Noémie Sylberg, veuve : "Quand je rentre dans la chambre, je m’aperçois tout de suite qu’il est mort"

  • l’année dernière
Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.Noémie Sylberg est devenue veuve à l’âge de 39 ans, une douloureuse épreuve qu’elle aborde sans tabou dans son livre "Vivre après Marc", paru le 25 janvier aux éditions Hermann. Pour Yahoo, la mère de famille a accepté de raconter son histoire, revenant notamment sur le combat de son mari contre la maladie, de longues semaines teintées de souffrance.Pour rappel, les cancers représentent en France la première cause de décès chez l’homme et la deuxième chez la femme. Près de la moitié d’entre eux, chez les plus de 30 ans, sont attribuables à des facteurs de risque modifiables comme le tabagisme, la consommation d’alcool, l’alimentation, l’alimentation, le surpoids et l’obésité, certains agents infectieux, certaines expositions professionnelles ou encore l’exposition aux ultraviolets naturels et artificiels.

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Transcript
00:00 Marc, donc, il a voulu mourir à la maison et il est resté à la maison 15 jours avant de mourir.
00:04 Il a voulu tenir jusqu'à l'anniversaire d'Adam, qui est né un 17 janvier. Marc est mort le 19 janvier.
00:10 [musique]
00:12 Marc, juste après l'anniversaire d'Adam, m'a dit "écoute, ça y est, là j'en peux plus, je vais mourir".
00:18 C'est très difficile à dire, mais à ce moment-là, il souffrait tellement, depuis tellement de temps.
00:22 Alors c'est très rapide, il est mort en 8 mois de ce cancer, mais 8 mois de souffrance, c'est affreusement long.
00:27 Et puis, on se sent tellement impuissant et frustré qu'on a envie que ça aille vite.
00:31 Progressivement, il est tombé dans le coma. Je suis restée avec lui, je ne l'ai pas quitté pendant...
00:34 Ça a duré 2 jours. Je le rassurais, je lui disais "tu peux y aller, vas-y tranquille, c'est bon, je suis là,
00:40 ça va bien se passer, tu peux avoir confiance en moi, mais ça y est, va te reposer, t'en as assez chié,
00:46 occupe-toi de toi". En fait, c'est à partir du moment où il est tombé dans le coma que j'ai eu cette envie d'écrire.
00:53 Et j'ai écrit sans m'arrêter pendant ces 2 jours. Et le 2ème jour, les enfants étaient partis à l'école,
00:58 j'appelle la psy, je lui explique que Marc est tombé dans le coma et je dis "qu'est-ce que je dois dire aux enfants ?"
01:03 Et elle me dit "vous leur dites qu'il est tombé dans le coma, ce qui signifie qu'il dort et qu'il ne va pas se réveiller".
01:08 Ils ont à ce moment-là 3 et 5 ans. Je leur dis "on peut aller voir papa, l'embrasser, lui dire au revoir,
01:15 je vais m'assurer qu'on peut aller voir papa et je reviens vous chercher".
01:18 Et quand je rentre dans la chambre, je m'aperçois tout de suite qu'il est mort.
01:22 Je ne pouvais pas faillir à ma promesse.
01:26 Et je fais venir les enfants, j'éteins la lumière de la chambre pour qu'ils ne se rendent pas compte qu'il est mort.
01:32 Je les fais venir au pied de Marc et je leur dis qu'ils peuvent l'embrasser, lui dire au revoir et lui dire qu'ils l'aiment,
01:37 ce qu'ils font. Ils ont pu lui dire au revoir et c'est ça qui était important, parce qu'il fallait que le début du deuil commence.
01:44 J'avais anticipé ce moment et je voulais que le corps de Marc parte le plus rapidement possible de la maison,
01:49 je ne voulais pas que la maison sente la mort.
01:51 Marc était très gai et quand j'ai annoncé le lendemain à mes enfants que Marc était mort,
01:56 je me suis mise à pleurer.
01:57 Je leur ai dit qu'on aurait sans doute des moments très difficiles,
02:00 mais que leur père a toujours été heureux, que je lui ai promis qu'on serait heureux.
02:04 Et je leur ai dit "vous verrez, on va être heureux".
02:05 [Générique]

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