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Le secrétaire général de l'UD FO 13 invité de Rue de la République ce dimanche ...

Vidéo publiée le : 23/04/2023 à 13:00:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
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00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans Rue de la République cette semaine en compagnie de Franck Bergamini, le secrétaire général de l'Union départementale Force Ouvrière dans les Bouches-du-Rhône.
00:08 Bonjour Franck Bergamini.
00:10 Bonjour.
00:10 Je suis en compagnie de Léo Purget, le président de la Marseillaise pour vous interroger. Bonjour Léo.
00:14 Bonjour.
00:15 Alors, on parle de quoi ? Du mouvement social évidemment, puis on verra après un peu le poids de Force Ouvrière dans le département et puis peut-être l'avenir de la centrale ouvrière que vous représentez ici dans les Bouches-du-Rhône.
00:27 Trois mois de mobilisation pour votre bilan, Franck Bergamini. On en est où aujourd'hui ?
00:33 On en est en plein dans la mobilisation. Donc je sais que certains considèrent qu'on n'est plus sur la fin que sur le début. Moi, je l'espère à la limite.
00:43 C'est-à-dire que si on considère qu'on arrêtera la mobilisation une fois qu'on aura gagné le retrait de la réforme, autant qu'on en soit plus proche de la fin que du début.
00:52 Après, je pense que ça a permis quand même à tout le monde d'avoir des éclairages sur les uns et les autres cette période-là. Et je pense que c'est bien pour les organisations syndicales.
01:01 Alors, dans quel état sont vos adhérents ? Est-ce qu'ils sont complètement désabusés ? Est-ce qu'au contraire, ils sont remontés comme des coucous devant l'attitude du gouvernement et du président de la République ?
01:12 Ils sont toujours autant déterminés à obtenir le retrait de la réforme. Après, c'est toujours pareil. C'est-à-dire que comme ça fait toujours une période d'endossis,
01:20 donc on a des moments où ils perdent un petit peu non pas la force de mobilisation ou la détermination, mais c'est vrai qu'au bout d'un moment, on commence tous à être un petit peu fatigués.
01:30 Ça a pesé financièrement aussi, j'imagine.
01:31 C'est normal, ça a pesé financièrement. Mais on a un avantage, c'est qu'on a un président qui est très fort pour remobiliser les troupes. Et à chaque fois qu'il intervient à la télé, en fait, derrière, ça explose.
01:39 Donc s'il y a une chose pour laquelle on doit le remercier, je crois que c'est celle-ci, en fait.
01:43 Alors justement, je voulais vous interroger sur lui, sur son attitude, son entêtement. Il s'est déplacé en Alsace. Il a été conspué. Il s'est déplacé dans l'héros.
01:53 Il a été à nouveau conspué. Peut-il encore gouverner dans ces conditions ?
01:59 Je crois que dans ces conditions-là, c'est compliqué. Soit il ne se rend pas compte de l'état du pays dû à cette réforme,
02:06 mais y compris à tout ce qu'il avait pu essayer de toucher avant. Et la manière qu'il a d'appréhender les choses.
02:14 C'est-à-dire qu'on peut gouverner. D'autres l'ont fait avant. On peut réformer. D'autres l'ont fait avant.
02:19 Mais pas avec ce mépris permanent, en fait, de ceux qui se mobilisent dans la rue.
02:23 C'est-à-dire que quand les organisations syndicales, mais sans parler d'organisations syndicales, quand vous avez plus de 3 millions de personnes qui se mobilisent dans la rue
02:30 et qu'on ne les regarde pas, qu'on les balaie d'un revers de main, on se retrouve avec ça. On se retrouve avec des casseroles.
02:35 On se retrouve avec des gens qui sont énervés, qui déjà ont du mal à finir la fin de mois, qui ont une santé qui est difficile.
02:41 Et à ceux-là, on va leur expliquer qu'ils vont travailler deux ans de plus. Donc, ce n'est juste pas possible de gouverner comme ça.
02:47 Est-ce qu'il peut gouverner encore comme ça ? Moi, je ne pense pas. Je pense qu'aujourd'hui, il a une porte de sortie.
02:52 Ils en ont eu plusieurs, les uns et les autres. Ils n'en ont saisi jamais aucune depuis le début du conflit.
02:57 Ils n'ont pas voulu saisir les portes de sortie. C'est pour ça qu'ils se retrouvent dans cette situation.
03:01 Donc, moi, ce que je dis, c'est qu'ils ont intérêt de vite réfléchir parce que la colère dans la rue, elle y est toujours et elle va continuer.
03:07 Alors, elle va continuer. L'intersyndical a décidé de mettre le cap sur le 1er mai. Comment ça va s'organiser dans les bouches du Rhone ?
03:16 Parfois, FO avait l'habitude de faire un 1er mai séparé. Est-ce que vous allez marcher ensemble cette fois-ci ?
03:22 On a, nous, pour tradition à FO, depuis toujours, je crois, de faire un meeting entre militants à la vieille Bourse du Travail, au siège de l'Union départementale.
03:31 Mais cette fois, on considère que dans le contexte de cette mobilisation et de cette intersyndicale qui est forte et importante,
03:39 on a décidé qu'on participerait au défilé de la même manière que les autres organisations syndicales et toujours en intersyndicale.
03:47 Vous l'avez dit, le président de la République est très fort pour vous mobiliser ou pour vous remobiliser. Il a parlé à la télévision au début de semaine.
03:53 Et il a dit, parce que pour lui, les retraites, pardon, on ne peut pas faire autrement, c'est passé, finalement.
03:59 Il a dit "je compte quand même sur les organisations syndicales pour la suite du mandat, de discuter, de renouer le dialogue avec eux".
04:05 Oui, ça vous laisse dubitatif, j'imagine ?
04:08 Je pense que c'est la globalité du discours, en fait. Le discours, c'était, on le savait à l'avance au moins, mais le discours, en gros, c'était
04:15 "Allez, la réforme des retraites, elle est là, vous ne l'avez pas avalée, tant pis pour vous, mais maintenant, par contre, il va falloir manger autre chose".
04:21 Ce n'est pas possible, en fait. C'est bloqué en travers de la gorge. Donc les organisations, déjà, ont décliné le seul rendez-vous qu'il a souhaité finalement nous donner.
04:28 Parce qu'il faut rappeler quand même que les organisations syndicales avaient demandé à être reçues par le président au moment où c'était encore temps
04:34 pour dire "écoutez, monsieur le président, il faut retirer votre réforme, voilà pourquoi, etc. etc.". Il avait dit "non, non, on pousse".
04:39 Et une fois que le Conseil constitutionnel, sur qui on n'avait quand même pas beaucoup d'espoir, on ne va pas se cacher,
04:45 une fois que le Conseil constitutionnel lui a donné raison, et même il est allé encore plus loin que ce que lui et le Sénat avaient fait finalement,
04:54 c'est-à-dire que le Conseil constitutionnel a aggravé la loi, là il nous dit "ben écoutez, maintenant, vous pouvez venir, on se voit".
05:01 Non, on ne se voit pas. Et pour la suite, c'est pareil.
05:03 - C'est plus possible pour la suite du mandat ? C'est terminé ? On ne dialoguera plus pour aucun texte ? Par exemple, les enseignants qui ont été augmentés cette semaine,
05:10 ce n'est pas un petit plus pour lui éventuellement ? Je suis l'avocat du diable.
05:14 - Je ne sais pas, il avait prévu apparemment beaucoup d'annonces fortes, tonitruantes. Je n'ai pas encore les détails, clairement, de l'augmentation des enseignants,
05:24 mais de toute façon, écoutez, sans considérer qu'un métier doit gagner plus qu'un autre ou quoi que ce soit, mais si on considère aujourd'hui
05:31 que ce qu'il a fait, c'est qu'il a permis qu'un enseignant touche un petit plus qu'une femme de ménage ou un petit plus que telle ou telle catégorie de salariés,
05:41 ce n'est pas plus mal. Est-ce qu'il a touché les enseignants parce que madame vient de là ? Je n'en sais rien, je ne sais pas ce qu'il a décidé de faire,
05:47 mais en tout cas, pour moi, il n'y a pas le compte. De toute façon, ils ont tellement perdu, les enseignants comme beaucoup,
05:52 ils ont tellement perdu en pouvoir d'achat depuis longtemps, que là, leur donner ça, même si encore une fois, je me prononcerai une fois que j'aurai la totalité des éléments,
06:00 mais ça semble être loin d'être suffisant.
06:03 Alors, on voit bien qu'il y a une multiplication d'annonces de toutes sortes, un peu pour essayer de sans doute passer à autre chose.
06:10 Oh, une licorne ! C'est un peu ça.
06:13 On parle donc de passer de Pôle emploi à France Travail, on parle d'augmenter les enseignants, ça a été dit, on parle de non-retrait de points pour excès de vitesse autour de 5 km/h.
06:25 La première ministre annonce qu'on va avoir des cartes d'identité plus rapidement.
06:29 Est-ce que vous croyez vraiment que ça va permettre aux Français de passer à autre chose ?
06:34 Non, non, parce que les Français, contrairement à ce que croit le gouvernement, ils sont loin d'être dupe.
06:39 C'est-à-dire que les Français voient très bien... Au départ, il y a un effet d'annonce, donc on croit finalement que le gouvernement a une volonté de faire quelque chose de bien sur un point.
06:47 Si je prends les 5 km/h, le non-retrait de points pour des excès de vitesse inférieurs à moins de 5 km/h, c'est une histoire de bénéfice pour l'État.
06:59 C'est-à-dire que c'est le nombre de courriers que ça a mené, ces petites infractions, qui franchement, quand vous recevez une infraction à 51 km/h plutôt que 50, c'est pas là que vous mettez en danger la vie de qui que ce soit.
07:10 Donc en fait, c'est pas par rapport à ça, c'est pas pour être sympa, c'est simplement que ça vous envoyait un courrier pour vous dire "Ah, vous avez été flashé",
07:16 ça vous envoyait un courrier, avec bien sûr tous les dossiers et tout le reste, ça vous envoyait un courrier pour vous dire "Vous avez un point de retenue",
07:22 ça vous envoyait un courrier 6 mois après pour vous dire "Votre point est revenu", etc. Donc c'est tout ça en fait qui veut l'imiter.
07:27 Pour peu que derrière, en plus, on nous supprime encore d'un nombre d'emplois parce que ça va générer moins de travail, on n'est pas à l'abri.
07:33 Tout ce qu'ils font, de toute façon, c'est pour leur ligne politique, c'est pas au moment où on parle pour les Français.
07:40 Venir nous passer un peu la brosse, nous percer un peu, nous beurrer un peu les lunettes, on est quand même habitués.
07:46 C'est pas les premiers qui le font, c'est ceux qui mettent la couche la plus épaisse.
07:50 Vous n'oublierez pas, j'ai l'impression, si je vous dis que ce mouvement sur les retraites, ça a servi les syndicats,
07:56 à de nouveau avoir des adhérents, et peut-être que c'est un fait politique ou sociétal, en tout cas dans le monde du travail et syndical,
08:03 qui fait que ça va remobiliser les gens. Et peut-être, on sait que les syndicats ne sont pas forcément tout le temps avec le vent en poupe en ce moment,
08:09 donc ça va peut-être bénéficier finalement aux forces du travail. Vous répondez quoi à ça ?
08:15 Je pense que ça a redonné une visibilité à tout le monde de qui est quoi.
08:19 C'est-à-dire que, clairement, les organisations syndicales ont joué, je pense, un bon rôle, et pour le coup,
08:26 pour ne pas faire du force ouvrière, force ouvrière, je pense que l'inter-syndical, dans sa globalité, a joué un rôle important,
08:34 pour éclairer. C'est-à-dire qu'on a éclairé, je pense, la population sur un certain nombre de mensonges que le gouvernement avait donnés.
08:42 Je prends l'exemple des 1200 euros, pour tout le monde, en tout cas pour plus de 2000 personnes, etc.
08:47 Au bout d'un moment, on a vu que c'était du pipo. Ça, nous, on avait déjà prévenu.
08:53 Il y a eu tout un tas de mensonges, et c'est, je pense, les organisations syndicales qui sont venues apporter une clarification du texte
09:01 aux travailleurs qui, eux, après, ont fait leur interprétation et qui ont considéré qu'il fallait se mobiliser.
09:06 Donc il y a ça, et puis ça a permis également, justement, de montrer, de mettre le gouvernement dans ses retranchements,
09:12 lui permettre de ne pas avoir de majorité. Parce que je pense que notre éclairage d'organisation syndicale,
09:18 le monde qu'on est arrivé à mettre dans la rue, ça a permis qu'un certain nombre de députés revoient leur copie un peu différemment,
09:25 en se disant "Finalement, si je vais dans ce sens-là, je ne suis pas sûr d'être réélu". Peut-être que ce n'est pas que pour ça, d'ailleurs.
09:30 Il y a peut-être des éléments, effectivement, dans cette réforme.
09:33 - Le procès, sincèrement, pour certains. Question de Léo Purgat.
09:35 - Oui, l'inter-syndical semble solide. En tout cas, elle dure depuis trois mois.
09:39 Il n'y a pas de signes de fragilité qui sont apparus aujourd'hui. Au plan départemental, comment ça se passe,
09:44 de votre point de vue, à vous, situé côté force ouvrière ?
09:47 - Moi, je pense que ça se passe très bien. Ça se passe très bien. C'est solide.
09:52 On n'a pas de... Franchement, on n'a pas de divergences. On peut avoir des petites divergences sur, j'allais dire,
09:58 la méthode de à quel endroit on part, à quel endroit on arrive, etc. Mais c'est vraiment des trucs qui sont à la marge.
10:04 Sur le texte en lui-même, sur le fait qu'on s'est accordé, sur le mot de retrait du texte,
10:10 on aurait pu discuter, y compris sur la revendication qui était portée sur la bande de rôle.
10:14 Non, à aucun moment. Donc c'est quelque chose qui est fort, c'est quelque chose qui est important,
10:18 et c'est quelque chose qui doit durer. On a essayé à plusieurs reprises de mettre des coins.
10:22 Le gouvernement a essayé de mettre des coins dans cet inter-syndicat. Ils y sont jamais arrivés.
10:26 Donc je pense que c'est quelque chose de bon. Et je pense, sincèrement, que c'est ça aussi
10:31 qui amène autant de monde dans la rue. C'est-à-dire que quand vous avez des organisations syndicales
10:35 qui sont sur une revendication et d'autres qui ne les partagent pas, ça met une sorte de flou, finalement.
10:41 C'est en gros, est-ce que vraiment ils ont raison de se mobiliser ? Est-ce que c'est pas les autres qui ont raison ?
10:45 Là, comme tout le monde est sur la même ligne, ça permet au moins que les choses soient claires.
10:49 Est-ce que vous iriez jusqu'à dire que l'attitude du président Macron a solidifié cet inter-syndical
10:53 en prenant pour cible la CFDT qui avait plutôt l'habitude d'être dans une démarche de dialogue ?
11:00 Je ne sais pas si ça a solidifié, mais ce qui est certain, c'est que je pense que s'il voulait ramener la CFDT avec lui,
11:06 je ne parlerais pas au nom de la CFDT, mais je pense que ce n'était pas en les matraquant à chaque fois qu'il pouvait parler
11:10 d'une organisation syndicale, en disant qu'ils étaient que Laurent Berger, pour ne pas le citer,
11:14 il était soit irresponsable, soit cis, en tout cas le faire passer pour un irresponsable ou autre.
11:19 Je ne sais pas si ça a solidifié, en tout cas ça ne l'a pas fracturé, contrairement à ce qu'il voulait faire.
11:24 Alors vous parliez de matraquer, je vais prolonger un petit peu sur ce thème.
11:28 On a vu de plus en plus de répression policière, c'était un peu moins vrai dans notre département qu'au plan national.
11:35 Mais comment vous analysez cette transformation, un petit peu la réaction du pouvoir,
11:41 y compris à l'égard de manifestations qui sont autorisées, organisées par des syndicats ?
11:46 C'est là, je pense, qu'on voit que ça ne peut pas être des individus, policiers en l'occurrence,
11:54 qui décident de la méthode qu'ils emploient. Parce qu'autrement, cette méthode-là, ils l'auraient eu dès le départ.
12:00 C'est que les ordres changent à un moment, et qu'on leur donne des ordres d'être plus répondants, plus tendus, etc.
12:08 Mais c'est vrai, comme vous le dites, dans ce département, nous on n'a pas cette problématique,
12:11 et on est toujours un peu étonnés quand même.
12:13 C'est lié à quoi ? Au service d'ordre des uns et des autres, peut-être aussi ?
12:16 Je ne sais pas vous le dire. Je pense qu'on n'a jamais été trop embêtés non plus avec tout ce qui est Black Bloc, etc.
12:25 Donc peut-être que c'est ça aussi, une chose en amène une autre.
12:28 En tout cas, peut-être que ça les fatigue moins, finalement, de faire le maintien de l'ordre dans ce département,
12:32 parce que ça se passe plutôt bien, que dans d'autres départements où ils sont sollicités jour et nuit, en permanence.
12:36 Une réponse un peu moins adaptée, peut-être, mais ça, c'est encore un autre débat.
12:40 On avait quitté le Forces Ouvrières, alors pas en déclin, mais quand même en perte de vitesse, pardonnez-moi,
12:44 ça ne va peut-être pas vous faire plaisir, aux dernières élections professionnelles, à la fois à la municipalité,
12:48 un petit peu à la métropole, un peu talonnées par la CGT.
12:51 Dans quel état d'esprit est-ce que vous êtes aujourd'hui, Franck Bergamini ?
12:55 Serein. Non, je savais, sur le nombre d'électeurs que représentent finalement les structures dont vous parlez,
13:04 on a perdu de l'ordre de 2% ou 3% sur telle ou telle structure.
13:09 On n'en avait pas l'habitude. On parlait de co-gestion par la municipalité de Marseille jusqu'à un certain temps.
13:13 Aujourd'hui, on voit bien que le rapport de force a un peu changé.
13:16 Le maire, Benoît Payan, dit "moi, je vais travailler avec toutes les organisations syndicales".
13:20 Et M. Morenne, qui, sur ce plateau-là, nous a dit également "la co-gestion, c'est fini, je vous l'annonce",
13:25 alors qu'il était quand même un des symboles de l'ère Godin.
13:28 Je ne suis pas persuadé, en fait, que dans l'ère Godin, il y avait une co-gestion.
13:31 Ça a plu à tout le monde, en fait, de donner ça.
13:34 Moi, j'étais peut-être un peu trop petit pour dire ce qu'était la co-gestion à l'époque de Defer ou autre.
13:40 Enfin, les choses étaient quand même différentes entre un Gaston Defer et un Jean-Claude Godin.
13:45 Et Jean-Claude Godin, il a donné la place aussi aux syndicats qui sont majoritaires.
13:48 Dans toutes les structures, en fait, et je ne vous parle pas du port ou un truc comme ça,
13:52 dans toutes les structures, quand vous avez un syndicat qui est très fort,
13:55 vous êtes obligés de composer avec, si vous avez envie, que les choses se passent bien.
13:58 Et je pense que Jean-Claude Godin a toujours été attaché, finalement, et à son personnel,
14:02 mais comme, je pense, Benoît Payan l'est aussi, et à son personnel,
14:06 et à faire que les choses, finalement, se passent pour le mieux.
14:10 Parce qu'un syndicat qui pèse lourd peut permettre, finalement, que les choses se passent de manière plus difficile.
14:16 Donc, je pense que c'était dans l'intérêt de tout le monde.
14:19 Le préfet a attaqué et a gagné l'accord sur la réduction du temps de travail des éboueurs.
14:23 Est-ce que vous êtes inquiet, a priori ?
14:25 On n'avait pas bien compris l'attitude de Force Ouvrière, en fin d'année dernière,
14:28 qui avait d'abord signé un accord avec une décote à 9% pour refuser après celui à 15%.
14:33 Tout ça, aujourd'hui, s'est balayé. Vous êtes vraiment concentré sur "il faut défendre les 15%" ?
14:38 Non.
14:40 C'est un peu complexe.
14:42 Oui, c'est un peu complexe. Il y a une sorte de communication un peu particulière là-dessus.
14:45 C'est-à-dire que quand ils ont décidé d'aller sur 9%, déjà, on leur annonce que, de toute façon,
14:50 le maximum que peut mettre en place la présidente de la Métropole sans que ça passe par, justement,
14:54 les canaux qui ont été utilisés là, c'est-à-dire la préfecture et, éventuellement, le tribunal administratif.
14:59 Et on voit comment ça a marché. Au bout du bout, ça a été retoqué quand même.
15:03 Pour ne pas en arriver à ce genre de protocole-là, on signe à 9,5% de réduction du temps de travail
15:09 avec un certain nombre d'aménagements particuliers.
15:12 Donc, si on mettait tout bout à bout, on arrivait à quelque chose qui était bon pour les agents.
15:16 Finalement, ça n'a pas suffi, puisqu'il y a peut-être un manque d'explication au niveau des agents
15:22 où les agents se sont dit "ouh là là, ça va nous faire... on veut beaucoup plus".
15:25 Donc, à partir de là, le syndicat n'est pas là pour être dogmatique et dire "nous, on signera à tel pourcent".
15:31 Nous, on signe, en fait, quand les salariés qu'on représente considèrent que c'est la bonne limite.
15:38 Bon, il y a eu cette négociation à 15% qui a été obtenue. Le tribunal administratif vient de...
15:46 — Et aujourd'hui, vous êtes confiants ? Vous êtes inquiet ?
15:49 — On est inquiet pour ces travailleurs-là. On est inquiet pour ces travailleurs-là,
15:53 parce que 15%, contrairement à ce qu'on peut imaginer, pour ce genre de travail-là...
15:57 Il y a des réductions déjà de temps de travail pour un certain nombre de métiers avec une pénibilité.
16:02 Et nous, ce qu'on veut, c'est que cette pénibilité soit reconnue sur ce genre de métiers-là,
16:06 qui sont des métiers très difficiles. En hiver, vous êtes en plein froid à soulever des containers
16:11 qui sont pas toujours bien rangés, pas tout nickel, etc.
16:15 Quand c'est en été, vous êtes avec une grosse chaleur en train de le faire aussi.
16:19 Voilà. Vous avez par exemple... Je prends les salariés des abattoirs,
16:23 qui bénéficient parce qu'ils sont au froid, à l'humidité. Ils soulèvent des carcasses
16:28 pour les mettre en hauteur, etc. Ces salariés-là ont des décotes dues à la pénibilité.
16:33 Nous, ce qu'on attend, c'est qu'il y ait une décote due à la pénibilité pour ces travailleurs-là
16:37 qui correspondent aux besoins, finalement, et que ces gens-là puissent travailler jusqu'à 62,
16:43 et pas 64 ans, d'ailleurs. — Alors justement, comment vous allez vous y prendre ?
16:46 On a vu qu'il s'était mobilisé sur la question des retraites pendant un temps.
16:50 Est-ce que vous êtes encore en capacité, Force ouvrière, de mobiliser ces agents,
16:55 de les organiser pour obtenir un rapport de force et puis déboucher sur un nouvel accord ?
17:01 — Oui. Moi, je pense que... Vous savez, en théorie, c'est quand même plus facile
17:07 de mobiliser aujourd'hui les populations de travailleurs sur des dossiers
17:14 qui les concernent immédiatement et qui concernent leur métier immédiatement.
17:18 Donc moi, je pense que oui, ils se sont mobilisés pour plein de choses,
17:22 et notamment pour la réforme des retraites, mais je pense qu'ils seront plus en capacité
17:25 de se mobiliser, et peut-être même en intersyndical, d'ailleurs,
17:28 de se mobiliser sur cette histoire-là de réduction du temps de travail,
17:33 parce que ça, c'est quelque chose que l'on touche tout de suite.
17:36 C'est-à-dire que même ceux qui sont rentrés il y a 2 ans, ils vont tout de suite toucher...
17:40 — Donc qu'est-ce que vous dites à la présidente de la Métropole ? Qu'est-ce que vous lui demandez ?
17:45 — Écoutez, la présidente de la Métropole, elle avait, je pense... Elle avait ouvert quand même le dialogue.
17:50 Elle avait ouvert le dialogue. Elle est arrivée, elle, à proposer finalement 15% de réduction du temps de travail.
17:55 Ça n'a pas été accepté pour après. Moi, ce que je demande à la présidente de la Métropole,
17:59 c'est de réouvrir des négociations pour amener à ce qu'encore une fois, les choses soient justes.
18:06 Voilà. Il faut une justice. Et les choses, il faut qu'elles soient justes dans le cadre de ces métiers-là.
18:10 — Et Morin a dit qu'il était confiant, lui, sur la renégociation de cet accord, a priori.
18:16 Une femme à la tête de la CGT, une femme à la tête de la CFDT...
18:20 Bon, Force Ouvrière vient d'avoir un nouveau leader, mais c'est l'avenir de la Centrale, peut-être ?
18:25 — Je sais pas, Morin... — Pas une femme pour une femme, peut-être ?
18:28 — Bah écoutez, est-ce qu'il ne faut pas une parité, maintenant ? On va se poser la question de la parité dans votre sens.
18:32 Non, bah écoutez, nous, je pense que les autres ont fait pareil, d'ailleurs.
18:36 Mais il y avait une volonté de rajeunir et de... — Et surtout de faire aussi adhérer des femmes, quoi.
18:41 Voilà. Donc c'est peut-être une question qui est plus importante que la tête de gondole. Pardon.
18:44 — Vous en avez beaucoup, vous, à FO, des femmes, notamment chez les Territoriaux ?
18:48 — Je saurais pas vous dire la... — La proportion.
18:53 — La proportion entre les hommes et les femmes. Mais oui, on a beaucoup de femmes.
18:57 Mais on a aussi beaucoup de femmes au sein du Bureau confédéral,
19:01 parce que c'est au sein du Bureau confédéral, grosso modo, qu'on choisit notre nouveau secrétaire général.
19:05 Bon, bah là, ça a été un homme. Peut-être que la prochaine fois, ça sera une femme.
19:08 Ou pas, d'ailleurs, parce qu'on va pas... Si vous voulez, on va...
19:11 C'est bien si c'est une femme. C'est bien parce que ça... C'est bien pour plein d'aspects.
19:15 Mais on va pas aller chercher une femme pour aller chercher une femme.
19:17 Et je pense pas que les autres organisations aient choisi une femme pour choisir une femme.
19:20 — Dernière question très courte de Léo Poggetto. — Alors très courte, je reviens simplement sur la question des retraites.
19:24 Il y avait la proposition d'un référendum d'initiative partagée sur la table. Est-ce que vous vous y êtes favorable ?
19:29 On sait que les groupes parlementaires vont retenter le coup dans les prochaines semaines.
19:35 — Le référendum d'initiative partagée... Si vous voulez, c'était un peu...
19:43 On vous dit qu'on va vous couper les deux jambes. Et le référendum d'initiative partagée,
19:47 c'était « on vous en coupe qu'une », finalement. Pourquoi je dis ça ?
19:50 Parce que le référendum d'initiative partagée, déjà, c'est pas nos méthodes, à nous le syndicat.
19:54 Mais on l'aurait soutenu parce qu'il était sur uniquement la condition d'âge.
20:00 Ce qui était déjà pas mal, quand même. C'est quand même un des points bloquants, en fait, de cette réforme.
20:04 Mais pour autant, même si le référendum était venu sur cet aspect-là, il venait pas sur le reste, quand même.
20:09 Donc pour nous, c'était la problématique. On l'aurait soutenu, quand même.
20:12 On aurait fait le travail pour qu'il y ait le nombre de signatures nécessaires.
20:15 Et je pense qu'en s'y mettant tous, on serait arrivés à le faire.
20:18 Le but recherché pour nous, c'est le retrait de la réforme dans sa totalité.
20:22 Parce qu'il y a tout un tas de choses, et notamment ce qui a été aggravé par le Conseil constitutionnel,
20:26 il y a tout un tas de choses dont on ne veut pas entendre parler.
20:29 Dernière question, Franck Bergamini.
20:31 C'est quoi pour le secrétaire général de l'Union départementale Force ouvrière, La République ?
20:35 La République, je crois que c'est l'inverse de ce qui est en train de se passer actuellement.
20:42 Pour moi, La République, c'est pas une personne qui gouverne tout seul,
20:46 dans un petit cabinet, avec peut-être une ou deux personnes,
20:49 et qui décide comment les choses se font.
20:51 Moi, je pense que La République, c'est déjà faire attention aux sociales,
20:54 ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui.
20:56 Et on a l'impression que le président gouverne tout seul,
20:59 avec un mandat qui s'est fixé lui-même.
21:01 Alors qu'en fait, pour moi, les mandats doivent être fixés par la pluralité, on va dire.
21:07 Et je pense que le mandat qu'on lui a donné aujourd'hui,
21:09 que les travailleurs et que la population française lui a donné,
21:12 c'est d'attaquer tous les acquis des travailleurs dans le pays.
21:16 La réponse de Franck Bergamini, le secrétaire général de l'Union départementale Force ouvrière,
21:21 dans les bouffes du Rhône.
21:22 Merci d'avoir été notre invité dans Rue de la République ce dimanche.
21:24 Excellente journée à vous.
21:25 Merci à vous.
21:26 Merci à l'Aupurgate également, le président de la Marseillaise,
21:28 d'avoir été à notre compagnie, passez un très bon dimanche.
21:31 !

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