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00:00 qui marque aujourd'hui dans la plus grande discrétion les 20 ans de l'invasion américaine et la chute de Saddam Hussein se tournant
00:06 ayant déclenché une succession de conflits sanglants. Aujourd'hui ni le gouvernement fédéral de Bagdad ni le gouvernement régional du Kurdistan d'Irak n'ont prévu
00:13 de quelconque cérémonie.
00:15 Ammar Al-Amidawi, bonjour. Grand reporter à France 24, j'appelle qu'au moment
00:20 de l'invasion américaine, vous étiez tout jeune étudiant en journaliste, étudiant à Bagdad, vous avez donc vécu au plus près
00:28 cette invasion américaine. On est 20 ans après donc, l'heure est au bilan, l'heure est au compte. Qu'est ce qu'on retient de ces deux décennies ?
00:36 Alors ce qu'on retient que de cette intervention il n'en sort aucun gagnant.
00:40 Si on regarde les deux protagonistes, les américains et les irakiens, et les bilans de cette guerre, cette intervention
00:48 dans cette région est très lourde pour les américains et ainsi que pour les irakiens. Les américains,
00:54 première perte c'est leur crédibilité dans la région.
00:58 L'intervention américaine dans la région a été montrée comme une faille, qu'il ne fallait pas prendre cet exemple,
01:05 surtout que George W. Bush à l'époque il a parlé de la démocratie au Procharian, c'est-à-dire cette opération c'était
01:13 un début du changement dans cette zone. Donc
01:15 l'échec irakien a renforcé la position des pays régionales qui ont été visés par
01:24 la politique américaine de la région. Donc premièrement cette crédibilité qui a été perdue parce que l'intervention n'avait rien de bon.
01:33 Deuxièmement la perte des soldats américains se lève à
01:38 4 500 soldats. C'est une lourde facture
01:42 de Bush, George W. Bush dans cette guerre. Et si on regarde de côté irakien c'est un système
01:50 politique
01:52 très faible, loin de la promesse d'un système fédéral
01:57 qui apporterait la sérénité et la liberté aux irakiens. On a vu les années qui ont suivi,
02:03 c'est un système qui a fait que diviser les irakiens et mettre le pays à chaque fois sur une guerre civile
02:11 selon les étapes de moment et selon les décisions aussi qui ont été prises par le gouverneur américain de l'Irak, Paul Breyman.
02:20 Aussi la politique qui a été mise en place après l'invasion a montré que c'était une fausse
02:27 politique qui n'est pas adaptée aux attentes des irakiens ni à la région. Donc sur ces deux points
02:34 cette guerre a été une catastrophe et aucun gagnant. Beaucoup d'incertitudes
02:38 aujourd'hui, notamment côté irakien pour l'avenir. Un mot de l'Iran,
02:42 rapidement, à Marseille peut-être avoir tiré profit ?
02:46 Alors si on regarde encore une fois ces 20 ans, l'Iran
02:50 sort comme les grands gagnants de cette guerre et de ce changement de régime
02:55 irakien. Ils se sont débarrassés de Saddam Hussein qui a été comme une menace continuelle
03:00 à l'Iran. Saddam Hussein qui a fait huit ans de guerre au régime des mollahs.
03:05 Saddam Hussein a disparu. L'Iran a pu rentrer et
03:09 installer des
03:12 partis politiques de l'opposition qui sont
03:16 vraiment proches de l'Iran. Et on a vu pendant des années comment l'Iran a
03:20 tiré les ficelles de ces partis qui ont gouverné l'Irak. Et l'Iran a fait de l'Irak
03:25 une cuisine de sa politique internationale de la région et sa relation avec les américains
03:31 d'une part et avec l'occident en général. Donc les iraniens ils ont bien profité, ils ont utilisé l'Irak comme moyen de pression
03:39 parce qu'ils ont réussi à
03:42 pénétrer ce système
03:45 qui a été porté par les américains parce qu'il y avait des failles. Ces partis politiques
03:50 proches de l'Iran ont fait le travail pour l'Iran pendant 20 ans et aujourd'hui l'Iran
03:56 récolte ça. C'est à dire l'Iran il s'en sort beaucoup plus fort qu'il y a
04:01 20 ans par rapport à la région et par rapport à la géopolitique de la région. Après il y a une question
04:08 importante aussi. Qu'est ce qu'il a gagné le citoyen irakien qui a été promu de liberté
04:14 et de prospérité ? Qu'on a percevé derrière vous il y a quelques instants en train de déboulonner la statue de saddam hussein, image évidemment symbolique.
04:21 Donc là aussi une grosse déception de la société irakienne parce que les américains n'ont pas
04:27 porté une démocratie, ils ont porté une division, une démocratie qui divise. C'est pas une démocratie qui est adaptée aux attentes des irakiens.
04:35 Donc il y a eu
04:37 une classe politique amenée par
04:40 les chars américains qui étaient en décalage avec les attentes de la société irakienne qui vivaient à l'intérieur de l'Irak
04:47 les années des dictatures de Saddam Hussein pendant que ses opposants étaient l'étranger qui avait vraiment perdu la main sur la société irakienne.
04:55 Donc beaucoup de corruption,
04:57 beaucoup de
05:00 politique qui n'est pas adaptée à la situation irakienne qui a causé une révolte
05:04 continuelle de la société où on a vu cette révolte qui a été reprimée et finalement les irakiens qui espéraient se débarrasser de Saddam Hussein
05:12 et avoir une démocratie, les américains quand même ils ont installé un système où il y a
05:18 des centaines de petits saddams qui ont pris le pouvoir qui ont aussi joué sur l'avenir de l'Irak.
05:24 Merci beaucoup Ammar Al-Hamidawi à l'occasion de cette anniversaire.