C’est LE défi du siècle ! La nature a appris à concilier la performance et la sobriété. Nous, les êtres humains, on ne sait pas faire ça... Sidney Rostan nous présente le biomimétisme !
Abonne-toi pour plus de vidéos.
Abonne-toi pour plus de vidéos.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 L'intérêt du biomimétisme, il est fondamental et je pense que c'est le défi du siècle.
00:04 La nature a appris à concilier la performance et la sobriété.
00:09 Nous les êtres humains, on ne sait pas faire ça.
00:10 Salut, moi c'est Sydney Rostand, je suis le fondateur et le CEO de BioxayJ.
00:28 BioxayJ, c'est le spécialiste en France d'un domaine assez magique qu'on appelle le biomimétisme.
00:34 En fait, le biomimétisme, c'est une approche d'innovation,
00:37 une approche de développement technologique qui consiste à s'inspirer de la nature.
00:41 Ça fait 3,8 milliards d'années qu'elle a créé plein de savoir-faire, des technologies,
00:45 des matériaux, des comportements cognitifs qui sont très utiles pour innover de façon plus intelligente
00:51 et aussi surtout de façon plus sobre.
00:53 Donc notre métier consiste à concevoir et développer des technologies
00:56 qui sont inspirées de ce que vous voyez chez les organismes vivants.
00:59 Le biomimétisme, ça s'applique à tous les secteurs.
01:05 La nature, elle sait faire de l'optique, elle sait faire des mécaniques, des structures,
01:09 donc des matériaux, elle sait transformer les matériaux, elle sait fabriquer des matériaux sobres.
01:12 La nature, elle sait observer, traiter de l'information,
01:15 donc on peut faire de l'algorithme bio-inspiré.
01:17 Donc ça s'applique vraiment à tous les secteurs et tous les domaines technologiques et scientifiques.
01:22 Il y a des ingénieurs canadiens qui sont allés s'intéresser aux éoliennes.
01:26 On entend beaucoup parler des énergies renouvelables en ce moment.
01:29 La question, c'est comment est-ce qu'on améliore encore le rendement, la performance de ces éoliennes-là ?
01:33 Eh bien, il y a un scientifique canadien qui porte bien son nom, qui s'appelle Frank Fish,
01:38 qui s'est intéressé aux baleines à bosse.
01:39 Contrairement aux baleines bleues, les baleines à bosse, elles se nourrissent uniquement de harengs et de saumons.
01:44 Sauf que quand on est une grosse baleine qui fait 15 mètres de long et 40 tonnes,
01:47 chasser du saumon ou du hareng, c'est difficile.
01:49 Il faut faire des virages très serrés.
01:51 Et du coup, elle a des nageoires tout à fait spécifiques qui lui confèrent ce qu'on appelle de l'hydrodynamisme,
01:54 de l'agilité dans l'eau.
01:56 C'est un peu contre-intuitif.
01:57 Sur le bord de ces nageoires, elle a ce qu'on appelle des tubercules.
02:00 C'est des petites bosses qui lui permettent d'améliorer la façon dont elle va tourner pour chasser le saumon.
02:05 Donc, ils ont eu l'idée de reproduire les petites bosses de la nageoire pectorale des baleines à bosse
02:12 sur le bord d'attaque des pâles des éoliennes.
02:15 Ça a permis d'augmenter le rendement de l'ordre de 20 %.
02:17 Et vous voyez que le lien n'est pas évident entre une baleine dans l'océan et une pâle d'éolienne dans l'air.
02:22 La raison pour laquelle on n'entend pas beaucoup parler du biomimétisme, c'est parce que c'est quelque chose de très technique.
02:30 Donc, ce n'est pas aussi simple que de vendre un produit.
02:32 Ce n'est pas aussi simple que de vendre un service ou une application.
02:35 Par ailleurs, c'est un domaine qui est en plein boom.
02:37 C'est-à-dire que les premiers à faire du biomimétisme, c'est les Américains dans les années 70-80.
02:42 On parle du MIT, de Harvard, de Stanford, de Caltech.
02:45 Donc, c'est vraiment de la science, vraiment de pointe.
02:47 Et ensuite, c'est vraiment que progressivement que ça s'est démocratisé aux autres secteurs et surtout aux autres pays.
02:52 En France, ça commence à prendre de l'ampleur depuis environ, on va dire, 15 ans.
02:56 Finalement, moi, je compare beaucoup le biomimétisme à l'intelligence artificielle il y a 15-20 ans.
03:01 On n'entendait pas encore parler. C'est un diesel, ça prend du temps.
03:03 BioXegy, c'est une vingtaine de personnes.
03:08 Ça reste une startup.
03:09 C'est un peu moins d'un million d'euros de chiffre d'affaires.
03:11 On est basé à Paris.
03:12 Et déjà, 40 projets de recherche et de développement ont été accompagnés avec des gros, gros clients en France.
03:17 C'est surtout 100% de croissance par an.
03:20 Et on commence à s'exporter à l'international.
03:22 On commence à avoir nos premiers clients en Allemagne, en Suisse.
03:25 Donc, on exporte aussi un savoir-faire français.
03:27 Pour moi, il y a deux enjeux principaux auxquels je suis finalement aussi soumis.
03:34 C'est de se rendre compte de l'urgence en matière de développement durable,
03:38 mais aussi du pragmatisme qui est nécessaire.
03:40 Quand j'interprète la startup nation française,
03:43 parfois on voit des startups qui lèvent des centaines de millions d'euros.
03:45 Et on se demande quel est leur intérêt pour la société, pour l'environnement, pour l'égalité, etc.
03:51 On doit se poser la question de l'impact et du sens de son entreprise.
03:54 Et le deuxième défi qui va être important, c'est que c'est quelque chose d'avoir un sens,
03:58 une philosophie et des valeurs.
04:00 Ensuite, il faut apporter le pragmatisme qui est nécessaire,
04:03 et surtout la patience et la résilience qui sont nécessaires pour faire changer les choses dans notre société.
04:08 Si j'avais été impatient et que j'attendais des résultats au bout d'un an, ça n'aurait jamais marché.
04:12 Le premier objectif, c'est qu'on veut devenir les leaders de ce domaine partout en Europe.
04:18 Pour des raisons d'ambition commerciale, c'est clair,
04:21 mais surtout parce qu'il y a une ambition environnementale.
04:23 On a besoin de solutions en matière de recherche et développement qui sont intelligentes, qui sont rationalisées.
04:28 On veut le plus vite possible travailler avec plein plein d'industriels dans tous les domaines,
04:31 parce que plus on fera ça, mieux on s'en portera.
04:33 Le deuxième point, la deuxième ambition, c'est qu'en fait on a nos propres idées.
04:36 On a de la propriété intellectuelle.
04:38 Alors j'en dirai pas plus, peut-être que ça fera l'objet d'une autre interview,
04:41 mais on a certaines technologies qu'on va nous-mêmes développer sans passer par des grands groupes.
04:44 C'était Sydney Rostand pour CLAP, de Commedia.
04:47 N'hésitez pas à partager la vidéo et à bientôt !
04:49 Ah merci !
04:52 Je tiens à remercier ma maman qui, de temps en temps, me fait des tisanes le soir pour bien dormir quand j'ai ses ailes.
04:59 Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
05:02 [Musique]