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Mercredi 19 avril 2023, SMART TECH reçoit Guillaume Mortelier (Directeur exécutif, BPI France)

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00:00 (Générique)
00:03 ---
00:05 -Deuxième partie de Smartech,
00:07 votre quotidienne sur le numérique, les technologies, l'innovation.
00:10 Philippe Noton nous a fait le plaisir de rester avec nous,
00:13 président fondateur de Cyper.
00:15 Vous nous avez accordé cette grande interview
00:17 pour nous parler de votre ambition sur le microprocesseur
00:20 pour les supercalculateurs en Europe.
00:22 Et nous avons maintenant rendez-vous avec Guillaume Mortelier,
00:26 directeur exécutif en charge de l'accompagnement chez BPI France.
00:29 On reste un peu dans les mêmes sujets,
00:31 de comment nous aider à pousser cet écosystème français,
00:37 à gagner cette souveraineté sur le marché numérique.
00:40 On va s'intéresser plus particulièrement
00:42 au secteur de la culture avec cet accélérateur cinéma
00:45 et audiovisuel.
00:46 Bienvenue, déjà, dans Smartech, sur ce plateau.
00:50 On va parler de ce programme.
00:51 Il est entièrement consacré à ces entreprises du secteur du cinéma
00:55 et de l'audiovisuel.
00:56 Il est quand même déjà très soutenu en France,
00:59 sur ce secteur, je pense notamment par le CNC.
01:02 -Effectivement, il y a un soutien du CNC très fort,
01:04 de l'IFSCIC aussi, qui est un des instruments financiers
01:07 d'accompagnement du secteur.
01:09 Et nous-mêmes, du côté de BPI France,
01:11 on a engagé sur les 3 dernières années
01:13 plus de 4 milliards d'euros auprès de 11 000 entreprises du secteur
01:16 pour essayer de leur donner les moyens d'exprimer leur plein potentiel.
01:19 -On avait l'impression qu'il n'y avait peut-être pas besoin de davantage.
01:22 Donc vous nous dites s'il y avait quand même des lacunes
01:25 encore à combler pour accompagner ce secteur ?
01:27 -Exactement, parce que là, on vient de parler plutôt
01:29 d'enjeux d'accompagnement financier,
01:31 mais en plus de ça, on est convaincus
01:33 qu'il faut associer à cet accompagnement financier
01:36 un accompagnement avec de l'expertise,
01:37 c'est-à-dire apporter plus de conseils à des PME
01:40 qui sont généralement assez isolés,
01:42 dont le dirigeant n'a pas forcément le temps
01:44 de sortir la tête du guidon de son entreprise.
01:46 Et donc le mettre en contact avec un expert
01:49 qui est capable de le challenger sur sa stratégie,
01:51 de travailler avec lui sur ses enjeux commerciaux,
01:56 sur son organisation, ça permet d'exprimer
01:58 le plein potentiel de son entreprise.
02:00 -Peut-être plus précisément, c'est quel type d'entreprise
02:03 que vous aidez à accélérer ?
02:05 -Alors, on cible les entreprises qui sont plutôt catégorisées
02:09 comme des PME.
02:10 Le centrage de cet accélérateur est autour de 5 millions d'euros.
02:15 Donc c'est des entreprises, on va dire, de 1 million
02:17 à quelques dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires.
02:19 -Quel métier on trouve derrière ?
02:21 -Alors, très centré sur la production audiovisuelle,
02:24 mais on va avoir aussi tout l'amont qui est dans la conception,
02:29 l'exploitation aussi des salles, et puis tous les écosystèmes,
02:33 notamment de location de matériel, d'évolution
02:37 et aussi de solutions technologiques
02:39 qui vont permettre à ces sociétés de se transformer.
02:42 -Alors, évolution technologique, on imagine bien
02:44 que tout ce secteur a été fortement bouleversé
02:47 par l'arrivée des plateformes numériques
02:50 dans la distribution, la manière de trouver
02:54 des nouveaux modèles économiques de distribution de la culture,
02:57 de nouveaux modes de consommation qui sont imposés dans la société.
02:59 À quel point cette industrie a été chahutée
03:03 et à quel point elle est aujourd'hui en difficulté ?
03:06 -Alors, l'industrie est challengée, comme beaucoup d'industries,
03:09 par les enjeux de digitalisation
03:11 et qui amènent des évolutions profondes
03:14 sur les modes de consommation de la production audiovisuelle.
03:18 Et ça amène ces entreprises-là, qui sont pour la plupart des PME,
03:22 à, bien sûr, résister d'une certaine manière,
03:24 mais aussi à saisir les opportunités.
03:26 Et c'est là-dessus qu'on insiste avec le CNC
03:29 sur cet accélérateur, c'est de se dire...
03:32 En fait, ces évolutions, pour des structures qui ont des tailles
03:36 qui leur permettent d'être très agiles,
03:38 en fait, est source d'opportunités.
03:39 Et saisir ces opportunités, notamment sur le digital,
03:43 sur certaines niches, je pense notamment à une société
03:47 que vous connaissez certainement, Fortiche Productions,
03:49 qui a créé "Arkane", une série qui passe sur Netflix,
03:51 qui a été récompensée, d'ailleurs, l'an dernier,
03:54 de la meilleure adaptation de jeux vidéo sur une série.
03:57 Eux, typiquement, ils se sont vraiment saisis
03:59 de cette tendance-là et ont été capables,
04:01 avec un savoir-faire qui est très français, en fait,
04:03 qui est incarné notamment par l'école des Gobelins,
04:05 qui permet de générer régulièrement des talents
04:09 qui permettent justement à ces sociétés de se développer,
04:11 a été capable de saisir ce type d'opportunités.
04:14 Et le tissu du PME...
04:15 -C'est-à-dire que pour réussir à garder une place noble
04:19 dans ce secteur, en France, il faut travailler sur des niches ?
04:23 -Il ne faut pas exclusivement travailler sur des niches,
04:25 mais, en fait, on voit, avec ces nouveaux usages
04:29 et ces nouvelles demandes du public, en fait,
04:32 je pense que l'enjeu, c'est pas forcément...
04:35 Au début, en fait, on va avoir une niche,
04:36 parce que c'est un nouveau marché
04:38 qui, par définition, au début, est petit.
04:40 Et s'engager là-dessus, ça peut générer à terme
04:42 un marché significatif.
04:43 -Donc c'est innover. -Et c'est innover, exactement.
04:45 -C'est ça, plutôt, la clé. -Exactement.
04:47 -Et le niveau de numérisation, de digitalisation, on dit,
04:51 aujourd'hui, du secteur, il est correct ?
04:54 -Alors, comme... -Ou on est vraiment à la traîne ?
04:56 -Comme l'économie française, je dirais pas qu'on est à la traîne,
04:58 mais je dirais qu'on est largement challengés
05:00 sur cette dimension-là.
05:01 Et qu'il y a beaucoup de choses à faire,
05:03 mais ça passe aussi beaucoup par un apprentissage
05:07 que je qualifierais quasiment de collaboratif.
05:09 C'est-à-dire que, dans le numérique
05:11 et dans l'appropriation des nouveaux usages,
05:13 le fait de s'ouvrir, encore une fois, à des compétences externes,
05:15 mais plus largement à s'ouvrir à d'autres acteurs de son secteur,
05:19 permet d'adopter plus vite des nouvelles technologies,
05:21 des nouvelles manières de faire, et du coup,
05:23 d'être capable de saisir les opportunités dont on parlait.
05:25 -Donc là, ce nouvel accélérateur,
05:27 c'est une nouvelle promotion qui démarre.
05:30 Vous embarquez 20 entreprises, c'est ça ?
05:33 -16 entreprises. -Ah, 16.
05:35 Je crois que j'ai un mauvais chiffre.
05:37 Quel est leur profil et quel est le travail
05:39 que vous allez effectuer avec elles ?
05:40 -D'accord. Le chiffre d'affaires moyen
05:43 de ces entreprises, c'est 5 millions d'euros.
05:44 C'est ce que vous disiez, je crois que c'est 4,5 millions d'euros.
05:48 Et elles sont assez largement centrées
05:53 sur, encore une fois, la production audiovisuelle,
05:55 mais on a de l'amont et de l'aval, comme je vous le disais.
05:58 Notre enjeu avec ces entreprises-là, il est double.
06:01 Le premier, c'est d'aller regarder au niveau individuel
06:03 de l'entreprise quel est leur potentiel de croissance
06:06 et quelle est la stratégie qu'elles doivent mettre en oeuvre
06:08 pour aller saisir les opportunités dont on a parlé,
06:12 quasiment indépendamment des aides de l'Etat.
06:15 On a certaines entreprises qui ont plutôt des fois des réflexes
06:18 qu'on peut retrouver dans des producteurs.
06:19 -D'aller chercher ces aides. -Oui, d'aller chercher les aides.
06:21 Du coup, de faire des projets pour aller chercher les aides,
06:23 c'est important.
06:24 Mais ce qui est plus important, c'est en amont
06:25 d'avoir une stratégie claire et de cibler ce que l'on veut faire
06:28 en fonction de la manière dont on pense que le marché va évoluer.
06:31 Et ensuite, les aides de l'Etat doivent venir aider ce mouvement-là.
06:34 Et donc, on va aller travailler leur stratégie
06:35 en regardant à 360 degrés leurs opportunités
06:38 et ensuite les accompagner dans la mise en oeuvre.
06:39 Donc ça se passe au niveau individuel.
06:42 Et c'est le 2e enjeu qu'on cultive fondamentalement
06:45 dans nos accélérateurs, c'est d'essayer de créer
06:47 un vrai collectif d'entreprises.
06:48 Parce que, comme je vous le disais,
06:50 le dirigeant de PME est souvent isolé.
06:52 Le fait de l'inscrire dans un programme
06:54 où pendant 18 mois, il va avoir...
06:56 Comme il y a 16 entreprises, il a 15 camarades de promotion.
06:59 Eh bien, avec ses camarades, en fait,
07:01 il va aller régulièrement réfléchir aux enjeux de son secteur,
07:04 aux enjeux de son entreprise,
07:06 et du coup, créer au sein de ce collectif
07:09 une connaissance intime à la fois personnelle,
07:11 mais aussi dans l'intimité de leur entreprise.
07:13 Et de cette connaissance intime, en fait,
07:14 on voit des projets se générer
07:16 parce qu'on va se donner des coups de main,
07:18 on va s'aider à l'export,
07:19 et ça permet aux entreprises de se structurer
07:21 et ensuite de croître.
07:22 -Alors ça, c'est pas énorme par rapport, j'imagine,
07:25 à l'écosystème existant.
07:27 Comment vous les avez sélectionnés ?
07:28 -On les a sélectionnés avec le CNC,
07:30 avec 2 critères fondamentaux.
07:32 1, la solidité et le potentiel de croissance de l'entreprise.
07:36 On les connaît très bien du côté de BPI France
07:37 parce qu'on les finance.
07:39 Le CNC aussi les connaît très bien.
07:40 Et donc ensemble, on a sélectionné ces entreprises
07:42 sur ce 1er critère.
07:43 Le 2e critère, qui est très important pour nous
07:45 dans les accélérateurs
07:46 par rapport à la dynamique que je décrivais,
07:48 c'est que le dirigeant soit prêt à s'inscrire
07:50 dans une dynamique collective
07:51 et donc soit prêt à se faire quelque part challenger
07:53 par des consultants externes
07:55 et aussi de s'ouvrir auprès des autres accélérés
07:59 de sa promotion
08:01 pour qu'il soit capable de créer une vraie dynamique.
08:02 -Et le potentiel de croissance aussi.
08:04 -Exactement.
08:05 -C'est la technologie que vous regardez ?
08:07 -On va regarder la technologie, mais c'est un des aspects...
08:09 -C'est la réponse justement à la demande,
08:11 comme nous l'expliquait Philippe Nothomb.
08:12 C'est important de se dire, il y a une demande.
08:14 On ne pense pas juste offre technologique,
08:16 mais réponse au marché.
08:18 -L'aspect fondamental de ces programmes,
08:19 c'est que, justement, on s'inscrit sur une dynamique de 18 mois.
08:22 Et du coup, on va d'abord aller travailler
08:23 sur les enjeux stratégiques, les marchés,
08:25 et ensuite, la technologie est quasiment un moyen
08:27 d'y répondre à ces enjeux de marché.
08:29 C'est vraiment comme ça que l'on va voir la dynamique
08:32 que l'on crée dans les accélérateurs.
08:34 Et aujourd'hui, on lance la 3e promotion de cet accélérateur.
08:38 Ce que l'on voit déjà en termes de résultats
08:40 sur les 2 promotions qu'on a lancées,
08:42 notamment la 1re qu'on a lancée en 2020,
08:44 c'est qu'on a des entreprises qui,
08:46 en travaillant en profondeur sur leur stratégie,
08:48 en travaillant en profondeur sur leur organisation,
08:50 ont réussi à s'inscrire dans un doublement
08:52 de leur chiffre d'affaires en moyenne
08:53 sur cette 1re promotion,
08:55 sur les 3 années d'accélération,
08:57 et un doublement aussi de leurs effectifs.
09:00 -Ca met une certaine pression pour la nouvelle promotion.
09:03 -Exactement. C'est un challenge.
09:05 -Vous avez profité de dispositifs d'accélération
09:09 au tout début du projet, Philippe Notou, avec Cyper ?
09:12 -Je reviens à Bruxelles.
09:13 Grande H20, Horizon Europe,
09:16 programme PSPC avec la région Île-de-France.
09:19 Donc ça, c'est côté français.
09:21 Et du CIR, évidemment,
09:22 on voit qu'on est sur une activité
09:23 qui est très profonde en termes de recherche.
09:25 -Et BPI est un interlocuteur...
09:28 -En France, ça fait partie de l'écosystème.
09:30 -Pour vous aussi, oui.
09:33 J'ai vu que dans le déroulé du programme,
09:35 il y avait 6 journées de séminaires dispensées par HEC Paris.
09:40 Je me suis dit, est-ce que ce n'est pas un peu un choc des cultures, ça ?
09:43 -Il y a effectivement un petit choc des cultures
09:45 et puis un retour de ces dirigeantes et de ces dirigeants
09:49 sur les bancs de l'école, un peu, clairement.
09:51 Ce que l'on assume parce que...
09:53 -Une école de commerce.
09:54 -Et en plus, une école de commerce.
09:56 -Qui n'est pas forcément, j'imagine,
09:58 dans le cursus de la plupart des patrons que vous aidez.
10:02 -Exactement.
10:03 Et le fait, finalement, d'aller exposer des enjeux stratégiques
10:08 avec une vision qu'on va qualifier de MBA, presque, quasi, académique,
10:12 face à ces dirigeants qui sont très opérationnels,
10:14 leur permet, en fait, à la fois de s'ouvrir sur de nouvelles perspectives,
10:19 d'acquérir, des fois, des compétences
10:21 qu'ils n'ont pas forcément développées sur le tas, on va dire,
10:25 et du coup, de déverrouiller certains potentiels.
10:28 Je vous prends l'exemple, encore une fois, du plan stratégique
10:30 qui est pour moi assez emblématique.
10:32 La plupart de ces dirigeants, lorsqu'ils rentrent dans l'accélérateur,
10:35 ont déjà une vision stratégique à peu près claire.
10:38 Ils ne l'ont pas nécessairement formalisé,
10:39 ils n'ont pas forcément utilisé les outils
10:41 pour embarquer leur comité de direction
10:43 et l'ensemble de leurs équipes sur ce plan stratégique-là.
10:46 Ce qu'on va faire avec HEC,
10:47 comme avec les experts que l'on fait intervenir,
10:50 c'est que l'on va leur donner les outils, justement,
10:52 pour cadrer ce plan et embarquer ces équipes.
10:55 -Est-ce qu'il y a des business models à inventer, aussi,
10:58 dans le domaine de la diffusion des contenus culturels ?
11:02 Est-ce qu'aujourd'hui, on n'est pas un peu forcés de suivre,
11:05 finalement, ce qu'imposent des plateformes
11:07 comme Netflix ou Disney ?
11:09 -Alors, on voit qu'il y a à la fois une évolution
11:13 qui est liée, effectivement, qui est tirée, on va dire,
11:15 par ces nouvelles plateformes,
11:16 et dont je pense qu'on ne peut pas totalement s'affranchir.
11:19 Il faut nécessairement l'intégrer dans une vision stratégique.
11:24 Néanmoins, toutes ces sociétés de la production audiovisuelle
11:27 sont confrontées à, aussi, une diversification
11:31 de cette plateforme-là.
11:32 Il y a les plateformes qu'on connaît beaucoup,
11:34 qui sont les Netflix et autres,
11:35 mais il y a des nouveaux médias qui sont en train de se créer,
11:36 des médias vidéo, des nouveaux supports,
11:38 qui sont, quelque part, complémentaires,
11:39 notamment dans la promotion des séries
11:41 qu'ils vont distribuer sur Netflix.
11:43 Et du coup, se saisir de tous ces canaux-là
11:45 est, pour moi, fondamental.
11:46 -Alors, j'ai vu aussi qu'il y avait un enjeu
11:48 sur la transition bas carbone.
11:49 De toute façon, ça s'impose aujourd'hui
11:51 dans toutes les industries.
11:52 Comment vous traitez ce sujet avec eux ?
11:54 -Alors, ce sujet, déjà, du côté de Bpi France,
11:57 on s'en est saisi très largement
11:58 parce qu'on a lancé un plan climat il y a 2 ans
12:00 avec comme ambition d'accompagner plus de 20 000 entreprises
12:02 dans les 4 prochaines années sur leurs enjeux de transition.
12:05 Et donc, comment est-ce qu'on va aborder ?
12:07 On va regarder avec ces entreprises
12:09 quels sont leurs enjeux de transition.
12:10 C'est l'une, d'ailleurs, des priorités
12:11 du ministère de la Culture.
12:12 Vous l'avez vu, il y a eu une annonce assez récemment
12:14 d'une enveloppe de 25 millions
12:15 qui allait être consacrée, justement,
12:16 à la transition des acteurs.
12:18 On va regarder en quoi ils sont confrontés à cela
12:20 avec un niveau de maturité des dirigeants
12:22 qui est généralement très hétérogène
12:24 au sein de la promotion.
12:26 Certains sont un peu pionniers sur ces dimensions-là,
12:28 c'est-à-dire qu'ils se sont saisis de la chose,
12:30 qu'ils ont tout à fait un bilan carbone,
12:31 ils ont déjà des premières initiatives.
12:34 D'autres sont finalement moins sensibilisés,
12:38 voire potentiellement réfractaires.
12:41 Notre enjeu, c'est juste de leur expliquer
12:43 voilà ce à quoi vous allez être confrontés
12:46 dans les prochaines années
12:47 et du coup, quelles sont les stratégies à adopter
12:49 pour intégrer ces changements-là
12:51 et puis très vite adopter une organisation
12:53 suffisamment agile pour que cette transition
12:56 soit là encore créatrice de valeur
12:58 et non pas destructrice, quasiment défensive
13:01 par rapport à votre business aujourd'hui.
13:02 - Alors, vous avez débuté votre carrière
13:04 au sein de Bain & Company.
13:07 Vous avez travaillé notamment à San Francisco.
13:10 Vous avez vu, j'imagine, évoluer ces liens,
13:12 ces relations entre l'investissement aux Etats-Unis
13:16 et l'investissement en France.
13:18 Philippe Nothomb nous disait que les Américains
13:20 ne nous regardent plus tout à fait de la même façon
13:22 quand même aujourd'hui, un peu plus avec sérieux.
13:25 Est-ce que vous avez vu cela aussi changer
13:27 avec la manière dont BPI s'est emparé
13:30 de l'investissement dans la French Tech ?
13:32 - Alors, de façon très claire, je pense que la dynamique
13:34 qui a été créée par BPI France,
13:37 mais aussi par tout l'écosystème sur la French Tech,
13:39 que je qualifierais quasiment de "wagoon",
13:41 la French Tech digital, a vraiment rayonné
13:43 et a vraiment crédibilisé notre capacité
13:46 en tant qu'économie française à créer des acteurs
13:49 pertinents, compétitifs, des futurs leaders
13:52 sur leur secteur en accompagnement des startups.
13:55 Et d'ailleurs, notre challenge,
13:57 ce que je qualifierais de 2e vague de startups,
13:58 qui sont les startups industrielles,
14:00 ça va être de créer cette même dynamique,
14:03 cette même visibilité de donner les moyens
14:05 aux entrepreneurs qui se lancent, comme pour Saiperl,
14:09 et qui prennent des risques, qui sortent de grands groupes,
14:12 comme STMicro, qu'on connaît bien.
14:14 - Ou Atos, je crois, aussi.
14:16 - Et Atos, qui prennent le challenge
14:18 de créer une nouvelle entreprise, de leur donner les moyens
14:21 et de les environner, je dirais, par un écosystème
14:24 qui est capable de maximiser leur chance de réussite.
14:27 Et ça, ça va être notre challenge.
14:28 Le challenge, je pense qu'on l'a largement relevé
14:29 sur les startups digitales, on continue.
14:31 Là, il y a tout l'écosystème de startups industrielles
14:33 qui est ce nouveau mouvement que l'on se doit d'accompagner.
14:36 - Et les fonds, aujourd'hui, jouent le jeu, selon vous ?
14:38 Alors, je ne parle pas du fonds BPI,
14:39 parce qu'on le retrouve partout, derrière toutes les initiatives,
14:42 mais les autres, les fonds privés ?
14:43 - Non, pour la deep tech, l'industriel, ils ne sont pas là.
14:45 C'est les Vici classiques, la French Tech,
14:48 qui ne peuvent pas.
14:49 Ça va être des tickets 300, 500 000, 1 million.
14:50 Dans notre cas, c'était des tickets minimum de 5 millions.
14:53 Quand vous êtes en early stage, c'est juste que ça ne passe pas.
14:56 C'est pour ça qu'on est avec des corporate ou du public.
14:59 - Et je peux rajouter qu'on partage cet enjeu-là.
15:02 C'est d'ailleurs pour ça que nous-mêmes, en tant que BPI France,
15:05 on investit largement sur les startups industrielles
15:08 et on a lancé aussi récemment le Fonds national de Venture industriel,
15:11 qui est en fait un fonds qui va lui-même investir
15:13 dans des fonds privés qui auront vocation à aller investir
15:17 dans les startups industrielles.
15:19 Donc ça prend un peu plus de temps que notre action directe, je dirais,
15:22 mais on est en train de s'atteler à créer un écosystème de fonds privés
15:26 qui seront capables d'accompagner ces projets.
15:29 - Merci beaucoup, Guillaume Mortelier de BPI France,
15:31 été avec nous, Philippe Noton de CYPERL également.
15:34 On se retrouve pour la dernière chronique de Smartech.
15:37 Elle s'appelle "Où va le web ?"

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