• il y a 2 ans

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Transcription
00:00 Je m'appelle Hélène Daba, je suis designer et fondatrice de la marque Sisters of Africa
00:07 que j'ai créée en 2013.
00:10 À cette époque-là, au Senegal, on ne voyait pas de marque made in Senegal qui faisait
00:15 du prêt-à-porter.
00:16 On a l'habitude d'aller faire du sur-mesure, aller chez le tailleur, amener son tissu.
00:22 À la base, je voulais monter une marque qui s'appelait Coco Concept et qui était destinée
00:26 à offrir une mode un peu plus portable, plus pratique, pas cher, parce que je voulais
00:32 vraiment que ce soit adapté à la population africaine.
00:35 J'ai essayé de sous-traiter avec certains ateliers ici.
00:37 Je me suis vite rendu compte que ce n'était pas possible.
00:39 Il n'y avait pas la rigueur pour faire du prêt-à-porter.
00:42 Je m'appelle Dalanda Detasimare et je suis la fondatrice de Miroletta.
00:47 Une marque qui, à l'origine, s'adressait aux femmes actives et proposait des tailleurs.
00:54 Nous, ce qu'on a voulu faire, c'est mettre le Made in Africa au centre de notre message.
00:59 On s'est vite rendu compte que c'est comme un piège, si vous voulez, qui fait qu'on
01:04 ne pourrait pas passer à l'échelle si on continue de fonctionner comme ça.
01:07 Bonjour.
01:13 Comment allez-vous ?
01:14 Bien.
01:15 Ça va ?
01:16 Ça va.
01:17 Voilà, là-dessus, il y a cinq personnes qui vous font toutes les merveilles que vous
01:20 voyez en boutique.
01:21 On a de très, très bons hors de chemin.
01:23 Les artisans, moi, ça fait partie des causes pour lesquelles j'ai fait ma marque.
01:30 Je savais que j'allais trouver les artisans pour ça.
01:33 Après, il faut une formation, beaucoup de formation, pour qu'ils arrivent à faire
01:38 les normes qu'on veut, les normes exportables.
01:42 On est très dans la pièce unique qui va être avec un savoir-faire incroyable.
01:50 Mais par contre, pour reproduire ça sur 40 ou 100 pièces, la même chose, les mêmes
01:55 mesures, les tailles, le concept de patronage papier, le modélisme, tout ça, c'est vrai
01:59 que c'est un peu plus complexe.
02:00 Et puis, un jour, les gens ont remarqué la qualité de Coco, m'ont contacté pour me
02:04 dire « on aimerait que vous produisiez pour nous », et de là est né Creative Corp.
02:08 Nous sommes dans une fabrique où il y a une vingtaine de tailleurs qui sont indépendants,
02:19 donc qui travaillent chacun à leur compte, mais qui peuvent éventuellement travailler
02:23 ensemble sur des gros projets.
02:25 Les contraintes qu'on a rencontrées, ça va être la disponibilité du stock de matière
02:33 première, parce qu'en se fournissant ici, c'est sûr que dans les marchés, on ne va
02:39 pas avoir des grandes quantités de tissus.
02:42 Donc, on va trouver des grands rouleaux qui, à tout casser, mesurent 30 mètres.
02:46 Et si vous faites un costume, par exemple, qui prend 3 mètres, le tissu, vous êtes
02:51 limité à en faire n'importe quelle couleur.
02:53 Ça crée une certaine frustration.
02:55 Tous les tissus qui viennent d'ici, ce sont les tissus qui restent ou non utilisés de
03:00 marques de Dubaï, de Turquie, d'Europe, d'Italie, ça vient d'un peu partout dans
03:04 des containers.
03:05 Des tissus morts, des stocks morts, des deadstocks.
03:07 Parfois, vous allez mettre un tissu, le truc est emballé, vous l'ouvrez, vous voyez
03:11 une énorme tâche bleue jusqu'à la fin.
03:13 Donc, en fait, sur les 60 mètres, vous ne pouvez utiliser que 5 mètres.
03:16 Le coton, moi, que j'utilise, je l'achète au marché, mais ça ne vient pas du Sénégal.
03:31 Ce qui est très dommage, parce qu'à Kédougou, on a encore des champs de coton.
03:36 On avait une usine de coton qui se trouve à Kaolac, mais qui a fermé aujourd'hui.
03:43 C'est ce qu'il nous faut, actuellement, avoir nos propres ressources, nos propres
03:46 matières premières locales.
03:48 J'aime dessiner, c'est vraiment tout ce que j'aime faire.
03:54 Sur Coco, je vais dessiner 600, 700 références, mais je vais en garder à peu près 200.
03:58 On a une capacité de production d'à peu près 2 000 pièces au mois.
04:01 Et voilà, aujourd'hui, on est presque 40.
04:04 Il y a trop de monde, donc du coup, on se délocalise dans un hangar,
04:09 un énorme hangar avec 700 mètres carrés, qu'on est en train de finir d'aménager, là.
04:13 Ça, c'est nos futurs produits.
04:22 C'est des prototypes, des sacs qu'on va sortir, sur lesquels on travaille depuis
04:27 six mois, maintenant.
04:29 Donc, on veut vraiment commencer à mettre l'accent sur les accessoires, parce qu'on
04:34 s'est rendu compte qu'au niveau du contrôle qualité, on a besoin de des sacs qui
04:38 sont vraiment bien, parce qu'au niveau du contrôle qualité, déjà, c'est beaucoup
04:41 plus simple, parce qu'un sac, on fait vite le tour, on voit vite qu'est-ce qui va pas.
04:46 J'aurais bien aimé arriver à faire de murant, parce que la demande est vraiment présente.
04:57 Le problème, c'est d'avoir d'autres maîtres qui maîtrisent le rythme du travail,
05:02 c'est ça qui est un peu compliqué, en fait.
05:04 À respecter les nombres de pièces, à respecter par jour, sur le rythme et sur l'exigence,
05:09 non?
05:10 Oui.
05:11 Ça, tu l'as dit très haut, hein?
05:13 [Rires]
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05:20 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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