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Transcription
00:00 Ce soir on vous parle d'un film "La dernière reine"
00:02 Il raconte l'histoire de Zafira, dernière princesse du royaume d'Alger
00:05 Le film retrace l'histoire avec un grand H de l'arrivée au pouvoir
00:09 du célèbre corsaire Arouche Barberousse en 1516
00:13 mais aussi la destinée d'une femme qui lui a tenu tête
00:17 et qui a défié tous les codes patriarcaux de l'époque
00:20 On regarde la bande-annonce et on en reparle avec l'actrice et co-réalisatrice du film
00:25 Adila, merci d'être avec nous, à tout de suite
00:30 On a deux jours à faire, il faut que l'on soit prudents pour les armer
00:33 Ne t'en fais pas, je suis là pour toi, je te soutiens
00:37 On doit renoncer à l'Arouche, même si c'est une épreuve
00:43 Tu nous as libérés, Salim
00:54 Je peux revenir ici
00:58 Salim
00:59 Salim
01:01 Salim, pourquoi tu me tues ?
01:04 C'est un ennemi, nous devons le gérer et nous devons l'arrêter
01:08 Ils ne veulent pas nous tuer, il faut qu'on les cache
01:14 On va faire le contraire, mon fils
01:17 Je ne vais pas y aller
01:25 Zafira, tu ne peux pas parler de moi comme si je n'étais pas là
01:28 Je ne veux pas que tu me tues
01:31 Zafira, je te suis, je te soutiens
01:40 Bonsoir Adila Ben Dimerad, merci d'être avec nous sur ce plateau pour nous parler de ce magnifique film
01:45 Ça pourrait être le titre d'une tragédie racinienne, Zafira
01:49 Qu'est-ce qui vous a donné envie de réaliser ce film et de raconter la destinée de cette femme ?
01:54 Alors c'est vrai que cette période à Alger m'a toujours plu, c'est une période qui m'a fascinée
01:58 parce que c'est une période qui ressemble beaucoup à ce que m'inspire la Casbah, à ce que m'inspire Alger
02:04 C'est-à-dire qu'on a ce royaume d'Alger avec un peu toutes les composantes de populations qui sont en fait nos ancêtres
02:11 Les Berbères, les Andalous, l'arrivée des corsaires qui viennent un peu de partout du bassin méditerranéen
02:17 Et puis cet homme, Haroud, qui a perdu son bras dès qu'il a mis les pieds à Bejaïa, qui a une main d'argent
02:23 Et cette femme dont on conteste l'existence, ou en tout cas la façon dont elle aurait existé dès le XVIIe siècle
02:31 Donc il y avait cette légende vivante, réelle, Baba Haroud, qui était vraiment le héros des musulmans
02:37 et qui a sauvé beaucoup de musulmans et de juifs qui s'échappaient d'Espagne
02:42 Et il y avait cette femme un peu contestée par son existence
02:47 Mais ce qui est réel en tout cas, c'est qu'il y a une femme qui a levé une rébellion, ça ce sont des faits historiques
02:52 On a travaillé beaucoup sur l'histoire en confrontant les sources algériennes, françaises, espagnoles, turques
03:01 Et ce qui nous a beaucoup intéressé aussi, c'est de filmer tous ces personnages avec amour
03:06 Parce qu'il s'agit un peu de tous ces personnages, c'est un peu nos ancêtres en fait
03:11 Alors qu'est-ce qui est justement, vous parliez de vos recherches, on apprend beaucoup de choses sur la vie quotidienne alger à l'époque
03:17 Comment vous vous documentez pour recréer cette ambiance ?
03:21 Par exemple les costumes qu'on voit, ce sont vraiment des costumes d'époque ?
03:25 Alors oui, ce sont des costumes d'époque qui répondent aussi à un besoin de cinéma
03:30 On avait travaillé avec Leila Belkhaïd qui avait introduit l'Hachda et en découlait tous les costumes algériens à l'UNESCO
03:38 Elle était à la Parsons School de New York, on a retrouvé cette femme incroyable qui est anthropologue du vêtement
03:44 Et spécialiste du costume algérois, elle a un livre qui s'appelle "Les Algéroises"
03:48 Et donc elle nous a appris beaucoup de choses sur cette période
03:51 On sait très bien comment s'habillaient les Algérois avant, il y a un trou de 15 ans et 15 ans après il y a un changement
03:57 Donc il fallait qu'on fasse de l'interprétation un peu comme les historiens
04:02 Il y avait aussi tout un travail sur les armes, quelles étaient les armes des Algérois
04:07 Il y a eu un travail sur la nourriture, la végétation
04:10 Et ensuite les costumes ont été créés par Jean-Marc Myreté qui est de Béjaïa et qui vit à la Casbah
04:17 Donc avec tous ses couturiers et artisans de la Casbah
04:20 C'était absolument passionnant parce que c'était la première fois, on s'est rendu compte très vite que c'est la première fois
04:26 Qu'on va faire un film algérien de costumes qui se passe au XVIe siècle, au-delà de l'histoire coloniale
04:32 Et on s'est très vite dit qu'on avait une responsabilité en tout cas de faire un gros travail historique
04:39 On a rencontré des historiens, bon évidemment l'histoire c'est aussi des interprétations
04:45 Même pour les historiens et les scientifiques
04:48 Et pour nous en tant que cinéastes on avait surtout envie que les Algériens mais aussi le reste du monde
04:55 Les Africains, le monde arabe voient une première représentation de nous-mêmes il y a longtemps
05:03 Avec notre langue, nos langues
05:05 Alors justement on parle beaucoup de langues, on entend le berbère, l'arabe, on entend l'italien, l'espagnol, le finnois
05:12 Même un peu de portugais
05:15 Mais c'est aussi une des raisons pour laquelle on a choisi cette période
05:19 Parce que c'est un Alger très excitant, très romanesque, très ouvert au monde
05:23 En fait c'est une ville cosmopolite et on parle ce sabir
05:28 Donc on a essayé de constituer un sabir un petit peu
05:31 Parce que dans les corsaires ils viennent du monde entier mais il y en a qui sont algériens aussi
05:35 Donc il y a un mélange de langues
05:37 Il y a la première reine interprétée par Imen Noël qui est une reine cabile
05:42 Donc on a aussi travaillé cette langue et on a essayé de travailler une forme ancienne de cette langue
05:48 Et en derja, donc en arabe algérien
05:51 Une langue qui est pour moi une langue que j'ai toujours défendue au théâtre
05:56 Avec mon ami Tarq Bou Arara qui a beaucoup travaillé les textes avec moi
06:01 On a travaillé cette langue, l'oral mefkouda, la langue perdue
06:05 Qu'on retrouve dans les champs arabo-andalous d'ailleurs
06:07 Absolument, et la langue d'aujourd'hui pour que les gens puissent se connecter émotionnellement
06:11 Parce que le film c'est ça le cinéma
06:13 Et s'il n'y a pas de connexion, voilà
06:16 Et donc on a eu un grand plaisir à mettre en valeur ce patrimoine aussi
06:20 Alors il y a un aspect extrêmement important dans votre film, c'est le féminisme
06:23 C'est cette femme qui se bat contre, parfois seule, contre les codes
06:29 Qui tient tête au corsaire Arouj, une personnalité incroyable
06:36 Oui, c'est une femme, elle est comme la casse-bas
06:40 C'est une architecture intérieure féminine
06:42 C'est un point de vue féminin sur cette histoire de corsaire et de roi
06:47 Un point de vue féminin parce que, et pas seulement
06:50 Parce que je l'écris quand même avec Damien, Damien Onouri qui est un homme
06:54 Et donc on confronte nos points de vue
06:56 C'est un regard sur le monde en tout cas porté par une femme
07:00 Et qui n'a pas accès à l'espace politique, c'est surtout ça
07:05 Mais qui s'impose
07:06 En tout cas elle doit survivre et elle doit trouver des solutions
07:10 Et là arrive l'action politique, comment une femme peut entrer dans les décisions
07:18 Et essayer d'avoir un peu de contrôle, façonner le monde
07:22 Ne pas être juste pas actif, vraiment agir sur le monde
07:29 Merci en tout cas d'être venue nous parler de ce très très beau film
07:33 Que je recommande vivement, merci beaucoup Adila Bendi-Merad
07:36 Donc c'est La Dernière Reine, le film est sorti en salle mercredi
07:41 Merci beaucoup d'être venue nous en parler, c'est la fin de Journal de l'Afrique
07:43 Restez avec nous, l'info continue sur France 24

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