Business avec l’Afrique : l’heure du New Deal
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00:00 Pour la conclusion de notre forum de cette très très belle journée, je suis extrêmement
00:12 heureuse d'accueillir Pauline Duval.
00:13 Bonjour Pauline.
00:14 Bonjour.
00:15 Pauline Duval, vous êtes directrice générale du groupe Duval.
00:19 Alors un mot peut-être pour présenter le groupe Duval avant qu'on parle un peu de
00:26 la vision d'avenir que vous avez pour le continent.
00:28 Le groupe Duval est un groupe familial implanté aussi bien en France qu'en Afrique.
00:33 Dites-nous un peu.
00:34 Déjà merci de m'avoir aujourd'hui avec vous.
00:37 Aujourd'hui il y a eu des très beaux échanges en plus tout au long de la journée.
00:42 Et donc je suis vraiment honorée de pouvoir conclure cette belle journée.
00:46 Alors effectivement le groupe Duval c'est un groupe familial d'entrepreneurs engagés
00:53 qui a été créé par mon père et avec qui je dirige avec mon père et mon frère.
00:59 Et notre modèle familial je dirais repose sur des valeurs fortes, le sens du temps long,
01:06 l'obsession du terrain et de la proximité.
01:09 Et parce qu'on est une entreprise familiale l'envie de faire bien les choses.
01:13 Et puis je dirais l'ouverture au monde et aux autres et la solidarité.
01:19 Donc on est un groupe de 5000 collaborateurs.
01:22 On va faire à peu près un milliard de chiffres d'affaires.
01:25 Et on est très diversifié.
01:27 En fait le fil rouge de nos activités c'est finalement cette culture entrepreneuriale
01:32 je dirais et puis cette forte volonté de créer de la valeur localement.
01:38 Et c'est d'ailleurs notre raison d'être.
01:41 Donc on a commencé en tant que promoteur immobilier.
01:44 Et en fait on a très vite voulu intégrer la chaîne de valeur des métiers de l'immobilier.
01:49 Donc on est promoteur, investisseur, gestionnaire, exploitant.
01:53 On a un patrimoine de 2,8 milliards d'actifs essentiellement bureau commerce en France.
02:00 Et on se développe aussi donc en tant qu'exploitant.
02:03 Avec la marque Odalis on est numéro 2 européen de la réalisation gérée.
02:08 Et avec les marques YouGolf et Blue Green on est numéro 5 mondial de la gestion de golf.
02:13 Donc ça c'est finalement nos activités en France.
02:17 J'allais dire pourquoi vous êtes là aujourd'hui ? Parlez-nous de l'Afrique.
02:20 Mais effectivement je pense que c'est cet esprit entrepreneurial qui nous a poussé à aller vers le continent africain.
02:28 Parce qu'on trouvait qu'il y avait un réel dynamisme sur ce continent.
02:32 Et donc aujourd'hui on est présent dans une douzaine de pays.
02:35 Essentiellement Cameroun, Sénégal, Rwanda ou Côte d'Ivoire.
02:42 Je ne vais pas tous les citer.
02:43 Et donc à la fin de l'année on aura à peu près 1000 collaborateurs sur le continent.
02:48 Et des projets immobiliers qui représentent un pipe de 400 millions d'euros à peu près.
02:55 Donc je dirais que toutes nos activités en Afrique, ça se découpe en 3 piliers.
03:01 Donc le polymobilier dont je viens vite fait de parler.
03:05 On a effectivement une envie de développer une offre diversifiée sur le continent.
03:11 Avec des très beaux projets à voler parfois social et environnemental.
03:16 Donc on construit des logements sociaux, des appart'hôtels, du commerce, des bureaux.
03:22 On est présent sur des projets urbains comme à Kigali, à Bijan ou encore à Douala.
03:31 On a au Sénégal, avec l'espace Diobas, on s'est donné pour objectif de construire plus de 6500 maisons
03:41 pour des populations à revenus assez bas.
03:44 On travaille d'ailleurs avec des DFI, des banques de développement, notamment la Banque mondiale ou Proparco.
03:51 Et on rentre évidemment dans tous les critères ESG.
03:54 Le deuxième pôle c'est la grande distribution.
03:58 Donc on est en partenariat avec un groupe familial encore.
04:02 Donc on a créé le groupe Duval-Arnaud Distribution.
04:05 Et on a des partenariats, on travaille en fait avec des grandes enseignes telles que But et Intermarché.
04:11 Et enfin le troisième pilier, qui est aussi le troisième pilier finalement du groupe.
04:16 Donc c'est un pôle stratégique pour nous.
04:20 C'est le pôle financier avec la marque Fin'Africa.
04:23 Qui va assez rapidement rassembler une dizaine d'institutions de microfinance et de compagnies d'assurance.
04:30 Et donc notre objectif c'est de soutenir l'entrepreneuriat local,
04:34 vu qu'on est une entreprise familiale, cette vision de long terme qu'on a partout,
04:39 pour accompagner des micro-entreprises ou des sociétés qui sont avec une forte croissance.
04:47 Et donc toutes ces activités sont en total alignement finalement avec toutes les activités qu'on peut avoir aussi en France.
04:53 Avec donc cet esprit entreprenarial, cet esprit d'innovation,
04:57 l'agilité et les circuits courts de décision qu'on a dans une entreprise familiale.
05:02 Tout à l'heure, Petro Novo disait que pour réussir en Afrique, il fallait qu'un patron ait envie d'Afrique.
05:08 Alors vous êtes encore trois patrons si je peux dire dans le groupe Duval.
05:13 Est-ce que tous les trois vous avez envie d'Afrique et plus largement, pourquoi aujourd'hui, miser sur l'Afrique ?
05:20 Alors oui, on a vraiment envie d'Afrique, c'est ce que je disais.
05:25 On a le dynamisme de ce continent qui nous donne envie d'aller en Afrique.
05:30 Et d'ailleurs, là moi j'y vais pas beaucoup, mais c'est plutôt mon père et mon frère qui y vont et qui sont très souvent en Afrique.
05:38 Après je pense qu'il faut évidemment compter sur l'Afrique,
05:46 parce que je pense que dans sa grande diversité de pays, de cultures et d'opportunités,
05:53 finalement si on ne prenait pas en compte l'Afrique, ce serait une erreur.
05:56 Alors après, le fait qu'on soit français, ça l'est d'autant plus.
06:03 Il faut y aller, je pense.
06:05 C'est d'abord un continent d'avenir.
06:08 Je pense que tout le monde sait ici que d'ici 2050, il y aura 2 milliards d'habitants en Afrique.
06:15 Et avec des taux de croissance qui vont totalement varier en fonction des régions,
06:20 l'Afrique subsaharienne va doubler de taille d'ici 2050 en termes de population.
06:26 Et il faut savoir qu'en Europe et en Amérique du Nord, finalement la croissance va être que de 0,4%.
06:35 Donc pour nous, c'est un réel relais de croissance,
06:40 sachant qu'en plus au niveau mondial, finalement il y a seulement 8 pays qui vont représenter la moitié de cette croissance démographique,
06:49 et 5 de ces pays sont africains.
06:52 Donc cette forte croissance démographique, ça laisse une place croissante à la jeune génération.
07:01 Ça tombe bien.
07:03 Et en fait, avec mon père et mon frère, on a la conviction que l'entrepreneuriat africain est en plein essor,
07:16 et qu'il faut être implanté là-bas.
07:18 Qu'il y a de nombreuses entreprises innovantes qui contribuent à transformer l'écosystème,
07:24 qui accélèrent et qui accompagnent les mutations en profondeur du continent africain.
07:31 Et donc finalement, en plus de ça, c'est ce que je disais en tant que français,
07:38 on a aussi la chance et le privilège de constituer avec une partie de l'Afrique une communauté,
07:43 je dirais, liée à la langue, qui est la francophonie.
07:46 Et donc c'est à mon sens un véritable atout pour des entrepreneurs francophones.
07:52 Donc évidemment, je pense que pour nous, en tant qu'entrepreneurs investisseurs,
07:59 on se doit aussi d'incarner une nouvelle approche de l'investissement en Afrique.
08:03 Une approche, comme je le disais, et ce qu'on fait aussi par ailleurs en France,
08:07 c'est qu'on cherche à créer de la valeur localement.
08:11 Une approche aussi qui est basée sur l'innovation, un fort esprit d'innovation,
08:17 et qui est finalement une caractéristique de pas mal d'entrepreneurs ambitieux.
08:22 Et puis toujours cette vision long terme qu'on peut avoir en tant qu'entreprise familiale,
08:28 qui soit créateur de valeur.
08:32 En fait, je dirais que tous les projets qui sont pensés sur le long terme
08:37 sont structurellement créateurs de valeur,
08:41 et pourraient être transmis finalement aux futures générations.
08:44 Si je suis très directe, Pauline, c'est pas toujours simple quand même
08:48 de s'implanter, de se développer en Afrique.
08:50 Alors quels sont, de votre point de vue, les défis qu'il faut relever,
08:54 à la fois peut-être au niveau du groupe, peut-être plus largement,
08:58 quelles sont les difficultés qui se présentent à vous dans cet objectif ?
09:05 Alors effectivement, je pense que les défis sont nombreux.
09:10 Et on a eu la chance d'avoir de riches échanges aujourd'hui
09:15 qui parlaient de tous ces défis.
09:19 Après, je pense que j'en retiendrai plutôt deux principaux.
09:23 Le premier défi, à mon sens, c'est finalement s'engager pour l'emploi et la formation,
09:31 et sur le terrain.
09:35 Nous, on est pragmatiques dans l'entreprise, on est un acteur local,
09:38 donc on aime bien parler de la proximité du terrain,
09:40 c'est ce que je disais au départ.
09:43 Et donc, à mon avis, il faut absolument recruter dans les viviers de talents locaux,
09:51 que ce soit urbains, mais aussi ruraux,
09:54 et en accompagnant, lorsque c'est nécessaire, sur la formation professionnelle,
09:59 et en particulier des jeunes générations.
10:01 Alors nous, à notre très envelement, en tout cas en tant qu'entreprise familiale,
10:06 on forme des jeunes, on forme des jeunes au métier de la plomberie en Côte d'Ivoire.
10:14 Je pense que c'est aussi important pour nous, investisseurs et entreprises locales,
10:20 de veiller au bien-être de ces collaborateurs,
10:23 et de leur assurer les meilleures conditions de travail.
10:26 Donc c'est pareil, nous on a décidé de mettre en place une couverture santé
10:29 qui est prise en charge par nous.
10:32 Je prêche pour ma paroisse, truc à faire.
10:36 Et enfin, je dirais le deuxième gros défi,
10:40 c'est la responsabilité environnementale et la transition énergétique,
10:44 que ce soit dans tous les projets, que ce soit immobiliers, d'infrastructures ou d'exploitation.
10:50 On en a beaucoup parlé d'ailleurs aujourd'hui aussi.
10:53 C'est pour moi des vrais leviers de développement des territoires.
10:59 Et je pense que l'Afrique peut être précurseur de ces sujets,
11:03 donc il faut y aller maintenant.
11:05 C'est aussi une grosse préoccupation de notre groupe,
11:08 c'est d'ailleurs au cœur de tous nos métiers.
11:12 Donc je pense qu'une telle stratégie augmentera les chances d'avoir un impact positif,
11:19 durable sur les territoires, en portant finalement des projets pérennes.
11:24 Je répondis sur cette vision, je pense,
11:27 et ce que vous disiez tout à l'heure sur, évidemment, l'évolution démographique en Afrique.
11:33 Comment est-ce que vous voyez le continent à une échéance de...
11:39 On avait un peu préparé la question, mais en 2040,
11:42 comment est-ce que vous voyez l'Afrique ?
11:44 Et c'est pas une question de chat GPT.
11:47 Oui, parce que j'ai posé la question à chat GPT,
11:50 et en fait il ne m'a fait que trois paragraphes, c'était trop macro.
11:54 Sur le terrain, concrètement, profitant de votre expérience de terrain.
11:58 Non, je pense qu'il faut voir l'Afrique en 2040 comme le continent qui compte.
12:03 Sérieusement.
12:05 L'Afrique, c'est ce que je disais tout à l'heure,
12:07 peut vraiment constituer un relais de croissance pour beaucoup d'entreprises.
12:13 Et donc ne pas considérer l'Afrique, ce serait d'après moi une erreur.
12:18 Donc en 2040, moi je vois le continent comme conscient de sa richesse de culture,
12:24 de langue, et qui est évidemment tourné vers les nouvelles générations,
12:28 vu qu'on parlait de la démographie.
12:30 Et c'est ces nouvelles générations, je pense, qui vont créer de nouveaux secteurs,
12:33 qui vont oser, qui vont innover, et qui auront envie de faire bouger les lignes.
12:40 C'est ces nouvelles générations aussi qui ont une volonté redoutable, je pense,
12:45 d'avoir un impact sociétal et environnemental positif,
12:49 et d'aller encore plus loin, plus fort, dans la transformation de leur économie.
12:55 Et d'ailleurs, c'est une énergie qui est sensationnelle pour nous, entrepreneurs,
13:00 et qui donne vraiment envie de faire bouger les lignes aussi.
13:03 J'ai eu la chance, à de nombreuses reprises,
13:05 de rencontrer lors de réseaux type l'Institut Choiseul,
13:10 des jeunes leaders africains qui regorgeaient de talents et d'énergie et de potentiel.
13:16 Donc c'est génial, parce que c'est tout ça qui, je pense,
13:21 renforce le tissu économique aussi en local.
13:25 C'est ultra bénéfique pour pouvoir attirer des entreprises localement,
13:30 et des fonds, qui sont, je pense, pas encore assez présents,
13:33 mais c'est finalement un cercle vertueux.
13:36 Et c'est ce cercle vertueux qui se met en place petit à petit,
13:40 qui fera venir encore plus de fonds et d'investisseurs.
13:43 Et donc je pense qu'il faut pouvoir apporter,
13:45 il ne faut pas hésiter à apporter son soutien à toutes ces aventures entrepreneuriales
13:50 à impact positif qui se lancent aujourd'hui.
13:53 Donc n'hésitez pas, allez-y.
13:55 Ce que j'allais vous dire, quel est votre message, peut-être en guise de conclusion ?
13:59 Quel est votre message aux dirigeants d'entreprises qui nous écoutent à distance et dans la salle,
14:05 s'il y a un message d'encouragement ou d'expérience ?
14:12 Alors très humblement aussi, parce que je dirais que,
14:18 à la lumière d'ailleurs de tous les enseignements qu'on a pu avoir aujourd'hui,
14:21 avec tous ces riches échanges, en tout cas nous, ce qu'on veut vous dire,
14:26 c'est qu'on est là, on est prêt à incarner cette nouvelle génération d'investisseurs engagés
14:32 et avec cette nouvelle façon d'investir qui soit structurellement responsable.
14:38 Et que je pense que quand on investit en Afrique,
14:41 on ne peut pas investir de façon spéculative.
14:44 On se doit à tout prix d'avoir une approche qui soit basée sur le long terme,
14:51 sur des partenariats qui soient locaux et une capacité d'adaptation pérenne.
14:57 Ça fait finalement partie de nos valeurs en tant qu'entreprise familiale en plus.
15:01 Je dirais qu'investir implique aussi d'agir du local au global.
15:07 Et donc il faut connaître en profondeur les territoires.
15:10 Nous, c'est ce qu'on fait déjà en France, mais c'est ce qu'on veut faire aussi en Afrique,
15:13 et être à l'écoute des fondamentaux de chaque pays, de chaque culture,
15:17 pour finalement donner à nos projets une portée plus vaste.
15:23 Il faut aussi pouvoir être à l'écoute et garder à l'œil finalement
15:28 les leviers de croissance du continent.
15:33 Mais tout ça, finalement, ça doit se faire aussi dans une approche collaborative
15:39 et partagée avec toutes les parties prenantes,
15:42 pour qu'il y ait un dialogue finalement assez solide avec toutes les parties prenantes.
15:46 Voilà, donc je suis toujours très optimiste.
15:50 C'est finalement un message d'optimisme que je pourrais porter en conclusion aujourd'hui,
15:56 pour dire que finalement, avec tout ce que j'ai entendu aujourd'hui,
16:00 c'est aussi qu'on partage tous ici cette détermination, je pense,
16:05 à être des acteurs engagés et à vouloir valoriser les territoires du continent africain.
16:11 Merci beaucoup, Pauline Duval.
16:14 Merci.
16:15 Merci d'autant plus.
16:17 Je sais que c'était votre dernière apparition publique, si on peut dire.
16:20 On vous souhaite donc un très joli mois de mai.
16:22 Et pour la clôture de cette belle journée, je cède la parole à Etienne Giros, bien sûr.
16:28 [Musique]