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Tesla devrait produire un million de voitures par an dans son usine de Berlin alors que la question sur les carburants synthétiques se pose désormais en Europe. Nicolas Bouzou fait le point sur une question d'actualité économique.
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Transcription
00:00 Place à l'économie, bonjour Nicolas Bouzou. Bonjour Dimitri, bonjour à tous. Alors en ces temps de promesses de
00:05 réindustrialisation, désacte, malheureusement c'est pas en France,
00:08 Tesla va agrandir sa gigafactory de Berlin. L'usine pourra produire un million de voitures par an. C'est beaucoup pour une usine automobile ?
00:16 Non mais c'est gigantesque. Tesla va devenir un constructeur gigantesque.
00:19 L'usine actuelle de Berlin peut produire 500 000 véhicules, c'est déjà beaucoup. Alors elle n'y est pas, elle produit aujourd'hui à un rythme de l'ordre de
00:27 250 000, mais il n'y a pas d'équivalent en France et il y en aura encore moins avec cet agrandissement. Pour vous donner un ordre de comparaison,
00:34 la première usine automobile française, c'est Toyota, près de Valenciennes. Elle produit sur un rythme de l'ordre de
00:41 255 000 véhicules par an. Bon ben Tesla va très rapidement la dépasser.
00:45 Ça veut dire quand même que le constructeur américain a de grandes ambitions en Europe.
00:49 Ben oui, c'est le continent qui privilégie dans sa politique les ventes de véhicules électriques. Alors tout ça, ça se passe en
00:54 Allemagne, c'est une bonne nouvelle pour le pays. C'est pourtant l'Allemagne le pays qui combat le tout électrique en automobiles. Elle vient à l'Allemagne de
01:01 faire bouger l'Europe, justement sur l'interdiction des véhicules à moteur thermique en 2035.
01:06 Oui, ça peut sembler paradoxal. L'Allemagne a réussi à faire introduire dans les véhicules autorisés par l'Union européenne
01:11 ceux qui utiliseront des carburants de synthèse neutre en CO2. Bon, sur le fond c'est bien, parce que le but des politiques publiques,
01:18 des politiques environnementales, c'est de limiter le CO2. C'est pas forcément
01:23 d'arbitrer entre telle ou telle
01:25 technologie. Mais pour l'Allemagne en particulier, c'est un coup gagnant parce que ça veut dire que notre voisin va accueillir Tesla, qui fait des
01:33 voitures électriques, mais qu'elle pourra garder Porsche. Je prends l'exemple de Porsche, parce que c'est une entreprise qui a énormément investi dans ces carburants de
01:41 synthèse qui sont faits à partir d'hydrogène ou de CO2 recyclés.
01:45 Ferrari également a beaucoup misé dessus. Exactement, les carburants de Porsche d'ailleurs seront produits au Chili.
01:50 Bon, et la France dans cette bataille ? Eh ben écoutez, la réindustrialisation c'est encore un peu théorique chez nous. Alors il y a des signaux,
01:57 l'emploi industriel est stabilisé. Il y a beaucoup de projets, des projets français comme étrangers, mais si je regarde la production automobile,
02:03 Dimitri, elle est encore inférieure à son niveau de 2015. Cette question de l'industrie elle est fondamentale, parce que c'est ça qui dicte notre commerce extérieur.
02:10 Sans production, on n'a rien à exporter et cette question de la production elle est centrale pour notre
02:16 prospérité future. Bon, pour l'instant le compte n'y est pas et l'automobile en constitue un exemple frappant.
02:21 Signature Europe 1, Nicolas Bouzou. À demain.

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