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00:00 *musique*
00:02 Depuis plusieurs jours partout dans l'Hexagone,
00:03 de nombreux Français manifestent contre la réforme des retraites.
00:06 *musique*
00:12 Passé en force grâce au 49.3,
00:14 ce texte fait vivement réagir les citoyens au sein même du milieu artistique.
00:18 Les artistes qui s'expriment, eux, là où ils le peuvent.
00:21 Et si des stars comme Lena Situation ou encore le rappeur SCH
00:24 s'étaient déjà exprimés sur les réseaux sociaux à ce sujet.
00:26 Le gouvernement n'a rien à faire de la voix du peuple.
00:28 L'utilisation du 49.3 en est la preuve.
00:30 Pas de 300 célébrités dont Jonathan Cohen viennent de signer une lettre ouverte
00:34 adressée à Emmanuel Macron en demandant un retrait immédiat de la réforme.
00:37 Mais aujourd'hui, certains, jugeant les célébrités peu concernées par la réforme,
00:40 s'insurgent de les voir prendre part à ce débat et dénoncent une forme de démagogie.
00:44 À leurs manifestations et grèves, les stars doivent-elles se prononcer ?
00:46 *musique*
00:48 *applaudissements*
00:52 En préambule, avant qu'on en parle, quand ils font rien, on dit qu'ils font rien,
00:55 et quand ils font quelque chose, on dit qu'ils sont démagogues.
00:56 Non, c'est pas ça.
00:58 C'est pas ça.
00:58 C'est que moi je suis contente qu'ils parlent, et je suis en l'occurrence d'accord avec eux.
01:04 Maintenant, je me demande où ils étaient pendant la crise sanitaire.
01:07 En fait, ils ne s'expriment quand même souvent que quand ça va dans le sens du vent,
01:10 quand c'est bénéfique pour leur carrière.
01:11 Vous êtes monomaniaque sur le virus.
01:12 Non pas du tout. Je fais un exemple.
01:14 Je dis qu'ils ne s'expriment que quand c'est quand même assez pratique,
01:18 et qu'ils ne prennent pas beaucoup de risques, étant donné qu'ils savent très bien
01:22 que 70 à 80% de la population va dans ce sens-là.
01:25 Là, tout d'un coup, on les entend, mais quand c'est impopulaire,
01:28 on ne les entend pas, et ce serait ça le courage, le vrai courage.
01:31 Donc pour vous résumer, une indignation à géométrie variable.
01:34 Voilà, absolument.
01:35 Non, mais moi je pense que surtout, excuse-moi Béatrice, le vrai courage,
01:38 ce serait surtout qu'ils descendent dans la rue, qu'ils bravent la police,
01:41 qu'ils soient là sous la pluie, et qu'ils descendent avec les grévistes.
01:44 Parce qu'excuse-moi, signer un petit morceau de papier sur une pétition,
01:48 on ne va pas quand même applaudir Jonathan Cohen et toute la clique des 300 acteurs
01:51 qui ont signé un petit morceau de papier.
01:53 Je trouve qu'il n'y a aucun courage à faire ça.
01:55 On va bien dire qu'ils n'ont pas de courage.
01:57 Non, mais voilà, je trouve qu'on ne les respecterait plus s'ils étaient dans la rue.
01:59 À une autre époque, si des femmes célèbres,
02:01 elles ne lui passaient pas un bout de papier pour l'avortement,
02:03 elles n'en auraient pas avorté pour eux.
02:05 Benji, ce que je veux te dire, c'est que les gens qui manifestent
02:08 contre la réforme des retraites, ils sont dans la rue, ils y vont,
02:12 on n'a vu personne.
02:13 C'est pas faux.
02:14 Elle ne fait rien.
02:15 Moi je trouve ça bien quand les artistes s'engagent,
02:18 mais effectivement, à chaque fois qu'il y a des acteurs ou des personnalités,
02:22 très souvent, ça va dans le côté de la bien-pensance.
02:27 Et ça, c'est un peu embêtant.
02:28 C'est pas la bien-pensance que d'être à côté de ceux qui considèrent
02:31 que cette réforme est un petit peu difficile à accepter.
02:33 Oui, à Balin, à un moment, oui.
02:35 Oui, c'est très populaire de faire ça.
02:36 Et par exemple, ça me fait penser au gilet jaune.
02:39 Au début, Franck Dubosc avait un peu initié le mouvement.
02:41 Ensuite, les gilets jaunes, c'était plus trop à la mode.
02:44 Et donc, il y a plein de personnalités qui ne parlaient plus des gilets jaunes,
02:46 par exemple.
02:47 C'est quand il y a eu des black box qui ont un peu fagocité le mouvement.
02:51 C'est compliqué à cause de la violence.
02:53 Ben oui, mais bon.
02:54 Moi, je trouve que leur tribune est très juste.
02:56 Ils ont trouvé les mots.
02:57 Ils ne sont pas forcément concernés.
02:59 Donc, ils auraient pu tranquillement ne pas signer du tout et s'en foutre complètement.
03:04 Parce que tous ceux-là ont envie de…
03:06 Les plus connus, peut-être, mais je veux dire qu'un intermédiaire du soutien…
03:08 Voilà, justement.
03:09 Ceux qui galèrent, et le sait, Béatrice, parce que quand on est comédien…
03:11 Oui, on parle de ceux-là.
03:12 Moi, je parle de ceux-là, Audrey Fleurau.
03:13 Quand on fait un cachet par-ci, par-là, à 64 ans, on est en train d'aller courir.
03:16 Bien sûr, c'est pour ça. Ils parlent pour ceux qui travaillent avec eux,
03:18 qu'on n'écouterait pas.
03:20 Parce que si les ingénieurs du son avaient fait une tribune,
03:23 on n'en parlerait pas aujourd'hui.
03:24 Donc, moi, je ne parle pas de courage, parce que vous avez raison sur le fait
03:27 que faire une signature, ce n'est pas un grand courage.
03:29 Mais je trouve ça bien et vraiment, il faut la lire.
03:31 Elle est très juste.
03:32 Ils étaient peut-être en tournage.
03:33 Ils n'auraient peut-être pas pu aller à la manif.
03:34 Merci.
03:35 Oui, c'est ça, oui.
03:36 Non, mais vous, non ?
03:37 Moi, je dis non.
03:38 Ils ont le droit de s'exprimer, bien sûr, comme tout le monde.
03:40 Mais je ne vois pas en quoi le fait de bien jouer, d'être un bon comédien,
03:44 donne plus d'autorité ou de poids dans le débat sur la forme.
03:46 Non, autant les Français que, mais pas plus eux que les Français.
03:50 Non, mais ils ne font pas plus.
03:52 Ils s'expriment s'ils veulent, mais je ne sais pas ce qu'ils font.
03:54 Etre un porte-parole quand on est connu, c'est un plus.
03:55 Excusez-moi, quand une star se mobilise pour une cause,
03:58 excusez-moi, c'est un plus d'écho.
03:59 C'est comme ça.
04:00 Et d'influence.
04:00 Et d'influence, pour des personnes qu'on ne connaît pas.
04:02 Petite bêtise, mon général.
04:04 Alors, moi, je pense qu'ils devraient s'exprimer même plus.
04:07 Bon, je trouve que c'est vraiment quelque chose d'important.
04:08 Alors, moi, je suis fier de voir des artistes engagés.
04:12 Ils représentent la France.
04:13 Tu dis qu'ils suivent le fil du temps et le cours du vent.
04:17 Je suis vraiment désolé, c'est un sujet brûlant qui casse un peu la société.
04:22 Quand tu es engagé, tu es dans la rue.
04:22 Non, mais quand un artiste s'est engagé pour l'écologie,
04:25 contre le sida ou pour des choses comme ça, on crée au génie.
04:29 Et là, sur des sujets quand même très, très tendax, je trouve que ce bouillie un peu plus.
04:34 Tu vois que c'est une connerie, parce que tu n'auras jamais une lettre ouverte
04:35 des comités qui sont pour la réforme.
04:37 Voilà.
04:37 Tu vois bien qu'ils vont dans le sens du vent.
04:39 L'inverse n'aura jamais lieu, évidemment.
04:41 Alors il y a notre Patrick Bouhaien-Lachenel qui s'est exprimé également.
04:44 Oui, on regarde.
04:45 La réflexion qu'on peut se faire, c'est est-ce qu'il était obligatoire de la faire maintenant ?
04:51 Que ce 49.3 soit constitutionnel, ça ne se discute pas.
04:56 Et qu'il soit adressé à des parlementaires.
05:00 Mais là, en l'occurrence, ce n'est pas que les parlementaires.
05:02 Il y a le peuple qui est dans la rue, il y a le peuple qui s'exprime.
05:04 Comment est-ce qu'ils ne peuvent pas prendre cette décision comme une offense ?
05:09 Et je pense que ça aurait été peut-être intéressant, en tout cas utile,
05:14 de calmer les choses, de reprendre le débat, de remettre les choses sur la table
05:18 et de repartir à la discussion.
05:21 Il y a quelque chose qui a crispé.
05:23 On a choisi une fracture.
05:26 Moi, ce que j'aime bien chez Bruel, c'est qu'il s'est toujours engagé sur les sujets sociétaux.
05:32 Il ne s'est jamais caché.
05:33 Pas toujours.
05:34 Toujours.
05:34 Et après, sur le fond, on en pense ce qu'on veut.
05:37 Il y a les pour et les contre.
05:38 Mais je trouve qu'il structure son argumentaire.
05:41 C'est vraiment bien, c'est posé, ce n'est pas haineux.
05:43 Et ça, ça porte.
05:44 De mon point de vue, j'ai répondu oui à tout.
05:46 Mais son intervention porte plus qu'une lettre signée par 300 personnes.
05:50 Parce que là, je trouve qu'il touche au cœur les gens.
05:52 Est-ce que vous pensez que le président Macron va être interpellé d'avoir une lettre de 300 personnes connues ?
05:56 Pas du tout.
05:57 Pas du tout, d'accord.
05:58 Il n'a pas été interpellé par tous les français dans la rue.
06:01 Il ne va pas être interpellé par une petite lettre signée par trois acteurs.
06:04 D'accord.
06:05 Alors, il y en a qui s'expriment aussi.
06:07 Comme quoi, on peut avoir été président et commenter les autres.
06:11 C'est François Hollande.
06:12 Ah bah lui, c'est lui.
06:14 C'est Courage Fillon, regardez.
06:16 Nous sommes dans un moment de crise qui vient après une succession d'erreurs.
06:20 Erreur de moment de faire une réforme des retraites lorsque il y a de l'inflation,
06:26 une guerre en Ukraine, des préoccupations.
06:28 Ce n'était pas à ce moment-là que les français étaient prêts à comprendre le sens de ce qui leur était proposé.
06:34 Une erreur de contenu aussi, de demander davantage à ceux qui travaillent tôt,
06:39 qui travaillent dur, plutôt qu'à ceux qui détiennent du patrimoine ou des hauts revenus,
06:44 ou les employeurs eux-mêmes.
06:46 Une erreur également de méthode, et c'est celle-là qui est en cause,
06:49 d'avoir privilégié un accord politique, en l'occurrence avec une formation de droite.
06:55 Alors, Béatrice.
06:57 Écoutez, que dire ?
07:00 Il y a un espace de commentaires, franchement, qui...
07:04 Il a peut-être raison sur le timing.
07:06 Il a raison absolument sur le timing, maintenant,
07:08 qu'il vienne donner des leçons après coup, après le désastre de son quinquennat.
07:11 Exactement.
07:12 Mais je dois dire, franchement, c'est ce que je disais à Daniel,
07:15 le quinquennat actuel en arrive presque à me faire regretter le sien,
07:19 ce qui est vraiment... c'est dire.
07:21 Il n'a pas pris de bonnes décisions, donc évidemment.
07:23 Oui.
07:24 Merci.
07:26 Non mais quand il dit c'est une erreur de timing et tout ça,
07:28 peut-être que si lui avait pris une décision forte pendant son quinquennat...
07:32 Mais attendez, vous n'avez pas demandé à un président de gauche de réformer les retraites.
07:38 C'est totalement impossible.
07:40 C'est mission impossible.
07:40 Dommage.
07:41 Jean-Mi, j'en appelle au politologue que vous étiez.
07:44 Mais après, c'est toujours facile, après la bataille, de refaire l'histoire.
07:47 Voilà.
07:47 Il a été président.
07:49 Personne ne serait incapable de se souvenir d'une seule réforme qu'il a faite.
07:52 Laquelle ?
07:53 Il a arrêté les ententes nucléaires.
07:55 Le mariage pour tout.
07:56 Il a arrêté les ententes nucléaires.
07:57 Exact.
07:58 Il a arrêté les entrailles nucléaires.
08:00 Les entrailles nucléaires ?
08:01 Ce n'est pas une réforme.
08:02 Ça n'a pas été une réforme.
08:03 Non, c'est ça qu'on paye.
08:04 C'est des décisions temporelles.
08:06 Le mariage pour tout, c'était ça.
08:08 C'est la seule ?
08:08 C'est pas mal, déjà.
08:10 Si on retient une chose d'un président, c'est déjà pas si mal.
08:12 Qu'est-ce que vous retiendrez des deux mandats de M. Macron ?
08:15 Le chaos.
08:16 Le chaos.
08:17 Merci.
08:17 Allez, on va avancer.
08:18 Merci beaucoup pour cette réponse.
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