Après avoir attendu 10h pour interviewer Vladimir Poutine, Gilles Bouleau a fini par uriner sur les bégonias du dictateur russe : "il nous a épuisé".
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00:00 Bégonia, on va parler de ma vie intime, ça évoque ma vessie.
00:03 - On est en Russie. - Ouais, on est à Sochi et c'est... bon, faut tout dire ou pas ?
00:08 - Ouais, c'est toujours mieux. - C'est une irrépressible envie de faire pipi et on était à Sochi
00:13 dans la résidence de Vladimir Poutine et on était avec Jean-Pierre Elkabache et on attendait depuis des heures, des heures, des heures, des heures...
00:19 - L'arrivée du chef du Kremlin. - L'arrivée du chef du Kremlin qui était là mais qui voulait nous faire
00:23 poireauter.
00:24 Et donc il n'y avait plus de toilettes, c'était pas du tout prévu pour une équipe de télé.
00:29 Et je suis sorti, il y avait une plate-bande et donc
00:32 je suis allé faire pipi sur les Bégonias de Vladimir Poutine.
00:35 - Combien d'heures de quasi détention ? - On a attendu, avec Jean-Pierre, je crois qu'on a attendu dix heures. C'était prévu à 14h, on a attaqué
00:42 l'interview, il était un peu avant une heure du matin. - On rappelle que vous étiez donc avec Jean-Pierre Elkabache, c'était en
00:46 2014 et à l'époque il était déjà question du Kremlin. - On imagine mal que vous ne parliez pas l'un avec l'autre.
00:51 D'autant plus qu'on a un besoin impérieux, puisque la guerre n'est pas très loin, à quelques centaines de kilomètres d'ici.
00:58 D'abord, je pense que vous exagérez un peu en disant qu'une guerre approche.
01:02 Vous êtes un peu agressif comme journaliste.
01:05 Pourquoi pensez-vous qu'une guerre approche ?
01:08 Pourquoi essayez-vous de faire peur à tout le monde ?
01:11 Et alors ? - Quand Poutine vous dit "vous êtes un journaliste un peu agressif", ça vous glace pas les sens ? Vous dites pas "je vais avoir des problèmes" ?
01:20 - Si,
01:23 et surtout quand il me dit après
01:26 "la question que m'est posée, aucun journaliste russe n'ose me la poser".
01:29 Et donc ça veut dire qu'il ne se cache pas derrière une fausse gentillesse, c'est pas un dictateur qui essaie de devenir un
01:36 démocrate. - Il vous dit d'ailleurs je crois "heureusement que vous n'êtes pas russe". - Voilà, il me dit "vous avez vu qui je suis ?"
01:40 Donc voilà, et donc il vous transperce de ses yeux bleu clair là,
01:44 et il essaie de vous intimider, mais avant ça, je vous disais tout à l'heure avec mes aventures
01:49 de pipi dans les bégonias, c'est-à-dire qu'avant il vous épuise. - Aujourd'hui vous aimeriez de nouveau pouvoir l'interviewer ? - Ah oui, tout de suite, immédiatement.
01:55 - Ce sera quoi votre première question à Poutine ?
01:57 - Est-ce que vous avez peur de finir au tribunal pénal international,
02:02 comme Milosevic ou votre copain,
02:05 et de finir seul dans une cellule
02:08 souffrant autant que vous avez fait souffrir les peuples ?