partie.
08:05 Donc, je vois au quotidien aussi ce qu'il vit
08:08 et je l'envise.
08:10 Mais voilà, je pense qu'après les Jeux de Paris,
08:13 ça donnera une autre dynamique, une autre ampleur
08:16 et j'espère qu'on rentrera dans le sillage des garçons.
08:19 La FED pourtant avait essayé de vouloir tout le temps
08:23 cette parité fille-garçon,
08:25 mais en fait, le seul problème,
08:27 c'est qu'on n'a pas de compétition internationale toute l'année
08:29 alors que les garçons en ont.
08:31 Eux, déjà, dans le monde entier, ils ne représentent pas la France,
08:35 ils représentent des clubs et des villes
08:38 et c'est déjà assez développé.
08:39 Et eux, ils ont déjà leur World Tour,
08:42 alors que nous, on n'a pas tout ça.
08:43 Donc, qu'est-ce qu'on fait le reste de l'année ?
08:46 La Fédération a pris le parti pris,
08:48 qu'on soit compétitif et compétitrice dans le club
08:51 et qu'après l'été, on rejoigne le 3-3, la sélection
08:55 et qu'on puisse préparer au mieux les Jeux.
08:57 Mais pour ça, pour eux, ils préféraient qu'on s'entraîne
08:59 et qu'on soit compétitif durant la saison de 5-5.
09:04 En 2019, t'avais participé à une vidéo avec un YouTuber
09:07 et t'avais une vidéo qui avait pas mal marché.
09:09 Et t'avais expliqué dedans que c'était notamment
09:12 pour essayer de démocratiser la discipline, donc le 3-3.
09:16 Est-ce que t'as vu une évolution depuis ce moment-là ?
09:21 Et notamment avec les Jeux olympiques, où vous avez quand même performé.
09:24 Oui, alors performé, j'ai quand même la médaille en chocolat
09:27 en travers de la gorge.
09:29 Elle a eu du mal à passer, celle-ci.
09:32 Mais oui, je vois vraiment la différence, comme je le disais tout à l'heure.
09:35 Je vois sur les réseaux, etc.
09:37 On a déjà été un petit peu plus connus.
09:39 Avant, on connaissait vraiment pas le basket 3-3.
09:42 Là, on connaît pas forcément encore.
09:44 Mais voilà, avec le rugby à 7 qui se développe aussi,
09:47 et puis du volley, etc.,
09:48 on essaie de faire des petites parenthèses sur le 3-3,
09:53 des petits liens.
09:54 Et là, je pense que Paris, ça sera encore un autre effet boom.
09:59 Et j'espère que ça montrera exponentiellement.
10:04 Tu parlais tout à l'heure de l'aspect populaire, du côté gratuit.
10:10 Pour revenir à Paris 2024,
10:13 il y a eu quand même pas mal de discussions autour des prix, des billets, tout ça.
10:17 Comment tu l'as un peu observé de ton côté,
10:19 sachant que l'intérêt aussi, c'est quand même d'avoir un aspect populaire,
10:25 une ambiance qui soit quand même respectée.
10:30 Quel est ton regard sur cette question autour des Jeux ?
10:35 Alors moi, je sais que déjà,
10:37 on m'a beaucoup demandé quelle place il faut que je prenne.
10:41 J'ai de la chance encore, il reste des places de 3-3.
10:43 Qu'est-ce que je peux faire, etc.
10:46 Et en fait, je suis même pas encore qualifiée.
10:48 Donc j'avoue que je me suis tenue un petit peu loin de cette cause, on va dire.
10:55 J'ai pas vraiment de parti pris.
10:57 J'imagine que Paris 2024 et toute l'organisation
11:00 ont dû faire des choix assez conséquents.
11:04 Et ils ont aussi voulu démocratiser d'autres sports.
11:06 C'est pour ça le fait du pack de 3 sports.
11:11 Donc voilà, je sais que ça a été bénéfique aussi aux 3-3,
11:14 parce que rapidement, il n'y avait plus de places de 3-3.
11:16 Donc j'imagine que c'est aussi rentré dans cette dynamique-là.
11:19 Donc voilà, je n'ai pas vraiment de parti pris par rapport à ça.
11:23 Mais je trouve ça quand même cool que les packs soient ouverts à tous les sports
11:28 et que les personnes puissent avoir accès à différents sports,
11:31 même si ce n'est pas forcément les choix de prédilection qu'ils auraient fait au début.
11:36 On a Laloito dans le chat qui nous dit
11:39 au départ, tu parlais de l'importance de jouer dehors.
11:43 Ça change quoi fondamentalement de jouer en extérieur au basket ?
11:46 Alors déjà, aux 3-3, ce qui est important, c'est qu'on a un ballon différent aussi.
11:52 Donc c'est la taille d'un ballon de fille, comme je joue au 5-5,
11:55 sauf que c'est le poids d'un ballon de garçon.
11:58 Donc c'est sûrement fait parce que, du coup, des fois, il y a du vent,
12:03 il peut pleuvoir aussi, le grip est un peu différent sur le ballon.
12:06 Et en fait, je trouve ça vraiment cool aussi,
12:09 parce que c'est ce que j'aime dans le basket de rue, dans la street,
12:14 c'est s'adapter aux 3-3.
12:16 Il faut tout le temps s'adapter au vent, aux conditions extérieures,
12:20 les matchs qui ont pris un peu de retard, donc on joue un petit peu plus tard,
12:23 il faut s'échauffer plus tard, etc.
12:25 Se ré-échauffer entre les matchs.
12:27 Et voilà, c'est ce que j'aime.
12:30 Là, par exemple, dernière Coupe d'Europe, c'était en septembre dernier,
12:35 on a dû s'échauffer dans un parc parce qu'il n'y avait pas de terrain d'échauffement.
12:38 Donc il y avait des gens qui se baladaient, c'était à la roots,
12:42 en bonne auvergnate, c'est ce que j'aime.
12:45 Mais du coup, même s'il pleut, vous jouez ?
12:48 Oui, alors maintenant, les grosses compétitions comme Coupe du Monde,
12:51 Coupe d'Europe, etc., il y a des toits.
12:54 Mais sinon, même quand il pleut, on joue.
12:57 À partir du moment où le sol devient glissant, les matchs sont arrêtés.
13:01 Donc là, pareil, les matchs peuvent être décalés de quelques heures
13:05 et on commence à s'échauffer.
13:06 Non, le match est annulé.
13:08 Ou alors, en plein match, on reprendra le match trois heures après.
13:12 Voilà.
13:13 Je vois dans le chat qu'on se moque de nous.
13:17 On nous pose la question, on nous demande si on fait le mannequin challenge.
13:20 Écoute, non, pas que je sache, mais on est bien en vie.
13:23 On est vivants.
13:25 On est bien en vie, nous ne sommes pas des intelligences artificielles.
13:28 Pas encore.
13:29 Ou alors, on ne le sait pas encore.
13:30 C'est que vous êtes à l'écoute, c'est positif.
13:32 Exactement.
13:33 Mais ça, c'est intéressant, pour le coup, je ne savais pas du tout.
13:36 Non, je ne parle pas de l'intelligence artificielle.
13:38 Je voulais dire le fait que ça jouait dehors même quand il pleut.
13:43 Du coup, c'est quoi les conditions les plus galères dans lesquelles tu joues ?
13:46 Parce que maintenant, j'ai envie d'avoir un récit de match un peu épique
13:51 où vraiment, c'était n'importe quoi dehors et quand même jusqu'au bout, ça jouait.
13:55 Mais moi, ce n'est pas par rapport à la pluie,
13:58 mais on joue sur les plus grosses places du monde.
14:02 Et donc là, on jouait à Turin, sur la place de Turin.
14:06 Il faut savoir que les terrains, du coup, sont mobiles puisqu'ils les déplacent de ville en ville.
14:11 Et c'est comme un puzzle, un peu en plastique.
14:14 Et c'est des dalles qu'on monte les unes à côté des autres.
14:17 Et en fait, ils ne mettent pas forcément de sol en dessous de ces dalles.
14:20 Donc déjà, mes copines qui sont en équipe de France de 5-5,
14:24 qui jouent à Bourges avec moi, elles me disent
14:25 "Ah non, mais les tis, les genoux, le dos et tout."
14:29 Des fois, elles sont un petit peu "princesses", c'est pas négatif du tout.
14:33 Mais voilà, elles, elles aiment bien leur confort, etc.
14:36 Ça, elles ne pourraient pas déjà parce qu'il faut s'adapter tout le temps.
14:38 Et c'est vrai que forcément,
14:40 il y a un petit peu des inconvénients de tout le temps changer de sol.
14:43 Et donc, sur cette place à Turin, c'était des pavés en dessous.
14:46 Donc, vous imaginez, les pavés, c'est pas du tout droit, etc.
14:50 Donc, on mettait un appui en plein milieu d'une dalle en plastique.
14:54 Et en fait, la dalle, elle s'affaissait au niveau des pavés.
14:57 Hyper dangereux, on s'était tous strapé les chevilles
14:59 pour pas se faire d'entorses, etc.
15:01 Voilà, là, c'était l'un de mes premiers tournois officiels de 3-3 en 2019,
15:07 quand j'avais réintégré l'équipe de France.
15:09 Et voilà, c'est un tournoi qui m'a marquée
15:12 parce que je me suis dit que c'est vraiment "roots", quoi.
15:14 -Il y a vraiment le côté street.
15:16 Au moins, t'es servie.
15:18 Si t'as envie de vraiment reproduire les situations de tes débuts,
15:23 là, t'es bien.
15:24 Avec des petits faux rebonds, des trous sur le terrain...
15:26 -Ouais, c'est exactement ça.
15:28 Puis pareil, pour la Coupe d'Europe, quand on devait s'échauffer dans le parc,
15:31 les matchs, des fois, sont à 21h, 22h.
15:34 En septembre, il commence déjà à faire nuit.
15:36 Donc, c'était tout le staff, les coachs, le médical, etc.,
15:39 qui étaient avec leur flash.
15:41 On était suivis par l'équipe 21,
15:44 et du coup, avec la grosse caméra et le gros flash,
15:46 on courait et ils nous éclairaient grâce au flash.
15:49 Donc, c'était assez drôle.
15:51 -Est-ce que c'est pas ça, finalement, le vrai sport ?
15:53 On nous emmerde avec le professionnalisme à 100 %,
15:56 mais est-ce qu'on s'éclate pas plus comme ça ?
15:58 -Les souvenirs sont géniaux.
16:00 J'en souris, j'adore.
16:02 C'était trop bon souvenir.
16:03 Puis on gagne en plus après ça, donc c'est parfait.
16:06 -Toi, t'es dans le 3-3 depuis très longtemps.
16:08 T'as fait le mondial universitaire, notamment.
16:12 Comment t'es venue à cette discipline ?
16:14 Comment ça s'est passé pour toi ?
16:17 Parce que je suppose que t'as pas commencé par là,
16:18 t'as commencé par le basket 5-5.
16:20 Comment ça s'est passé, ce transfert-là ?
16:24 -Eh bien, j'ai commencé quand j'étais à l'INSEP.
16:26 Donc, nous, à l'INSEP, on y va, contrairement aux autres sports,
16:29 on y va de 15 à 18 ans.
16:31 Et c'était dans les années 2010-2013, jadis.
16:36 Et du coup, c'était le début du 3-3.
16:39 On avait fait quelques petits tournois,
16:40 et c'est vrai que ça m'avait bien plu.
16:42 J'en avais pas refait jusqu'en 2016,
16:44 jusqu'au championnat du monde universitaire,
16:46 où j'avais été appelée,
16:47 parce que je pense que mon profil a un peu de joueuses polyvalentes,
16:52 assez grandes, pas trop petites,
16:54 qui peuvent défendre sur tout le monde,
16:55 qui peuvent shooter, attaquer, plaiser bien.
16:58 Et au final, c'est ce que j'aime aussi au 3-3.
17:02 Et je pense que ce qui fait que je suis une bonne joueuse de 3-3,
17:05 c'est cette polyvalence-là, et que ça a matché direct.
17:09 Donc, voilà.
17:10 Après, je continuais mes études
17:12 et je passais mon concours de prof l'année d'après,
17:15 donc j'ai pas intégré l'équipe de France tout de suite.
17:17 Et c'est pour ça que je disais tout à l'heure,
17:18 j'ai réintégré l'équipe de France en 2019,
17:21 et depuis, je n'y suis pas partie.
17:24 -Eline G6, qui nous dit que t'es la plus impressionnante de toutes les joueuses.
17:30 Un commentaire sympathique.
17:31 -Exactement.
17:33 Justement, tu parlais tout à l'heure de tes coéquipières à Bourges.
17:37 Le fait que tu rapportes à chaque compétition
17:40 comment ça se passe et tout ça, l'ambiance,
17:42 est-ce que ça donne envie à certaines joueuses de s'y mettre au 3-3,
17:47 à tes coéquipières ?
17:48 Parce que dans votre équipe de 3-3,
17:50 il y en a qui jouent à Basketland, à Montpellier.
17:53 Comment ça se passe ?
17:54 Est-ce que celles du 5-5 veulent aussi intégrer cette équipe de France ?
17:57 Ou c'est un "précaré", vous êtes un petit nombre à être dans cette équipe
18:04 et vous bougez pas trop ?
18:06 -Je pense qu'on est de plus en plus à vouloir l'intégrer.
18:10 Mais c'est vrai que les filles qui sont au 5-5,
18:12 à la base, quand on commence, comme vous avez pu le dire tout à l'heure,
18:16 on commence par le 5-5.
18:17 Et du coup, l'objectif de chaque joueuse et joueur,
18:21 c'est d'être en équipe de France de 5-5,
18:23 parce que c'est que ce qu'on connaissait avant.
18:25 Donc je sais que mes coéquipières, elles voudraient pas du tout être au 3-3.
18:29 Elles trouvent qu'on se donne trop de coups,
18:31 qu'elles me voient, elles sont oxy, même derrière la télé.
18:35 Donc elles me disent "non, on te le laisse très bien, Letty".
18:38 Mais je sais que ça le plaît de plus en plus.
18:41 Et pour preuve, on a de plus en plus de filles
18:44 et de jeunes joueuses de Ligue féminine qui viennent.
18:47 Il y a des joueuses de Ligue 2.
18:49 Et ça fait un véritable tremplin aussi pour certaines joueuses
18:52 qui passent de la Ligue 2 à la Ligue 1 aussi,
18:54 parce que ça fait un petit peu des vocations
18:56 et ça permet à tout le monde de progresser.
18:58 Le 3-3 apporte au 5-5 et le 5-5 apporte au 3-3.
19:01 Donc c'est ce qui est hyper enrichissant.
19:03 C'était une des questions qu'on avait.
19:05 Et on avait posé aussi la question à Ancetti de Sofania au rugby.
19:08 Est-ce qu'il y a des passerelles entre les deux,
19:11 dans un sens ou dans l'autre ?
19:13 Est-ce que c'est plus logique d'aller au 3 ou vers le 5 ou du 5 vers le 3 ?
19:16 Je sais pas, quel est ton avis ?
19:17 Et en quoi t'as servi le 3 à être meilleur en 5 ?
19:21 Et vice-versa d'ailleurs aussi.
19:23 Déjà, depuis toute petite, au final,
19:26 tout basketeur a déjà fait du 3-3,
19:28 pas forcément sous ces règles-là,
19:30 mais combien de fois à l'entraînement,
19:31 on n'était que 6 ou 7, on n'était pas 10 joueurs,
19:33 et on a dû faire du 3-3, par exemple.
19:35 Ou alors, même, c'est une bonne méthode d'apprentissage
19:39 de passer du 2-2, 3-3, 4-4,
19:42 pour augmenter progressivement vers le 5-5.
19:45 Donc le 3-3 apporte au 5-5.
19:49 Moi, je sais que ça m'a beaucoup apporté dans ma prise de décision,
19:52 dans mon agressivité,
19:53 ça m'a vraiment fait passer un cap dans ma carrière par rapport à ça.
19:57 Mais pareil pour le 5-5, qui me fait apprendre tous les jours,
20:01 prendre de l'expérience en allant chercher des titres avec Bourges, par exemple,
20:06 et après, je peux le réinvestir au 3-3.
20:10 Donc les deux sont vraiment interposables
20:13 et m'aident pour chacune des disciplines.
20:17 Et voilà.
20:20 On parlait tout à l'heure des filles qui voulaient faire la bascule
20:25 du 5-5 au 3-3.
20:27 Est-ce que toi, tu as eu l'opportunité ou l'envie,
20:31 ou la qualité, je ne sais pas,
20:33 mais d'être aussi en équipe de France à 5 ?
20:37 Est-ce que tu as eu cette possibilité-là ?
20:41 Alors, j'aurais pu avoir la possibilité, oui,
20:44 mais je me suis consacrée au 3-3.
20:47 Après avoir discuté avec l'ancienne sélectionneuse et le sélectionneur actuel,
20:53 je voulais rester au 3-3.
20:55 Je n'ai pas eu ma médaille à Tokyo et c'est vraiment ce que je voulais aller chercher.
20:59 Donc voilà, mon rêve, c'est vraiment de faire une médaille au jeu avec le 3-3.
21:02 Donc pour l'instant, je me consacre au 3-3.
21:06 C'est la classe quand même de pouvoir dire "non, franchement, l'équipe blanc,
21:09 je veux aller en équipe de France à 5".
21:11 Non, après aussi, je ne savais pas quelle place je pouvais prétendre au 5-5, etc.
21:16 C'est vrai que je préférais finir ce que j'ai commencé avec le 3-3,
21:21 aller chercher ce que je me suis fixé comme objectif.
21:23 Et après, on verra.
21:24 Mais c'est vrai que je prends mon pied au 3-3
21:28 et j'adore tellement cette discipline.
21:32 Oui, puis tu te le rends bien.
21:33 Tu as été élue MVP de la Coupe du Monde l'année dernière,
21:37 meilleure joueuse française, meilleure basketteuse française,
21:40 donc qui compte le 5 et le 3.
21:43 On est sur du haut niveau.
21:44 Oui, il y a une reconnaissance, on va dire.
21:48 On a Ricocon29, qui doit venir de Normandie.
21:52 "Salut la famille, d'où te vient ton surnom La Guêpe ?"
21:56 Alors La Guêpe, ça vient de quand je jouais à Charnay, donc à Vendbourg.
22:01 Je pense que c'est ma morphologie assez longiligne
22:05 et que je peux piquer comme une guêpe dans le sens où on ne dirait pas,
22:08 on dirait que je vole sur le terrain quand je cours, selon ce qu'on me dit.
22:13 Et qu'au final, je peux quand même attaquer et être un peu "redoutable".
22:19 Donc je pense que c'est pour ça.
22:21 Tu parles de ta manière de courir et c'est une bonne transition
22:25 parce que je voulais parler de ton cardio,
22:27 qui est quand même un objet d'étude scientifique,
22:31 il faut le dire littéralement.
22:32 Tu l'as fait pour la chaîne des JO.
22:35 J'ai tout regardé, c'était super intéressant.
22:37 En fait, on te voyait faire tous les tests physiques et imaginables.
22:43 Et il s'avère qu'une de tes grandes caractéristiques, c'est l'endurance.
22:49 Tu cours 10 bornes à peu près en 35 minutes.
22:51 Je dis, si je ne me trompe pas, sans être spécialement...
22:55 37 plutôt.
22:57 Le record du monde est à 27, 25, je ne sais plus.
23:01 Le truc, c'est que la subtilité, c'est qu'a priori,
23:04 on ne s'entraîne pas tous les jours pour claquer 37 minutes en 10 bornes.
23:08 Même jamais, oui.
23:09 Donc sans entraînement, c'est quand même plutôt sympa.
23:13 Après, je cours quand même tous les jours sur un terrain de basket.
23:15 Peut-être qu'en 2028, à Los Angeles,
23:17 tu pourrais prétendre à une médaille sur la piste.
23:20 Franchement, ça pourrait être une reconversion que j'aimerais bien faire.
23:26 Tu envisages un peu l'athlée ou un autre truc ?
23:29 Oui, j'envisage l'athlée,
23:31 mais vraiment quand j'aurais décidé d'arrêter le basket.
23:34 Mais c'est vrai que je me dis que ça pourrait être cool.
23:37 Je ne sais pas si ça a été déjà fait,
23:39 des Olympiades d'été dans deux sports différents.
23:43 En hiver, on a eu...
23:46 Il y avait l'EDK qui avait gagné en snow.
23:49 On a reçu quelqu'un qui voulait faire les Jeux olympiques aussi.
23:52 Oui, dans deux disciplines.
23:55 C'est bien, on a une bonne mémoire, ça fait plaisir.
23:57 Il y a Lolo Jones, une Américaine, qui a fait en athlée et en bobsleigh.
24:02 Mais c'est JO d'été et d'hiver, du coup.
24:05 Mais je ne sais pas si ça a déjà été fait.
24:08 Mais ça pourrait être un nouveau challenge.
24:11 Non, mais pour le coup, c'est hyper intéressant.
24:14 Je voulais que tu me parles aussi de cette expérience pour la chaîne des JO.
24:19 Ça avait l'air d'être marrant.
24:20 Comment ils t'ont rapproché ?
24:23 Un petit peu en mode un objet d'expérience scientifique.
24:26 Comment tu l'avais vécu un peu tout ça ?
24:28 C'était via la Fédération internationale de basket.
24:32 C'était après mon premier été de 3-3, quand j'ai fait numéro un mondial.
24:38 Et en fait, ils voulaient vraiment comparer plusieurs athlètes.
24:41 Une sprinteuse, une marathonienne et moi.
24:45 Et je crois qu'il y avait d'autres sportifs aussi qui allaient être comparés
24:48 pour voir un petit peu les différences entre les sports.
24:51 Et au final, après toute la batterie de tests,
24:55 vient le test d'effort et je fais les mêmes résultats
24:59 que la marathonienne qui va faire les Jeux olympiques.
25:01 Et du coup, c'est pour ça que c'est parti un petit peu entre Laëtitia,
25:05 la basketteuse qui fait des temps de marathonienne des Jeux olympiques.
25:10 Et voilà, mais à la base, c'était pour comparer différents sportifs
25:14 qui préparent les Jeux olympiques.
25:15 Et voilà, mais c'était super intéressant parce qu'on faisait un test,
25:19 par exemple, avec les deux autres athlètes sur un 30 secondes en vélo
25:23 en fonction de notre taille, de notre poids, etc.
25:25 On avait une résistance et on voyait que la sprinteuse montait hyper vite
25:30 et plus haut que la marathonienne et moi.
25:32 Mais par contre, elle ne tenait pas les 30 secondes.
25:34 Moi, je montais un petit peu moins haut, mais je tenais les 30 secondes.
25:37 Et la marathonienne montait beaucoup moins haut que nous,
25:39 mais tenait aussi 30 secondes.
25:41 Donc, on voit vraiment la spécificité, les fibres musculaires
25:45 qui n'ont pas du tout les mêmes efforts et les mêmes capacités.
25:50 Et c'était hyper intéressant.
25:52 On montait jusqu'à 850 watts, je crois, sur ce vélo.
25:56 Pas grand monde qui peut en dire autant dans cette pièce.
25:59 Personne ?
26:00 Oui, c'est ce que ça voulait dire, en fait.
26:02 Peut-être qu'à deux ?
26:03 Peut-être qu'à deux.
26:05 Déjà, monter à 500.
26:06 On s'en founait pas là pour parler.
26:07 On se fait encore tacler dans le chat,
26:08 parce que j'ai dit évidemment que Ricoco 29 venait de Normandie,
26:11 mais c'était un tac.
26:12 Je sais bien que le 29, c'est en Bretagne.
26:14 C'est en Bretagne, oui.
26:16 Mais c'était un tac, les Normands et les Bretons se détestent.
26:20 Et comme toi, t'aimes bien foutre le bordel.
26:22 Voilà, exactement.
26:23 On a une autre question, du coup, de ce fameux Ricoco 29.
26:25 Comment tu fais pour concilier ton boulot de prof,
26:29 et dans quelle classe d'ailleurs, et le basket ?
26:31 Alors, je pense que tu as été mis en disponibilité.
26:33 Exactement, oui.
26:34 Moi, je suis en dispo.
26:36 J'ai eu mon concours en 2018, donc je devais être titularisée.
26:39 Donc, je devais travailler à mi-temps 2018-2019.
26:43 Et depuis, je suis en dispo.
26:45 Donc, petit problème technique de parcours, on va dire,
26:49 parce que la dispo, normalement, avant, quand j'ai eu mon concours,
26:52 c'était 10 ans de suite.
26:53 On devait redemander chaque année, mais on pouvait la prendre pendant 10 ans.
26:58 Et en 2019, ils l'ont passé qu'à 5 ans.
27:01 Donc, j'arrive bientôt en fin de dispo, et pendant les Jeux.
27:06 Donc, du coup, ça fait un petit peu polémique,
27:08 parce que, du coup, dans mon équipe de 3-3,
27:11 on est deux autres dans ce cas-là.
27:13 On est trois basketteuses à avoir réussi le concours seulement.
27:16 On était toutes les trois en équipe de France de 3-3.
27:20 Donc, on a fait un petit peu remonter le sujet.
27:22 On essaie pas d'avoir des passe-droits,
27:24 parce qu'entre guillemets, c'est pas vraiment des passe-droits.
27:26 On a mérité ce concours,
27:28 et on ne fait pas rien pendant notre dispo.
27:32 Mais on représente la France,
27:33 et on veut la représenter au mieux aux Jeux olympiques.
27:36 Donc, on demande qu'elles soient un petit peu décalées.
27:38 Emmanuel Macron nous regarde, c'est le cas, sûrement.
27:41 Petite question sur l'état de l'éducation nationale, d'ailleurs,
27:45 au passage.
27:47 On a une autre question de Lalo Lito.
27:51 "Vu la durée des matchs,
27:52 est-ce qu'on a le droit de gâcher des possessions,
27:54 comme en 5-5,
27:56 en faisant une Steph Curry et balancer une saucisse ?"
27:59 Enfin, une saucisse qui finit souvent dans le panier.
28:01 Oui.
28:03 Alors, s'il y a bien, par exemple,
28:04 une discipline où on peut balancer des saucisses,
28:07 c'est le 3-3,
28:08 parce qu'on est tellement oxy,
28:09 que des fois, justement, le 3-3 est critiqué pour ça,
28:12 parce qu'il y a des fautes, déjà.
28:14 Donc, des fois, on ne s'est pas sifflé,
28:17 donc forcément, on ne peut pas marquer,
28:19 parce qu'on se fait arracher les bras.
28:20 Mais aussi, s'il y a du vent,
28:22 je me rappelle d'un tournoi à La Rochelle,
28:24 sur le port de La Rochelle, il y avait beaucoup de vent,
28:26 donc on voyait clairement le ballon qui contournait le panier,
28:29 on ne touchait jamais le cercle.
28:31 Mais voilà, après, quand on a des attaques,
28:35 oui, il peut y avoir des petites stratégies
28:37 de mettre le ballon en touche,
28:38 mais les possessions sont vraiment hyper importantes.
28:41 Chaque possession, et au 3-3, tout peut basculer assez rapidement,
28:44 vu que les points diffèrent du 5-5 aussi.
28:47 C'est un seul point au 3-3 pour un deux-point au 5-5,
28:50 et un deux-point pour un trois-point au 5-5.
28:52 Du coup, ça peut aller très vite,
28:54 la bascule peut être très vite en la faveur de l'autre équipe.
28:59 -Est-ce que, vu le côté street de la discipline,
29:02 est-ce que l'arbitrage aussi est un peu plus light,
29:05 moins sévère qu'au basket 5-5,
29:07 ou le moindre accrochage ?
29:11 -Oui, le moindre contact ?
29:13 -Oui, carrément.
29:15 Quand j'ai commencé le 3-3, on disait pas de sang, pas de fautes.
29:18 Maintenant, ça commence à être un peu contre-carré,
29:20 les arbitres, ils essaient de cleaner un petit peu le jeu.
29:24 Mais je sais que mes grands-parents, ma grand-mère,
29:26 elles me disaient tout le temps "Oh là là, mais j'adore le 3-3",
29:29 parce qu'on comprend tout.
29:30 Là, au moins, quand l'arbitre siffle, on comprend pourquoi il siffle,
29:33 parce qu'ils ont vu le contact.
29:34 C'est vrai qu'au 5-5, des fois, on ne comprend pas toujours.
29:37 Mais voilà.
29:40 -Tout à l'heure, on sentait un petit peu,
29:41 quand tu parlais de ton expérience à Turin
29:45 et du fait que pour certaines filles du 5-5,
29:48 ce serait plus dur de passer sur du 3-3.
29:50 On sent quand même qu'il y a une petite conscience de classe,
29:55 de caste du basket 3-3,
29:57 genre nous, on a été élevés à la dure, on s'est joués à la dure.
30:00 Il y a un peu cette fierté qui ressort, non ?
30:03 -Oui, carrément.
30:04 Pour l'instant, ça commence à changer,
30:07 mais dans les états d'esprit, le 3-3, c'est le basket low-cost.
30:11 C'est à la dure.
30:13 C'est vrai qu'en équipe de France,
30:15 on n'était pas du tout dans les mêmes conditions
30:17 que l'équipe de France de 5-5,
30:18 mais justement aussi, c'est ce qui fait ce qu'on aime.
30:22 Je sais qu'au 3-3, on se plaint rarement,
30:24 on a l'habitude de s'adapter,
30:27 on n'est pas tout le temps dans un confort.
30:29 Forcément, on s'entraîne dehors,
30:31 et parfois, il fait hyper froid, hyper chaud.
30:33 Il faut s'adapter tout le temps.
30:34 Donc c'est ce qu'on aime,
30:35 et c'est ce qui fait aussi la beauté de la discipline.
30:38 -Pas de sang, pas de faute a été beaucoup appréciée dans le chat.
30:41 -Ah ouais ? Ça fait réagir ?
30:43 -Ouais, on aime bien.
30:44 Moi, j'aime bien la formule "pas de sang, pas de faute".
30:46 -Pareil. J'aimerais mieux du sang, une faute.
30:49 -Oui, voilà.
30:51 -C'est pareil, pas de sang, pas de faute.
30:52 -J'ai une question aussi sur le...
30:56 Tu disais que t'es pas professionnel.
30:58 Les joueuses d'équipe de France 3-3 sont pas professionnelles,
31:00 et du coup, jouent en Ligue féminine à 5.
31:04 Maintenant, t'as signé des partenariats, notamment avec le Team EDF récemment.
31:09 -Oui.
31:10 -Pourquoi ça consiste ?
31:14 -Justement, ils m'accompagnent jusqu'à Paris 2024
31:18 dans mon objectif de médaille à Paris.
31:21 C'est vrai que, du coup, en n'étant pas professionnelle,
31:25 je ne suis pas rémunérée.
31:26 Donc déjà, forcément, c'est une aide financière.
31:28 Et puis, c'est le fait aussi d'intégrer un team de sportif hyper connu,
31:33 pour citer Florent Manoudou, Claretine Benignou, etc.
31:37 Et voilà, c'est aussi un partage d'expérience.
31:41 Ils font beaucoup de rassemblements.
31:43 On a un groupe sur WhatsApp
31:45 où on se donne un peu toutes les infos des compétitions des uns et des autres.
31:50 Et c'est hyper intéressant de voir aussi comment ça se passe dans les autres sports.
31:54 C'est vrai qu'encore, grâce aux 3-3, je suis hyper chanceuse.
31:58 Je me dis que je peux prétendre à être dans ce team-là
32:02 et de partager toutes ces expériences avec d'autres sportifs que j'idolâtrais
32:07 et que j'idolâtre toujours derrière ma télé.
32:10 Donc, c'est vraiment trop cool.
32:12 Est-ce que plus globalement, tu penses que les échanges entre sportifs,
32:16 sportives de différentes disciplines,
32:18 peuvent te permettre de t'améliorer dans la tienne ?
32:22 Ou c'est quelque chose un peu plus...
32:25 Carrément, parce que du coup,
32:28 dans le team EDF, par exemple,
32:30 on a commencé à intégrer Anne-Cécile et moi dans les sports co.
32:35 Et c'est vrai que les autres sont plus en sport individuel.
32:37 Et on voit que les préparations, par exemple,
32:39 pour trouver une date pour se réunir,
32:41 les sports indivs, c'est quand même beaucoup plus flexible que nous.
32:46 Nous, c'est vrai qu'on dépend d'une équipe.
32:48 Donc, notre coach propose une horaire et on a plein de choix.
32:53 Et on a des compétitions aussi, une à deux fois par semaine,
32:56 alors que dans les autres sports, c'est vrai que c'est vraiment différent.
33:00 Comment ils se préparent pour une compétition qui est dans un mois et demi.
33:03 Nous, on n'a jamais ça.
33:04 On joue tous les deux, trois jours.
33:06 C'est vrai que c'est hyper enrichissant.
33:08 Et par exemple, aussi, je voyais...
33:12 J'avais fait un reportage pour Puma avec Florent Manaudou
33:16 et je voyais comment il se préparait avec son préparateur physique.
33:19 Et donc, il y a un préparateur physique individuel.
33:21 Et nous, au basket, on n'a pas ça.
33:23 Et ce qui est bien, avec Bourges, par exemple,
33:25 j'ai mon préparateur physique individuel maintenant
33:27 et je vois un peu comment ça se passe pour une prépa pour un sport indiv.
33:33 Et je vois que les mœurs commencent à évoluer dans les sports co
33:36 et qu'on a de plus en plus de choses individualisées aussi.
33:39 Et c'est hyper important.
33:41 Notamment, j'imagine, pour tout ce qui est récup, préparation, tout ça.
33:45 -Tout ça aussi. -Ouais.
33:47 Carrément, ça se développe en plus.
33:50 C'est forcément individuel.
33:52 Chacun a son rythme, chacun a sa zone de confort
33:55 et son amélioration possible.
33:58 Donc, c'est vrai qu'avant, on était toutes gérées dans l'équipe de la même façon.
34:03 Et en fait, on est toutes différentes.
34:05 Donc, c'est hyper important.
34:06 Il y a Laloito dans le chat qui, effectivement,
34:09 nous avait posé la question tout à l'heure.
34:10 On l'a snobé. Il est absolument impardonnable.
34:13 Il disait, je le redemande,
34:16 "Mais est-ce que les Américaines sont intouchables comme en 5-5 ?"
34:19 Alors non, on les a déjà gagnés.
34:22 Mais ouais, par exemple, à Tokyo, elles nous ont fait mal.
34:28 On perd en demi contre elles.
34:31 Donc, voilà, c'était chaud.
34:33 Mais non, elles ne sont pas intouchables,
34:35 parce qu'au 3-3, ce qui est bien,
34:36 c'est que tu peux être la meilleure joueuse de 5-5.
34:39 Et si tu n'as pas les automatismes du 3-3,
34:43 si tu n'es pas un petit peu les petits vices de la discipline,
34:47 on le voit chez les garçons.
34:49 Il y a plein de garçons qui viennent de NBA ou de pro A, par exemple,
34:54 qui jouent contre des gars qui ne font que du 3-3 maintenant.
34:56 Ils ne performent pas forcément,
34:58 parce que c'est d'autres automatismes.
35:00 Peut-être que Joël Embiid va être naturalisé français pour être en 3-3.
35:05 Il n'a qu'à bien se tenir,
35:09 parce qu'il y a de la concurrence au 3-3.
35:11 Si tu nous écoutes, Joël, et je pense que lui aussi nous écoute.
35:18 Il n'a pas mieux à faire en ce moment.
35:19 Il a des pieds.
35:20 C'est vrai.
35:21 On a encore Héline qui nous dit que c'est toi qu'on idolâtre.
35:25 Je ne sais pas qui c'est.
35:26 Cette Héline, c'est une Bretonne, justement.
35:30 Vous parliez de Landerneau.
35:31 Je l'avais rencontrée à un stage en équipe de France à Landerneau
35:34 et je lui ai offert une paire de chaussures.
35:36 J'ai vu sa vidéo en préparant l'émission.
35:38 Et Héline, je t'ai vu pleurer, du coup.
35:41 Voilà, c'est elle.
35:42 Et Héline a l'air d'être toujours autant émue et fan.
35:47 En tout cas, c'est cool d'être venue jusqu'à nous pour suivre cette interview.
35:52 Laetitia, tu as encore des questions ?
35:55 On n'a pas trop parlé de la saison avec Bourges,
35:57 mais il y a des grosses déchéances avec une visite à Montpellier la semaine prochaine.
36:02 Hypothéose de la 22e journée.
36:06 Saison régulière.
36:07 Grosse composante de cacahuètes.
36:09 Avec une grosse concurrence, Las Vell qui a remporté le titre en Eurocup.
36:15 Un atomisant Galatasaray.
36:17 Montpellier, Villeneuve-Dask et Bourges.
36:21 Ça va se jouer entre vous quatre.
36:23 Oui, et on est à égalité avec Montpellier en sachant qu'on a gagné le match aller.
36:27 Mais c'est chez elles là et elles sont en pleine bourre aussi.
36:30 Elles ont gagné Lyon il y a deux semaines.
36:33 Donc voilà, ça va être un gros match.
36:36 C'est ce qu'on aime aussi.
36:38 Là, on a vu qu'il y a eu des renversements de situation un peu dans toute la Ligue féminine.
36:41 Donc c'est cool.
36:42 On ne sait pas trop encore qui est en playoff, qui est en playdown
36:46 et qui va se disputer quelle place dans le championnat.
36:50 Donc c'est trop cool pour les playoffs.
36:52 On te souhaite et vous souhaite le meilleur.
36:55 Au tango.
36:57 On va suivre ça avec attention dans notre coin.
37:00 Moi, c'est tout bon.
37:02 Je pense qu'on va finir par te libérer quand même parce que tu as peut-être mieux à faire
37:07 qu'à parler aux deux zigotos.
37:09 En tout cas, c'était super gentil à toi d'être passé avec nous.
37:15 Et en fait, une bonne fin de saison et du coup, la calif.
37:19 Oui, parce que tous les invités qui passent ici ramènent une médaille des JO.
37:24 Ils nous l'ont promise.
37:26 Et nous la donnent.
37:28 Bon, alors je vous promets de repasser avec ma médaille.
37:32 Magnifique.
37:33 Mais alors de nous la donner, je ne pense pas.
37:36 On prend la première option.
37:38 Bon, OK, c'est cool.
37:40 On s'en contentera.
37:41 Merci beaucoup.
37:42 Merci Titia.
37:43 A la prochaine.
37:44 Salut.
37:45 Avec une médaille alors.
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