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SportTranscription
00:00 Allez, on est de retour dans le studio d'Europe, installez-vous confortablement, on s'occupe de vous, on s'occupe de tout, surtout jusqu'à 23h.
00:05 Alors, impossible ce soir de ne pas revenir sur cette sortie prématurée du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions pour la cinquième fois en sept ans.
00:12 Les parisiens quittent donc la compétition dès les huitièmes de finale.
00:16 Paris n'a pas existé, on peut le dire, face au rouleau compresseur bavarois, sérieux, appliqué.
00:21 Alors, il n'y a pas eu de scandale, en plus pas de drame.
00:23 Cette élimination est logique, elle est clinique, elle est terrible.
00:26 Et si c'était le moment de tout changer, eh bien on va se poser la question et ce soir on va ouvrir le premier volet de notre série "Les grands chantiers d'Europe 1 Sport pour le PSG, constats et solutions".
00:36 Et on attaque ce soir avec un ancien président du Paris Saint-Germain. Bonsoir Alain Kezac.
00:41 - Bonsoir.
00:42 - Merci d'être avec nous en direct ce soir sur Europe 1.
00:46 Vous avez été président du club entre 2006 et 2008, je le rappelle.
00:49 Alors, comment est-ce que vous avez, vous, vécu cette nouvelle élimination hier soir ?
00:54 - Je l'ai vécu mal, mais dire que c'est la plus puissante défaite du Paris Saint-Germain depuis l'ère Kattari, c'est à mon avis presque stupide.
01:07 J'ai été aussi efficé par le bashing anti-PSG de la journée, avec tous les prix Nobel de football qui sont succédés,
01:18 pour expliquer ce qu'on aurait dû faire, pas faire, ce qu'on voudrait faire, que par l'énorme déception d'hier soir.
01:24 C'est une énorme déception, mais une puissante défaite devant une très bonne équipe de Bayern avec un bloc défensif formidable,
01:32 c'est pas ce que j'appelle une puissante défaite, c'est une puissante déception, je le rends.
01:37 - Alors, quel constat est-ce que vous faites, vous, au-delà des deux buts encaissés, justement ?
01:41 Puisque vous me dites, ce n'est pas la pire des défaites. Quel constat vous dressez, vous ?
01:47 - Du match d'hier ? - Oui absolument, du match d'hier et la sortie du Paris Saint-Germain, oui.
01:56 - Il y a eu deux matchs, le premier mi-temps, j'étais plutôt très positif, parce que je trouvais qu'enfin,
02:05 on avait trouvé un système de jeu avec ce 3-5-2, en jouant collectivement bien,
02:11 et je me suis dit, là on est en train d'inventer, enfin pas d'inventer, mais de trouver une nouvelle identité de jeu,
02:19 et puis une deuxième mi-temps où, bon, il y a eu le départ de Martinho, le départ de l'arrière, etc.
02:27 Mais on ne se rend pas aux excuses, mais là on a été effectivement balayés, on a reculé beaucoup trop,
02:33 et on ne peut pas oublier que le Bayern a été absolument exceptionnel au niveau défensif, je dirais.
02:39 Ils ont formé un bloc défensif qui a empêché à Mbappé et à Messi d'exister,
02:48 alors que personne ne met en cause la valeur de ces deux joueurs.
02:52 - Patrick Julliard pour vous, Alain Kezac, ce soir sur Europe 1.
02:55 - Oui, bonsoir Alain, est-ce que, en voyant ce match, vous n'êtes pas un peu nostalgique du PSG passé,
03:02 moins riche, mais plus solidaire et collectif ?
03:08 - Non, écoutez, je serais mal placé pour donner le son.
03:14 J'étais président à un moment où ce n'était pas non plus très facile.
03:19 Les Qataris sont venus. Je dirais que maintenant le Parc des Princes est plein,
03:26 les stades où l'on va à l'extérieur sont pleins aussi.
03:30 Non, je ne suis pas nostalgique. Bien sûr, ce n'est pas le même budget, ce n'est pas les mêmes moyens,
03:36 mais il y a eu beaucoup de choses très positives de faire.
03:39 Simplement, je crois qu'après les années difficiles que l'on a vécues, la fin de Cana, les colonies,
03:46 il fallait réussir ce que j'appelle en communication un relancement.
03:50 Et je pense que le star system a été un bon choix de recruter des Beckhams, de recruter des Zlatan,
03:58 de recruter des Messires et autres. C'était la bonne façon de relancer la marque PSG.
04:07 - Oui, alors là on parle de marketing, on ne parle plus de sport parce que je parle de ce bout coup.
04:11 - Vous me faites rire. Le marketing, quand tout le monde parle de ça, on dirait que c'est un gros mot.
04:16 Le marketing, c'est des moyens de vivre et autres.
04:21 - Non, non, je ne dis pas que c'est un gros mot, monsieur Alain Cazac,
04:23 mais on peut le dire ou pas que le PSG n'est pas taillé ou plus taillé pour les confrontations à deux matchs en Coupe d'Europe ?
04:29 Mbappé l'a reconnu lui-même, il dit qu'on n'est pas au niveau physiquement, tactiquement, mentalement.
04:35 - Je ne dis pas du tout qu'on est au niveau cette année et qu'on a magnifiquement joué cette année.
04:42 Je dis simplement, là où je suis effectivement un peu agacé,
04:46 c'est qu'on oublie qu'on a été en finale des Champions League, en demi-finale.
04:52 - Et on est en demi-finale sur un final 8 qui était une compétition un peu troqué.
04:55 - Bien sûr, ça n'existe pas. Et puis, est-ce que le Manchester City a gagné une Coupe d'Europe ?
05:02 Donc, je pense qu'on a fait une erreur.
05:04 Probablement, c'est de trop promettre qu'on était là pour gagner une Coupe d'Europe.
05:09 Ça, je vous prends, c'est déceptif.
05:12 Et je ne dis pas du tout qu'il ne faut rien changer, mais quand j'entends "il faut changer les hommes,
05:16 vous virez machin et machin, vous recrutez machin et machin",
05:19 qui sont les gens pour jouer comme ça, qui n'ont jamais dirigé un club de football ?
05:25 On a eu 25 présidents, 25 entraîneurs.
05:29 Et apparemment, moi je souhaite que très sereinement,
05:34 et en évitant d'écouter Pierre et Paul,
05:38 on se dit qu'il y a trois chantiers fondamentaux.
05:42 Rétablir l'équilibre de l'équipe et avoir des joueurs complémentaires
05:47 et un milieu de terrain équilibré, ce qu'on n'a pas actuellement.
05:50 Ça, j'en conviens, je n'ai jamais dit autre chose.
05:54 Qu'on choisisse un système de jeu et qu'on s'y tienne.
05:59 Pas un jour le 3-5-2 et un jour le 4-2-4 ou autre chose.
06:03 Et troisièmement, qu'on renforce de beaucoup le banc du PSG.
06:09 Alors, ce sont un peu des jeux communs, je suis sûr que le management sait ça.
06:14 Mais je veux dire, ça ne sert à rien de dramatiser
06:17 et maintenant il faut se mettre au boulot.
06:19 On a une énorme déception, mais dire "tout a été mauvais, il faudrait faire ça et ça"
06:27 sans savoir une stratégie, ce n'est pas en un quart d'heure qu'on la décide.
06:32 On prend ses dossiers, on réfléchit, on amène de l'intelligence.
06:38 - C'est un gros chantier. Claire Arnoux a une question pour vous Alain Kézac.
06:42 - Alain Kézac, bonsoir. Est-ce que vous, vous auriez pris un directeur sportif
06:47 comme il y a actuellement au PSG, qui n'est finalement pas vraiment un directeur sportif
06:51 mais un recruteur qui travaille aussi pour d'autres clubs ?
06:54 - Je ne peux pas vous répondre. Je ne connais pas assez Campos.
07:03 Je ne connais pas du tout pour juger.
07:06 - Mais est-ce que vous trouvez ça normal ?
07:09 - Vous dites le fait qu'il travaille pour d'autres clubs ?
07:12 - Oui, c'est un directeur sportif particulier quand même.
07:16 - Oui particulier. Quand il est arrivé, on a tous dit "formidable, enfin Goutteur qui a fait un malheur à Lille".
07:26 - Mais il était recruteur, là il est directeur sportif.
07:31 - Ce sont des titres, mais en fait ce n'est pas lui qui dirige le club.
07:38 - Qui dirige le club alors ?
07:41 - Qui dirige le club, c'est les Qataris.
07:44 Ce sont ceux qui mettent de l'argent, comme toujours.
07:47 Ce ne sont pas les gens qui sont dans leur canapé et qui jugent.
07:52 - Non, mais c'est peut-être moins des gens de terrain, c'est moins des spécialistes de football.
07:56 On peut reprocher aussi aux Qataris de faire ce que vous dites, c'est-à-dire de créer une belle marque.
08:00 Mais peut-être qu'il y a une vraie réflexion de fond à avoir sur le fonctionnement.
08:04 - Non, vous avez raison. Il y a une vraie réflexion de fond.
08:07 Créer une belle marque, d'abord, ce n'est pas non plus quelque chose qui n'a aucun intérêt.
08:14 - Non, mais ce qu'on dit, c'est qu'on a peut-être touché les limites du système qu'a tari
08:17 dans le sens où la stratégie qui est mise en place de recruter des joueurs
08:21 avec un nom qui claque sur l'affiche "à grand renfort de Gros Caché",
08:25 ça ne suffit peut-être plus et qu'il faut peut-être réfléchir à construire une équipe.
08:30 - Je comprends votre question.
08:33 Je dis simplement que, à mon avis, ce ne sont pas les Qataris.
08:38 Les Qataris sont là, ils ont l'argent et si quelqu'un veut reprendre le club, bienvenue.
08:43 Mais je dis simplement que, comme vous dites, il faut réfléchir.
08:47 Je dis que le start-up system a été probablement une façon de sortir un peu de la désolation
08:54 des dernières années du PSG avant les Qataris.
08:57 Et je le dis d'autant plus que j'étais gilet jaune de cou, donc ce n'est pas très agréable de dire ça.
09:05 Donc là, vous avez raison.
09:06 C'est-à-dire que maintenant, le start-up system a peut-être ses limites, sûrement ses limites,
09:13 et qu'il faut plutôt penser à bâtir une équipe équilibrée avec une identité de jeu,
09:18 un système de jeu qui soit le sien, qu'on fasse attention à avoir un vrai banc
09:25 et qu'on n'ait pas, comme hier on a vu contre Bayern, des joueurs peut-être de talent,
09:30 mais pas au niveau des remplaçants du Bayern.
09:33 Là, il y a un vrai chantier.
09:35 Je ne suis pas un bisounours en train de dire que tout va bien.
09:38 Je dis simplement que les commentaires disant, pas le vôtre, je ne suis pas désagréable,
09:45 les commentaires disant qu'il faut virer machin, machin, il faut recruter machin, machin.
09:50 Bon, après, oui, on peut dire tout ce que l'on veut, mais maintenant, c'est le passé.
09:56 Il faut retrouver les trois points que j'ai dit, et vous avez raison.
10:00 Il y a une réflexion que de s'opérer sereinement et pas à coup d'insultes de l'équipe,
10:06 insultes des joueurs, qui ne montent pas à une maillot ou autre chose.
10:10 Les milieux communs comme ça n'ont jamais fait avancer le public.