• l’année dernière
Chroniqueurs : Julia Vignali et Thomas Sotto


Julia Vignali et Thomas Sotto reçoivent sur le plateau de Télématin, Murray Head, célèbre chanteur, pour revenir sur ses anciens succès et sa carrière, et présenter la nouvelle version de son single «That's rich». 

Category

📺
TV
Transcription
00:00 C'est le plus francophone des chanteurs britanniques qui est avec nous sur le plateau Télématin.
00:04 Bonjour et bienvenue Meured.
00:05 Bonjour Julia.
00:06 On a déjà commencé la conversation parce qu'on vous adore.
00:09 On se rappelait toutes les fois, on a écouté vos disques.
00:11 On vous a vu sur scène au gala d'Assas à l'époque, dans les années 89, par la 90.
00:16 C'est génial de partager ces souvenirs.
00:18 Alors on va évidemment parler de vos anciens succès,
00:20 mais on va également parler de votre nouveau single "That's Rich".
00:24 Ah ouais d'accord.
00:25 Bah oui, c'est votre actualité tout de même.
00:27 Ouais, j'étais forcé de le sortir parce que j'étais à l'époque, quand on a sorti,
00:33 maintenant c'était en 33 tours et personne ne jouait.
00:38 Alors c'était pour expliquer à ma fille, sa génération,
00:44 qui nous accuse d'avoir dépensé tout l'argent et d'avoir été que des hédonistes.
00:53 Est-ce que c'est pas vrai ça franchement ?
00:55 Quelque part c'est vrai, mais on n'était pas égoïste à ce point, on était plutôt naïf.
01:01 Mais c'était une période extraordinaire, il y avait le plein emploi,
01:03 il y avait la liberté sexuelle, il y avait le rock.
01:06 Vous avez vécu les meilleures années, vous nous avez tout piqué.
01:08 Je sais pas, non, non, non, non, vous avez été...
01:11 À la place, vous avez l'informatique, quelle joie !
01:14 Tout le monde était...
01:16 Merci beaucoup.
01:17 Non mais c'est plutôt pour dire qu'on était obsédé par cette idée de...
01:22 Ce qui était tout à fait un cliché pour notre génération,
01:26 love and peace, la paix et l'amour.
01:28 Et maintenant on voit pourquoi on était obsédé par ça, parce qu'il y en a plus.
01:32 Et que l'altruisme a complètement disparu.
01:36 Donc c'est un message de famille cette chanson, c'est une façon de parler à votre fille.
01:38 Exactement, vous avez tout compris Thomas.
01:41 C'est ça, mais ça change rien parce que j'ai rien en commun avec mes enfants,
01:46 j'avais rien en commun avec mes parents, alors franchement...
01:50 Mais vous vous aimez quand même.
01:51 Mais que pour ma génération.
01:52 Vous aimez quand même, rassurez-nous, même quand on se ressemble pas, on peut s'aimer.
01:55 Oui, on aime, oui, oui, oui, oui, Thomas.
01:57 Ah ouais, ça va, il faut rassurer.
01:58 Parce que là les gens vont s'inquiéter.
01:59 Non, non, je les aime, je les aime, mais je les comprends pas.
02:01 C'est des générations différentes, effectivement.
02:03 Alors, on parlait de ce nouveau single, mais vous serez également en tournée,
02:06 et vous serez notamment les 16 et 17 septembre prochains au Trianon,
02:09 et le 19 septembre au Bataclan.
02:12 Qu'est-ce qui vous donne toujours envie de monter sur scène ?
02:14 Le fait qu'on n'a pas compris un mot de mes paroles.
02:17 C'est vrai.
02:18 Alors, quand je me mets au concert, maintenant je commence à les expliquer,
02:23 chaque chanson, un peu d'où ça vient et pourquoi.
02:27 Est-ce qu'on pourrait écouter votre tube ?
02:29 On va écouter votre tube et on va parler justement de l'incompréhension.
02:33 [♫ Musique ♫]
02:49 Déjà, "Say it ain't so Joe", c'est imprononçable pour nous.
02:53 C'est marrant parce que quand on vous voit sur scène, on a envie d'être avec vous.
02:56 Vous êtes quelqu'un de chaleureux, même quand on ne vous connaît pas,
02:58 on a envie d'y être, on a envie de chanter avec vous.
03:00 Elle veut dire quoi cette chanson ? C'est quoi l'histoire de "Say it ain't so Joe" ?
03:02 Ça parle de l'impuissance de l'individu envers l'État.
03:06 Et des chefs d'État, parce qu'ils promettent tout avant pour être élus.
03:13 Et quand ils sont élus, ils arrivent à comprendre que le parti avant a dépensé tout l'argent.
03:20 Et c'est qui ce Joe ?
03:22 C'est compliqué. C'est le chef d'État, en même temps que Joe public.
03:29 Je me trouve complètement entouré par mes paroles.
03:33 Mais en gros, ça parle de l'impuissance.
03:36 De l'individu, c'est ça ? Face au système.
03:39 Alors que nous, on a fait des slow, on s'est embrassé sur votre chanson,
03:41 pensant que c'était des chansons d'amour, mais rien à voir.
03:44 Alors, on me demande pourquoi je peux chanter la même chanson autant de fois.
03:49 Et pour longtemps, c'était la rage de jeunesse que j'ai pu emporter
03:53 parce que les gens ne m'ont pas compris.
03:56 Mais maintenant, j'arrive à l'âge où j'accepte qu'à partir du moment
04:02 qu'il y avait je ne sais pas combien de femmes qui m'ont dit dans les coulisses après,
04:06 qui m'ont chuchoté dans l'oreille, "vous savez monsieur que votre chanson,
04:10 grâce à votre chanson, notre fils a été conçu",
04:15 je suis forcé d'échanger un message politique
04:21 pour accepter le fait que j'ai contribué à la population française.
04:25 - Et bon d'accord, c'est plutôt agréable.
04:28 - Le plan de natalité, c'est le V, c'est le Red.
04:31 - Il y a également cette chanson qu'on va entendre, "One Night in Bangkok".
04:35 Qu'est-ce que c'était chouette ça !
04:37 Alors oui, vous faites un tube par décennie, celui-ci est imparable.
04:40 - Et il ne se ressemble pas du tout.
04:42 - Ça pourrait être deux chanteurs. - Exactement.
04:44 - Mais qu'est-ce qui s'est passé ? C'est les années 80 qui vous ont inspiré ?
04:47 C'est un voyage à Bangkok ? C'est quoi ?
04:49 - On accepte tout ce qu'on nous propose, comme les concerts.
04:52 Moi, je ne fais pas de tournée. Moi, on m'invite à jouer.
04:56 Autant qu'on peut payer pour le voyage des musiciens qui viennent de l'Angleterre,
05:01 je suis partant. - Mais pourquoi Bangkok ?
05:04 - Mais dans ce sens-là, c'était Abba et Tim Rice qui ont écrit cette chanson,
05:11 qui ont choisi parmi mes disques,
05:13 qui m'ont choisi de jouer le rôle d'un vieux joueur d'échecs américain
05:20 qui devient présentateur et en chantant.
05:25 Et je parle du cirque, du cirque d'échecs.
05:29 - Mais il paraît que le roi de Thaïlande a très mal pris la chanson. C'est vrai ou pas ?
05:33 - Il était ravi qu'il y avait une chanson sur le capital de son pays.
05:39 - Sur Bangkok. Mais qu'est-ce qu'il n'a pas aimé ?
05:41 - Mais quelqu'un a traduit les paroles et là, il a compris que c'était un peu péjoratif,
05:47 dans le sens que la chanson compare ce circuit intellectuel, cérébral,
05:54 contre un background, le fond, où c'est assez charnel.
06:00 - Vous êtes hyper militant en fait.
06:02 - Oui, hyper militant. Mais vous allez en Thaïlande tout de même ?
06:04 Vous pouvez y retourner ou pas ?
06:05 - Il y avait un moment où je faisais un programme de télé anglaise.
06:09 C'était une série sur les douanes.
06:13 Et on m'a choisi de jouer le rôle d'un drogué gay,
06:19 genre de rôle qu'on joue tout le temps.
06:22 Et on m'a invité pour le faire.
06:25 Et je ne savais pas, juste au moment où j'arrivais à la douane thaïlandaise,
06:29 s'ils allaient me refuser.
06:32 - Puisque vous avez peur qu'on ne comprenne pas vos chansons,
06:34 un album en français un jour ou pas ?
06:36 C'est possible ou pas ça ?
06:38 - Apparemment, il y a du mystère dans les paroles anglaises.
06:44 - On aime bien ne pas comprendre.
06:46 - Et du moment où on commence à entendre bien en français, c'est autre chose.
06:49 Il faut expliquer que vous êtes un pays très luxueux
06:53 où on a le choix d'écouter la musique anglo-saxon ou la musique française.
07:01 Du moment où il y a une parole en français,
07:03 on commence à la comparer avec Hugo ou Rimbaud.
07:06 Et la musique devient moins importante.
07:10 Pas pied-pain, mais pas loin.
07:13 Mais pour écouter la musique,
07:18 puisque vous n'avez pas besoin d'écouter un mot d'anglais...
07:23 - C'est pour mettre en valeur la musique parce qu'on parle très mal l'anglais.

Recommandations