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Le journaliste d'Europe 1 Louis de Raguenel sur les fusillades à Marseille sur fond de trafic de drogue : «Il n'y a pas beaucoup de solutions, à part organiser des opérations de reconquêtes républicaines».

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Transcription
00:00 On est frappé évidemment par ces trois sous-disiaires en une nuit à Marseille.
00:04 Est-ce que, encore une fois, c'est un symptôme du trafic de drogue qui est complètement dérégulé dans notre pays ?
00:11 Alors oui et non, parce que Marseille, il y a un cas spécifique aussi en soi.
00:16 Je sais qu'on le répète toujours et les Marseillais n'aiment pas trop qu'on dise ça,
00:19 mais de fait, il y a toujours eu beaucoup de trafic de stupéfiants,
00:23 il y a toujours eu des rivalités entre bandes et il y a toujours eu des règlements de comptes entre bandes à Marseille.
00:28 Donc ça, ce n'est pas nouveau. En revanche, oui, ce qui est vrai, c'est qu'on assiste à une telle industrialisation du marché de la drogue
00:35 que, effectivement, je rejoins entièrement ce que dit David Lebars,
00:39 oui, les moyens objectivement de la police sont là.
00:41 Alors ça paraît bizarre de le dire comme ça quand on voit le résultat, mais de fait, c'est le cas.
00:45 Et deuxièmement, les réponses pénales pour les trafics de stupéfiants, oui, elles sont fermes, mais réellement fermes.
00:51 Aujourd'hui, la justice condamne très sévèrement le trafic de stupéfiants.
00:55 Mais on en attrape combien par rapport à la masse qui est dans la rue ?
00:58 Le problème, en fait, c'est qu'on fait face à une masse.
01:00 C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte des quantités de drogue qui sont injectées dans les quartiers de Marseille.
01:04 Et donc, c'est tout un écosystème, c'est des quartiers entiers qui vivent de ça, avec évidemment parfois des mères qui...
01:13 Des mamans qui n'en peuvent plus, qui disent "arrêtez, stop à la mort de nos enfants".
01:16 Et en même temps, parfois, qui en vivent indirectement.
01:18 C'est des situations très complexes où vous êtes à la fois victime et un peu co-responsable.
01:22 Alors, parfois, il y a des victimes "sèches", entre guillemets, qui n'ont vraiment rien à voir avec tout ça.
01:26 Mais la difficulté, en fait, c'est que je pense qu'il n'y a pas beaucoup de solutions,
01:31 à part le fait d'organiser des opérations, des vraies opérations de reconquête républicaine.
01:36 Vous savez, au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, avaient été lancés...
01:40 Il y a fait combien de visites sur place à Marseille ?
01:41 Les QRR, les quartiers de reconquête républicaine.
01:43 Marseille, évidemment, il y a plusieurs quartiers de reconquête républicaine qui ont été ciblés à Marseille.
01:48 Emmanuel Macron a lancé, il y a quelques mois, le plan Marseille en grand.
01:52 Il y avait beaucoup d'argent public aussi qui devait servir, notamment aux services de police
01:56 et puis à tous les services sociaux en général, pour lutter contre les trafics de stupéfiants.
02:00 Mais je pense qu'en fait, on arrive à un tel point que l'une des seules solutions possibles,
02:06 c'est de faire des opérations à la fois de maintien de l'ordre, avec les douanes, avec la police judiciaire.
02:11 Ça existe, parfois, en France.
02:14 Et donc d'aller asphyxier ces quartiers.
02:17 Vous venez avec des unités de force mobile, vous faites toutes les tours.
02:20 Et en fait, vous restez. Ce qu'il faudrait, c'est avoir les capacités de déployer en permanence,
02:25 pendant je ne sais pas combien de temps, des unités de force mobile, de gendarmes mobiles et de CRS.
02:30 Et pour contrôler en permanence tous les accès, toutes les entrées dans ces quartiers.
02:34 Et je pense que c'est le seul moyen d'éradiquer les trafics sur place.
02:38 [Musique]
02:42 [SILENCE]

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