L'interview de Macron ravive la colère des manifestants et des leaders syndicaux

  • l’année dernière
Plus de 7 Français sur 10 n'ont pas trouvé Emmanuel Macron convaincant sur la réforme des retraites. Le président estime qu'il fait cette réforme des retraites par "esprit de responsabilité" et pointe du doigt ses opposants et ses prédécesseurs.
Transcript
00:00 [Générique]
00:04 71% des Français interrogés par l'institut Elabe hier n'ont pas trouvé Emmanuel Macron convaincant.
00:09 Et entre nous, ça n'est pas très étonnant.
00:11 À partir du moment où il se refusait à faire un geste politique pour sortir du conflit des retraites,
00:16 par exemple en remaniant, en retirant son projet, ou en décidant de dissoudre l'Assemblée nationale,
00:22 il ne lui restait que la parole pour justifier ses positions.
00:26 Du coup, il a rappelé les enjeux, la nécessité de la réforme.
00:28 Il l'a d'ailleurs plutôt bien fait, mieux fait que tout ce qu'on a entendu depuis deux mois.
00:32 Mais il est resté campé sur sa position.
00:34 On pourrait résumer ça dans un vieux slogan de Margaret Thatcher, "there is no alternative",
00:38 autrement dit, on ne peut pas faire autrement.
00:40 Pas d'alternative.
00:41 Le chef de l'État s'est livré un autoportrait en forme de percourage.
00:45 Il ne fait pas cette réforme par plaisir ou pour être élu puisqu'il ne le peut pas.
00:48 Il l'a fait par esprit de responsabilité et au nom de l'intérêt général.
00:52 Une façon de sous-entendre que tous ceux qui s'y opposent ne le font que pour défendre des intérêts particuliers,
00:56 sans se soucier du bien commun.
00:58 Les syndicats et l'opposition l'ont trouvé méprisant.
01:00 C'est un trait d'image souvent associé à la personnalité du président.
01:03 Il n'a pas corrigé cette image d'hier.
01:05 Il faut dire qu'il a aussi ouvert la boîte à gifles hier.
01:07 Il s'en est pris à ses opposants qui n'ont rien proposé,
01:11 qui ne l'ont pas concurrencé sur le terrain de la responsabilité.
01:13 Ça, c'est son expression.
01:15 Il s'en est pris à ses prédécesseurs accusés d'avoir caché la poussière sous le tapis.
01:19 Ce qui est faux.
01:19 Factuellement, Jacques Chirac avait fait une férie de réforme des retraites.
01:22 Nicolas Sarkozy aussi, François Hollande aussi.
01:24 Et il s'en est pris aux jeunes qui brûlent des poubelles et du mobilier urbain le soir dans les rues,
01:28 en les qualifiant de factieux et en les comparant même aux Trumpistes
01:31 qui avaient voulu prendre d'assaut le Capitole, ce qui est évidemment excessif.
01:35 Comment sortir de ce conflit ?
01:36 On n'a pas eu la réponse hier.
01:37 Il y a eu des gestes pour les syndicats, pour les invités à s'asseoir autour de la table,
01:40 mais difficile d'imaginer qu'ils le feront avec plaisir et rapidement.
01:44 Il y a eu une injonction donnée à Elisabeth Borne,
01:46 élargir sa majorité à tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté.
01:49 La belle affaire.
01:50 Il y a eu un indice sur la suite.
01:52 On fera moins de lois.
01:53 Tout ne passe pas par la loi, a dit le président.
01:55 Ben oui, c'est simple, quand on ne peut pas les faire voter l'Assemblée, on en fait moins.
01:58 C'est quand même une curieuse conception du renouveau démocratique.
02:01 *Bruit de démon*

Recommandée