Pour lutter contre la pollution plastique dans les océans, ce français a créé Plastic Odyssey, une expédition autour du monde pour former les entrepreneurs à monter des usines de recyclage ! Simon Bernard est venu nous raconter son histoire.
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00:00 On sait qu'on a mis beaucoup de plastique dans l'océan,
00:02 mais on en retrouve 0,6% à la surface.
00:04 Salut, moi c'est Simon Bernard,
00:18 le cofondateur de Plastic Odyssey,
00:20 une grande expédition autour du monde
00:21 pour lutter contre la pollution plastique.
00:23 J'ai fait l'ENSM,
00:27 qui est l'école de la marine marchande
00:28 pour être capitaine de bateau de commerce.
00:30 Je pense que ça a été important
00:34 parce que c'est des études
00:36 qui ouvrent à énormément de choses.
00:37 Parce qu'on a vraiment les mains dedans,
00:38 on apprend à être capitaine,
00:40 mais aussi à être chef mécanicien,
00:41 à être médecin,
00:43 parce qu'il n'y a pas de médecin à bord.
00:44 Et donc on touche à tout.
00:45 Et il y a un côté assez des mères,
00:46 des entrepreneurs finalement dans ce métier-là.
00:48 Plastic Odyssey,
00:52 c'est vrai qu'à première vue,
00:53 on voit un bateau,
00:54 un bateau qui fait 40 mètres,
00:56 qui est un peu à l'image de la Calypso
00:57 du commandant Cousteau,
00:58 mais qui est un laboratoire
00:59 de toutes les solutions
01:00 pour réduire la pollution de l'océan.
01:02 Alors on ne ramasse pas le plastique en mer,
01:03 mais par contre, on embarque
01:05 des solutions de recyclage
01:06 pour les pays du sud
01:07 et on forme des entrepreneurs
01:08 à bord du bateau.
01:09 Donc dans chaque pays,
01:10 on part pour trois ans autour du monde
01:12 et dans chaque pays,
01:12 on a une promo d'une dizaine d'entrepreneurs
01:15 qui viennent et qu'on accompagne
01:16 pour pouvoir monter des usines de recyclage
01:18 dans les pays.
01:19 Alors on intervient dans les villes côtières
01:24 en priorité,
01:25 qui sont les pays les plus touchés
01:26 par la pollution.
01:27 En Afrique, en Amérique du Sud
01:29 et en Asie.
01:29 Et notre rêve, c'est de permettre
01:32 à des entrepreneurs
01:33 d'implanter des micro-usines,
01:35 de recycler le plastique
01:36 pour faire des matériaux de construction,
01:38 par exemple, des produits
01:39 qui vont être vendus localement,
01:40 qui vont être utiles.
01:41 Et donc nous, ce qu'on fait,
01:42 c'est qu'à la fois,
01:43 on développe des micro-usines
01:44 dans des containers,
01:46 mais on accompagne aussi
01:47 ces entrepreneurs à l'entreprenariat,
01:49 au business, au marketing
01:51 pour leur permettre d'avoir un projet
01:52 qui va durer dans le temps.
01:53 On a finalement deux équipes
01:54 qui embarquent sur le bateau.
01:55 Une équipe qui se concentre
01:56 sur comment est-ce qu'on arrête
01:58 d'utiliser et de consommer du plastique
02:00 et une équipe qui se concentre
02:01 sur qu'est-ce qu'on fait
02:02 de tout le plastique qui est déjà là
02:03 et comment est-ce qu'on permet
02:03 à des gens d'en vivre
02:04 pour se débarrasser de cet héritage
02:06 qui est quand même assez conséquent.
02:07 Il y a une partie sensibilisation,
02:12 mais finalement, le cœur à l'origine,
02:14 c'est surtout l'entrepreneuriat
02:16 social du recyclage.
02:17 Donc, c'est des entreprises rentables
02:20 qui recyclent du plastique
02:22 et qui font vivre des gens.
02:23 On ne va pas aller ramasser du plastique.
02:24 On ne va pas uniquement sensibiliser.
02:26 On va créer des économies locales
02:28 et on va faire en sorte
02:29 que ce plastique-là soit recyclé.
02:30 On est une trentaine dans l'équipe.
02:35 C'est un budget qui représente
02:36 à peu près 2 millions d'euros par an
02:37 pour l'expédition.
02:38 Et ça a commencé en 2017.
02:41 Ça fait six ans.
02:41 Alors, le gros problème
02:45 de la pollution plastique,
02:46 c'est qu'on la connaît mal.
02:47 En tout cas, la pollution de l'océan.
02:48 On a beaucoup d'idées reçues.
02:50 Notamment, il y a cette grande idée
02:51 que tout le monde a envie
02:52 d'aller nettoyer l'océan,
02:53 alors que malheureusement,
02:54 ce n'est pas possible.
02:55 Pourquoi ce n'est pas possible ?
02:56 Parce que les déchets ne flottent pas.
02:57 Le plastique ne flotte pas.
02:58 Il y a très peu de plastique qui flotte.
03:00 Et c'est d'ailleurs ce que les scientifiques
03:01 appellent le mystère plastique.
03:03 C'est-à-dire qu'on sait qu'on a mis
03:04 beaucoup de plastique dans l'océan,
03:05 mais on en retrouve 0,6% à la surface.
03:08 Donc, malheureusement,
03:09 on ne peut pas aller nettoyer l'océan
03:10 puisque concrètement,
03:11 ces plastiques ne sont pas là.
03:11 Ils sont au fond
03:12 ou ils sont décomposés en petites particules.
03:14 Et donc, on entend souvent parler
03:16 même de continent de déchets.
03:17 En réalité, ça, c'est utilisé
03:19 dans les médias pour sensibiliser,
03:20 mais ce n'est pas une réalité.
03:21 Il y a très peu de plastique
03:22 dans les continents de déchets.
03:23 Pour vous donner un chiffre,
03:24 si on ramasse la totalité du septième continent
03:27 dans le Pacifique,
03:27 on a la même chose que ce qui se déverse
03:29 tous les deux jours.
03:30 Donc, on voit bien que ce n'est pas là
03:31 où on peut agir.
03:32 C'est vraiment en amont
03:33 avant que le plastique se retrouve dans l'océan.
03:35 J'aime bien toujours dire
03:40 qu'il faut essayer de sortir des sentiers battus.
03:42 Et c'est vrai que les entrepreneurs,
03:43 en général, aiment bien faire ça.
03:45 Les explorateurs, moi, je suis à la frontière
03:46 de l'explorateur et de l'entrepreneur.
03:48 Et c'est ce qui m'anime,
03:49 c'est de faire des choses qui n'ont jamais été faites.
03:51 Et c'est que comme ça qu'on va réussir
03:52 à résoudre les problèmes.
03:53 Si on continue à répéter les mêmes schémas,
03:56 effectivement, on ne va pas forcément changer le monde.
03:58 Donc, il faut tester des choses,
04:00 explorer et se tromper,
04:02 se retrouver dans une impasse,
04:03 faire demi-tour,
04:04 aller explorer un autre endroit.
04:06 Et c'est que comme ça, finalement,
04:07 qu'on va trouver des nouveaux modèles.
04:09 Donc, il faut écouter les anciens
04:11 et les experts, l'expérience, c'est important.
04:14 Mais il faut aussi avoir cette fougue de la jeunesse,
04:16 comme on a pu me dire aussi au début,
04:18 qui va t'amener à faire des erreurs,
04:19 mais aussi peut-être à découvrir des choses
04:21 qui n'auraient pas été faites.
04:22 Et puis, peut-être qu'on me dira après,
04:24 "Ah ouais, je n'y avais pas pensé,
04:25 c'est pas con finalement."
04:26 C'était Simon Bernard,
04:27 pour Clap de Commedia.
04:28 Merci de regarder cette vidéo.
04:29 [Musique]
04:33 Merci.
04:34 Je suis très, très, très ému.
04:36 Pas souvent qu'on reçoit une récompense comme ça.
04:38 Je voudrais remercier toute mon équipe,
04:40 mes associés,
04:42 et toutes les personnes qui ont cru en nous depuis le début.
04:44 *Bruit de dégât*
04:46 Merci à tous !