Gabrielle Cluzel, sur le suicide assisté : «L'euthanasie est une défaite collective».
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00:00 Vous avez utilisé cette expression, que des malades souhaitent qu'on abrège leurs souffrances.
00:03 Il y a deux façons d'abréger les souffrances.
00:04 Les tuer, c'est sûr, ça abrège définitivement, drastiquement les souffrances.
00:07 Ou faire en sorte qu'ils ne souffrent plus.
00:10 Et les soins palliatifs, c'est l'objet.
00:11 C'est leur permettre d'aller au bout de la vie, de leur vie, avec tout ce que ça implique.
00:17 Parce qu'il y a beaucoup de vies, justement, en fin de vie, c'est l'occasion où on peut se réconcilier.
00:21 Moi, j'ai vécu ça récemment.
00:23 Les fins de vie, c'est un moment où on se dit des choses qu'on ne s'est jamais dit pendant des dizaines d'années.
00:27 Ça peut être un moment de joie et de douceur, curieusement, dans la douleur,
00:32 si c'est vécu de façon apaisée pour le malade, pour le mourant.
00:37 Et c'est là-dessus qu'il faut travailler.
00:39 Parce que l'euthanasie, c'est quand même une défaite collective.
00:42 N'avoir à proposer qu'aux personnes qui souffrent d'en finir,
00:48 on n'a pas d'autre solution, au-delà de la boîte de Pandore, que ça va être,
00:51 parce qu'il n'est pas interdit non plus de regarder ce qui s'est fait à l'étranger.
00:54 Les barrières, elles ont envie de sauter, on n'a qu'à voir la Belgique.
00:56 Mais c'est vraiment une immense défaite.
01:00 Alors moi, j'ai regardé le témoignage de ce journaliste, je voulais juste finir là-dessus.
01:04 C'est toujours touchant, les cas individuels.
01:06 Et puis c'est sa façon de se battre aussi, de dire "j'ai tout organisé".
01:10 Tout le monde se dit "j'ai maîtrisé ma vie, j'ai envie de maîtriser ma mort".
01:15 [Musique]
01:19 [SILENCE]