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Après le match nul à l’Assemblée nationale, le Sénat - qui a voté en faveur du projet de loi samedi 11 mars - a offert un terrain de jeu plus tactique aux acteurs de la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:03 Et voilà, c'est la fin de cette deuxième période de la réforme des retraites.
00:07 On va revenir avec vous, Mathieu Ballus, sur ces échanges au Sénat.
00:10 Des échanges de bonne facture.
00:12 Oui, Anthony, tout à fait.
00:13 Des débats moins musclés qu'à l'Assemblée, mais aussi plus tactiques, plus léchés, on dirait.
00:18 Oui, c'est ça. Ça a été un vrai festival de gestes techniques, de petits gris-gris.
00:22 À droite, par exemple, beaucoup de passement de jambes pour perdre l'adversaire.
00:26 Et la clôture, ce geste controversé, jamais vu sur un terrain, et qu'on appelle déjà une retaillade.
00:33 Et ça a fait réagir le public, Anthony.
00:35 ... de l'article 38, 77, amendement de suppression.
00:41 Demande de clôture sur les explications de vote sur les amendements numéro 3 à 2268.
00:47 En face, la gauche a essayé de se sortir de ce marquage à culottes avec des mouvements plus classiques,
00:54 comme le sous-amendement, le rappel au règlement, mais tout ça a été bien travaillé à l'entraînement.
00:58 Allez, on regarde.
00:59 ... espériez sans doute que nous laissions la retraite des Françaises et Français entre les mains des droits de coaliser.
01:04 Nous ne sommes pas dupes.
01:05 Et les Français non plus.
01:07 Nous ne lâcherons rien.
01:08 Nous ne les lâcherons pas.
01:10 Ah, une très belle fluidité, mais ça n'a pas empêché le camp présidentiel de pouvoir dicter le rythme des échanges.
01:15 Non, non, d'autant que le gouvernement s'est émis lui aussi avec la pratique bien connue du vote bloqué,
01:20 qui lui a permis de garder le contrôle jusqu'à la fin du match.
01:23 Pareil, là, c'est un geste technique relativement rare et qui empêche les adversaires de pouvoir s'exprimer pleinement.
01:28 Alinéa 9 du règlement du Sénat.
01:31 Le gouvernement demande à votre assemblée de se prononcer par un vote unique sur l'ensemble du texte.
01:35 Honnêtement, c'était assez bien vu comme technique, et ça a permis à la défense gouvernementale de se reprendre complètement en main
01:41 après avoir raté l'entame de match à l'Assemblée.
01:44 Oui, c'est ça. On ne sait pas si c'est une remontrance dans le vestiaire,
01:46 mais en tout cas, les deux titulaires, Attal et Dussopt, n'ont pas été trop mis en danger au Sénat.
01:51 Et avec un terrain un peu plus favorable qu'à l'Assemblée, ils ont pu répéter leur gamme, répéter leurs automatismes.
01:56 Clairement, ils se sont trouvés, ça s'est vu sur le terrain.
01:59 Après, je ne sais pas pour vous, Anthony, mais moi, j'aurais voulu voir plus de prise de risque.
02:03 Oui, c'est vrai, une défense appliquée, mais sans réel génie.
02:07 En fait, personne ne se souviendra vraiment de leurs interventions dans quelques années.
02:10 Alors qu'à droite, Anthony, c'est complètement différent. C'était vraiment l'équipe d'un seul homme.
02:14 Oui, c'est ça. Bruno Rotaio a fait une sorte de numéro de soliste de bout en bout,
02:18 sous l'œil bienveillant de son ami, l'arbitre des débats, Gérard Larcher.
02:22 Et ça, c'était une stratégie qui a permis à la droite de marquer plusieurs buts.
02:25 Oui, complètement. On se souvient du CDI senior, par exemple, ou des retraites des mères de famille.
02:30 Voilà. Le problème, c'est qu'à jouer trop perso, le meneur de jeu vendéen,
02:34 qui, on le rappelle, était formé au FC de Villiers, d'ailleurs,
02:36 il n'a pas vraiment laissé de place à ses coéquipiers.
02:38 Oui, alors qu'à gauche, c'est plutôt le collectif qui a primé, et ça a permis à quelques petits nouveaux d'émerger.
02:43 Ah oui, absolument. On pense par exemple au socialiste Yann Chantrel
02:47 ou à l'écologiste Raymond de Ponce et Mange.
02:49 Ah, clairement, Raymond de Ponce et Mange, c'est une des révélations du débat,
02:52 relativement méconnue au début du match.
02:55 Elle a marqué les esprits par sa combativité. On peut le dire, elle était sur tous les ballons.
02:59 La discussion de la réforme commence mal.
03:02 Cette loi du passé est une loi d'une violence sociale inouïe.
03:06 Cessez de faire des retraites, la variable d'ajustement des baisses d'impôts.
03:10 Il faut aussi évoquer la communiste Eliane Assasi,
03:13 avec son coéquipier socialiste à la pointe de l'attaque, Patrick Cannaire.
03:17 Ces deux-là ont vraiment brillé.
03:18 Oui, c'est ça. En gros, la gauche a eu la possession de la balle,
03:21 mais n'a pas su trop quoi en faire et n'a pas réussi à peser sur le score de sa deuxième paille.
03:25 L'avant-centre, monsieur Cannaire. Vous êtes occupé un peu de sport au gouvernement.
03:30 C'est l'avant-centre qui se couche dans les 18 mètres pour avoir un pénalty.
03:33 Le fameux manque de réalisme.
03:34 Le fameux. Du coup, comme prévu, la droite sénatoriale et le gouvernement
03:38 ont remporté cette période après le match nu à l'Assemblée.
03:41 Voilà. Mais Anthony, on le rappelle, avantage en fin de match ou pas,
03:45 ce sont quand même les tirs au but qui décideront de tout.
03:47 Oui, le vote ou le 49-3, la loterie gouvernementale.
03:51 [Musique]
03:57 [Silence]

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