• il y a 2 ans
Pour faire face à la crise des vocations dans la fonction publique, améliorer la qualité de vie au travail est indispensable. Quête de sens, applications innovantes, incitation au sport… Au-delà de la question salariale, les participants à notre conférence sur le sujet qui s’est tenue le 6 avril 2023, dans l'auditorium de "l'Obs", nous livrent leurs pistes pour “prendre soin de ceux qui prennent soin”, comme le formule Noémie Schoebel, DRH d’un centre hospitalier.

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Transcription
00:00 à force de tirer le travail vers ce qu'il n'est pas,
00:03 de l'enfermer dans des procédures qui l'asphyxient,
00:06 c'est le travail que l'on maltraite.
00:08 Et en maltraitant l'organisation du travail,
00:11 on maltraite ceux qui le font, et on n'en finit pas maltraité.
00:14 Ce pour qui on destine notre activité de travail.
00:27 Sans hésiter, mais c'est peut-être parce que je suis sportive,
00:30 je dirais mais en faisant une activité physique,
00:32 en proposant des activités au travail,
00:36 lorsque les gens font vraiment quelque chose ensemble,
00:39 derrière pour travailler, ça se passe mieux,
00:43 parce que les gens se connaissent mieux.
00:45 Pour moi aujourd'hui, il est indispensable
00:47 qu'on puisse faire sa petite activité,
00:49 arriver par exemple en vélo, pouvoir prendre sa douche
00:52 avant de monter dans les bureaux.
00:55 Je pense qu'on doit vraiment mettre des choses en place
00:57 pour que les gens se sentent finalement comme à la maison.
01:01 Nous au GHU, on travaille beaucoup sur prendre soin,
01:04 notre leitmotiv c'est prendre soin de ceux qui prennent soin.
01:08 Donc on pense que les professionnels de santé
01:10 peuvent bien s'occuper des patients, si ils sont bien.
01:14 Ça suppose de travailler sur la formation,
01:17 sur les perspectives professionnelles,
01:20 ça suppose de proposer des actions innovantes,
01:23 et par exemple c'est ce qu'on a lancé sur l'endométriose avec l'IVE,
01:27 toutes ces actions qu'on peut mener sur conditions de travail
01:30 et qualité de vie au travail, la politique petite enfance,
01:34 comment on les aide à concilier vie privée, vie professionnelle,
01:37 l'activité physique, l'accès par exemple à un programme sportif.
01:41 Les solutions n'appartiennent pas qu'à une seule organisation,
01:43 je crois vraiment en l'idée de coopération,
01:47 entre mutuelles notamment, mais je disais avec les employeurs publics,
01:50 pour trouver ces solutions innovantes,
01:52 que ce soit au niveau d'une application qu'on a développée à l'AM Jeune
01:56 qui s'appelle Vocalise et qui aide les enseignants à prendre soin de leur voix,
02:00 à travers différents accompagnements,
02:02 à travers notamment des centres nationaux ou régionaux de réadaptation,
02:06 qui aident les enseignants qui sont en rupture de classe ou d'enseignement
02:10 à reprendre pied avec leur métier.
02:11 Finalement, toutes les solutions qui permettent d'accompagner
02:14 chacune et chacun dans ces situations de vie.
02:16 En sachant aussi que nous souhaitons agir sur l'ensemble des déterminants de santé
02:20 qui contribuent à l'idée de bien-être, de cette santé globale,
02:24 et je crois que des sujets autour de la prévention, du logement,
02:27 autour de la santé, de la prévoyance,
02:29 sont autant de sujets qu'il nous faut investir encore plus.
02:32 Si la vie professionnelle et les conditions de travail
02:34 sont un facteur important du bien-être au global,
02:38 il y a aussi des sujets qui traversent l'ensemble de la population,
02:41 finalement qui ne sont pas réservés qu'aux fonctionnaires,
02:43 mais l'équilibre entre la vie pro et la vie perso,
02:46 les sujets autour de la réduction du temps de travail,
02:49 les sujets autour des loisirs, de la famille.
02:51 Quand on s'engage comme infirmière, comme enseignant,
02:53 voire même comme policier, comme douanier,
02:56 on se sent au service des autres.
02:58 Nous n'avons pas de clients, nous avons des usagers.
03:01 Et le fait de devoir finalement être confronté à des critères de productivité,
03:07 de rationalisation de ce que l'on fait,
03:09 avec des tâches qui se succèdent, des reportings à remplir,
03:12 nous éloignent progressivement, les éloignent progressivement,
03:15 de leur cœur de métier.
03:17 Il faut vraiment repenser le travail dans ce qu'il a d'organisationnel.
03:21 Il faut remettre à plat les manières dont les choses sont pensées,
03:25 souvent par des gens qui ne connaissent pas le métier,
03:28 qui ne l'ont pas exercé,
03:29 qui ne savent pas à quel point ils peuvent être en plein de riches,
03:32 enfin, riches de certaines fonctions, de certaines valeurs.
03:38 Et dès lors où on aura ré-analysé ces organisations qui sont délétères,
03:43 à la fois pour le travail lui-même, pour les salariés eux-mêmes,
03:47 mais aussi pour ceux à qui on destine le travail,
03:49 alors je pense qu'on sera en mesure de s'engager
03:53 dans une voie d'amélioration des conditions d'exercice du travail.
03:56 Et là, nous aurons peut-être la clé
03:59 pour réenchanter le travail des personnels soignants,
04:01 des instituteurs, des policiers, des agents des douanes
04:05 et de tous ces métiers qui constituent la fonction publique,
04:08 qui pourront de nouveau se réconcilier avec le travail qu'ils ont à faire,
04:12 qu'ils ont choisis et qu'ils ont aimés.
04:14 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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