Les Trois Mousquetaires D'Artagnan : L'ANTI ASTÉRIX & OBÉLIX

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Les 3 Mousquetaires D'Artagnan : L'ANTI ASTÉRIX & OBÉLIX (CRITIQUE)
Transcript
00:00 Deux, c'est en effet le nombre de fois que j'ai vu les trois mousquetaires
00:04 Parties 1 d'Artagnan en projection presse.
00:07 La première, c'était le 14 février 2023, il y a déjà deux mois,
00:11 c'était dans un grand cinéma des Champs-Elysées.
00:13 Et la deuxième, c'était 15 jours plus tard, le 28 février,
00:17 directement dans la salle privée de chez Pathé.
00:19 Et d'ailleurs, pour cette deuxième projection, on était genre quoi ?
00:22 À peu près 5-6 dans la salle, pas plus.
00:24 Et il y avait d'ailleurs Kyan Kogandhi qui était installé juste derrière moi.
00:28 Donc Kyan, si jamais tu tombes sur cette vidéo, désolé de t'avoir grillé.
00:31 J'ai rien vu, je me sens pas du tout concerné en tout cas.
00:35 Bon évidemment, toutes ces anecdotes, vous vous en foutez sans doute.
00:38 La question que tout le monde se pose, et c'est bien normal,
00:40 c'est de savoir si ces trois mousquetaires signés Martin Bourboulon
00:44 et produits également par Pathé, je le précise,
00:46 est une réussite ou pas.
00:48 Alors je vais être très très clair avec vous.
00:50 Non seulement le film prouve que le cinéma français sait encore faire
00:54 un blockbuster divertissant, malin et bien écrit,
00:57 mais en plus, il est également l'antithèse totale de cette pitrerie
01:01 qui a été Astérix et Obélix, l'Empire du Milieu.
01:04 Alors sortez les parenthèses et le verre de Sky, évidemment,
01:08 parce que ça va être très très long.
01:09 Je vais vous expliquer comment Martin Bourboulon a redonné
01:13 au cinéma français de genre et de grande envergure,
01:16 toutes ces lettres de noblesse.
01:18 [Musique]
01:30 Bon, j'imagine que vous vous rappelez du budget de Astérix et Obélix,
01:34 l'Empire du Milieu.
01:35 Si ce n'est pas le cas, je vous laisse deux petites secondes pour réfléchir.
01:39 Et oui, 66 millions d'euros de budget,
01:44 une somme colossale pour le cinéma français,
01:46 qui a d'ailleurs été mal utilisé, mal exploité
01:49 et qui ne se voyait pas du tout à l'écran, ou en tout cas, pas très très bien.
01:53 Eh bien, sachez que pour ces trois mousquetaires millésimes 2023,
01:56 eh bien, Pathé a mis bien plus sur la table,
02:00 puisqu'il a aligné un chèque de 72 millions d'euros de budget.
02:04 Mais alors attention, cette somme-là, ces 72 millions,
02:07 englobe les deux films.
02:08 Je vous rappelle que le film est en deux parties.
02:10 Le premier arrive le 5 avril 2023 et le deuxième, ce sera le 13 décembre prochain.
02:15 Donc 72 millions pour deux films, si on équilibre les choses,
02:19 si on coupe la poire en deux, ça fait à peu près 36 millions, évidemment, par film.
02:23 Donc c'est un petit peu plus raisonnable.
02:25 Ça en fait néanmoins le film français le plus cher de ces cinq dernières années.
02:30 Mais le record est toujours détenu par le Valérian de Luc Besson
02:34 avec ses quasi 200 millions d'euros de budget.
02:37 Mais vous savez quoi ?
02:38 Il y a un autre film qui arrive cet été
02:40 et qui va venir détrôner les 72 millions des trois mousquetaires.
02:43 Est-ce que vous savez de quel film il s'agit ?
02:46 Je suis sûr que vous ne savez pas.
02:47 Eh bien, je vais vous le dire, ce film-là,
02:49 donc qui a un budget de 80 millions d'euros,
02:52 c'est "Miraculous", le film, oui,
02:54 le film d'animation avec Ladybug et le chat noir
02:57 a coûté la somme de 80 millions d'euros de budget.
03:01 Alors oui, c'est un film d'animation, ça prend beaucoup plus de temps.
03:03 Il y a énormément de personnes qui travaillent dessus
03:06 en termes de post-prod, d'équipe, des effets spéciaux.
03:09 Donc je sais que ça coûte cher, mais quand même,
03:11 "Miraculous", 80 millions d'euros de budget,
03:13 c'est quand même assez hallucinant.
03:14 Donc ça sort cet été.
03:16 J'ai vraiment hâte de voir si ces 80 millions vont se voir à l'écran.
03:20 En tout cas, rendez-vous l'été prochain.
03:22 - Qu'est-ce qui m'arrive ?
03:35 Mais revenons à nos moutons, si vous le voulez bien,
03:38 ou plutôt à nos mousquetaires,
03:40 avec ce diptyque qui a donc été tourné en même temps
03:42 et intégralement en France.
03:44 Ça, c'est important de le dire,
03:45 parce que oui, en France, on a de très jolis décors
03:48 et il faut savoir en profiter.
03:50 Donc 72 millions d'euros de budget pour ces deux films,
03:53 qui a donc été étalé.
03:54 Le tournage a été étalé sur 8 mois, 27 semaines, très exactement.
03:58 Le début du tournage a commencé en septembre 2021
04:01 et il s'est achevé en mai 2022.
04:04 Voilà, ça, c'était pour la petite parenthèse,
04:05 la petite aparté technique, logistique.
04:08 On va passer maintenant à la critique plus en profondeur.
04:11 - Action, chalets.
04:13 - Figuration !
04:15 - Allez-y, dialogue.
04:16 - Il y en a un qui s'est fait arracher la jambe
04:18 et un autre n'a plus de nez.
04:20 - Vous verrez, avant la fin de la nuit,
04:21 on nous demandera de creuser des tombes.
04:23 - Et donc, qu'est-ce qui fait que le film de Martin Bourboulon
04:29 est une réussite sur à peu près tous les niveaux ?
04:31 Et ça a d'ailleurs surpris tous les journalistes
04:33 qui étaient venus assister à la toute première projection presse en février.
04:37 On était tous venus sans grande conviction.
04:39 Il faut dire qu'on sortait tous de la déconvenue Astérix et Obélix,
04:43 l'Empire du Milieu.
04:44 Et puis là, boum, patatrac, grosse surprise.
04:48 À la fin de la séance, on était tous abasourdis par tant de qualité
04:52 qu'on osait à peine y croire.
04:54 Personnellement, moi, j'avais tweeté que j'étais vraiment resté sur le cul,
04:57 tellement j'ai été surpris par le film.
04:59 Et pourquoi ?
05:00 Parce que tout simplement, on avait perdu ce goût de l'aventure,
05:03 ce goût du blockbuster à la française.
05:05 Et parce qu'on s'était aussi habitués à manger du caca made in France
05:09 depuis maintenant presque 20 ans.
05:11 Alors excusez-moi du terme, mais c'est vrai, c'est la stricte vérité.
05:13 Maman, je ne veux pas mourir du coronavirus.
05:18 Non, ma chérie, tu ne vas pas mourir.
05:20 Ton père exagère, tu sais bien.
05:22 Mais pas du tout.
05:23 Ça commence par un petit rhume, une grippette,
05:25 puis après ça descend sur les poumons comme ça, ça t'attrape,
05:27 ça te serre, tu ne peux plus respirer.
05:29 Et tu meurs et tout.
05:30 Non, non, Martin, stop, arrête là.
05:32 Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
05:34 Non, attends, je ne te prends pas.
05:35 C'est le Covid.
05:39 Non, parce que sans Dec, le dernier grand film français
05:42 avec autant d'envergure, autant d'ambition et autant de passion,
05:45 ça remontait à quand ?
05:47 Eh bien, tout simplement au "Pacte des loups" de Christophe Gans en 2001.
05:51 D'ailleurs, j'ai le coffret Blu-ray 4K Ultra HD qui est donc juste ici.
05:55 Eh bien, vous voyez, il y a quasiment un an, eh bien, j'en parlais avec Christophe Gans,
05:59 justement, qui trouvait que le cinéma de genre en France avait disparu,
06:03 que les producteurs n'osaient plus prendre des risques.
06:06 Eh bien, ce film-là, "Les trois mousquetaires", lui donne tort et c'est tant mieux.
06:10 Et je suis sûr que lorsqu'il verra le film, il sera très heureux, justement,
06:13 qu'on redonne la chance au cinéma français de se donner les moyens de ses ambitions.
06:19 Eh bien, en attendant, Christophe Gans, il est très occupé
06:22 puisqu'il est en plein tournage de son nouveau film "Return to Silent Hill".
06:26 Le tournage a démarré il y a quelques semaines
06:28 et le film, eh bien, il sortira en 2024.
06:30 Malheureusement, je dirais que...
06:33 Je pense que la plupart des gens dans le cinéma français
06:36 considèrent "Le Pâque des loups" comme un "one shot".
06:38 - Ah ouais ? - C'est-à-dire, ils considèrent que ça a été
06:41 un film extrêmement risqué, ce qui est vrai, on ne va pas dire le contraire,
06:47 et que ça s'est passé une fois et ça ne se repassera pas.
06:50 Tiens, d'ailleurs, ça me fait penser que je n'ai pas eu l'opportunité d'assister
06:54 aux junkets et aux interviews de l'équipe des "Trois mousquetaires"
06:56 et ça, ce n'est pas cool, je tiens aussi à le préciser
06:59 parce que j'aurais adoré demander à Martin Bourboulon,
07:03 qui a d'ailleurs mon âge à peu près,
07:05 s'il a été influencé par le cinéma de Christophe Gans.
07:08 Non, parce que la scène d'ouverture des "Trois mousquetaires",
07:11 elle m'a clairement fait penser à la scène d'intro du "Pâque des loups".
07:14 Des décors naturels, des plans larges, très très larges,
07:18 des espaces qui respirent, des plans chiadés,
07:21 une ambiance crassouille, la pluie sale aussi,
07:23 et puis une scène d'action d'entrée de jeu en scène d'intro,
07:26 qui rappelle effectivement le métrage de Christophe Gans.
07:30 [Bruit de l'eau]
07:34 [Cris]
07:35 [Bruits de coups]
07:39 [Bruit de chasse]
07:41 [Cris]
07:43 [Bruit de pas]
07:45 [Bruit de pas]
07:57 [Cris]
07:59 [Bruit de coups]
08:01 [Cris]
08:03 [Bruit de coups]
08:05 [Cris]
08:07 [Bruit de coups]
08:09 [Cris]
08:11 [Bruit de coups]
08:13 [Bruit de coups]
08:15 [Cris]
08:17 [Bruit de coups]
08:19 [Cris]
08:21 [Bruit de coups]
08:23 [Bruit de coups]
08:25 [Cris]
08:27 [Bruit de coups]
08:29 [Bruit de coups]
08:31 [Bruit de coups]
08:33 [Bruit de coups]
08:35 Alors oui je sais, le d'Artagnan de Bourboulon n'a évidemment pas la gestuelle,
08:39 ni le style, ni la classe du Mani interprété par Marc Dacascos dans "Le pacte des loups".
08:45 Et c'est tant mieux d'ailleurs, parce que 1) c'est pas du tout le même personnage,
08:48 et 2) c'est pas du tout non plus la même intention.
08:51 Mais en fait, Bourboulon lui, il se rattrape par sa mise en scène, tout en plan séquence.
08:56 C'est d'ailleurs l'une de ses signatures pendant le film, pendant les 2 heures que compte le film.
09:01 Et d'ailleurs, petit aparté, j'aurais pas craché sur 15 minutes supplémentaires,
09:05 parce que ça aurait pu donner un peu plus de consistance au film, mais on en reparlera dans quelques instants.
09:09 Et en fait, je trouve que Bourboulon, lui, il a réussi à injecter dans son métrage une certaine authenticité,
09:15 une certaine véracité qu'on avait malheureusement pas l'habitude de voir dans le cinéma français depuis longtemps.
09:20 Alors évidemment, il y a bien Jean-François Richet qui lui, eh bien, arrive à le faire.
09:25 Je me rappelle de Mayday qui était donc sorti en janvier dernier.
09:29 Mais bon, Richet, je veux pas dire que ça compte pas, mais comme lui, il travaille la moitié de son temps avec Hollywood,
09:35 lui, il a évidemment pris le prix.
09:37 Ça s'est fait, quoi. Ça a été assez vite.
09:39 J'étais pas parti pour faire ça d'ailleurs. Au début, je voulais faire un petit film après L'Empereur de Paris.
09:44 J'avais contacté un producteur, j'ai dit j'ai envie de faire un petit film.
09:47 C'est quand même des gros budgets, même en France, mais j'ai dit j'ai envie de faire un petit film à 6-7 millions,
09:52 un petit thriller en France. Et puis j'ai commencé à travailler.
09:55 Je vais le faire d'ailleurs, je pense. J'en suis sûr que je le ferai. Je sais pas quand, mais je vais le faire.
10:00 Et on me propose ça. Et je dis, c'est encore plus gros que L'Empereur de Paris.
10:04 - Ah ouais ? - Tu sais, je voulais...
10:06 - Tu voulais moins de pression, quoi. - Ouais, la pression.
10:08 Puis dès que t'es la salle, tu sais, il faut en vouloir pour sortir en salle maintenant.
10:12 Alors, grâce à Dieu, ça marche aux États-Unis, donc merci.
10:16 Et puis personnellement, je ne connaissais pas le cinéma de Martin Bourboulon.
10:19 Je n'ai pas vu Eiffel et je vais sans doute me rattraper.
10:22 Par contre, les deux épisodes de Papa ou Maman avec Laurent Laffitte et Marina Foyce,
10:27 tournés à un an d'intervalle quand même, eh bien ça ne sera clairement pas pour moi.
10:31 Je comprends pas. Qui part alors ? Moi.
10:33 - Et qui veut la gaine des enfants ? - Lui.
10:36 Je comprends pas. Soit vous vous mettez d'accord sur vos désaccords, soit ça sera aux enfants de décider.
10:40 Alors bien sûr, je vais revenir sur la caméra de Bourboulon et ses nombreuses scènes d'action en plan séquence.
10:46 D'ailleurs, certains d'entre eux sont de faux plan séquence évidemment, mais ça fonctionne néanmoins.
10:51 On en reparle dans quelques instants, promis, parce que je dois d'abord évoquer évidemment le casting de ces trois mousquetaires,
10:57 qui sont bien sûr quatre, puisqu'on doit évidemment compter notre cher D'Artagnan.
11:02 - Qui est cet enfant ? - D'Artagnan, votre Majesté.
11:06 Trois duels au 3H avec trois mousquetaires.
11:09 Monsieur Atos a le droit de me tuer en premier, monsieur Porto son second et Aramis en dernier.
11:13 Je vous prie de m'excuser par avance si je ne peux contenter tout le monde.
11:16 - Je le trouve bien arrogant, ce jeune homme. - C'est ma seule richesse.
11:20 Et je la mets toute entière au service de sa Majesté.
11:22 Bon, ça va être simple, le casting est tout bonnement impeccable.
11:26 Je ne sais pas qui est la directrice ou le directeur de casting qui s'est chargé de choisir les comédiens,
11:31 mais c'est clairement un sans faute.
11:32 Alors on a pour commencer Vincent Cassel, qui crève l'écran dans le rôle d'Atos.
11:37 Un Atos qui a été vieilli, qui est mélancolique, qui est presque fataliste quelque part,
11:42 avec une gueule et un charisme qui percent l'image.
11:45 Et un Vincent Cassel vraiment habité, même si dans sa façon de s'exprimer,
11:50 on ne peut s'empêcher de voir le personnage de Vincent Cassel, si vous voyez ce que je veux dire.
11:54 - Eh les gars, c'est quoi l'histoire du discours ?
11:57 - Eh, Romain, t'as un truc à dire toi ? - Bah évidemment.
12:01 - Tu dis quoi ? - Je sais pas, pourquoi t'as pas de discours toi ?
12:04 - Non mais t'es sérieux ou pas ? - Bah bien sûr.
12:07 - Vous êtes prêts ? - Ouais.
12:08 - Tu dis quoi ? Les filles, vous avez un discours aussi ? Vous dites quelque chose ?
12:10 - Bah oui. - Oui.
12:11 - Vous dites quoi ? - Elle est où ma cravate ?
12:12 Alors Romain Duris en Aramis, c'est également un excellent choix,
12:16 lui qui incarne la séduction dans le cinéma français.
12:19 Il arrive à dégager une belle aura par son jeu d'acteur,
12:22 mais aussi par toutes les babioles qu'il rend encore plus charmeur.
12:25 Vous savez, il a des bagues, il a des bracelets, il a comme ça le noir, le contour noir autour de ses yeux.
12:30 Eh bien tout ça, ça contribue à marquer son élégance, son charme, mais aussi son côté ténébreux.
12:35 Et puis il y a aussi Pio Marmaille en Portos, évidemment.
12:38 On ne va pas se mentir, lui c'était un petit peu la grande crainte pour de nombreuses personnes.
12:42 Et force est de constater qu'il a déjoué tous les pronostics,
12:46 parce qu'il a réussi lui aussi à s'emparer du rôle,
12:49 à la fois par son jeu d'acteur, mais aussi par son physique, par son verbe.
12:53 Et surtout, quelque part, son seul défaut à lui, c'est d'être un peu trop en retrait par rapport aux autres mousquetaires.
12:59 Et je ne dis pas en retrait par rapport à son jeu, mais plutôt par l'écriture de son personnage,
13:03 parce que Bourboulon a décidé que ce serait le mousquetaire le moins mis en avant par rapport aux autres.
13:09 J'espère qu'il va se rattraper dans la seconde partie.
13:12 Alors il y a néanmoins un aspect inédit dans le film que je me devais de commenter,
13:16 qui est donc une relecture du personnage, c'est que Portos affiche sa bisexualité dans le film.
13:21 Alors moi ça ne me dérange absolument pas, pourquoi pas d'ailleurs,
13:24 dans le sens où on a envie de coller à nos codes sociétaux d'aujourd'hui.
13:27 Mais pour le coup, moi c'est à Aramis que j'aurais rajouté cette affection supplémentaire pour le même sexe.
13:32 Pourquoi ? Parce que lui, il est vraiment très libertin, il est entièrement dans la séduction,
13:37 et c'était justement le bon personnage qui aurait pu embrasser justement cette bisexualité décomplexée.
13:43 Alors j'imagine que Bourboulon voulait un petit peu, voilà, comment dire, surprendre le spectateur,
13:48 mais que ce soit Portos, qu'on assimile souvent au bon vivant, au mec bien bourrin, grande gueule,
13:53 je trouve que c'est beaucoup moins évident.
13:55 Alors why not ? Why not ? Why not ?
13:57 Alors certains du coup vont crier au hockisme, et quelque part, ils n'auront pas vraiment tort.
14:01 - Oui, ça c'est puissant !
14:05 - C'est minimal, moi c'est minimal.
14:09 Et il reste enfin François Civil, qui je trouve, incarne un merveille d'artagnan,
14:14 comme étant un jeune premier, ambitieux, téméraire, mais aussi drôle et touchant à la fois.
14:19 Et d'ailleurs je trouve que François Civil fait d'ailleurs un quasi sans faute,
14:22 et bien dans son jeu d'acteur, dans ses émotions aussi,
14:25 et d'ailleurs c'est par son personnage que l'humour et la légèreté dont a besoin le film,
14:29 et bien parvient à s'exprimer.
14:31 - Tu passes et tu fais ça.
14:33 - Ouais, t'as raison, je sais.
14:35 - Je sais pas, c'est ce qu'ils t'ont fait tout à l'heure.
14:37 - Ouais, je le pousse un peu, je me la raconte.
14:40 Alors du coup, William, quand je vais passer avec le Duc,
14:43 n'hésite pas à faire un tout petit pas en plus vers moi, je vais un tout petit peu te...
14:47 - Te pousser en passant.
14:49 - Léger, merci.
14:50 - Là pour le coup, tu peux faire le geste en étant complètement Destin de la France.
14:52 - Oh, bien sûr, bien sûr.
14:53 - Oui, c'est ça.
14:54 - Mais sans le commenter.
14:55 - Non, non, je vais pas le commenter, ouais.
14:56 - Quant aux personnages secondaires, qui sont d'ailleurs pas si secondaires que ça,
14:59 en fait, il y a Louis Garel, qui campe un très bon Louis XIII,
15:03 fidèle à ce qu'était justement ce roi lorsqu'il dirigeait la France,
15:06 à savoir trop faible d'esprit et trop faible de corps également.
15:10 Et justement, je trouve que son manque de confiance transparaît à de nombreuses reprises dans le film,
15:15 et c'est Louis Garel qui réussit justement à l'insuffler par son jeu, par sa démarche,
15:21 par ses gestuelles et ses petites mimiques, comme ça, vous le verrez.
15:24 Et justement, j'aurais bien aimé, puisqu'on parlait d'homosexualité il n'y a pas très longtemps,
15:28 que l'homosexualité de Louis XIII, parce qu'il était gay, ce roi,
15:32 et bien, son homosexualité cachée, soit évoquée dans le film.
15:50 Anne d'Autriche, aussi jouée par la comédienne Vicky Cripps,
15:53 très très bon choix, une évidence même, surtout depuis qu'elle a joué Cécile Impératrice dans le film "Corsage",
15:59 parce que oui, j'ai vu le film, je ne fais pas que regarder que des films de super-héros,
16:03 des films Marvel ou bien des films de tapes venus du Hong Kong,
16:06 ça m'arrive aussi de regarder des films d'auteurs avec ma petite femme, et oui, ça vous surprend,
16:10 et bien, c'est la stricte vérité.
16:12 Et en fait, Vicky Cripps, vous l'avez certainement vue il n'y a pas très longtemps
16:16 dans le film "Old" de M. Night Shyamalan, elle joue dedans, elle joue la maman,
16:20 vous savez qu'il y a ces deux enfants qui grandissent à une vitesse de dingue, regardez bien,
16:24 et si vous n'avez pas vu le film, regardez-le aussi,
16:27 alors, ce n'est pas non plus exceptionnel, mais il y a un petit côté, un petit twist
16:30 qui pourrait peut-être vous intéresser.
16:32 En tout cas, Vicky Cripps, c'est une actrice luxembourgeoise,
16:36 qui parle couramment l'allemand, l'anglais et puis le français,
16:39 et qui dégage justement cette beauté froide qui scie parfaitement à Anne d'Autriche.
16:43 Et je trouve qu'elle parvient à faire ressortir sa tristesse,
16:47 sa mélancolie et son destin tragique justement,
16:50 d'être la femme d'un roi qu'elle n'a jamais aimé,
16:52 parce que je vous rappelle qu'elle a été fiancée de force à l'âge de 10 ans,
16:55 Anne d'Autriche, historiquement, c'est la vérité.
16:57 Et donc, le fait justement qu'elle parle français avec cet accent,
17:01 renforce son personnage, et c'est bien justement que Martin Bourboulon
17:05 lui ait donné suffisamment d'espace pour exister dans le film.
17:08 Alors, dans le film, Anne d'Autriche, elle a une messagère secrète,
17:11 c'est évidemment Constance Bonacieux, personnage fictif inventé par Alexandre Dumas,
17:15 et que Bourboulon a respecté à la lettre, de son travail à la cour du roi,
17:20 jusqu'au fait qu'elle loue une chambre à D'Artagnan à son arrivée à Paris.
17:23 Alors, je sais que dans le bouquin, c'est son père,
17:25 c'est le père de Constance qui est le propriétaire du logement,
17:28 mais là, c'est vraiment un détail, c'est vraiment pas très très grave.
17:30 Et ce que j'aime bien aussi dans le film, c'est que Constance,
17:33 elle est incarnée par l'actrice, la comédienne Lina Coudry,
17:36 que je trouve vraiment attendrissante.
17:38 Je trouve qu'elle lui amène une certaine douceur, une certaine tendresse,
17:41 et son duo avec François Cillil fonctionne à merveille.
17:44 Et d'ailleurs, si on dit demain que les deux sortent ensemble,
17:46 eh bien, ça ne m'étendra guère, parce que je trouve qu'il y a une certaine alchimie
17:51 entre les deux comédiens.
17:52 Alors, maintenant, il y a quelque chose vraiment qui m'intéresse,
17:54 et c'est de savoir comment Bourboulon va traiter son destin dans la partie 2,
17:59 parce que, évidemment, tout le monde sait ce qui se passe pour Constance
18:03 dans le roman d'Alexandre Dumas.
18:04 Ne me parlez pas de spoil, s'il vous plaît,
18:06 ça fait partie du patrimoine français,
18:08 tout le monde connaît les trois mousquetaires, évidemment,
18:10 et ça se trouve, Bourboulon, il va peut-être changer de script, on ne sait pas.
18:13 Peut-être que là, il va nous surprendre et pas respecter l'oeuvre d'Alexandre Dumas.
18:17 En tout cas, je ne sais pas, mais venez pas me faire chier, s'il vous plaît.
18:19 - Mons. - Millenniers.
18:21 Alors ?
18:23 Eh bien, grâce à vous, Buckingham et la Reine vont enfin pouvoir se retrouver.
18:29 Des difficultés ?
18:32 Mortes et enterrées.
18:35 Il reste du coup Eva Green, magnifique dans son rôle de Millenny,
18:39 elle qui transpire à la fois le mystère, le charme,
18:42 et puis, vous savez, ce petit venin qu'elle arrive à infuser à l'image.
18:45 Et puis le fait, justement, qu'elle soit une actrice qui soit, comment dire, internationale,
18:49 elle tourne énormément à Hollywood, ça lui donne une autre stature,
18:52 vous voyez ce que je veux dire ?
18:53 Par rapport aux autres, je ne dis pas que je dénigre les autres,
18:55 mais du coup, on a l'impression qu'Eva Green, c'est presque une actrice américaine
18:58 qui vient tourner dans un film français.
19:00 C'est ce sentiment, en tout cas, que j'ai quand je la vois.
19:03 Et dans le film, on ne la voit pas beaucoup, Eva Green,
19:06 et c'est normal parce que c'est dans la partie 2 qu'elle devrait occuper, normalement, tout l'espace,
19:11 puisque le film lui est entièrement consacré, je vous rappelle qu'il est sous-titré "Millenny".
19:15 Alors, au-delà de ce casting 5 étoiles et parfaitement choisi,
19:18 c'est surtout cet équilibre que Martin Bourboulon et ses scénaristes ont réussi à trouver
19:23 qui fait que le film est vraiment intéressant.
19:25 Parce que, oui, il y a le fil conducteur des trois mousquetaires
19:28 et ce besoin de coller à l'œuvre originale d'Alexandre Dumas,
19:31 mais je trouve que Bourboulon a réussi à trouver et à imposer une rythmique
19:36 qui intègre à la fois le récit, les différents personnages,
19:39 mais aussi, vous savez, ce souffle épique qui a tant manqué au cinéma français.
19:44 Et en fait, le film ne dure que 2 heures.
19:46 Et encore une fois, je l'ai dit tout à l'heure,
19:48 j'aurais bien aimé qu'on ait droit à 15 minutes supplémentaires.
19:51 Mais en fait, ces 2 heures, elles sont parfaitement exploitées.
19:55 Alors, autre élément important que je dois évoquer dans ma critique,
19:58 c'est le visuel, c'est la direction artistique.
20:01 Et ce choix hautement validé de tourner totalement dans des décors naturels.
20:05 Oui, ça complique la tâche pendant le tournage,
20:08 en raison des aléas, évidemment, météorologiques.
20:10 Mais bon sang, qu'est-ce que ça fait plaisir de voir le résultat à l'image.
20:14 Cette envie d'authenticité que Bourboulon a voulu insuffler dans son film
20:19 transparaît dans la fidélité des décors, mais aussi dans les moindres petits détails.
20:23 Regarder autour des comédiens, c'est riche, c'est animé, c'est fourni.
20:27 En élément, cette reconstitution de la France du 17ème siècle est franchement réussie.
20:33 Tout est sale dans le film.
20:35 Les environnements, les personnages qui ont la peau crasse, les dents noires,
20:39 les mains pleines de boue.
20:40 Oui, enfin, putain, c'est ça qu'on veut.
20:43 On veut de l'authenticité.
20:45 Bordel, et puis cette déa brumeuse où l'on ne voit jamais le soleil dans le film,
20:49 ça donne un aspect très sombre et réaliste au métrage de Bourboulon.
20:54 En termes de mise en scène, Martin Bourboulon alterne entre plan steady cam,
20:58 caméra à l'épaule et quelques moments fixes, surtout en intérieur.
21:02 Mais lors des scènes d'action, c'est un mélange entre steady et caméra à l'épaule,
21:06 avec des plans-séquences extrêmement travaillés.
21:08 Certains sont faux, mais ce n'est pas grave, car les transitions sont bien trouvées.
21:12 Évidemment, on va seulement retenir et parler du combat au début,
21:17 quand les 4 mousquetaires se retrouvent dans la forêt pour régler leur compte.
21:21 Je trouve que cette scène-là est représentative parfaitement
21:25 de ce que Bourboulon a compris pour hisser le cinéma français
21:30 au même niveau que le cinéma américain.
21:32 Parce que oui, il y a de l'ambition visuelle,
21:34 oui, il y a de la chorégraphie,
21:36 oui, il y a un sens du récit,
21:37 et surtout de la narration avec ces moments qui passent de mousquetaires en mousquetaires,
21:42 avec ces transitions bien trouvées,
21:44 et surtout, il y a un dynamisme dans la manière d'aborder les combats.
21:47 Oui, la caméra bouge beaucoup dans certaines scènes,
21:50 en particulier,
21:51 mais c'est ce qui permet justement de lui injecter du dynamisme
21:55 et de rendre les combats à l'épée explosifs.
21:57 Non, parce qu'en vrai, on ne va pas se leurrer,
21:59 les mecs, en 1627, ne faisaient pas des pirouettes cacahuètes
22:01 avant de donner un coup d'épée.
22:03 C'était vraiment très, très plat, certainement, dans leurs affrontements.
22:06 Et bien justement, je trouve que Bourboulon a su contourner cet obstacle
22:10 pour rendre les affrontements contemporains, et surtout, cinématographiques.
22:14 Parce que oui, il n'allait pas coller à l'authenticité des affrontements de l'époque,
22:18 au 17ème siècle, sinon ça aurait été vraiment très, très chiant à regarder.
22:22 Je voulais aussi glisser un petit mot sur la musique de Guillaume Roussel,
22:25 qui s'est pas mal inspirée, je trouve, des mélodies de Hans Zimmer,
22:28 pour apporter du coffre et de la gravité dans certaines scènes,
22:31 notamment celle du combat au début dans la forêt.
22:34 Je trouve qu'entre les tambours, les clérons et les intonations vraiment très, très graves,
22:38 j'avais l'impression parfois d'entendre l'ABO de Batman The Dark Knight.
22:42 Alors attention, ce n'est pas du tout un reproche,
22:44 bien au contraire, je trouve que ça apportait vraiment cette gravité
22:47 et ça accompagnait parfaitement l'action,
22:50 mais effectivement, on avait l'impression que...
22:52 Voilà, on sent que ce film-là s'inspire aussi bien dans le visuel
22:57 que la sonorité des films américains, et je trouve que ça fait du bien.
23:01 Je vous emmène là où on meurt.
23:03 Donc oui, comme je vous l'ai dit, ce film Les 3 Mousquetaires,
23:17 partie 1 d'Artagnan, est une grande réussite,
23:20 si grande qu'on en sort surpris qu'un film pareil soit produit dans nos contrées,
23:24 comme si on avait oublié quelque part qu'on était capable de faire un film de ce genre.
23:28 On avait oublié quelque part qu'on était capable de faire des bons films,
23:31 autres bien que des films d'auteurs avec des sujets sociétaux déprimants,
23:35 qu'on n'a même pas envie de regarder quand on respire la vie.
23:38 Alors imaginez quand on déprime, lol.
23:40 Alors j'ai juste deux regrets sur ce film.
23:42 Le premier, c'est que je trouve qu'il n'est pas assez long.
23:44 Alors oui, il dure 2 heures et il est parfaitement rythmé,
23:47 mais j'aurais aimé quand même 15 minutes de plus
23:50 pour qu'on puisse un petit peu plus étoffer certains personnages,
23:53 comme Aramis ou Portos, qui je trouve sont un petit peu en retrait
23:57 par rapport aux deux autres mousquetaires.
23:59 Et deuxième point un petit peu chagrinant quelque part,
24:02 je trouve que c'est la scène de course-poursuite à cheval à la fin du film.
24:05 C'est une scène qui a été en fait filmée en plein jour,
24:08 mais auquel on a rajouté le filtre noir cinéma
24:10 pour nous faire croire que ça se déroule la nuit.
24:13 C'est grillé à 10 km et je trouve que ça ruine totalement l'immersion à ce moment-là.
24:18 Et je sais évidemment combien c'est complexe
24:20 de filmer une scène pareille de nuit à côté d'un précipice, évidemment.
24:24 C'est très compliqué.
24:26 Mais voilà, je trouve que c'est la seule scène qui fait un petit peu fake à mon goût
24:29 et qui jure par rapport au reste.
24:31 Ou alors, je ne sais pas, le filtre aurait dû être mieux travaillé, j'en sais rien.
24:34 Mais en tout cas, il y a quelque chose qui ne marche pas.
24:36 C'est bien dommage.
24:37 Bon voilà, je titille, je chipote un peu.
24:40 Il faut bien trouver quelque chose.
24:41 Mais en tout cas, évidemment, pour le reste, c'est un quasi sans faute
24:44 et je ne peux que vous conseiller d'aller le voir.
24:47 Il faut aller le voir.
24:48 Il faut soutenir ce cinéma-là
24:50 parce qu'il faut que le public puisse donner du répondant.
24:53 Ils ont pris des risques pour faire ce film-là.
24:55 C'est très bien fait.
24:56 Ils ne se sont pas foutus de notre gueule.
24:58 Donc derrière, il faut qu'on y aille en masse
25:00 pour leur dire qu'on veut encore d'autres films de cette trampe.
25:03 Parce que c'est bien écrit, c'est du grand spectacle,
25:06 c'est bien monté, c'est intelligent
25:08 et surtout, c'est profondément divertissant.
25:11 Alors du coup, je n'ai qu'une chose à dire pour terminer cette critique.
25:14 Merci à vous.
25:15 Merci à vous.
25:16 C'est vrai.
25:17 On ne peut pas laisser faire ça.
25:19 Mais il est innocent.
25:20 Vous voulez donc que je déclare la guerre aux protestants
25:25 et à l'Angleterre ?
25:26 Le cardinal fera tout pour faire tomber la reine.
25:29 Qu'est-ce qu'il travaille, vous, madame ?
25:31 Le diable, probablement.
25:33 Le diable, probablement.
25:35 Le diable, probablement.
25:36 Le diable, probablement.
25:38 Le diable, probablement.
25:40 Le diable, probablement.
25:42 Le diable, probablement.
25:44 Le diable, probablement.
25:46 Le diable, probablement.
25:48 Le diable, probablement.
25:50 Le diable, probablement.
25:52 Le diable, probablement.
25:54 Le diable, probablement.
25:56 Le diable, probablement.
25:58 Le diable, probablement.
26:00 Le diable, probablement.
26:03 Le diable, probablement.
26:04 Le diable, probablement.
26:06 Le diable, probablement.
26:08 Le diable, probablement.
26:10 Le diable, probablement.
26:12 Le diable, probablement.
26:14 Oui.

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