Chaque jour, les chroniqueurs d'Europe 1 présentent les infos indispensables à connaître en matière de culture : les dernières actus musique, les sorties littéraires ou cinéma, les nouvelles pièces de théâtre et les séries à ne pas manquer... C'est ici !
Retrouvez "La prescription culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-prescription-culture
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Nicolas Carreau, un peu de douceur ce matin pour le livre du jour.
00:04 La douceur, c'est le titre du roman d'Étienne de Montaity chez Stock.
00:07 Étienne de Montaity, directeur du Figaro littéraire, romancier, grand prix de l'Académie française il y a trois ans.
00:12 Il signe donc ce roman dont le titre m'a intrigué.
00:14 Un peu de douceur de ce monde de brut.
00:16 On oublie un peu ça, la douceur.
00:18 On oublie que ça compte et qu'éventuellement ça sauve.
00:21 Qu'est-ce que raconte ce livre ?
00:23 Si on veut.
00:24 Le narrateur est un journaliste d'une cinquantaine d'années.
00:27 Journaliste art de vivre.
00:29 Ce sont les feignants, les journalistes qui passent leur vie dans les hôtels de luxe.
00:33 Je plaisante.
00:34 On voit arpenter le monde comme des touristes trois étoiles.
00:36 Justement, lui se rend en Australie en classe affaire, à Constantiat, sur la côte ouest,
00:42 tranquille pour la convention internationale de la rose.
00:45 Bon, il y va comme ça, il aime bien, sans plus, les roses.
00:48 Il y a d'autres journalistes internationaux, notamment Barbara, une Allemande, plus jeune que lui.
00:53 Avec qui ça part mal puisqu'ils commencent par se disputer et puis ils deviennent amis.
00:57 Mais surtout apparaît Medeco, la présidente de la Fédération internationale des roses.
01:02 C'est elle qui présente l'événement.
01:04 Elle a 70 ans ou à peu près et il émane d'elle une forme de beauté inédite.
01:10 Bref, ça intéresse les journalistes que sont Barbara et notre héros.
01:14 Mais pas seulement à cause des roses.
01:15 Ils veulent en savoir plus sur elle.
01:17 Mais ça, elle refuse.
01:18 Mais pourquoi refuse-t-elle ?
01:20 On l'apprend assez vite, même si elle ne veut pas en parler.
01:23 Elle a été déportée à Ravensbrück en 1944 suite à des faits de résistance.
01:27 Nos journalistes se passionnent pour sa vie.
01:29 Ils essayent de lui faire raconter son histoire.
01:31 La vie de Medeco est inspirée par Lily de Gerlach à qui le roman est dédié.
01:36 Bon, c'est une histoire bouleversante.
01:38 C'est une exploration aussi des traumatismes post-survie, culpabilité d'en être sorti, etc.
01:44 Mais c'est aussi un livre sur les roses et la douceur des roses.
01:47 Et au passage, on en apprend beaucoup sur la fleur elle-même.
01:50 Saviez-vous par exemple qu'il n'existe pas de roses bleues ?
01:53 Et qu'on les met devant les vignes parce que leur fragilité devient un système d'alarme.
01:57 C'est-à-dire que quand le rosier est attaqué, c'est le signe que les vignes seront les prochaines victimes.
02:01 Mais ça laisse le temps d'agir.
02:03 Et puis, alors ça c'est très très beau, on ne parle pas de créateur de roses
02:06 quand quelqu'un fait pousser une nouvelle variété, mais d'obtenteur.
02:10 Un obtenteur.
02:11 Parce qu'on ne crée rien, on obtient.
02:13 Et donc là, on obtient la douceur.
02:15 La douceur d'Étienne Montetti séparue chez Stock.
02:18 Merci Nicolas Carreau.
02:19 Caroline Speller, alors on connaît les Molières, les Césars.
02:22 Mais il y a aussi une cérémonie pour récompenser les meilleurs jeux vidéo en France.
02:26 Ça s'appelle les Pégas, ils ont eu lieu il y a quelques jours à Paris.
02:29 Oui Dimitri, et c'était la 4ème édition qu'organisait l'Académie des Arts et Techniques du Jeu Vidéo.
02:33 Une fête qui a pour ambition de valoriser cette culture populaire,
02:36 mais aussi celle et ceux qui créent ces œuvres en France.
02:39 Julien Villieu du SNJV, Syndicat National du Jeu Vidéo, nous explique pourquoi.
02:43 C'était important pour nous de mieux faire comprendre ce qu'est cette industrie
02:47 à travers ses talents, parce qu'on parle toujours du jeu vidéo à travers la vente de jeux,
02:52 le marché, et rarement en montrant l'envers du décor.
02:56 C'est plus naturel dans le cinéma, dans la télévision, dans d'autres médias.
02:59 Et là on avait besoin nous aussi de montrer qui est derrière ces créations.
03:04 Et derrière ces créations, c'est pas moins de 88 jeux nommés dans 16 catégories différentes.
03:09 Et la première star de la soirée, c'est Plechtel Rekwiem du studio Bordelais à Zobo.
03:14 Suite d'un jeu sorti en 2019, il nous fait vivre le destin tragique de deux enfants au XIVe siècle,
03:22 dans une France ravagée par la guerre de Cent Ans, l'Inquisition, la Peste Noire et les rats.
03:27 Ah non, pas les rats !
03:28 Eh si, les rats, évidemment !
03:29 Et s'il repart avec 4 statuettes dont l'excellence narrative, visuelle, sonore et le prix du public,
03:34 attention, c'est tout sauf un hasard.
03:36 Pour preuve, ce jeu sera prochainement adapté en série télé.
03:39 Voilà, ça s'appelle Plague Tale Rekwiem.
03:42 Alors à propos de rats, l'autre vainqueur, c'est Stray.
03:45 C'est un jeu qui nous permet d'incarner cette assiette originale.
03:47 Un petit chat errant, perdu dans une cité un peu cyberpunk,
03:51 et il y a tout un arsenal sur le dos, ce petit chat.
03:54 Oui, j'adore ce jeu.
03:55 Et après deux prix reçus à Los Angeles,
03:57 Stray, qui est un premier jeu pour le studio montpellierien Blue 12, repart avec 3 Pégas,
04:02 dont le meilleur jeu de l'année.
04:04 Le jeu vidéo indépendant a donc toute la créativité pour se distinguer.
04:08 François Martin Rager, producteur de Stray, nous parle même d'une vague française.
04:12 On a vraiment l'impression de faire partie d'un mouvement qui rayonne internationalement.
04:16 Et on est très fiers de faire partie de ça,
04:18 de sentir qu'il y a une énergie, une volonté de créer et de faire en France qui est incroyable.
04:22 Et on espère que tout sera fait pour maintenir cette dynamique,
04:25 la faire évoluer, parce qu'il y a un vrai talent en France.
04:28 Un talent pas seulement reconnu par les joueurs ou les professionnels,
04:31 mais aussi par notre gouvernement.
04:33 Le ministre délégué à la transition numérique, M. Barrault,
04:36 a même clamé sur la scène des Pégas que le jeu vidéo est une fierté nationale,
04:40 une reconnaissance tout à fait méritée.
04:42 Merci Caroline Sperler, merci Nicolas Caro, Vincent Herouet.
04:45 A tous les 3 demain pour de nouvelles découvertes.