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 A la veille de la 12ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites et à deux jours du verdict du Conseil Constitutionnel sur le projet de loi, l'ancien ministre de l'Economie Dominique Strauss-Kahn pointe les erreurs du chef de l'état à propos de la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 J'aimerais qu'on revienne quand même sur ces conseils donnés par un certain Dominique Strauss-Kahn à Emmanuel Macron.
00:05 « Il est encore temps d'éviter les erreurs », dit-il.
00:09 Après, Jacques Attali, c'est donc au tour de l'ancien patron du FMI de publier sur Internet ses conseils au président de la République, Benoît Gallarey,
00:18 l'invitant entre autres à renouer le dialogue social.
00:21 Mais personne ne lui avait rien demandé, Bruce.
00:23 Mais tweet surprise, dans quelques heures, je partage mon point de vue sur la crise, ainsi parlait DSK.
00:29 De sa tribune de 4 pages, tribune qui surprend un, parce que l'ancien ministre de l'économie s'exprime peu depuis les accusations de viol,
00:38 un tweet par an maximum, de « jamais lui qu'on présentait comme son mentor ne s'en était pris aussi violemment à Emmanuel Macron ».
00:45 Selon cette note, le président doit tout simplement renoncer à sa réforme, au moins dans sa version actuelle.
00:52 La France est dans un triste état, déplore DSK, dans cette sorte de guide de sortie de crise,
00:57 car il est encore temps, écrit-il, de trouver des solutions aux couleurs de la République et d'éviter une cinquième erreur.
01:05 Une cinquième, ça veut dire quoi ? Que Macron aurait déjà commis quatre ?
01:09 Le compte est bon, Bruce.
01:11 Et les voici, les quatre boulettes de Macron selon DSK.
01:14 1. Le moment, mal choisi, en pleine crise, avec une inflation galopante, des Français qui doivent sauter un repas.
01:20 2. La vision globale, ce n'est pas l'âge de la retraite qu'il faut changer, c'est la conception même du système, écrit l'économiste.
01:27 En gros, l'âge de départ, on s'en fiche, on en fait un dramatique abcès de fixation, comme il dit.
01:33 Or, c'est la durée de cotisation qui compte, selon lui, c'est sur elle qu'il faudrait jouer, pas sur un âge qu'ouprait.
01:39 3. La stratégie, Macron aurait négligé le rapport de force sociale, vouloir convaincre l'Assemblée plutôt que les syndicats.
01:46 Or, en France, il ne suffit pas d'avoir raison politiquement, explique DSK.
01:50 L'art est de composer avec les partenaires sociaux.
01:53 4. Le passage en force, le 49-3, et je cite "l'usage disproportionné de la violence physique et verbale".
02:00 Les vidéos de violences policières, l'exécutif qui traite les opposantes terroristes, bref, sauf si le Conseil constitutionnel en décide autrement.
02:07 La loi risque à sa publication de relancer le cycle de violence.
02:11 On peut l'éviter en repoussant cette publication, dit-il, jusqu'à un point d'équilibre.
02:16 Jusqu'à ce qu'il y ait été trouvé un point d'équilibre avec les forces sociales, faute de quoi l'avenir politique sera de plus en plus brun.
02:23 Et quelle serait la cinquième erreur, celle qu'Emmanuel Macron ne doit pas commettre, selon lui ?
02:27 Restez sourds, dans sa tour d'ivoire, c'est désormais au président de la République, écrit DSK,
02:32 qu'il appartient de prendre les initiatives qui permettraient de renouer les fils d'un dialogue social trop brutalement interrompu.
02:39 À défaut, une cinquième erreur viendrait s'ajouter aux précédentes. C'est ainsi qu'il conclut ce texte.
02:45 Qui sonne d'ailleurs comme une menace. Alors, quel est l'accueil en ligne de ces conseils de DSK ?
02:50 Très vite, il y a déjà celles et ceux qui se bouchent les oreilles,
02:52 estimant que Strauss-Kahn est discrédité à jamais, que son passé avec les femmes lui interdit toute prise de parole.
02:58 Puis il y a les autres qui s'étonnent de cette sortie au bazooka qui pourrait faire très mal à la Macronie.
03:03 Il y a Luc qui rappelle comme beaucoup que de nombreux marcheurs avaient et ont encore DSK comme modèle.
03:08 Certains ont même été formés auprès de lui.
03:11 Et puis, il n'est pas vu par l'opinion comme un gauchiste anti-réforme, mais comme un centriste, libéral, voire très libéral.
03:18 Alors, une spécialiste politique nous prévient que malgré ce passé sulfureux, son avis pèse encore beaucoup en coulisses
03:25 quand un autre se demande pour finir devant ce texte assassin et soudain.
03:29 Et si cette sortie annonçait une censure totale par le Conseil constitutionnel, on y revient,
03:34 DSK ne voulant pas laisser à Fabius l'éclat d'une telle claque.

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