• il y a 2 ans
Ce mardi 7 mars est la 6e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Alors que les syndicats ont appelé à "mettre la France à l’arrêt", certains secteurs comme les transports et les raffineries ont déjà annoncé la reconduction de la grève. 

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00:00 Retour sur le plateau de première édition. Il est 8h20, le 7 minutes pour comprendre si la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites ne risque pas de tourner à la radicalisation.
00:10 [Générique]
00:14 Laurent Neman nous accompagne. On va rejoindre tous les envoyés spéciaux de BFM TV qui sont mobilisés depuis tôt ce matin pour vous faire vivre cette sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:23 L'information de cette matinée c'est que plus aucune goutte de carburant ne sort des raffineries de France. C'est ce qu'a indiqué la CGT il y a un peu moins d'une heure.
00:31 Samis Faxi, vous êtes à la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon. C'est en Seine-Maritime. C'est une raffinerie ExxonMobil. Quelle est la situation à 8h20 ?
00:39 Écoutez, le mot d'ordre est très simple. Plus une goutte d'essence ne doit sortir de cette raffinerie ici à Gravenchon. Les choses sont assez bien organisées.
00:50 Regardez, vous avez ici un syndicaliste de la CFDT qui distribue des tracts pour expliquer aux gens leur mouvement.
00:57 Et puis de l'autre côté, vous avez ces assemblées générales qui ont lieu sous cette tente où les salariés sont regroupés.
01:03 Et c'est ici qu'ils votent la grève. Une grève qui ce matin a été votée par les personnels de nuit. Et donc là maintenant, c'est les personnels de jour qui vont devoir se prononcer sur cette grève.
01:14 Ce matin, elle a été votée à une très très large majorité. Pas l'unanimité, mais une très large majorité. Et donc, c'est ce que nous disaient en tout cas les représentants de la CGT,
01:23 on peut s'attendre dans les prochains jours à une pénurie si cette grève est reconduite demain ou après-demain.
01:29 Un dernier mot pour vous dire qu'il y a une manifestation qui partira d'ici jusqu'à la mairie de Gravenchon pour sensibiliser l'opinion publique.
01:36 Laurent Neman, donc blocage de toutes les raffineries de France, c'est en tout cas ce qu'annonce la CGT. D'abord le carburant séminaire de la guerre, avec un risque de pénurie de carburant rapide si ça se poursuit ?
01:49 Oui, absolument. La pénurie peut se faire sentir dans les stations-service d'ici 3 jours, 4 jours, en tout cas d'ici la fin de la semaine. On est payé pour apprendre de ce qui s'est passé à l'automne dernier.
02:00 Mais il n'y a pas que les raffineries. Il y a 3 des 4 terminaux métaniers, c'est-à-dire la fourniture de gaz, qui sont à l'arrêt pour 7 jours.
02:08 Il y a des grèves reconductibles promises dans des tas de secteurs d'activité. Je pense à la SNCF, à la RATP, mais à d'autres branches d'activité.
02:16 Donc ça veut dire qu'il y a un durcissement par la grève. Il y a un durcissement aussi dans les mots, dans les modes d'action.
02:23 Mais en même temps, on ne peut pas faire comme si on n'était pas prévenu. Ça fait très exactement 2 mois que les syndicats préviennent qu'à partir du 7 mars, on passe à une nouvelle phase.
02:33 Et pourquoi on passe à cette nouvelle phase ? Parce qu'il n'y a plus que 10 ou 15 jours. Dans 15 jours, allez dans 20 jours, le texte, le 26 mars, sera voté à l'Assemblée.
02:43 Il sera même peut-être voté dès le 16 mars prochain, lorsqu'il reviendra du Sénat après être passé en commission unique de paritaires.
02:50 Donc les syndicats disent qu'on a 10 jours pour inverser la donne.
02:54 Et dans cette nouvelle phase de la contestation, il y a les ronds-points et les mobilisations pour bloquer certaines routes.
03:01 Damien Gourlet, vous êtes ce matin du côté de Valenciennes. Et depuis ce matin, vous nous montrez effectivement des barrages mobiles de ronds-points en ronds-points.
03:11 On est sur un mouvement qui évolue, qui bouge, un mouvement qui se durcit parce que jusqu'ici, il n'y avait pas eu ce genre de blocage, Marc Lambert.
03:21 Ce matin, quel bilan vous faites des actions que vous avez pu mener ?
03:24 Bilan très réussi. On était de nombreux manifestants. On a vu sur le premier opération de blocage, beaucoup de camions faire demi-tour.
03:33 Ici, on est présent depuis plus d'une heure. Et l'opération blocage de l'économie, son plein ici sur le Valenciennes.
03:39 Qu'est-ce qui va se passer ici ? La police est venue faire une visite de courtoisie. On pourrait dire qu'ils sont venus prendre un peu la température.
03:45 Vous allez être délogés ?
03:46 On ne sait pas. On attend. Nous, on ne bougera pas de toute façon jusqu'à temps qu'ils viennent nous déloger.
03:51 Ensuite, il y a la manifestation. Et après, on décidera collectivement des suites parce que les opérations ne vont pas s'arrêter dans la journée.
03:59 La France à l'arrêt le 7, c'était le mot d'ordre. Et le 8, elle redémarre ou vous avez prévu d'autres surprises ?
04:03 Le 8, elle sera toujours à l'arrêt. Ici, dans le Valenciennes, on continuera les opérations de blocage de l'économie.
04:10 Le 8, le 9, le 10, autant de jours qu'il faudra pour exiger le retrait de la réforme.
04:15 Voilà. Il y avait encore un élément que je voulais vous livrer, Christophe Erdeline. C'est que tout à l'heure, les pompiers sont venus pour voir si les feux ne risquaient pas de se propager.
04:22 Et quand ils ont fait demi-tour, quand ils ont vu que la situation était sous contrôle, on a pu voir que sur les flancs du camion, il était marqué « 64 ans », c'est non.
04:29 Ils n'ont pas le droit de grève, mais ils avaient le droit de manifester leur solidarité avec le mouvement.
04:32 Laurent Neman, est-ce que le gouvernement va laisser bloquer l'économie ?
04:37 Vous avez remarqué que depuis le début de ce conflit et à l'approche de cette journée du 7 mars, personne dans le gouvernement n'a parlé de réquisition.
04:44 La droite en parle, le gouvernement n'en parle absolument pas pour ne pas mettre d'huile sur le feu. La clé, en réalité, c'est l'opinion publique.
04:52 Si la galère devient trop longue, trop dure, trop forte pour le quotidien des Français, est-ce que l'opinion publique demande au gouvernement de retirer le projet
05:01 ou au gréviste d'arrêter de faire grève, au bloqueur d'arrêter de bloquer ? C'est là où ça se joue. Et vous avez raison de dire que la clé, ce sont les raffineries.
05:09 L'essence, c'est le nerf de la guerre. Il y a désormais le télétravail, l'Internet, etc. La voiture, pour 78 % des Français, c'est un outil absolument indispensable.
05:18 On a vu ce qui s'est passé à l'automne. Bien sûr, les métros, les RER, les trains, c'est la galère pour le quotidien des Français, mais bien pire, la voiture.
05:27 Et si ça devait durer dans les raffineries, là, ce serait peut-être une clé pour le gouvernement comme pour les syndicats.
05:32 Ça peut retourner l'opinion publique qui, aujourd'hui, est majoritairement favorable au conflit et à la lutte contre ce projet de loi.
05:41 – Regarde ce qui se passe aussi à Rennes, regardez. Cette nuit, les blocages de route à Rennes organisés par une centaine de personnes,
05:47 majoritairement des étudiants, qui ont voulu bloquer la Nationale 24. C'est la route de l'Orient à l'ouest de Rennes.
05:52 Les trois sorties qui mènent à la rocade de Rennes ont été bloquées par des barricades et des feux de poubelle.
05:57 Et la police est intervenue aux alentours de 3h du matin pour déménager les bloqueurs avec des grenades lacrymogènes.
06:04 L'axe est resté fermé une bonne partie de la matinée.
06:07 – Un mot, Laurent.
06:07 – Si je suis cynique, ces images arrangent le gouvernement, mais portent clairement préjudice au mouvement syndical.
06:13 Parce qu'évidemment, on ne peut pas résumer les 260 manifestations d'aujourd'hui à ces images à Rennes.
06:18 C'est ce que craignent les leaders syndicaux, qu'il y ait des poches de radicalisation qui nuisent à l'image globale du mouvement.
06:25 Donc d'un point de vue cynique, ça peut arranger le gouvernement.
06:28 C'est évidemment ce que redoutent les leaders syndicaux.
06:30 – S'agit-il d'une tendance également qui se dessine ?
06:33 Clémence Dibou, vous êtes devant le lycée Racine dans le 8e arrondissement de Paris.
06:37 Lycée bloqué ?
06:38 [bruit de voiture]
06:40 – Lycée bloqué depuis 7h30, 7h45 ce matin.
06:43 Je vous laisse voir les images de Philippines, David.
06:46 En fait, les premiers lycéens sont arrivés un tout petit peu avant l'ouverture du lycée vers 8h30.
06:51 Ils ont pris les poubelles du voisinage pour essayer de bloquer l'entrée.
06:55 Alors, il y a eu quelques tensions avec les gardiens d'immeubles alentours
06:57 qui sont venus récupérer leurs poubelles sans débordement, évidemment.
07:01 Ils sont là, ces lycéens, avec des pancartes.
07:04 C'est un haut lieu de la contestation lycéenne et étudiante à Paris.
07:07 Le lycée Racine, ce n'est pas la première fois qu'il est bloqué.
07:10 Parmi les revendications, évidemment, les retraites.
07:12 Mais ça va au-delà.
07:13 C'est une manifestation contre le gouvernement Macron.
07:16 Par exemple, il y a des tracts qui sont distribués contre le Service National Universel.
07:20 La jeunesse n'en veut pas, voilà ce qu'on dit ce matin.
07:23 Dans le 8e arrondissement, très chic arrondissement de Paris,
07:27 ce blocage, eh bien, il est un peu sous les yeux circonspects des passants.
07:31 Qui, par exemple, une dame, tout à l'heure, nous disait "ils ont 20 ans"
07:34 et nous parle déjà de retraite.
07:35 Donc, il y a une sorte de petite tension dans ce 8e arrondissement et ce lycée bloqué.
07:39 Pour l'instant, tout se passe dans le calme.
07:41 Il y a des dizaines d'étudiants du lycéen qui bloquent
07:44 et qui ont bien l'intention de continuer, dans les prochains jours,
07:48 à bloquer et à faire entendre leur voix.
07:50 Des poubelles, il risque d'y en avoir pas mal,
07:52 puisqu'il y a un préavis de grève lancé par la CGT qui concerne toute la France.
07:56 Un mot sur ces lycéens, ça te remet quelque chose ?
07:59 Des dizaines de milliers d'établissements scolaires
08:02 et quelques établissements scolaires bloqués par quelques étudiants,
08:06 quelques lycéens en l'occurrence, ça ne fait pas un mouvement social.
08:10 On est très très loin de ce que la France insoumise espérait.
08:13 Vous savez qu'ils veulent faire une journée de manifestation
08:16 liée à la jeunesse ce jeudi.
08:18 On est encore très très loin d'un mouvement de jeunesse.
08:20 Mais pas non plus nous devant tous les lycées de France non plus.
08:23 Donc pour ça, il va falloir regarder BFM TV aujourd'hui,
08:26 parce qu'on va vous faire vivre cette mobilisation.
08:28 On prendra la température sur l'ensemble du territoire
08:30 avec tous nos envoyés spéciaux qui seront mobilisés jusque tard la nuit prochaine
08:35 pour vérifier si la France est à l'arrêt,
08:37 et pour suivre aussi les reconductions de mouvements
08:40 ce soir dans les assemblées générales.
08:41 Merci Laurent et merci à nos reporters qui seront là avec le Live Toussaint à 9h.

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