«Mon Crime», le nouveau film de François Ozon

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Transcript

00:00 Culture Média sur Europe 1 en fil au cinéma, et mieux que les pop-corns, il vous faut un Olivier Benquemoun pour aller au cinéma.

00:06 Évidemment on vous raconte tout, Elisabeth Wollensky va arriver, mais elle est prise dans les bouchons, ce qui arrive parfois à Paris.

00:10 Bonjour Olivier Benquemoun.

00:12 Oui bonjour, ça croustille, mais c'est vrai que je croustille.

00:15 Je suis cuit à point.

00:17 Votre indispensable cinéma pour ce week-end, cuit à point, c'est Mon crime, c'est le nouveau film de François Ozon.

00:24 Mais quel petit régal, mieux que des pop-corns, vous avez raison.

00:26 Quel petit régal que ce nouveau film de François Ozon, comédie très théâtrale, d'ailleurs l'idée originale vient d'une pièce de boulevard.

00:32 Paris, 1935, deux jeunes femmes vivent sous le même toit, dans le même appartement.

00:38 L'une est une avocate, son client, l'autre une comédienne, non pas sans talent mais sans rôle.

00:43 Mais voilà qu'un jour, un producteur à l'ancienne, Harvey Weinstein si vous voulez, vous voyez ce que je veux dire, lui saute dessus et la jeune femme s'enfuira, dira-t-elle ensuite à la police.

00:52 Monsieur Montferrand m'a sauté dessus.

00:54 Enfin mademoiselle.

00:55 C'est un vieux cochon.

00:56 Oui c'est un vieux cochon.

00:57 Mais pourquoi est-elle interrogée par la police ?

00:59 Non pas parce que c'est un vieux cochon, mais parce que ce producteur, Montferrand, vient d'être retrouvé assassiné.

01:05 Et la dernière qu'on a vue chez lui, c'est elle.

01:07 Et pour le juge qui l'interroge, qui n'aime rien de plus que la logique et les conclusions rapides,

01:12 ça ne peut être que la petite Madeleine qui a sans doute volé, on trouvera bien une preuve plus tard.

01:15 Vous avouez, je suis le plus heureux des hommes.

01:19 Moi aussi, enfin des femmes.

01:22 Oui, parce que derrière ses aveux, qu'elle n'aurait pas dû avouer puisque ce n'est pas elle la criminelle,

01:26 derrière ses aveux, Madeleine ne va pas se laisser faire.

01:29 Madeleine avec sa copine avocate va faire mieux, va faire de l'inattendu, du jamais vu, monsieur Vandel, du spectaculaire, oui.

01:35 La petite Madeleine va avouer le crime, mais attention, elle va transformer son procès en scène de théâtre,

01:40 faire la une des journaux, émouvoir, faire pleurer la France avant d'être condamnée à peu et surtout devenir une star.

01:46 Tout le monde voudra désormais de Madeleine dans ses films.

01:49 Pendant 40 ans, je n'ai pas osé tuer mon mari, si j'avais su.

01:52 Décidément, ton crime fait des miracles.

01:55 Ne pensez pas quand même que toutes les femmes de France vont se mettre à assassiner leur mari.

02:00 Non, non, non. En tout cas, dans l'histoire, il y en a quand même une qui est furieuse, mais alors furax.

02:04 C'est la véritable assassine, magnifique Isabelle Huppert, ex-star du cinéma muet,

02:09 qui n'a, enfin dans le film, qui n'a pourtant pas sa langue dans sa poche, qui voudra elle aussi sa part du succès.

02:16 Les coupables qu'ils misent, c'est ennuyeux.

02:19 Mais les innocents qui s'accusent, c'est exaspérant.

02:22 Voilà, vous avez reconnu Fabrice Luchini dans ce film où vous croiserez aussi

02:25 Danny Boon, André Dussolier, Michel Faux et les deux rôle-titres sont interprétés par Rebecca Marder et Nadia Terezovski.

02:32 Elle est Madeleine et c'est elle, je vous rappelle, qui a remporté le César du meilleur espoir féminin.

02:38 Sûrement une bonne nouvelle.

02:39 En fait, il y a plein de bonnes nouvelles avec ce film.

02:43 Le propos sur les femmes, bien sûr, derrière ces années 30, c'est d'aujourd'hui, donc par le ozon.

02:48 Cela dit, les années 30, c'est l'époque où il y a eu un très grand nombre de crimes médiatiques commis par des femmes.

02:53 Le plus connu est celui de Violette Nosière, qui avait pris la perpétuité, qui avait été commuée ensuite,

03:00 mais perpétuité pour le meurtre de son père.

03:02 Au cours du procès, elle avait décrit qu'elle avait été violée par son père,

03:04 mais c'est le genre d'argument qu'à l'époque, on retenait pas du tout.

03:07 En tout cas, avec ce film, François Ozon complète sa trilogie sur les femmes, après Potiche et 8 femmes.

03:13 Et je vous assure que c'est un petit régal, avec enfin cette idée qui est formidable,

03:17 de donner, de temps en temps, des rôles comiques, et pas muets, comiques à Isabelle Huppert.

03:21 - Bonjour mes poupées !

03:22 - Les récompenses doivent aller à celle qui les mérite.

03:24 - Je crois que mon crime est de se cantonner la tête de toutes les femmes.

03:26 - Waouh, ça termine sur un coup de feu.

03:30 Mon crime de François Ozon, c'est au cinéma depuis mercredi.

03:33 Si je m'en suis compris, vous nous le conseillez.

03:34 - Oui, et puis ça marche très fort.

03:35 Ça a fait un très bon démarrage, mercredi.

03:37 - Merci beaucoup Olivier Benkemoun.

03:38 - Olivier, vous prenez du pop-corn quand vous allez au cinéma ?

03:41 - Jamais.

03:41 - Ah jamais ?

03:42 - Mais alors jamais.

03:42 - Vous avez une petite nourriture comme ça qui vous réconforte, qui vous fait du bien ?

03:45 Philippe aussi ?

03:46 - La confiture de doux ?

03:47 - Ah oui, la confiture.

03:48 - Vous l'avez dit, c'est pas une confiture de journée.

03:49 - C'est la confiture.

03:50 - Mais c'est pas inavouable.

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