André Comte-Sponville était l'invité politique de La Matinale sur CNEWS. Le philosophe est revenu sur les nombreux épisodes polémiques à l'Assemblée nationale en regrettant la violence de certaines scènes.
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00:00 ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale,
00:02 pour le coup, surtout du côté de la France insoumise,
00:05 m'a paru lamentable.
00:06 Mais qu'un ministre fasse deux bras d'honneur
00:09 dans la même Assemblée nationale,
00:10 ça me paraît tout aussi lamentable.
00:12 Et donc, que la France ait le goût des polémiques,
00:15 je le veux bien, mais ce qui m'inquiète,
00:17 c'est que les polémiques virent de plus en plus à la haine,
00:20 finalement, une forme de vulgarité.
00:22 Et donc, là encore, j'ai envie d'appeler
00:25 une forme de calme, de sérénité, au fond,
00:28 entre démocrates, qu'on peut quand même se respecter,
00:31 qu'on ne soit pas d'accord sur la réforme des retraites,
00:33 mais ça fait partie du jeu démocratique.
00:35 Est-ce qu'il faut pour autant traiter un ministre d'assassin,
00:38 ce qui est quand même hallucinant,
00:40 ou faire un bras d'honneur au Parlement,
00:42 ce qui est tout aussi hallucinant.
00:44 Donc, on a envie d'appeler au calme, à la sérénité,
00:47 à une forme d'apaisement,
00:48 et puis rappelons que dans une démocratie,
00:50 c'est l'électeur qui aura le dernier mot.
00:52 On va refaire des élections au plus tard dans quatre ans,
00:54 plutôt peut-être s'il y a une dissolution.
00:56 Et si le peuple veut revenir à la retraite à 60 ans,
00:59 ou aller à 65 ans, c'est le peuple qui aura le dernier mot.
01:02 Là encore, c'est une formidable chance
01:04 de vivre dans une démocratie.
01:06 Et je regrette qu'en France, souvent le ressentiment,
01:09 la rancœur, la haine, la colère,
01:11 l'emportent sur le sentiment de gratitude
01:14 que nous devrions avoir.
01:15 Quelle chance c'est de vivre dans une démocratie.
01:18 (Générique)
01:21 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]