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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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NewsTranscription
00:00 - Culture Média jusqu'à 11h, Philippe Vendel vous recevez une réalisatrice ce matin.
00:05 - Réalistrice culte, bonjour Lisa Azuelos. - Bonjour.
00:08 - Comédienne, scénariste, cinéaste, votre premier film "Comme t'es belle" c'était en 2006,
00:12 énorme carton avec le film "Lol" avec Sophie Marceau, 4 millions d'entrées,
00:15 plus un remake américain réalisé par vos soins, d'où le mot culte que j'ai utilisé.
00:20 Vous avez retrouvé Sophie Marceau pour "I love America" qui était sorti il y a un an tout pile
00:24 sur Amazon, mais là votre actu c'est de retour au cinéma, c'est ce film "La Chambre des Merveilles"
00:29 avec Alexandra Halamy et Muriel Rebain, ça sort mercredi, c'est tiré du roman du même nom
00:34 qui avait été signé Julien Sandrell, c'était un best-seller, 320 000 exemplaires vendus en France
00:39 avec une trentaine de traductions dans le monde. Pourquoi je cite précisément ce livre ?
00:44 Car pour une fois ce n'est pas vous Lisa Azuelos qui avez écrit l'histoire, vous pouvez commencer
00:49 par ce qui vous intéresse le plus, pourquoi cette histoire et pourquoi c'est pas vous ?
00:53 Comment c'est arrivé jusqu'à vous ? - Alors c'est arrivé jusqu'à moi parce que je connaissais
00:57 le producteur et qu'il m'a proposé d'écrire à un moment où je lui disais "je n'ai absolument plus
01:03 envie de faire des films, je voulais devenir conférencière". - Vous le pensiez vraiment ?
01:06 - Oui, c'était juste avant le Covid, j'étais à jour de ma vie, je venais de faire mon bébé,
01:11 ma fille était partie, je me disais "bon de toute façon il va plus rien m'arriver dans la vie
01:15 puisque je ne me voyais que comme une mère" et j'étais probablement un petit peu déprimée,
01:21 en plus de ça mes parents étaient malades, j'étais beaucoup à l'hôpital avec eux etc.
01:26 Donc c'est vrai que quand j'ai reçu ce film, ça m'a fait des vacances de moi-même.
01:33 - Un mot, ce que vous dites dans le dossier de presse, j'avais jamais vu des phrases aussi
01:36 terribles dans un dossier de presse, il faut dire d'habitude c'est extrêmement polissé et
01:39 chantourné, le dossier de presse c'est le monde des bisounours, tout est formidable et là vous
01:44 dites "ce projet est arrivé à un moment de ma vie où j'en avais marre de moi" et plus loin vous dites
01:48 "j'avais l'impression de ne plus rien avoir à raconter, de devenir vieille, bref je faisais
01:52 une sorte de ménopause cinématographique". - Tout le monde va la ressortir. - Bah oui,
01:57 évidemment, je n'en revenais pas, j'ai relu, je me disais "c'est pas vrai", j'ai bien cru que
02:02 vous l'ayez dit, mais je me dis "ils ne l'ont pas imprimé, ils l'ont imprimé". - Mais c'est pas un
02:05 gros mot, vous savez. - Je sais, je sais. - En fait dans ménopause il faut entendre "pause",
02:10 et j'étais en pause, et c'est ça qu'on ne dit pas assez aux femmes, parce qu'il y a aussi
02:14 aux hommes qui sont en repose, qui eux aussi ont une pause, parce que c'est vrai qu'on passe
02:20 toujours d'un moment de vie à un autre, de pas de maternité à la maternité, de la maternité à
02:24 "il n'y a plus d'enfant", et puis il n'y a pas de rituel pour ça, il n'y a pas de pause réelle,
02:28 et tout à coup on sent que le corps ne vit plus les mêmes trucs et on ne sait pas comment
02:32 l'adresser. Et moi j'étais simplement fatiguée en fait, je crois que c'est ça, et puis j'allais
02:38 beaucoup voir mes parents à l'hôpital, et voilà c'est un film qui est particulier pour moi, parce
02:43 qu'on me l'a proposé, mes deux parents étaient vivants, et quand le tournage a été terminé,
02:47 mes deux parents étaient morts, donc vous imaginez bien qu'en fait j'ai eu des choses à vivre,
02:50 j'ai eu un questionnement à me faire, à savoir à quoi rime la vie. - Avec en plus énormément de
02:58 séquences à l'hôpital, sauf que ce ne sont pas les parents, mais le petit garçon de cette maman
03:03 qui est à l'hôpital. - C'était cohérent en fait, moi ce que j'aime c'est la cohérence, et c'est
03:10 peut-être pour ça que mes films rencontrent souvent le public, c'est parce que je vais de mon coeur à
03:15 leur coeur, c'est ça mon but, mon but c'est pas d'aller de mon coeur à Télérama, ou je sais pas où,
03:19 c'est vraiment d'aller toucher les gens. - Je suis sorri parce que ça non plus on le dit jamais.
03:25 - Moi je fais pas du cinéma pour être reconnu par des critiques très intelligents, moi je fais du
03:31 cinéma pour que les gens quand ils viennent en salle, quand ils sortent, ils aillent mieux qu'au
03:35 début, voilà c'est ça mon but, c'est de la thérapie de masse, ou je sais pas comment on pourrait dire,
03:39 et c'est surtout de partager mon coeur, parce que je trouve que la vie ça sert à ça, et effectivement
03:45 en France on appelle ça "bisounours", moi j'appelle ça seulement de la bienveillance, ce qui est très
03:49 différent de la bien-pensance, et bam ! - Avant qu'on raconte l'histoire, parce qu'il faut marquer
03:53 une pause, il y a une histoire dans l'histoire, c'est que le roman de Julien Sandrel, si je suis
03:57 bien informé, vous ne l'aviez pas lu, et vous avez même refusé de le lire. - Oui parce que c'était
04:03 la seule manière, à mon sens, de rester fidèle à moi-même, je suis très fidèle, si j'avais lu son
04:08 texte je serais restée fidèle à lui, donc j'ai préféré me dire que m'inspire cette histoire, et
04:12 quand Julien en parle, il dit "c'est une histoire inspirée", et c'est ça qui est beau, l'inspiration
04:18 ça vient, on sait pas d'où, mais on est toujours très content quand on est inspiré, et cette histoire
04:22 m'a inspiré. - Donc vous êtes partie d'un scénario, d'une adaptation, vous avez lu l'adaptation, vous
04:26 avez travaillé dessus, sans lire le roman, vous l'avez lu depuis le roman, on en parle, parce que
04:31 que raconte la Chambre des Merveilles, que s'y passe-t-il, et que se passe-t-il ailleurs ? Réponse
04:36 avec Lisa Azuelos, on est dans Culture Média sur Europe 1, et c'est tant mieux tout de suite.
04:40 La Chambre des Merveilles à voir au cinéma est réalisée par Lisa Azuelos, avec Muriel
04:46 Robin, Alexandra Lamy, entre autres, un film très touchant, et vous recevez jusqu'à 11h, Lisa Azuelos,
04:51 Philippe Bandel. - On n'a pas encore dit un mot, Lisa Azuelos, de l'histoire, que se passe-t-il ?
04:55 Racontez ce qu'il advient à cette femme, parce qu'en fait le personnage principal, c'est peut-être
05:02 son fils, qu'à 13 ans, le petit Louis. - Oui, c'est un enfant qui adore le skate, et qui se fait
05:09 percuter par un camion en début de film, et qui se retrouve dans le coma. Donc la maman, qui était
05:16 que sur les notes, "alors, t'as bien fait, ton contrôle de maths, gnagnagna", etc. Tout à coup,
05:21 elle se retrouve... - Maman seule, qui l'élève toute seule. - Maman seule, et c'est très important dans l'histoire, elle se retrouve
05:27 complètement déroutée. Et moi j'aime bien utiliser l'idée qu'en fait, elle va changer de route, mais
05:34 surtout elle va changer de routine. Et ça c'est super important, parce que tout à coup, elle est
05:39 obligée de se fier uniquement à son instinct, il n'y a plus de réponse, plus de son, plus d'image de la part
05:43 de son fils, les médecins ne sont pas très encourageants, et tout à coup elle ressent,
05:50 il y a une petite larme, et elle se dit "c'est un signe qui m'envoie". Elle tombe sur un carnet qu'il a écrit,
05:54 dans lequel il y a les dix rêves qu'il voudrait exaucer avant la fin du monde, parce que c'est
06:00 vrai que les enfants sont un peu déprimés, qui se disent que ça peut arriver assez vite. - On l'a entendu
06:04 juste un mot, Romain Désart le disait, on n'a jamais autant... je crois que c'est plus 62% de
06:07 consommation d'antidépresseurs pour les jeunes en dix ans, ce qui est absolument dingue. - Ce n'est pas
06:12 dingue quand on passe sa vie devant les écrans et qu'on a eu trois ans de Covid, mais enfin ça c'est
06:16 un autre sujet. - On n'est pas loin pour parler de la déprime d'un petit garçon, ce n'est pas
06:22 complètement un truc hors sol, on est dans le réel. - C'est-à-dire qu'ils ont besoin de ces rêves.
06:27 - Il y a réellement une inquiétude, et donc ce petit garçon note dix rêves à lui. - Ce petit garçon note dix rêves
06:32 à lui, et elle, elle va se mettre dans la tête que si elle les exauce un à un, et qu'elle vient dans la
06:37 chambre, que c'est pour ça que ça s'appelle la chambre des merveilles, si elle vient lui parler
06:41 de ses rêves et de lui dire à quel point c'était beau, magique, etc., ça va le maintenir en vie dans
06:46 un premier temps, et surtout ça va le réveiller dans un deuxième temps. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est
06:50 qu'elle-même était dans une espèce de coma de routine, en fait, métro-boulot-dodo, et
06:56 doudou aussi, probablement, et que ça va la réveiller elle aussi à la vie. Et qu'en fait, seulement à
07:04 partir du moment où la vie va renaître en elle, qu'elle va être capable de réellement la
07:09 retransmettre à son fils. - On va entendre un extrait, c'est la première fois dans le film que l'on voit
07:13 Alexandra Lamy et Muriel Rebain ensemble, c'est la mère et la fille, donc la mère et la grand-mère du
07:18 petit Louis qui est dans le coma, et Alexandra Lamy fait part de son envie de réaliser les rêves de son
07:23 fils, on les écoute. - Les médecins évidemment, ils disent que c'est peut-être comme ça, que ça
07:28 veut rien dire, etc. Mais ça correspondait quand même pile au moment où je lui dis, pour la petite
07:34 Tamara, tu vois. - Tu crois vraiment que si tu réalises tout ce qu'elle a dedans, il va se réveiller ?
07:38 - Mais je sais pas, maman, je sais pas. Mais moi, ça fait six mois que je m'en veux de lui avoir la main
07:46 pour ce putain de téléphone, que je fais tous les jours, matin, hôpital, entrepôt, que je le masse,
07:53 je lui parle, on a vu tous les spécialistes et puis... Et puis rien. Il se passe rien, maman.
08:01 - D'accord, d'accord, mais ça, c'est n'importe quoi. - Mais je sais pas, je me dis que ce carnet, c'est
08:10 peut-être un signe qu'il m'envoie. - Un signe ? Il y a quoi dans cette liste ?
08:16 - Des vœux, des trucs de gosses. - Quel genre ?
08:23 - Tous les genres. - Ah bah oui, mais comment tu vas faire tout ça ? Avec ton salaire, mais enfin,
08:27 ça déjà, c'est interdit. Et ça, tu détestes l'eau ? - Muelle Robin, absolument impeccable et
08:35 Alexandra Lamy, très, très, très émouvante, ça s'entend et ça se voit et on vous a passé qu'un
08:39 seul extrait. Il y a des grands rêves, des petits rêves. Il y a mec qui nous claque, au connard du
08:43 collège et qui emmerde tout le monde. - Ça, c'est le petit qui le fait en début de film et c'est comme
08:47 ça qu'elle comprend qu'il avait vraiment l'intention, la ferme intention de faire tous ses rêves.
08:51 - Mais c'est aussi un film à grand spectacle. - Ah bah c'est en fait... - Parce que je vais pas tout
08:56 spoiler, mais les baleines, waouh, l'image. - En fait, c'est un road trip de la tête au cœur.
09:03 - J'y pense à l'instant, c'est Thelma et Louise sans Louise. - Ouais, c'est un peu ça. C'est Julien
09:09 Sandrel qui a joué avec... parce qu'il adore ce film et que Thelma et Louise, c'était un film où
09:14 les femmes découvraient leur liberté intérieure et là, c'est la même chose. C'est un peu le
09:18 "heat pray love" français, ce film. Tout à coup, cette femme qui était enfermée vraiment dans une
09:22 toute petite routine de sécurité parce qu'en fait, on nous oppose sans cesse la sécurité et la
09:27 liberté. Elle, elle avait clairement choisi la sécurité parce que quand on est une mère seule
09:31 qui élève son enfant, c'est vers ça qu'on va. Or, c'est pas forcément le bon choix et c'est ça
09:35 qu'elle comprend. Et tout ce road trip, vraiment, c'est de passer de la raison, ce serait presque
09:41 une critique de la raison pure, à un cœur ouvert. - On a réussi à citer Kant dans "La chambre des
09:46 merveilles". - C'est bien, non ? - Bien sûr que c'est bien. On parle de ce sujet très gravement et en
09:51 même temps, c'est un film très, très, très joyeux avec une bouffée d'explosion de joie à la fin.
09:56 Je veux pas en dire plus.