Le destin d'une famille russe brisée par la guerre et la répression

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce jeudi, il s'intéresse au dessin d'une petite fille russe opposée à la guerre en Ukraine.   Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 Mais d'abord, l'édito internationale sur Europe, bonjour Vincent Hervouet.

00:03 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous, bonjour à Camille, Mathilde, Louise, Gabrielle, Bérénice et Joséphine.

00:08 - On les salue également.

00:10 Vous revenez ce matin Vincent sur le destin d'une famille russe brisée par la guerre et par la répression.

00:15 - Oui c'est une histoire édifiante comme la propagande peut en inventer, sauf qu'elle est vraie.

00:20 Le drame commence il y a un an dans l'école numéro 9 de la petite ville d'Yefremov à 300 km au sud de Moscou.

00:26 L'héroïne a 12 ans, elle s'appelle Maria.

00:29 Au lieu de faire un dessin pour encourager les troupes engagées dans l'opération spéciale en Ukraine,

00:33 comme tout le reste de sa classe, elle dessine une mère tenant sa fille par la main,

00:38 au pied d'un drapeau sur lequel est écrit "Gloire à l'Ukraine" et dans le ciel deux missiles russes qui approchent.

00:44 Le trait est enfantin, la morale aussi, Maria est contre la guerre.

00:49 Sa maîtresse aurait pu relever que Maria n'a plus de mère et que son dessin trahi ce manque.

00:54 Les romans russes ne font pas trop dans la psychologie, mais les directrices d'école font des indicatrices pleines de zèle.

01:02 La police débarque, l'enfant terrorisé s'enfuit, le père la ramène le lendemain, tous les deux sont emmenés au commissariat,

01:09 l'appartement est perquisitionné et dans l'ordinateur les enquêteurs trouvent une caricature de Vladimir Poutine

01:15 et un post sur les réseaux sociaux "Armée russe, les violeurs sont parmi nous".

01:19 - Et là la persécution commence pour ce père et sa fille.

01:22 - Comme dans les récits des dissidents du ton des soviets, elle dure depuis un an, c'est une tragédie mais en feuilleton.

01:28 Le père est d'abord condamné à une lourde amende pour avoir discrédité l'armée, la fille fait des crises de panique,

01:34 puis le FSB débarque, le délit administratif devient une affaire pénale, Maria est envoyée à l'orphelinat, son père va être envoyé en prison.

01:42 Mardi, au lieu de se présenter devant le tribunal, il a arraché son bracelet électronique et il s'est enfui.

01:48 La foule était venue nombreuse pour le soutenir, elle n'a pas pu entrer dans la salle d'audience,

01:52 le correspondant du Monde raconte que les bancs étaient occupés par des figurants, Potemkin toujours vivant.

01:59 Le tribunal a condamné Alexis Moscalef à deux ans de prison, il va maintenant aussi le déchoir de ses droits parentaux.

02:05 Maria Moscaleva est condamnée à l'orphelinat, c'est Antigone, elle écrit "Papa tu es mon héros", tous les hommes rêvent d'entendre ça.

02:14 - Alors étonnant, Evgeny Prigojin, le patron de Wagner lui-même a applaudi.

02:18 - Oui, les médias restent discrets sur les condamnations de plus en plus lourdes que les tribunaux infligent à ceux qui critiquent la guerre.

02:24 Mais l'affaire bouleverse la région de Toulon, elle réveille les Russes, le patron de Wagner s'est donc distingué hier en critiquant le sort fait à cette famille.

02:34 On peut douter de sa compassion, on peut lui reconnaître du sens politique, il soigne son image dans l'opinion et il assure ses arrières.

02:42 - En effet, la bataille de Barmout est en train de décimer ses troupes.

02:45 Il aurait perdu les deux tiers des 50 000 hommes enrôlés dans les prisons, ce ne sont plus ses fantassins sans expérience qu'il jette dans le laminoir,

02:52 mais ses troupes d'élite, les anciens des forces spéciales, les spetsnaz qui se font tailler en pièces.

02:58 Barmout n'a aucun intérêt stratégique, mais le sort de la guerre semble se jouer là.

03:03 Prigojin a accusé sur tous les tons l'état-major de le priver de munitions et de victoire, il fait désormais semblant d'en prendre son parti, il se victimise,

03:11 il prétend s'immoler pour laisser l'armée régulière l'emporter sur les ukrainiens épuisés par le combat.

03:17 C'est le sacrifice d'une armée après le sacrifice d'une famille, la Russie s'enferme dans la tragédie.

03:23 - Où est Sergei Moskalev ? Il est sans doute l'homme le plus recherché des autorutérus en ce moment en tout cas.

03:28 - Il se cache.

03:29 - C'est un symbole, il est devenu un symbole. Merci beaucoup, signature Europe 1, Vincent Hervouet, 7h46.

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