Toulouse 54-20 Sharks : L'interview intégrale de Thomas Ramos dans Bartoli Time

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Après la victoire du Stade Toulousain 54-20 contre les Sharks, samedi en quart de final ede la Champions Cup, l'arrière Thomas Ramos était l'invité de "Bartoli Time" ce dimanche sur RMC. Revivez l'interview intégrale de l'international.

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Transcript
00:00 C'est vrai qu'au-delà de moi, je pense que collectivement, on a quand même fait un gros, gros match.
00:04 Et surtout une grosse deuxième mi-temps.
00:06 On a profité aussi peut-être du coup de fatigue des Sharks
00:10 pour pouvoir exploiter des ballons de récup en même temps.
00:14 Et les mettre au fond, on s'est marqué des essais.
00:18 Je crois qu'à la fin du match, on disait qu'on jouait au rugby pour jouer ce genre de match.
00:23 Et même, voilà, en entendant les commentaires de Wilfried,
00:27 ça redonne même un peu des frissons parce que ça reste vraiment l'un des matchs,
00:31 peut-être au stade, l'un des plus beaux matchs avec lesquels j'ai participé, avec lesquels j'ai joué.
00:36 Le public était vraiment incroyable. Il y avait une superbe ambiance, le tour d'honneur.
00:39 Enfin, les gens ne sont pas partis.
00:41 Donc tout était réuni pour un gros match.
00:44 Et voilà, je pense qu'on a répondu présent.
00:46 Donc c'est plutôt bien.
00:48 Tu vois Wilfried que tu fais de l'effet aussi sur les joueurs.
00:51 Thomas Ramos le dit quand même.
00:53 C'est assez beau, c'est un bel hommage aussi pour RMC.
00:58 Et c'est vrai que cette équipe de Toulouse, et c'est marrant de t'entendre dire ça Thomas,
01:02 c'est l'un des plus beaux matchs que l'on ait joué ensemble.
01:06 On sait que l'année dernière, ça a été compliqué de jouer sur les deux tableaux.
01:10 C'est fini ça. Cette année, vous pouvez jouer sur les deux tableaux
01:14 et vous allez chercher le doublé. C'est ça l'objectif ?
01:16 L'année dernière, ça a été compliqué, compliqué parce qu'on s'est rendu la tâche compliquée.
01:20 On a pas été… on était peut-être moins bons que cette année tout simplement.
01:24 Donc voilà pourquoi c'était compliqué.
01:26 Il y avait aussi peut-être un peu plus de fatigue.
01:29 Il y a un peu plus de turn-over.
01:33 Il y a tout qui est fait pour que tout le monde soit présent au bon moment.
01:38 Donc voilà, après, il ne faut pas s'enflammer.
01:41 On n'est qu'en demi-finale.
01:43 On vient de gagner un quart de finale, certes très très bien,
01:47 mais on n'est qu'en demi-finale.
01:48 On sait ce qui nous attend en demi-finale.
01:50 Là, on va rebasculer sur le top 14 face à Lyon et ensuite face au Stade français.
01:55 Deux équipes qui jouent le top 6.
01:57 Donc il n'y aura pas un match facile jusqu'à la fin de l'année.
02:00 Il faudra que tout le monde soit concerné pour remplir les objectifs qu'on s'est fixés.
02:06 Ce sera le Leinster et on va en parler dans quelques instants avec toi,
02:09 Thomas Ramos, invité exceptionnel sur RMC de Bartholy Time.
02:12 Marion Bartholy.
02:13 Oui, alors tu le disais, c'est jamais facile de finir ce genre de saison
02:16 parce que finalement, tu arrives un petit peu au bout.
02:18 Il y a beaucoup de fatigue accumulée, mais c'est là où les matchs deviennent les plus importants.
02:22 Mais généralement, après d'aussi grosses victoires et d'aussi grosses performances,
02:25 comme vous avez été capable de le faire hier,
02:27 il y a une confiance accumulée qui permet de surfer sur la vague et d'oublier un petit peu la fatigue.
02:31 Est-ce que tu penses que vous allez pouvoir vous aider, vous servir de cette victoire hier
02:36 et avec la manière surtout pour aller chercher ces grosses échéances d'ici la fin de la saison ?
02:41 Oui, mais comme on le sait, les saisons sont longues et intenses.
02:44 Donc forcément, plus on se rapproche de la fin, plus les corps sont fatigués.
02:48 Mais voilà, comme vous le dites, il y a l'excitation aussi des phases finales qui arrivent.
02:53 On se bat toute l'année pour être soit en phase finale en Coupe d'Europe,
02:56 soit en phase finale en top 14 pour jouer ces matchs à élimination directe.
03:01 Donc l'excitation fait que parfois, on met la fatigue de côté et l'enjeu fait qu'on l'oublie totalement.
03:08 Donc voilà, je pense aujourd'hui qu'on est prêt à jouer sur les deux tableaux.
03:12 Et puis voilà, il reste quand même cinq journées de championnat.
03:16 Donc il faut se concentrer dessus pour essayer de rester dans ces deux places qualificatives
03:21 pour les deux nids, pour éviter un barrage.
03:23 Donc voilà, la saison est bientôt terminée, mais il reste encore un petit peu de chemin
03:30 pour arriver aux matchs les plus importants.
03:33 L'homme qui donne des frissons à Thomas Ramos, Wilfried Pompilier, une question.
03:36 Oui Thomas, il y a quelque chose qui est évoqué après le match hier
03:39 avec Antoine Dupont et Gomola, le manager.
03:42 Et ça s'est vu sur les deux derniers matchs, sur les Bulls et sur les Sharks.
03:45 C'est la connexion qu'il y a entre toi et Antoine Dupont et Romain Ntamah.
03:49 Qu'est-ce que tu aurais à dire de cette relation ?
03:51 On dirait des cannibales un peu sur le terrain, des piranias de l'attaque un peu.
03:54 Mais il y a quelque chose entre vous. Comment tu aurais à en parler justement ?
03:58 Ils veulent mordre en volé les adversaires.
04:00 Oui, c'est vrai qu'après, on le dit assez souvent, tous les trois ou même vous,
04:06 ça fait quelques années qu'on se côtoie, qu'on s'entraîne ensemble tous les jours,
04:10 qu'on apprend à se connaître.
04:12 Et au-delà de nous, je pense que hier, notre paquet d'avant a été performant.
04:17 Mais toute la ligne de trois quarts a joué ensemble.
04:19 Et peu importe qui marquait, on a pu voir la joie aussi de tous les autres,
04:23 de pouvoir marquer un autre joueur.
04:26 Donc c'est surtout ça qui nous anime.
04:28 Et puis après, c'est sûr que quand on a un ballon qui traîne, on aime le jouer.
04:32 On parle tous le même rugby à ce moment-là.
04:35 Et je pense que c'est ce qui fait aussi la différence à un certain moment.
04:38 La confiance de Thomas Ramos, on a pu s'en apercevoir dès le début de la rencontre.
04:43 On va écouter de nouveau un petit extrait de Wilfried Templier,
04:45 hier pendant le match.
04:47 Thomas Ramos qui est avec nous et qui réalise, qui tente un geste assez incroyable.
04:52 Écoutez.
04:53 Et on retourne à Ernest Vallon pour ce quart de finale de la Champions League.
04:56 Est-ce que tu as vu, Flora, ce qu'a fait Thomas Ramos pour Romain Tamac ?
04:59 Ça t'a peut-être échappé.
05:00 Et donc, il a mis un coup de pied rasant qui est tombé juste devant la ligne du Stade Toulousain.
05:04 Et Thomas Ramos est arrivé pour prendre le ballon.
05:06 Il avait la pression de Lukanyo Ham, le 3/4 centre-champion du monde sud-africain.
05:10 Et il l'avait à 10 mètres de lui sur la même ligne, Romain Tamac.
05:13 Et au lieu de le ramasser et de se faire plaquer le ballon, il a fait une passe de footballeur.
05:17 En fait, plein du pied, il a mis une passe de footballeur de Ligue 1.
05:22 Magnifiquement joué.
05:23 On est resté croix comme ça avec les confrères.
05:25 Regardez ça.
05:26 C'est tombé dans les mains d'Em Tamac.
05:27 Magnifique.
05:28 C'est génial ce qu'il a fait.
05:29 Em Tamac a pu dégager en touche.
05:30 Il faut avoir confiance.
05:31 C'est un fan de foot, Thomas Ramos.
05:32 C'est un fan de l'Olympique lyonnais d'ailleurs.
05:34 Un fan de l'Olympique lyonnais ?
05:37 Mais qu'est-ce que j'entends Thomas ?
05:39 Non, c'est pas possible.
05:40 C'est dur pour moi.
05:41 C'est pas le bon Olympique pour Marion.
05:44 Exactement.
05:45 Mais bon, je te pardonne.
05:47 Tu m'as régalé hier avec cette action.
05:49 Tu me régales en réécoutant les commentaires.
05:52 Mais je suis obligée de te féliciter, bi-sûr, mais de te dire qu'est-ce qui s'est passé ?
05:56 À quoi t'as pensé pour arriver à prendre cette décision et tenter un geste pareil ?
06:01 J'ai dû penser à pas grand-chose.
06:04 À l'instant.
06:09 Je sens que ça arrive vite derrière moi.
06:13 Je me dis plutôt que de me coucher ou de tenter de prendre le ballon à la main, de faire une bourde.
06:19 J'ai tenté ce geste de faire une passe au pied à Romain.
06:23 Je fais souvent foot à l'entraînement aussi.
06:26 Oui, il faut bien que le foot, de temps en temps, du vendredi, nous serve à quelque chose sur l'intérêt.
06:33 Là, tu étais plus sur la qualité de Kylian Mbappé que sur un joueur de l'Olympique du Lyon.
06:36 Je ne veux pas te décevoir.
06:37 C'est flatteur du coup.
06:39 Mais non, et puis comme on dit, plat du pied, sécurité.
06:44 Donc non, mais après, c'est vrai qu'il ne faut pas se poser cinq à mille questions.
06:51 Ça me réussit là.
06:52 Je l'ai tenté.
06:53 Donc voilà, si je l'avais loupé, peut-être que ça aurait pu nous coûter cher.
06:58 Mais ce n'est pas le cas.
06:59 Donc non, non, non, non.
07:01 Tant mieux que Romain ait le rebond favorable et qu'on ait pu sortir dans notre camp plus facilement.
07:06 J'ai envie de dire l'instinct du buteur.
07:08 Je dis ça, je dis rien.
07:10 Mais en ce moment, Laurent Blanc, il cherche du monde.
07:12 Donc ça peut servir à Thomas Ramos.
07:15 Dans son équipe, même si Lyon a battu Rennes cet après-midi 3-1.
07:18 Wilfried Templier avec Thomas Ramos.
07:20 Est-ce qu'un geste comme ça, Thomas, c'est significatif aussi d'une certaine confiance que tu as depuis quelques mois?
07:25 L'automne, la tournée avec les Bleus titulaires et les matchs qui s'enchaînent.
07:30 Oui, forcément, j'ai de la confiance accumulée depuis le début de la saison.
07:35 Après, c'est un geste que j'aurais pu tenter n'importe quand.
07:41 Parce que voilà, c'est parfois des choses qu'on fait à l'entraînement, rigolant.
07:46 Sauf que quand tu fais un entraînement, tu peux te dire qu'un match, à tout moment, ça peut arriver.
07:51 Après, je ne dis pas que c'est quelque chose à faire tous les week-ends.
07:53 Parce que forcément, c'est dangereux et que ça peut nous mettre en danger.
07:56 Mais voilà, une fois dans l'année, ça passe, ça réussit.
08:01 Et voilà, donc je crois que notre président nous avait dit d'avoir de l'audace l'année de match.
08:08 C'est des gestes comme ça qui montrent aussi un petit peu la mentalité du club.
08:12 Et de la liberté qu'on nous laisse à s'exprimer.
08:17 Thomas, sur un plan personnel, hier, tu as marqué 29 points.
08:20 Tu as été élu homme du match.
08:22 Et j'ai été surprise par l'une des déclarations de ton manager, Hugo Mola, la semaine dernière,
08:26 après la victoire face au Bouls. Je le cite, "deux points en vrais guillemets".
08:30 Thomas s'est longtemps posé la question de savoir si c'était un joueur de classe internationale.
08:34 Je pense qu'il est parti pour être un joueur de classe mondiale.
08:37 Des propos comme ça, ça fait quand même plaisir et ça rajoute forcément aussi de la confiance, non ?
08:42 Oui, bien évidemment que des propos comme ça...
08:45 Arrête de parler de pression, Rufy, si les champions assument la pression, t'inquiète pas.
08:50 Thomas, vas-y.
08:51 De la part de son manager, bien évidemment que ça fait plaisir.
08:54 Après, oui, bien évidemment que j'ai eu une période difficile pour démarrer ma...
09:02 Mes débuts internationaux n'ont pas toujours été au niveau de ce que j'espérais.
09:06 Au niveau de ce que je m'étais fixé.
09:09 Donc, je me suis toujours mis en question jusqu'à cette année où ça se passe plutôt très bien l'équipe de France.
09:15 Donc, c'est peut-être dû à ça aussi, cette déclaration.
09:19 Mais non, bien évidemment que d'entendre ça de la part de son manager,
09:24 ça permet aussi d'être plus relâché au moment de rentrer sur le terrain
09:30 et de savoir qu'il nous donne toute sa confiance.
09:33 Et après la Coupe du Monde, c'est sûr que Thomas Ramos sera définitivement un joueur de classe mondiale.
09:38 On prend les paris et on espère que l'on en reparlera ensemble à l'automne prochain.
09:43 Encore quelques minutes dans Bartholy Time avec Thomas Ramos que l'on va libérer.
09:47 Mais une question sur le Leinster.
09:49 Wilfried Templier, avec cette demi-finale qui se profile, une demi-finale pas gagnée d'avance.
09:54 Oui, parce qu'ils en ont perdu trois, vous en avez perdu trois, Thomas, de suite 2019.
10:00 Vous étiez un jeune groupe dans cette compétition, le groupe actuel.
10:04 L'année dernière, on en a parlé, vous aviez un parcours à l'extérieur, souvent Coupe d'Europe.
10:08 Le fait de devoir cravacher un top 14, c'était dur physiquement.
10:11 Est-ce que là, tu penses qu'il y aura beaucoup plus match ?
10:14 Vous êtes confortablement installé en tête du top 14.
10:17 Vous avez eu deux matchs à domicile, vous avez laissé de l'énergie, mais vous n'êtes pas déplacé en Coupe d'Europe.
10:21 Et là, vous pouvez un petit peu gérer jusqu'à la demi.
10:24 Est-ce que tu penses, avec un petit sentiment de revanche, qu'il y aura plus match à Dublin ?
10:28 Je l'espère, je l'espère de tout mon cœur.
10:32 J'espère qu'on avait tous aussi envie de gagner ce match, pour se confronter à ce qui se fait aussi de mieux en Europe.
10:39 Quand on voit le tournoi des Irlandais, c'est 80% de l'équipe d'Irlande.
10:43 Donc, bien évidemment qu'on a envie d'y retourner, de les rejouer.
10:48 Et puis, on sait que ce sera un match dur, qu'il faudra s'accrocher.
10:53 Peut-être moins d'espace que ce qu'on a eu sur les matchs précédents, enfin, huitièmes et quart de finale.
10:58 Mais voilà, on a aussi trois semaines pour bien le préparer, sans oublier que, comme tu le dis, même si on a un petit peu d'avance,
11:05 les matchs en top 14 vont aussi être importants.
11:08 Donc, d'ici trois semaines, il va se passer pas mal de choses.
11:11 On va se jouer tous les week-ends.
11:13 Mais voilà, c'est sûr que je pense que dans un coin de la tête, on a tous ça à te guettre.
11:18 Thomas, un mot pour finir sur ce nouveau format de la Coupe d'Europe.
11:22 On n'appelle plus Coupe d'Europe, évidemment, puisqu'il y a des provinces et des franchises sud-africaines.
11:27 Elle te plaît, toi, cette nouvelle formule ?
11:29 Ça te plaît de jouer face à d'autres équipes, comme des équipes sud-africaines ?
11:34 Ou non, avec les trajets, ça reste encore moyen, un peu bancal, le format ?
11:39 Nous, on a eu la chance de ne pas faire de longs trajets, de ne pas aller en Afrique du Sud.
11:43 Donc voilà, quand on voit le trajet qu'ont fait les Sharks pour venir jusqu'à chez nous, 24 heures d'avion,
11:50 trois escales, je crois.
11:53 Du coup, c'est devenu un peu des dauphins, finalement.
11:56 Donc au final, on se dit, est-ce que c'est la meilleure façon de préparer un match à une semaine d'intervalle ?
12:03 Personnellement, je ne pense pas.
12:05 Donc voilà, après, peut-être qu'il faudra réfléchir.
12:09 Ce ne sont pas nous qui allons réfléchir à les jouer, c'est les personnes qui décident à notre place là-haut.
12:15 Mais en tout cas, peut-être qu'il faudrait réfléchir à un autre format.
12:20 Je ne sais pas, mais en tout cas, je pense que pour préparer un quart de finale de Coupe d'Europe,
12:24 ce n'est pas l'idéal que ce soit eux, cette fois-ci, dans leur sens.
12:29 Mais ça aurait été aussi nous, dans l'autre sens, si c'était nous qui aurions dû se déplacer.
12:35 Donc je ne sais pas.
12:37 Après, c'est toujours bien aussi de jouer des équipes qu'on n'a pas l'habitude de jouer.
12:41 Je pense qu'il ne faut pas être naïf pour aussi comprendre que cette compétition va aussi nous amener à la Coupe du Monde des clubs
12:47 qui risque d'être créée dans les années à venir.
12:50 Donc voilà, c'est aussi peut-être le commencement d'une nouvelle compétition à venir.

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