Cargo à la voile, Stefan Gallard directeur marketing de Grain de Sail
Le voilier cargo Grain de Sail met le cap sur New-York, un deuxième cargo en chantier
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00:00 repartie pour une transatlantique à la voile et les cales sont pleines.
00:03 Le voilier cargo de Grand Sail largue les amas ce matin, le bateau
00:07 morlaisien part de Saint-Malo direction New York, voyage retour via les Antilles
00:12 avec du matériel humanitaire et puis une arrivée à Morlaix avec du cacao et du
00:16 café. Bonjour Stéphane Gallard. Bonjour Aurélie. Vous êtes le directeur marketing de Grand
00:21 Sail à Morlaix, c'est la troisième année et ça commence à marcher.
00:25 Oui on va dire qu'aujourd'hui le transport par voilier cargo n'est plus
00:29 tout à fait de l'exceptionnel. On a tenté de rendre ça on va dire quasiment
00:33 normal même si évidemment que de par le moyen de transport ça a toujours un
00:38 petit côté surprenant et évidemment qu'on a eu un côté on va dire aventure
00:44 qui est indéniable dans toute cette histoire. Et vous êtes rentable pour le
00:48 moment ? Oui oui bien sûr mieux que ça c'est que on mentionne là que ça fait
00:53 déjà trois ans que le premier voilier cargo est en opération mais un deuxième
00:58 est actuellement en cours de construction et sera livré à la fin de
01:00 l'année donc évidemment que pour pouvoir financer tous ces projets là qui
01:04 sont forcément assez intensifs en termes d'investissement ça veut dire que
01:08 l'entreprise est capable de dégager de la marge et est donc rentable évidemment
01:12 ça c'est une condition sine qua non évidemment que la dimension écologique
01:15 du projet est très importante mais elle doit reposer sur un équilibre financier
01:19 sinon évidemment que ça ne fonctionnerait pas. Et on voit justement que ça crée
01:23 des envies un petit peu partout vous avez des concurrents sur le secteur et
01:27 de plus en plus de personnes qui se lancent également dans la construction
01:29 de cargos à la voile. Tiens il y avait François Gabart qui annonçait ça
01:33 également avec Merconcept il y a quelques semaines. Il y a de la place
01:36 pour tout le monde ? Evidemment en fait je pense qu'on a un peu frayé le chemin
01:41 avec Grand Sail et notre premier voilier cargo et le deuxième qui arrive. Si ça
01:46 peut créer des émules c'est très bien de toute façon l'objectif final est
01:50 évidemment de pouvoir décarboner le transport maritime donc plus on est plus
01:54 il y aura de solutions plus il y aura d'options à présenter sur le marché plus
01:57 les clients vont s'engouffrer dans ça et plus on sera capable d'avoir un impact
02:00 majeur. Donc c'est une très très bonne chose et évidemment que nous aussi on
02:04 continue notre propre chemin. Alors vous allez transporter des produits de luxe
02:07 la mode du vin, des spiritueux. Pour ces marques c'est pas aussi une façon de
02:13 s'acheter une belle étiquette en fait ? C'est pas du greenwashing tout ça ?
02:17 Bon on va dire que le greenwashing c'est toujours un risque. Nous aujourd'hui on
02:22 travaille principalement avec des entreprises qui sont déjà on va dire en
02:26 avance sur les sujets et qui prennent ça à bras de coeur que ce sont vraiment des
02:30 projets d'entreprise. On va dire que nous aussi on est très
02:34 cohérents dans la démarche avec les chocolats, les cafés, le voilier et ça
02:39 permet de rendre le transport maritime décarboné d'autant plus accessible.
02:43 Donc après à nous aussi d'être vigilants mais ça fait partie de cette
02:47 on va dire transition vers du transport écologique et donc c'est plutôt une
02:51 bonne chose si tout le monde se penche dessus même si certains le feront peut-être
02:54 pas forcément pour les bonnes raisons au début. Il y aurait de la valeur ajoutée sur ce
02:57 que vous êtes en train de transporter. Toutes les entreprises peuvent pas se le
03:00 permettre. C'est encore un marché de niche. Evidemment il n'y a pas beaucoup de
03:03 cargos à la voile et il n'y a peut-être pas beaucoup d'entreprises qui sont
03:05 convaincus encore. Ça coûte plus cher ? Il y a de plus en plus d'entreprises et c'est
03:10 ça qui est assez surprenant. Depuis trois ans maintenant que l'on est en opération
03:12 on a vraiment eu beaucoup de sollicitations donc ça c'est une bonne
03:15 chose. Après le transport reste effectivement encore aujourd'hui plus
03:19 cher par voilier cargo ce qui est induit par la taille des navires en fait
03:22 puisque on a une approche qui vise à décarboner autant que possible le
03:26 transport à plus de 95% dans notre cas ça nécessite d'avoir des navires plus
03:31 petits et donc un navire plus petit est forcément moins efficace
03:34 financièrement qu'un navire très grand. On va pouvoir mettre des tonnes et des
03:37 tonnes et des tonnes de marchandises. Donc oui c'est vrai que pour l'instant la
03:41 limite de l'exercice reste sur des produits à forte valeur ajoutée et on
03:46 espère qu'à terme des solutions permettront justement d'élargir ce
03:49 panel et de transporter beaucoup plus de typologie de marchandises et pas juste
03:54 des produits à forte valeur ajoutée. Il est 7h49 sur France Bleu Brésil. Nous
03:58 parlons de transport par cargo à voile avec sept transats. Paris New York les
04:02 cales sont pleines pour Grind Sale. Stéphane Gallard, directeur marketing de
04:05 l'entreprise de Morlaix. Et il y a deux ans vous importiez un peu plus de la
04:08 moitié de la masse de cacao dont vous avez besoin pour votre
04:12 chocolaterie parce que Grind Sale c'est une chocolaterie. Avec Grind Sale 2, c'est
04:17 le deuxième navire, vous voulez en transporter 100% et après ?
04:21 En fait c'est tout à fait l'objectif pour Grind Sale. Le premier navire il a le
04:26 mérite d'exister. C'est un peu un prototype en fin de compte mais il était
04:30 effectivement trop petit par rapport à nos besoins. Donc on a embrayé très
04:33 rapidement sur la construction du deuxième voile de cargo. Un navire beaucoup
04:36 plus grand, 52 mètres, 350 tonnes de capacité de chargement. Ce qui nous
04:39 permettra effectivement de transporter la totalité de nos matières premières que
04:44 ce soit sur les cafés ou sur les chocolats jusqu'à Morlaix et de manière
04:47 complètement décarbonée. Il y a combien de membres d'équipage sur ces bateaux ?
04:51 Il faut une formation particulière ? Alors ce sont des officiers de marine marchande
04:55 qui travaillent côte à côte avec des experts de la voile. On est effectivement
04:59 en marine marchande ce qui veut dire que ce sont des
05:03 officiers. Il y a une partie administrative, une partie diplôme qui est nécessaire et
05:07 bien sûr l'expérience de la voile est aussi très importante. Donc ce sont des
05:10 équipages mixtes. On a quatre à bord actuellement sur le petit navire et sur
05:14 Grand Sail 2, le plus gros, ce seront six marins et un cuistot à bord.
05:18 Arriver à New York, c'était un rêve ? Un peu oui forcément. C'est symbolique, ça
05:25 fait plaisir et c'est toujours un peu mythique quand on arrive là-bas. Alors on
05:28 se sent très petit quand on arrive et on se dit pourtant, c'est un petit peu
05:32 l'effet papillon ou l'effet voile que malgré nous il y a quand même la
05:37 possibilité. On est accueilli de manière très chaleureuse. Il y a une prise de
05:41 conscience même aux Etats-Unis et le faire avec des vins français, des vins
05:46 bio français, évidemment que ça permet d'aller encore plus loin dans la
05:49 démarche et ça donne un produit concret, plaisir que les gens peuvent
05:55 s'approprier et aller plus loin dans leur propre démarche individuelle.
05:57 Merci Stéphane Gallard. Sur France Bleu, Bryce Eisel ce matin, directeur marketing
06:01 de l'entreprise Grand Sail à Morlaix. Pour ce départ de Grand Sail,
06:06 justement le bateau qui part de Saint-Malo aujourd'hui pour rallier New York
06:12 puis les Antilles et revenir avec du cacao et du café vers Morlaix et votre
06:16 chocolaterie. Merci d'être en direct sur France Bleu, Bryce Eisel ce matin.