• l’année dernière

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Transcription
00:00 -Vous avez expliqué avoir vécu cette année une rupture amoureuse douloureuse, Alizé, vous l'avez dit, sans fausse pudeur, très sincèrement, très humblement.
00:08 Ça aussi, ça permet de lâcher prise en quelque sorte ? Il y a des douleurs en fait, il y a une sorte de hiérarchie de douleurs ?
00:13 -Mais c'est exactement ça, j'aurais pas pu mieux le dire en fait. C'était... Non mais vraiment, en fait, le concept de défaite, de victoire et de défaite a semblé complètement dérisoire, j'ai envie de dire,
00:25 à côté de cette rupture amoureuse, qui m'a pris toute mon énergie, qui m'a pris tout mon chagrin, finalement, et qui m'a fait vachement relativiser les défaites.
00:34 Avant, je perdais un match, j'étais pas bien pendant 24-48 heures, je ressassais, j'y pensais, c'était des moments vraiment très douloureux.
00:43 Et là, après avoir vécu ça, après avoir vécu une douleur émotionnelle pareille, là du coup, la défaite, ça me paraissait vraiment rien du tout, j'ai évacué en une heure.
00:55 Et en fait, le fait de ne plus avoir peur de perdre un match, ça m'a fait beaucoup mieux jouer, parce qu'au final, j'y pensais sur le cours, c'est ce qui me faisait parfois jouer petit bras,
01:04 c'était cette peur de la défaite, cette peur de cette émotion négative qui pouvait parfois rester avec moi pendant 24-48 heures.
01:10 Et là, en fait, comme je m'en étais débarrassée, puisque la seule douleur qui restait, c'était ma rupture, j'ai joué beaucoup plus libérée.
01:17 Et aussi, il y avait autre chose qui m'a aidée, entre guillemets, même si c'est difficile de parler comme ça, mais c'était que le cours était devenu un exutoire.
01:27 J'étais tellement mal en dehors, j'ai tellement pleuré, j'ai tellement fait d'insomnie, qu'au final, quand j'étais sur le terrain et que je ne pensais qu'à taper dans la balle,
01:37 c'était devenu ma bulle et mon exutoire où je me sentais le mieux. Et donc le tennis m'a sauvée en quelque sorte, un petit peu.
01:44 - Comment va votre cœur alors aujourd'hui, Alizé ?
01:47 - Un peu mieux, ça avance doucement, il faut du temps, moi qui ne suis pas très patiente, c'est un peu un concept difficile, mais là, ça va mieux.
01:54 J'ai réussi à me retourner un peu sur toute cette saison qui a quand même été complètement folle, qui a été au-delà de mes attentes du côté tennistique.
02:04 Et puis mon cœur s'est un petit peu apaisé, s'est un peu soigné. Et puis là, je suis prête à avancer peut-être sur un nouveau chapitre, on verra.
02:12 Ça fait trop la célibataire qui envoie des messages.
02:15 - Ça veut dire que vous pensez aussi, j'imagine, vous êtes une jeune femme, vous pensez aussi à la transmission, à la notion de famille ?
02:25 - Alors, pour l'instant, c'est difficile pour moi pendant que je suis en carrière parce que j'ai un peu de mal à me projeter dans ma vie après le tennis et dans une vie potentiellement de maman.
02:37 Ça, c'est quelque chose qui est très bizarre pour moi à imaginer. En plus, j'ai une vie tellement à mille à l'heure où je suis très indépendante.
02:44 Et c'est vrai que j'ai une liberté incroyable, à part le tennis qui me met un petit peu les menottes, mais sinon, je suis quand même très libre et je suis un électron libre.
02:52 Donc, c'est difficile pour moi de m'imaginer maman, élever un enfant que je vais mettre au-dessus de tout, au-dessus de mes propres besoins.
03:03 Je ne suis pas contre l'expérience, mais il faut quand même que je réfléchisse parce que pour moi, la maternité, ce n'est pas quelque chose d'obligatoire.
03:08 Donc, j'ai vraiment envie de le faire parce que je l'ai décidé et pas parce que la société me l'a dicté.
03:14 Et je pense qu'on est beaucoup de femmes en ce moment à se révéler sur ce sujet-là qui est très, très important.
03:19 [SILENCE]

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