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Chaque soir, en direct, Caroline Dublanche accueille les auditeurs pour 2h30 d'échanges et de confidences. Pour participer, contactez l'émission au 09 69 39 10 11 (prix d'un appel local) ou sur parlonsnous@rtl.fr

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00:00:00 Vous êtes sur RTL.
00:00:02 RTL
00:00:08 22h00 minuit 30, parlons-nous. Caroline Dublanche sur RTL.
00:00:14 Bonsoir Caroline Dublanche, c'est un plaisir de vous retrouver.
00:00:23 J'espère que vous avez passé un bon week-end, que vous vous êtes bien reposé. Et maintenant, jusqu'à minuit et demi, je vous invite à appeler le standard de parlons-nous au 09 69 39 10 11
00:00:37 pour dialoguer avec moi sur tous les sujets qui vous tiennent à cœur. Et ce soir, en l'absence de Paul qui a pris une petite semaine de congé,
00:00:47 c'est Violaine qui va vous accueillir et s'occuper de vous. Et elle est épaulée par Enzo qui va vous accueillir avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité au 09 69 39 10 11.
00:01:02 Marc Visser est là, lui aussi, derrière sa console, concentré, prêt à commencer.
00:01:07 Alors si vous souhaitez réagir aux témoignages que vous allez entendre, vous pouvez le faire en envoyant un SMS au 64 900.
00:01:16 N'oubliez pas de commencer votre message par les trois lettres RTL, 35 centimes par SMS.
00:01:22 Vous pouvez également nous laisser des commentaires sur la page Facebook de l'émission RTL-parlons-nous, ou directement, vous nous passez un petit coup de fil,
00:01:32 09 69 39 10 11, et comme ça vous nous rejoignez et on discute ensemble à l'antenne.
00:01:40 Bonsoir Claire.
00:01:46 Bonsoir.
00:01:47 Et bienvenue. Vous êtes un peu stressée.
00:01:50 Oui, un peu, oui.
00:01:51 Mais oui, non, non, ne vous inquiétez pas. Ça va bien se passer. Vous m'appelez parce que vous voulez me parler de votre fille.
00:02:01 Oui, et de ma petite fille.
00:02:03 Et de votre petite fille, voilà. Donc votre fille qui va avoir bientôt 40 ans.
00:02:08 Oui.
00:02:09 Et qui a deux enfants.
00:02:11 Oui, un petit garçon de quatre ans et demi et une petite fille de six ans et demi.
00:02:15 De six ans et demi, d'accord.
00:02:17 De six ans et demi, oui. Elle vit dans la région parisienne.
00:02:19 Oui.
00:02:20 Moi je suis en Bretagne, donc je suis moins deux.
00:02:24 Et elle vit avec son compagnon.
00:02:27 D'accord.
00:02:28 Ils ont tous les deux une bonne profession. Elle est chercheuse en biologie.
00:02:32 Ah oui, d'accord.
00:02:33 Oui, oui.
00:02:34 Mais son compagnon n'est pas le père des enfants ?
00:02:37 Si, si, si.
00:02:38 D'accord.
00:02:39 C'est un couple très uni depuis assez longtemps.
00:02:43 Oui.
00:02:44 Et donc ma fille a eu un passé assez difficile dans son enfance.
00:02:51 Mon mari est mort quand elle avait huit ans.
00:02:54 Et donc j'ai levé elle et sa soeur toute seule pendant pas mal de temps.
00:03:00 Mais oui.
00:03:01 Elles ont eu ensuite un petit frère qui est arrivé, qui s'est dressé sur la famille.
00:03:05 On s'entendait très bien.
00:03:07 Mais on a toujours eu des rapports assez difficiles par rapport à justement la mort de son père.
00:03:13 Comme si elle me reprochait qu'il soit parti, qu'il était malade.
00:03:18 Enfin donc, il s'est tué dans un accident de voiture.
00:03:20 Mais il était parti avant déjà.
00:03:23 Il avait fait une grosse dépression nerveuse et donc il avait quitté la maison.
00:03:27 Et il est mort très soudainement et on ne s'y attendait pas du tout.
00:03:31 Et elle n'en a jamais parlé.
00:03:33 Elle n'a jamais voulu en parler.
00:03:34 Jamais.
00:03:35 Bon, ce n'est pas bon signe.
00:03:36 Par contre, elle avait ses lunettes dans sa table de nuit.
00:03:39 Les lunettes de son père.
00:03:41 Dans sa table de nuit.
00:03:42 Jusqu'à il n'y a pas longtemps là.
00:03:44 D'accord.
00:03:45 Et donc bon, elle a construit sa vie.
00:03:46 Quand vous dites qu'elle n'a jamais voulu en parler, vous dites que c'était difficile, y compris entre vous deux.
00:03:51 Elle n'a jamais eu...
00:03:52 Oui, non, même avec moi.
00:03:53 Mais même petite quand c'est arrivé, elle avait 8 ans, vous me dites.
00:03:56 Oui, et bien elle n'en parlait pas.
00:03:58 Elle pleurait, mais elle ne le parlait pas.
00:03:59 Oui, ce n'est pas bon signe ça.
00:04:00 Non, pas du tout.
00:04:01 Autant sa soeur a eu besoin et a demandé une aide psychologique tout de suite.
00:04:07 Et après, ensuite, à tous les actes de la vie, pratiquement, quand elle a été mariée, quand elle a eu...
00:04:12 À l'adolescence aussi, elle a avancé.
00:04:15 C'est événement, oui, important.
00:04:16 Elle a besoin d'être psychologue, quoi.
00:04:18 Et quand elle s'est mariée, à chaque fois, il y a un rebond de souvenir, on dirait.
00:04:22 Oui.
00:04:23 À chaque événement heureux.
00:04:24 Mais elle en a toujours parlé, on en a toujours parlé.
00:04:26 Et elle a toujours résolu son problème.
00:04:28 Autant ma deuxième fille ne l'a jamais fait.
00:04:30 Elle est beaucoup plus intériorisée.
00:04:32 Oui, elle est très timide en plus.
00:04:34 Elle était très timide.
00:04:35 Maintenant, je ne sais pas, elle est timide, mais en même temps, elle est très autoritaire.
00:04:39 Vous savez, les timides, quand ils prennent un peu de position, ils deviennent souvent très autoritaires.
00:04:44 Et donc, nos rapports sont très biaisés.
00:04:47 Je marche sur des oeufs avec elle.
00:04:49 Parce qu'elle a fait des études longues, difficiles.
00:04:52 Donc, à une époque, c'était...
00:04:55 Elle faisait ses prépas dans une autre ville.
00:04:58 Donc, elle ne revenait que le samedi midi.
00:05:00 Elle repartait le dimanche soir.
00:05:02 Donc, la vie à la maison était calquée sur sa...
00:05:05 Mon travail à elle, quoi.
00:05:07 C'était extrêmement exigeant.
00:05:09 Vis-à-vis d'elle-même ?
00:05:11 Vis-à-vis d'elle-même et des autres.
00:05:13 On devait obéir.
00:05:15 Enfin, se calquer sur son rythme d'étudiant très studieuse.
00:05:19 Oui, voilà.
00:05:20 Après, elle est partie au Québec.
00:05:22 Elle a fait beaucoup de choses.
00:05:24 Et maintenant, elle a un très bon...
00:05:26 Oui, elle a un bon poste.
00:05:28 En plus, si elle est chercheuse en biologie.
00:05:31 En plus, elle est très travailleuse.
00:05:35 Elle travaille énormément.
00:05:37 Elle se déprécie beaucoup, mais elle travaille énormément.
00:05:39 Et donc, elle a eu sa première fille, il y a 6 ans et demi.
00:05:42 Oui.
00:05:43 Qu'elle a beaucoup, beaucoup "adorée".
00:05:47 Je ne critique pas, mais elle a une relation très fusionnelle avec sa fille.
00:05:53 Avec ses deux enfants, d'ailleurs.
00:05:54 Mais particulièrement avec sa fille, depuis le début.
00:05:57 Elle a été longtemps...
00:05:59 Elle l'a beaucoup portée.
00:06:01 Elle a été très, très proche.
00:06:04 Très symbiotique.
00:06:06 Et j'ai l'impression que cette symbiose, elle n'arrive pas à...
00:06:10 Le papa a essayé de se mettre...
00:06:12 De trouver sa place.
00:06:14 Ça a été un peu difficile, mais il l'a fait.
00:06:16 Et il a réussi.
00:06:17 Il a beaucoup évolué, lui.
00:06:19 Mais depuis 2 ans, c'est devenu une catastrophe.
00:06:22 Autant, elle était très exigeante avec sa mère.
00:06:25 Maintenant, elle est dans la violence.
00:06:28 Comment ça, dans la violence ?
00:06:30 La petite.
00:06:31 Elle a une contrariété.
00:06:32 La petite, puis des crises de hurlements, de colère.
00:06:37 Elle explose de colère.
00:06:39 C'est vraiment le mot "exploser".
00:06:41 Et si on lui demande de se calmer dans sa chambre,
00:06:46 elle va tout casser.
00:06:48 Ah bon ?
00:06:49 Elle est dans une violence terrible.
00:06:51 Et ça démarre pour rien.
00:06:53 Pour des bêtises.
00:06:54 C'est souvent à table.
00:06:55 Alors, les repas, c'est une vraie abomination.
00:06:57 Moi, j'y vais très souvent, là-bas.
00:06:58 Oui.
00:06:59 Comme mon bautiste a un travail qui le met à s'absenter,
00:07:04 à se réguler, il partait souvent en Afrique.
00:07:06 J'y ai passé beaucoup de temps.
00:07:08 Quand elle était petite, elle m'en occupait.
00:07:11 J'adore ça.
00:07:12 Moi aussi, j'avais une relation très forte avec la petite.
00:07:14 Maintenant, c'est encore vrai.
00:07:16 Mais là, elle est extrêmement violente, même avec moi.
00:07:18 Bon, moi, elle ne me tape pas.
00:07:20 Mais elle me dit des gros mots.
00:07:22 Elle me regarde.
00:07:24 C'est terrible.
00:07:26 On a l'impression presque qu'elle est possédée, quand elle est comme ça.
00:07:29 Franchement, c'est assez fou.
00:07:32 Il y a deux ans, donc ce n'est même pas la naissance de son petit frère.
00:07:37 Non, non, non.
00:07:38 Son petit frère...
00:07:39 Parce qu'il a quatre ans et demi.
00:07:41 Elle est très ambivalente avec son petit frère.
00:07:43 Soit ils s'en occupent énormément, ils peuvent jouer deux ou trois heures ensemble.
00:07:46 Tous les deux, ils doivent être très proches.
00:07:49 Comme elle peut lui taper dessus.
00:07:51 Il y a des explosions aussi sur son petit frère.
00:07:54 Un coup de pied, ça part.
00:07:55 Mais il ne faut pas la laisser comme ça, cette petite.
00:07:57 Mais justement, il ne faut pas la laisser comme ça.
00:07:59 Il faut voir un pédopsychiatre.
00:08:01 Il ne faut pas la laisser s'enfermer dans ces explosions de frustration, certainement.
00:08:07 Enfin, d'amboise.
00:08:10 Comment vous expliquez que ça ait démarré ?
00:08:14 Pourquoi il y a deux ans ?
00:08:15 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:08:16 Il y a eu des changements dans leur vie ?
00:08:18 Non, je pense que c'est le fruit de son éducation.
00:08:22 Je pense qu'elle a voulu éduquer sa fille comme elle l'entendait.
00:08:25 Peut-être pas comme elle l'avait été.
00:08:28 Elle l'était, je ne sais pas.
00:08:29 Pourtant, je n'ai pas été du tout une mère tapeuse ni quoi que ce soit.
00:08:33 Elle a essayé de faire de l'éducation positive.
00:08:37 Elle a beaucoup lu.
00:08:38 D'ailleurs, à chaque fois qu'il y a un problème, elle achète un livre.
00:08:40 Quand elle a commencé l'école, sur son frère, elle a acheté quatre bouquins.
00:08:44 Elle n'a pas trouvé la solution.
00:08:46 C'est un peu les limites de l'éducation positive.
00:08:48 Tout à fait.
00:08:49 Même s'il y a du bon, mais il y a un moment où les parents ont plus le nez dans le manuel.
00:08:54 Ils ont oublié le bon sens parfois.
00:08:56 À force de lui parler, elle est constamment dans la parole avec sa fille.
00:09:00 Même après une grosse colère, au lieu de la laisser reposer et faire le vide,
00:09:05 le silence autour d'elle, elle va retourner la voir et lui expliquer ce qui est récité.
00:09:10 Je lui ai dit "tu lui parles trop".
00:09:12 Elle m'a dit "non, il y a des moments où il faut arrêter, il faut mettre des limites".
00:09:16 Je pense que c'est ce qu'elle n'a pas.
00:09:18 Certainement.
00:09:19 À la maison.
00:09:20 Alors, à l'école, est-ce qu'elle a des troubles ?
00:09:22 Le positif, c'est qu'à l'école, ça va très bien.
00:09:25 Au contraire, elle est très effacée à l'école.
00:09:28 Alors que c'est un personnage quand même.
00:09:30 Elle dessine très bien, elle peint très bien.
00:09:33 C'est quelqu'un qui a une imagination aussi foisonnante.
00:09:37 Elle invente des tas de choses, elle bricole.
00:09:39 Elle est extrêmement active d'une certaine façon.
00:09:41 Elle est très intellectuelle aussi.
00:09:43 Mais en même temps, à l'école, elle est très effacée.
00:09:46 Moi, je l'ai vue parce que j'ai assisté à un atelier que la maîtresse avait organisé.
00:09:50 Donc, elle avait demandé des participations.
00:09:52 Moi, j'y suis allée.
00:09:53 Et j'étais étonnée de son attitude.
00:09:55 Elle était complètement en retrait.
00:09:57 Peut-être que c'était parce que j'étais là.
00:09:59 Mais voilà.
00:10:01 En tout cas, à l'école, elle ne pose pas de problème de comportement.
00:10:05 Non.
00:10:06 Et elle a des amis.
00:10:07 Elle a quelques amis.
00:10:08 Mais qu'elle tape aussi.
00:10:10 Elle a tapé sa copine une fois à coup de pied.
00:10:13 Elle est en souffrance.
00:10:18 Pour moi, elle est en souffrance.
00:10:20 C'est deux ans que j'ai pu en parler à ma fille.
00:10:22 Il y a deux ans, j'avais passé pas mal de temps.
00:10:25 Il était parti en Afrique pour 12 jours, 15 jours.
00:10:29 J'étais restée longtemps chez eux.
00:10:31 J'avais essayé de lui en parler, mais elle m'a mise à la porte.
00:10:34 J'ai mis l'idée qu'il faudrait la faire voir à un psychologue.
00:10:38 Ce serait bien qu'elle parle à quelqu'un.
00:10:40 Mais elle s'est rendue compte qu'en début d'année,
00:10:42 puisqu'elle est au CP, qu'il fallait faire quelque chose.
00:10:46 Parce que les enseignants lui ont dit ?
00:10:49 Non, pas les enseignants.
00:10:50 Mais il y a un psychologue qui s'est installé dans la résidence.
00:10:53 La petite a demandé ce que c'était.
00:10:55 Elle lui a expliqué avec moult mots que c'était quelqu'un qui écoutait les gens,
00:11:00 qui avait des problèmes et qui leur permettait de trouver des solutions.
00:11:03 Elle a demandé tout de suite à aller le voir.
00:11:05 Votre petite fille ?
00:11:07 Oui, ma petite fille a demandé.
00:11:09 Je vais aller la voir.
00:11:11 Je veux aller, j'ai des choses à dire.
00:11:14 Elle a vu d'abord la psychologue scolaire.
00:11:17 Ensuite, la psychologue scolaire lui a dit que ce n'était pas son rôle,
00:11:22 ce qui est vrai, ce n'est pas du tout son rôle.
00:11:25 Elle a pris contact avec le psychologue en ville,
00:11:28 et elle y est allée trois fois depuis.
00:11:31 Le résultat, je ne sais pas.
00:11:34 J'ai passé une semaine avant les vacances de février chez eux.
00:11:41 Ça s'est à peu près bien passé.
00:11:45 Elle a piqué juste une coulère quand j'étais là.
00:11:48 Elles sont venues en vacances.
00:11:50 Elle est venue en télétravail ici pendant une semaine, chez moi.
00:11:53 Je garde mes petits pendant ce temps-là, et elle travaille ici.
00:11:56 Il y a eu deux grosses crises, des très grosses crises.
00:12:01 J'ai vu ma fille pleurer devant sa fille.
00:12:04 Je m'étais rassurée de voir sa fille.
00:12:06 Sa fille la regarde.
00:12:08 - Elle pleure, votre fille ?
00:12:10 - Ma fille pleure devant sa fille.
00:12:12 Elle est tellement à bout que...
00:12:14 Quand je suis arrivée chez elle la dernière fois,
00:12:17 j'ai ouvert la porte, je suis rentrée,
00:12:19 ma fille m'est tombée dans les bras, ça n'arrive jamais.
00:12:22 Elle pleure.
00:12:23 Elle était vraiment au bout du rouleau, je pense.
00:12:26 Elle a bien voulu parler de l'attitude de la fille.
00:12:29 - Qu'est-ce qu'elle vous a dit à ce moment-là ?
00:12:31 - Elle m'a dit qu'elle n'y arrivait plus.
00:12:33 Elle m'a expliqué qu'elle piquait des colères.
00:12:35 Ce que je n'ai pas vu moi complètement.
00:12:37 Je ne l'ai pas vue mettre sa chambre à sac.
00:12:39 Je ne l'ai pas vue taper son père.
00:12:41 Je l'ai vu taper sa mère.
00:12:43 Je l'ai vu la traiter de tous les noms.
00:12:45 Elle a un vocabulaire très ordurier dans ces cas-là.
00:12:48 C'est étonnant.
00:12:49 - Pour une enfant de cette heure-là ?
00:12:51 - Oui.
00:12:52 - Elle a six ans et demi.
00:12:54 - Oui, elle a six ans et demi.
00:12:56 - Oui, non, ça ne va pas.
00:12:58 - Non, moi je suis très inquiète.
00:13:00 - Mais votre fille,
00:13:02 qu'est-ce qu'elle vous a dit quand elle vous est tombée dans les bras en pleurant ?
00:13:06 - Qu'elle n'en pouvait plus.
00:13:08 - Elle n'en pouvait plus.
00:13:10 - Qu'elle ne savait plus comment faire.
00:13:12 Qu'elle voulait que je l'aide.
00:13:14 - D'accord. Elle vous a demandé cela ?
00:13:16 - Oui.
00:13:17 Alors je lui ai dit, tu sais la première chose à faire,
00:13:19 tu l'as bien fait, c'est de prendre rendez-vous chez la psychologue.
00:13:21 - Oui, vous avez bien fait de lui dire cela.
00:13:23 - Il y a deux ans, tu ne voulais absolument pas en entendre parler.
00:13:26 Tu fais le chemin, mais il faut absolument lui trouver une aide extérieure.
00:13:30 - C'est bien.
00:13:31 - Et moi j'en ai parlé à la petite.
00:13:33 Je lui ai demandé pourquoi elle faisait pleurer sa mère,
00:13:37 pourquoi elle était comme ça.
00:13:39 Elle n'a pas de réponse.
00:13:41 - Alors ce n'est pas elle qui fait pleurer sa mère.
00:13:43 - C'est sa mère qui pleure.
00:13:45 - Oui, il faut remettre les choses à hauteur d'enfant.
00:13:48 Elle a six ans et demi.
00:13:50 - Oui.
00:13:51 - Et elle est face à une maman qui est dépassée,
00:13:56 qui est à bout, qui est fatiguée.
00:13:59 Je ne sais pas ce qui se passe.
00:14:01 Mais vous voyez, déjà un enfant après son enveu,
00:14:05 il sait très bien que ce qu'il fait n'est pas bien.
00:14:07 Donc il faut éviter de le rendre responsable.
00:14:10 C'est-à-dire qu'il y a quelque chose dans cette relation-là qui est problématique.
00:14:14 Et avec semble-t-il un père qui lui aussi...
00:14:18 - Il est souvent absent, vous me dites. Il est souvent en Afrique.
00:14:22 - Il est moins non. Il n'y est plus justement.
00:14:25 Il a changé de présage pour être plus présent.
00:14:27 Il lui arrive de partir encore, mais c'est sur deux ou trois jours.
00:14:30 - Et comment il intervient, lui ?
00:14:32 - Il intervient pour faire de l'autorité sur elle.
00:14:37 - C'est ça.
00:14:39 - Pour lui dire ce qu'il faut faire.
00:14:41 Je lui ai parlé à lui aussi, parce qu'il était inquiet aussi.
00:14:46 Il ne me demandait que faire.
00:14:49 Je lui ai dit qu'il faut essayer de se mettre entre Fleur et...
00:14:53 - Cette symbiose, là, oui.
00:14:55 - Oui, dans cette symbiose.
00:14:57 Il coupe ça, parce que d'abord c'est très mauvais pour Fleur,
00:15:01 c'est très mauvais pour la petite,
00:15:03 c'est pas bon pour ma fille, c'est pas bon pour lui,
00:15:06 et c'est pas du tout bon pour le petit.
00:15:08 Parce que quand il y a des choses comme ça,
00:15:10 le petit se renforme complètement, comme s'il était dans une zone.
00:15:12 Il joue avec ses doigts.
00:15:14 - Il est angoissé.
00:15:16 Tout le monde est angoissé.
00:15:18 - Moi je suis angoissée aussi.
00:15:20 Et pourtant, c'est pas mon style.
00:15:22 Je suis enseignante.
00:15:24 - C'est bien que votre fille ait demandé de l'aide.
00:15:28 Vous me dites que c'est même la petite,
00:15:30 qui quand sa mère lui a expliqué ce qu'était un psychologue,
00:15:33 qui a dit "je vais aller le voir, j'ai des choses à lui dire".
00:15:36 Il n'y a eu que trois séances, mais qu'est-ce qui émerge un peu ?
00:15:40 Quelle est la vie de ce psy ?
00:15:42 - Je ne sais pas.
00:15:44 - Vous imissez, vous n'osez pas trop poser de questions.
00:15:48 - Elle m'a dit "je ne veux pas parler".
00:15:50 L'autre soir, quand elle est partie,
00:15:52 elle s'est mise à pleurer devant sa fille,
00:15:54 elle est sortie pour se calmer,
00:15:56 et quand elle est revenue, elle était dans mes bras,
00:15:58 et elle m'a dit "je ne veux pas parler".
00:16:00 - C'est le paradoxe.
00:16:02 Vous me dites qu'avec sa fille,
00:16:04 elle parle beaucoup, trop.
00:16:06 Et en revanche, elle, elle a beaucoup de mal à parler.
00:16:10 - D'ailleurs, la psychologue, la première chose qu'elle lui dit,
00:16:13 c'est son conjoint qui me l'a dit,
00:16:15 quand ils sont allés rencontrer la psychologue,
00:16:18 avant que la petite y aille,
00:16:20 la psychologue lui a dit, quand elle lui a raconté son enfance,
00:16:25 qu'il fallait qu'elle règle le problème avec son père.
00:16:28 - Voilà.
00:16:29 - Et moi je me pense depuis toujours.
00:16:31 - C'est bien qu'elle ait posé les choses comme ça.
00:16:34 Parce qu'en vous écoutant,
00:16:36 je me dis que votre fille a besoin d'un petit accompagnement.
00:16:39 - Tout à fait.
00:16:40 - Peut-être qu'on l'aidait aussi à sortir déjà,
00:16:43 puisqu'elle perd pied.
00:16:45 Et que c'est déjà une bonne chose qu'elle ait fait une démarche pour la petite.
00:16:49 Mais la psychologue qui voit votre petite fille,
00:16:53 a dit aussi, c'est bien, elle l'a vue seule.
00:16:56 Ce que l'on fait toujours dans ces cas-là,
00:16:58 voir les parents pour comprendre un peu ce qui se passe,
00:17:02 l'environnement familial.
00:17:05 Et puis effectivement, il y a quelque chose...
00:17:08 On peut penser, c'est une hypothèse mais au vu de ce que vous me dites,
00:17:12 que quand cette petite fille est née,
00:17:15 elle était très fusionnelle avec elle.
00:17:19 Enfin, il y a quelque chose comme si...
00:17:22 Comme si c'était elle enfant.
00:17:26 - Comme si elle avait besoin de rattraper une enfance, oui.
00:17:29 Comme si il fallait qu'elle revive une enfance avec elle.
00:17:32 Réparer quelque chose.
00:17:34 Alors qu'au niveau de son enfance,
00:17:36 ça s'est très bien passé.
00:17:39 - Oui, mais elle n'était pas opposante.
00:17:42 - Non, non, non.
00:17:44 - Ça s'est très bien passé, mais elle a perdu son père quand elle avait 8 ans.
00:17:47 - Oui.
00:17:48 - Et elle n'en a jamais parlé.
00:17:50 - Non.
00:17:52 - Donc il y a quelque chose qu'elle a enfoui en elle.
00:17:55 - J'ai l'impression qu'elle a bâti sa vie,
00:17:57 que depuis qu'elle est adulte,
00:17:59 avec un travail, une famille, un conjoint et tout ça,
00:18:02 elle a décidé que tout le reste n'existait plus.
00:18:05 Que tout ce qui était passé avant,
00:18:07 que c'était une page vierge qui s'ouvrait,
00:18:09 et qu'elle allait créer son monde à elle.
00:18:11 - Oui.
00:18:12 - C'est exactement l'impression que j'ai.
00:18:15 - Oui, oui, mais je comprends ce que vous voulez dire.
00:18:17 - Sa façon dont elle me traite,
00:18:19 parce que je vais quand même très souvent là-bas,
00:18:21 pour l'aider, c'est à sa demande,
00:18:24 et c'est à peine si j'ai un merci, quoi.
00:18:28 Et d'un autre côté, il n'y a pas d'échange.
00:18:31 J'ai vu la dernière fois où moi j'étais très triste,
00:18:36 et donc je lui ai dit que j'étais triste
00:18:38 qu'elle n'ait pas plus de gentillesse vis-à-vis de moi.
00:18:45 Que je trouvais qu'elle était très froide,
00:18:47 et que j'aurais aimé qu'on ait des rapports un peu plus...
00:18:51 - Proches.
00:18:52 - Un peu plus proches et plus simples, quoi.
00:18:54 Parce qu'il y a des choses que je m'interdis de lui dire, par exemple.
00:18:56 Je prends des gants pour lui parler aussi.
00:18:58 - Mais à côté de ça, elle vous tourne dans les bras en pleurant.
00:19:01 - Là, oui, mais c'est tout nouveau, ça.
00:19:03 C'est pour ça que je dis qu'elle est au bout,
00:19:04 c'est pour ça que je vous ai appelée.
00:19:06 Parce que là, moi, ça m'a complètement surpris,
00:19:07 c'est la première fois.
00:19:08 La seule fois où elle est tombée dans mes bras comme ça,
00:19:10 c'est quand son premier l'air amoureux l'avait quittée.
00:19:13 Tu veux dire ?
00:19:14 C'était il y a longtemps.
00:19:16 Elle avait 17 ans.
00:19:17 Et là, elle était tombée dans mes bras,
00:19:19 mais c'était une enfance assez secrète d'une certaine façon, quoi.
00:19:24 Indépendante d'un côté,
00:19:26 dans son jardin secret, quoi.
00:19:31 Et on essayait de la préserver, sa grande-sœur et moi.
00:19:34 Sa grande-sœur est là aussi, très présente,
00:19:36 et elle s'inquiète aussi beaucoup, quoi.
00:19:38 Et elle, avec elle, avec ma grande-sœur,
00:19:39 je peux parler tant que je peux.
00:19:41 Mais c'est le modèle, pour ma deuxième fille,
00:19:44 sa grande-sœur, c'est le modèle de la famille traditionnelle
00:19:47 où on tape les enfants pour les éviter.
00:19:49 - C'est votre grande-fille ?
00:19:52 - Oui, ma grande-fille.
00:19:53 Ma grande-fille est mariée à quelqu'un qui est très bien.
00:19:58 Elle n'a jamais tapé ses enfants.
00:20:00 Il n'y a jamais eu de tape.
00:20:02 - Je ne comprends pas.
00:20:04 Je n'ai pas compris que c'était le modèle traditionnel de taper.
00:20:07 - Ce serait ma grande-fille.
00:20:09 - Mais qui dit ça ?
00:20:10 - C'est ma deuxième fille qui dit ça, de sa sœur.
00:20:13 Qui dit qu'elle ne veut pas élever ses enfants
00:20:16 comme ma grande-fille a élevé ses filles,
00:20:19 qui sont d'ailleurs très bien élevées
00:20:21 et qui ont été, à un moment donné, vers 3 ans.
00:20:24 C'est la période d'opposition totale.
00:20:26 3-4 ans, la grande était très difficile.
00:20:29 Elle avait un sacré caractère, ma plus grande petite-fille.
00:20:32 Elle était punie sur sa chaise bleue.
00:20:34 Il y avait la chaise bleue pour punir.
00:20:36 On ne lui parlait pas très gentiment parce qu'elle faisait des bêtises.
00:20:39 C'est ça, être brutale et "taper".
00:20:42 - On ne peut pas comparer les deux éducationnées.
00:20:47 Il y a de la rivalité.
00:20:49 - Elle parle d'elle, elle parle de quelque chose.
00:20:52 Quand je dis les limites de l'éducation positive,
00:21:00 qui est très en vogue en ce moment,
00:21:02 parler à l'enfant, c'est bien sûr une bonne chose.
00:21:06 Ils appliquent la connaissance de François Zolto
00:21:13 autour de l'enfant et de bien d'autres avant,
00:21:16 trop au pied de la lettre.
00:21:18 Il est important, entre une éducation où on ne disait rien aux enfants,
00:21:24 où on ne leur parlait de rien,
00:21:26 y compris quand il y avait des drames autour d'eux,
00:21:28 et qu'on ne les pensait pas capables de comprendre
00:21:32 ou même de dire qu'ils ne se rendent pas compte,
00:21:34 qu'ils sont inconscients.
00:21:36 Aujourd'hui, où on leur parle de tout,
00:21:39 et à tout bout de champ, il y a des limites.
00:21:42 Il ne s'agit pas de tout expliquer à un enfant.
00:21:48 Ce faisant, on oublie son statut d'enfant,
00:21:51 et on le met comme si c'était un adulte en miniature,
00:21:55 à qui on pouvait tout expliquer.
00:21:58 Ce flot de paroles en continu, c'est du robinet d'eau tiède.
00:22:03 Au bout d'un moment, ça ne passe plus.
00:22:05 Il y a des choses, à un moment donné,
00:22:08 où il y a des limites à mettre,
00:22:10 qui ne se discutent pas, qui ne sont pas négociables.
00:22:13 Il y a deux ans, on en avait parlé,
00:22:16 et avec le papa aussi,
00:22:18 ils avaient établi une liste de choses.
00:22:20 Ne pas taper, c'était marqué en grand,
00:22:22 et on mettait les croix.
00:22:24 Il y avait une supermanie,
00:22:26 ne pas taper, ne pas manger proprement,
00:22:29 ne pas ranger sa chambre.
00:22:31 La psychologue a dit que l'idée était bonne,
00:22:33 mais que deux choses,
00:22:35 ne pas taper et ne pas injurier,
00:22:37 c'était les deux premières choses.
00:22:38 Il ne fallait pas dix.
00:22:40 Il fallait deux règles intangibles.
00:22:42 Rien n'est intangible.
00:22:43 Quand elle l'a puni,
00:22:45 elle va aller la chercher cinq minutes après,
00:22:47 ou une demi-heure après,
00:22:48 elle est à nouveau dans les paroles.
00:22:50 - Parce qu'elle ne supporte pas.
00:22:51 Votre fille doit être très malheureuse,
00:22:53 parce qu'elle se rend compte que ça ne marche pas,
00:22:56 donc elle se sent en échec.
00:22:58 Elle voulait être...
00:23:00 Finalement, on peut penser qu'elle répare quelque chose,
00:23:05 qu'elle se console.
00:23:07 Finalement, on arrive à une situation
00:23:09 où peut-être parce qu'il y a trop de fusion,
00:23:12 et qu'elle a du mal à accepter la séparation,
00:23:20 et que sa petite-fille grandisse.
00:23:24 Si à un moment vous mettez un interdit,
00:23:28 mais que vous l'annulez aussitôt,
00:23:30 parce qu'en fait vous ne supportez pas
00:23:32 que l'enfant soit isolé,
00:23:36 ça renvoie des sentiments d'abandon, de peur chez elle.
00:23:41 Elle doit être dans la projection totale.
00:23:45 Et la petite-fille peut le sentir.
00:23:48 C'est-à-dire qu'à un moment,
00:23:49 plus personne n'est à sa place.
00:23:51 C'est pour ça que quand elle voit sa mère pleurer,
00:23:55 vous dites qu'elle était impassible.
00:23:57 Oui, elle lui a dit quoi ?
00:23:59 - Elle lui a dit, alors que sa mère lui parlait,
00:24:03 "arrête de me brailler comme ça".
00:24:05 Et c'est tout à fait ce que je ressentais.
00:24:07 Elle braillait pas, elle parlait.
00:24:09 - C'est la petite-fille qui dit "arrête de brailler".
00:24:12 - Oui, qui a dit à sa mère "arrête de me brailler comme ça".
00:24:14 Ça voulait dire "me parler",
00:24:16 mais me parler en étant...
00:24:19 - Oui, mais on voit bien qu'au fond,
00:24:23 qui est la mère qui est l'enfant,
00:24:25 qui est du que l'autre ?
00:24:27 Il y a quelque chose qui ne va pas,
00:24:28 c'est comme si à un moment,
00:24:29 tout était sur le même niveau,
00:24:31 et que c'est ce qu'on pourrait dire à un adulte,
00:24:35 un parent excédé,
00:24:36 c'est ce qu'il pourrait dire à son enfant.
00:24:38 Or là, c'est la petite de 6 ans et demi qui le dit à sa mère.
00:24:41 Parce qu'elle voit en fait que sa mère, en face d'elle,
00:24:44 elle est perdue.
00:24:46 C'est elle, elle est aussi en position d'enfant.
00:24:50 Bon, déjà c'est très bien qu'elle ait fait cette démarche,
00:24:54 par rapport à ce que vous me dites de votre fille,
00:24:56 ou qu'elle a eu beaucoup de mal à parler d'elle,
00:25:01 de son intimité.
00:25:02 Ce n'est pas rien d'accepter, au fond,
00:25:06 qu'elle est dépassée,
00:25:08 et de demander conseil à un professionnel.
00:25:11 Parce que, ce faisant, les parents savent bien,
00:25:15 et c'est pour ça que parfois,
00:25:16 ils ont du mal à faire cette démarche,
00:25:18 c'est qu'ils peuvent être remis en question.
00:25:20 Pas de façon, évidemment, jugeante,
00:25:25 mais c'est-à-dire qu'on essaie de comprendre
00:25:27 ce qui se passe dans la relation,
00:25:29 et ce qu'il faut améliorer.
00:25:31 Mais parfois, le fait d'intervenir au niveau de l'enfant
00:25:35 n'est pas suffisant,
00:25:37 si le parent est pris dans une souffrance
00:25:41 dont il n'a pas toujours conscience,
00:25:43 parce qu'il la projette sur son enfant,
00:25:46 et les enfants ont cette capacité,
00:25:50 bien malgré eux, ils s'en passeraient bien,
00:25:52 mais de replonger le parent dans sa propre enfance.
00:25:57 Oui, tout à fait.
00:25:59 Et c'est très bien, vous me dites,
00:26:03 que la psychologue qui a vu votre petite-fille,
00:26:05 quand elle a écouté la maman, votre fille,
00:26:08 lui a dit "il va falloir régler quelque chose du côté du père".
00:26:13 Elle a senti qu'il y avait une souffrance de ce côté-là.
00:26:16 Elle lui en a parlé,
00:26:18 maintenant, il faut espérer que ça va faire son chemin.
00:26:21 Et quel est mon attitudes ? Qu'est-ce que je peux faire ?
00:26:24 De plus, qu'est-ce que je fais ?
00:26:26 C'est-à-dire essayer de prendre soin des deux,
00:26:30 et du petit aussi.
00:26:32 Plutôt de votre fille.
00:26:34 Oui.
00:26:35 Je sais.
00:26:37 De votre fille en disant, justement,
00:26:40 si la dernière fois elle vous est tombée dans la...
00:26:42 Alors peut-être qu'elle ne va pas aimer,
00:26:44 c'est vous qui la connaissez,
00:26:46 parce que c'est quelqu'un qui est beaucoup sur la défensive,
00:26:49 qui ne se confie peu.
00:26:51 Donc là, à un moment, ça l'a débordée,
00:26:53 elle vous est tombée dans les bras.
00:26:54 Vous me dites que la dernière fois,
00:26:55 c'est quand son amoureux l'avait quittée,
00:26:57 elle était adolescente.
00:26:59 Donc, à mon avis,
00:27:01 ça ne lui a pas plu, après coup, de craquer comme ça.
00:27:05 Elle a pu se reprendre.
00:27:07 Mais vous verrez bien,
00:27:09 peut-être que vous pouvez dire à certains moments
00:27:12 que ça vous a un peu bouleversée.
00:27:18 Oui.
00:27:19 De la voir comme ça.
00:27:20 Plus dans quelque chose de très maternel.
00:27:23 Et de très tendre.
00:27:26 Qu'elle ne se sente pas jugée en échec en tant que mère.
00:27:29 C'est exactement ce que j'essaie de faire.
00:27:31 De rester sa mère.
00:27:33 Voilà.
00:27:34 C'est ce que j'ai dit à la petite.
00:27:37 Je lui ai dit que j'étais la maman de sa maman,
00:27:41 ce qu'elle savait,
00:27:43 et que ça me faisait de la peine de voir ma fille dans cet état-là.
00:27:46 Oui, mais ça, la petite, elle n'a pas longtemps, moi.
00:27:49 Non.
00:27:50 Non.
00:27:51 Ce n'est pas bien de dire ça.
00:27:52 Enfin, ce n'est pas bien.
00:27:54 C'est...
00:27:56 Je comprends, vous essayez de protéger votre fille,
00:27:59 presque en responsabilisant votre petite-fille.
00:28:02 Elle est tellement cérébrale,
00:28:05 que je me dis qu'elle est capable de comprendre ça.
00:28:07 Non, non, non.
00:28:08 Il faut arrêter.
00:28:09 Elle a 6 ans et demi.
00:28:11 Donc, qu'elle soit très futée,
00:28:15 intelligente, vive,
00:28:17 je n'en doute pas une seconde,
00:28:19 vu le portrait que vous me dressez d'elle.
00:28:21 Maintenant, attention au côté cérébral.
00:28:24 Ça reste une enfant.
00:28:25 Et une enfant, vous l'avez dit vous-même,
00:28:27 qui souffre à travers le comportement qu'elle exprime.
00:28:30 C'est-à-dire, qui est débordé par ses pulsions.
00:28:32 Donc là, en fait, c'est comme si
00:28:35 vous demandiez à cet enfant de se responsabiliser vis-à-vis de sa mère.
00:28:40 En lui disant, écoute, tu vois, maman est pas bien,
00:28:43 soit responsable, ne provoque pas,
00:28:46 ne la fait pas pleurer et autre.
00:28:48 Oui, tout à fait.
00:28:50 Or, en fait, c'est l'enfant, elle.
00:28:55 Elle doit rester à sa place d'enfant.
00:28:57 C'est votre fille.
00:28:58 C'est-à-dire que vous pouvez être la mère, oui, de votre fille.
00:29:02 Et qu'elle sente chez vous ce qui est...
00:29:06 Alors, descendre d'un cran, un peu dans l'angoisse aussi.
00:29:10 Je sais bien que c'est compliqué, mais voyez,
00:29:12 il ne faut pas que ça tourne.
00:29:14 Ce n'est pas un drame, là, ce qui est en train de se passer.
00:29:16 Le drame, c'est que votre fille ait perdu son père.
00:29:21 Là, il y a une petite fille qui est au sortir de l'Oedipe aussi,
00:29:27 qui est une période un peu critique.
00:29:30 Est-ce qu'elle est comme ça avec le père ?
00:29:32 Est-ce qu'avec le père, elle est...
00:29:34 Elle peut être violente aussi.
00:29:36 Elle peut être violente aussi.
00:29:37 Bon, elle est au sortir de l'Oedipe.
00:29:39 C'est une période un peu charnière, un peu compliquée.
00:29:43 Ça peut se reprendre.
00:29:45 Et c'est d'autant plus rassurant que votre fille accepte de l'aide.
00:29:50 Donc, c'est le premier pas pour que la situation change.
00:29:55 Votre petite fille, elle a certainement beaucoup de choses à dire
00:29:58 ou à exprimer à travers des jeux chez cette psychologue.
00:30:01 On va l'entendre, elle.
00:30:03 Cette psychologue, elle va faire le point aussi avec les parents.
00:30:07 C'est-à-dire, au vu de ce qui se passe dans ces séances,
00:30:09 c'est que la troisième séance, c'est pas miraculeux non plus.
00:30:12 Mais il y a déjà des choses de poser.
00:30:15 Et en premier lieu, quand on constate que tout ne vient...
00:30:21 Enfin, ça vient rarement de l'enfant.
00:30:23 Il y a quelque chose qui se joue dans la relation.
00:30:26 Vous l'avez bien énoncé d'ailleurs, dès vos premiers mots.
00:30:30 À ce moment-là, on peut conseiller ce qui a déjà été évoqué.
00:30:34 Aux parents, d'être un peu accompagnés.
00:30:38 Oui.
00:30:40 Donc là, ça permet, si vous voulez, de mettre des choses en place
00:30:44 pour que la relation, elle évolue.
00:30:46 Et votre petite fille, elle a 6 ans et demi.
00:30:49 Vous savez, à partir du moment où elle va déjà être un peu rassurée,
00:30:56 où il y aura un cadre et des limites posées autour d'elle.
00:31:01 Des limites en fait. Qu'elle rende compte des limites.
00:31:05 Que semble-t-il, votre fille a du mal à lui poser.
00:31:09 Son père aussi. C'est ça qui est embêtant pour votre fille.
00:31:13 En disant que quand son père veut mettre des limites,
00:31:15 le maman arrive tout de suite.
00:31:18 Et bien voilà.
00:31:19 C'est ça le problème.
00:31:21 Donc il va falloir faire de la place au père.
00:31:23 C'est-à-dire que comment voulez-vous que la petite, elle a tout compris.
00:31:27 Elle a tout compris. Et face à cette mère qui est elle-même une enfant.
00:31:31 Parce qu'elle est comme une enfant.
00:31:34 C'est-à-dire qu'elle n'a plus une mère en face d'elle.
00:31:36 Elle est là comme une camarade.
00:31:40 Qu'elle va secouer, qu'elle va bousculer.
00:31:42 Il n'y a plus cette autorité qui est nécessaire et rassurante.
00:31:46 Et on voit, je peux vous dire, beaucoup de pédopsychiatres disent
00:31:50 qu'ils voient dans leurs consultations de plus en plus de parents dépassés.
00:31:55 - Il y a quelque chose là-dessus.
00:31:57 - Dépassés par de jeunes enfants.
00:32:00 Et un certain nombre de psys et de pédopsychiatres
00:32:04 pointent un peu du doigt les limites de cette éducation positive.
00:32:08 Je le redis parce qu'on confond beaucoup de choses sur des bases qui sont bonnes.
00:32:12 C'est-à-dire que l'enfant est une personne à qui on doit parler.
00:32:17 Et deux choses essentielles qui le concernent lui.
00:32:21 Il ne faut pas le tenir dans un monde comme ça,
00:32:25 où il n'y aurait que des licornes et des bisounours.
00:32:27 Il faut pouvoir lui parler.
00:32:28 Mais en revanche, l'éducation, elle revient aux parents et pas à l'enfant.
00:32:34 C'est-à-dire que l'éducation, ça ne va pas se négocier avec l'enfant.
00:32:39 Quand l'enfant commence à marcher, qu'il vous échappe,
00:32:43 qu'il ne veut pas vous donner la main au risque de traverser,
00:32:46 vous ne lui dites pas "Dis-moi mon chéri, il faut me donner la main,
00:32:48 parce qu'attention, il y a des voitures qui passent."
00:32:50 Quand il commence à quatre pattes, à vouloir mettre ses doigts dans les prises,
00:32:53 vous ne lui dites pas "Non, attention, tu sais, c'est dangereux."
00:32:56 Après, le problème, c'est quand l'enfant acquiert le langage,
00:33:00 et votre petite-fille doit, évidemment, à 6 ans et demi,
00:33:02 elle maîtrise bien le langage, et en plus, elle est intelligente, elle est fine.
00:33:05 On lui parle comme si c'était un adulte en miniature.
00:33:09 Et là, on est à côté de la plaque.
00:33:11 Donc, je pense qu'apparemment, au vu de ce que vous me dites,
00:33:16 la psychologue que voit votre petite, elle a déjà cerné beaucoup de choses.
00:33:19 Donc, comptez là-dessus aussi.
00:33:23 Et sur le fait qu'il fallait peut-être en arriver là,
00:33:27 à ce niveau d'être à bout, malheureusement, pour votre fille,
00:33:31 pour aller demander de l'aide.
00:33:33 Et c'est bien, de vous, c'est toujours plus compliqué.
00:33:37 Parce que, évidemment, d'une fille à sa mère, ou d'un fils à son père,
00:33:42 c'est comme... il y a le risque de se sentir infantilisé,
00:33:48 si c'est les grands-parents qui reprennent et qui donnent des conseils.
00:33:51 Et là où elle a besoin, en tant que fille, de s'affirmer aussi en tant que mère.
00:33:57 Et donc, venant de vous, c'est comme...
00:34:03 C'est très difficile, parce que moi, je les ai élevées toutes seules.
00:34:05 Donc, j'ai été...
00:34:08 Oui, pardon.
00:34:10 J'ai essayé d'être justement dans la parole.
00:34:13 C'est quelque chose qui m'a intéressée.
00:34:15 Je m'occupais d'enfants, donc mes enfants à moi, c'était les premiers.
00:34:19 Et moi, j'ai eu du mal aussi, après la mort de leur père.
00:34:23 J'ai eu beaucoup de mal à rebondir aussi.
00:34:25 Moi aussi, j'ai fait une psychothérapie très longue.
00:34:29 Et je suis très fragilisée par de nombreux événements comme ceux-là,
00:34:34 que j'ai eus dans la vie.
00:34:36 C'était pas le premier.
00:34:37 Mais on est sortis, et donc on a été extrêmement soudés.
00:34:40 Malgré cette espèce de barrière qu'elle avait mise, dès le départ,
00:34:45 - De protection. - Oui.
00:34:47 Pour elle, pour pas souffrir, pour ne pas...
00:34:51 Elle dit qu'elle n'a pas de souvenirs directs de son père.
00:34:55 C'est la seule chose qu'elle m'a dit.
00:34:57 Je sais pas si c'est...
00:34:58 - Elle avait 8 ans. - C'est pas des souvenirs à moi.
00:35:00 Disons que son père est parti...
00:35:02 Il est mort en 91, et il était parti en 87.
00:35:06 Il a fait une grosse dépression.
00:35:07 Il a passé un an en maison de repos, de convalescence,
00:35:11 en hôpital psychiatrique.
00:35:13 - Il a fait une très grosse dépression. - Elle le sait, tout ça ?
00:35:15 Oui, plus ou moins.
00:35:17 Donc ça doit être très angoissant pour elle.
00:35:19 Donc il y a eu la séparation.
00:35:21 Il y a eu cette séparation, et là, c'était très difficile à vivre.
00:35:24 Et après, quand il est revenu, il est reparti,
00:35:27 et puis c'est là qu'il s'est tué.
00:35:29 Et là...
00:35:31 Elle a pu le vivre comme un abandon, votre fille, ça.
00:35:34 - Ah oui, oui, je pense. - C'est sensible.
00:35:36 Comme elle dit, elle n'a pas de souvenirs.
00:35:38 - Elle n'a pas de souvenirs construits à elle. - Oui, ce qui interroge toujours.
00:35:41 Oui, parce qu'elle a l'impression que tout lui est rapporté,
00:35:44 que ce sont des photos, que c'est sa mamie.
00:35:46 Elle avait un attachement énorme à la mère de mon mari,
00:35:49 qui est morte il y a 3-4 ans.
00:35:52 Et c'était vraiment...
00:35:54 Moi, j'ai conservé des liens très forts avec elle.
00:35:56 Et...
00:35:58 Elle était très attachée à la mère de son père.
00:36:02 C'est vrai que, bon, moi, j'ai essayé de l'aider au maximum,
00:36:06 mais bon, c'est ce qu'on est un petit peu en pétanque.
00:36:08 Vous avez vu ce que vous avez pu, hein ?
00:36:10 Vous avez eu aussi à vous débattre vous-même,
00:36:12 à élever vos deux filles, seules,
00:36:14 avec aussi vos difficultés,
00:36:17 leur père qui a été très dépressif,
00:36:20 enfin, tout ça est compliqué.
00:36:22 Vous voyez, attention aussi, comment dire...
00:36:25 Laissez-les...
00:36:28 Comment l'aider ?
00:36:30 Vous l'aidez en...
00:36:33 Parfois en allant sur place,
00:36:36 même si elle ne vous dit pas merci.
00:36:38 Non, non, c'est clair.
00:36:40 Mais vous l'aidez quand même,
00:36:42 vous lui permettez peut-être un peu de se reposer.
00:36:45 Maintenant, c'est aussi son histoire à elle,
00:36:49 de mère, vis-à-vis de sa fille.
00:36:51 Oui, je suis tout à fait consciente de ça.
00:36:54 Donc, essayez-vous aussi de...
00:36:57 Comment dire ?
00:36:59 C'est pas un drame.
00:37:00 C'est-à-dire qu'il n'y a rien de...
00:37:02 là, de dangereux qui se profile.
00:37:05 Un enfant de 6 ans et demi qui fait des crises comme ça,
00:37:07 qui explose,
00:37:09 ça préjuge en rien de l'avenir.
00:37:11 D'autant qu'il y a une démarche de mise en place
00:37:13 qu'elle peut être différente quand elle est à l'école.
00:37:15 Donc, elle a bien intégré les règles par ailleurs.
00:37:18 Ça, c'est plutôt rassurant.
00:37:20 Parce que sinon, on pourrait dire qu'il y a quelque chose
00:37:22 qui est intrinsèque à la personnalité de l'enfant.
00:37:24 C'est-à-dire qu'il n'en sait qu'un,
00:37:26 et que sa personnalité ne peut absolument pas se contrôler.
00:37:29 Et donc, à l'école, il y aurait eu des retours.
00:37:32 Ce n'est pas le cas.
00:37:33 Il y a quelque chose qui se joue dans la relation à sa mère
00:37:37 et aussi à son père.
00:37:39 Parce que, bon, finalement,
00:37:42 quand il veut intervenir,
00:37:44 au fond, votre fille arrive en protection.
00:37:47 Donc, comme si elle devait la protéger,
00:37:50 cette petite de quoi, au fond ?
00:37:52 Vous voyez ?
00:37:53 Donc, c'est peut-être de ça aussi dont votre petite fille se défend.
00:37:57 De ce trop plein de protection
00:38:00 et de ce trop plein d'angoisse qui va avec.
00:38:03 J'en ai un point, ma fille,
00:38:05 à reprocher à l'éducation nationale
00:38:07 de donner trop de devoirs.
00:38:09 Oui, mais bon, ça, on entend beaucoup de parents le dire.
00:38:12 Les enfants, de toute façon,
00:38:15 le but, ce n'est pas de les élever dans du coton.
00:38:17 Je le dis souvent.
00:38:18 Il faut les élever pour construire.
00:38:20 On construit des êtres humains.
00:38:22 Des adultes qui vont devoir s'intégrer à la société telle qu'elle est.
00:38:25 Ce n'est pas la société qui va s'intégrer à eux.
00:38:27 C'est eux qui vont devoir s'intégrer à la société.
00:38:30 Donc, bon, votre fille,
00:38:32 elle a accepté de faire cette démarche.
00:38:34 C'est déjà un grand pas pour elle.
00:38:37 Et peut-être qu'elle-même va se rendre compte
00:38:40 qu'elle a besoin un peu d'être accompagnée.
00:38:42 Voilà.
00:38:43 Donc, il faut relâcher.
00:38:45 Il faut faire redescendre la pression.
00:38:47 Et en tout cas, par rapport à la petite fille,
00:38:49 vous voyez, il ne faut pas la responsabiliser
00:38:55 au-delà de ce qu'elle est prête à pouvoir entendre.
00:38:59 Elle est encore trop petite pour ça.
00:39:01 Oui, oui, oui.
00:39:02 Il y a eu juste ces deux fois,
00:39:04 juste après la crise.
00:39:06 Moi, je ne lui en parle pas.
00:39:07 Autrement, je suis dans le relâche.
00:39:09 Non, non, non, non.
00:39:10 Si elle fait des crises avec vous,
00:39:11 vous la laissez à une place d'enfant.
00:39:13 C'est-à-dire que non, ça ne se passe pas comme ça.
00:39:16 De toute façon, elle le sait avec moi.
00:39:18 Elle ne va pas tout casser.
00:39:19 Vous la laissez, vous l'isolez pour qu'elle se calme.
00:39:22 Oui, voilà.
00:39:23 Mais je pense que votre fille l'isole
00:39:25 et après ne supporte pas et va la rechercher.
00:39:28 Donc, la petite a très bien compris tout ça.
00:39:30 La petite, quand elle est isolée dans sa chambre...
00:39:33 Elle casse tout parce qu'elle sait qu'on va venir la chercher.
00:39:36 Oui, oui.
00:39:37 À la limite, qu'elle casse ses jouets, très bien.
00:39:39 Ses parents, elles se mettent à faire ça.
00:39:41 Pendant un temps, elle ne les aura pas.
00:39:43 Ah oui.
00:39:44 Tant qu'elle ne se fait pas mal, elle.
00:39:46 Mais bon, écoutez, il y a beaucoup de choses qui ont été posées.
00:39:50 Il y a beaucoup de choses qui ont été posées.
00:39:54 Là, faites confiance déjà au fait que votre fille accepte de l'aide.
00:39:59 Et que concernant l'éducation, elle ne pourra pas l'entendre de vous.
00:40:03 Vous restez indulgente et tendre vis-à-vis d'elle.
00:40:09 Voyez, un peu en prenant du recul, elle a besoin d'aide aussi.
00:40:13 Je sais.
00:40:14 Allez, je vois, pour conclure, on va se tourner du côté peut-être de la page Facebook
00:40:19 et demander à Violaine si des réactions sont arrivées.
00:40:21 Parce que j'imagine qu'il y a beaucoup de grands-parents et de parents qui nous écoutent
00:40:25 et qui ont peut-être vécu ça et des petits conseils ou des choses à dire à ce sujet, Violaine.
00:40:31 Et oui, effectivement, nous avons un message de Bob White.
00:40:34 Il dit clair, "Votre fille est en souffrance et votre petite-fille le ressent.
00:40:38 Elle semble intelligente mais ne lui accordez pas de responsabilité à son jeune âge.
00:40:42 Cependant, ne perdez pas espoir."
00:40:45 Bien sûr, il n'y a certainement pas lieu de perdre espoir,
00:40:49 puisque d'autant plus que c'est une enfant qui, à l'école et en d'autres circonstances,
00:40:54 a très bien compris les règles.
00:40:56 Donc, votre petite-fille, elle est futée.
00:41:01 Simplement, elle n'est pas assez rassurée et elle a besoin d'un cadre.
00:41:05 Et votre fille va arriver à le mettre quand elle ira mieux
00:41:08 et quand elle comprendra que c'est nécessaire et que c'est aussi ce qui va rassurer sa fille.
00:41:13 Et puis qu'elle, elle va reprendre une place de mère
00:41:17 et peut-être moins rejouer de son histoire à elle.
00:41:20 Donc, vous voyez, il n'y a pas de péril en la demeure, Claire.
00:41:26 Bien, merci.
00:41:29 Ça me conforte dans ce que je pense et ça m'aide à...
00:41:32 Oui, à prendre du recul un peu.
00:41:34 À prendre du recul. Je sors d'une semaine avec elle, c'est compliqué.
00:41:39 Oui, c'est ça. C'était compliqué, je comprends.
00:41:41 C'est compliqué. Je ne vais pas non plus mettre de l'huile sur le feu.
00:41:47 Non, non, non.
00:41:48 La petite profite aussi du temps et que moi, je profite d'elle.
00:41:51 Et puis comme vous dites, le petit frère aussi, parce que lui, dans tout ça, c'est angoissant pour lui.
00:41:56 Donc, il faut que tout le monde...
00:41:58 Il y a un petit accompagnement des uns et des autres et ça devrait rentrer dans l'ordre.
00:42:03 Bon courage, Claire.
00:42:05 Merci beaucoup.
00:42:06 Merci.
00:42:08 Caroline Dublanche sur RTL
00:42:11 Le 12, effet du rock'n'roll, Michel Jonas qui est en tournée du blues, du blues avec RTL.
00:42:18 Il sera le 11 mars à Caen, le 12 à La Baule, le 16 à Aix-en-Provence, le 23 à Dijon et les 25 et 26 au Dôme de Paris.
00:42:34 Jusqu'à minuit trente, parlons-nous. Caroline Dublanche sur RTL.
00:42:39 09, 69, 39, 10, 11. C'est le standard de parlons-nous que je vous invite à appeler au prix d'un appel local si vous désirez me parler.
00:42:50 Nous sommes à vos côtés en direct, bien sûr, jusqu'à minuit et demi.
00:42:55 Et c'est Alain qui est avec nous maintenant. Bonsoir, Alain.
00:42:59 Bonsoir, Caroline Dublanche.
00:43:02 Alors Alain, je crois que vous appelez l'émission. En fait, vous, vous ne la connaissez pas trop, mais ce sont vos enfants qui vous ont conseillé d'appeler, me dit Violaine.
00:43:12 Disons que mes enfants m'ont conseillé de vous appeler.
00:43:17 Oui.
00:43:18 Et moi, de mon côté, je vous écoute depuis deux décennies.
00:43:22 Deux décennies ?
00:43:23 Oui.
00:43:24 Moi qui disais que vous ne connaissiez pas trop. Ah bon, bon, bon, d'accord.
00:43:30 Je vous écoute depuis l'époque de la rue François 1er.
00:43:38 L'époque de la rue François 1er, et puis actuellement, avenue de la Grande Armée.
00:43:43 Et oui, avenue Y. On est avenue de la Grande Armée ? Mais c'est bien avenue Charles de Gaulle.
00:43:50 Ah, j'ai eu une autre rémarque, c'est une avenue Y, alors.
00:43:53 Alors, tu gardes ton scooter, avenue de la Grande Armée, peut-être.
00:43:57 Oui, on est avenue Y, ça c'est sûr.
00:44:01 Hertel est avenue Y maintenant, et avenue Charles de Gaulle.
00:44:04 Alors, dites-moi, je vois que c'est vos enfants qui vous ont conseillé d'appeler.
00:44:10 Pourquoi alors ?
00:44:12 Puisque vous connaissez bien l'émission.
00:44:14 Depuis trois mois, je n'arrive pas à faire des rencontres.
00:44:19 D'accord.
00:44:21 Alors, je me dis peut-être soit c'est un passage à vide.
00:44:26 Oui.
00:44:28 Soit peut-être vu que j'ai 74 ans, il faudrait que j'arrête d'insister.
00:44:34 Et puis bon, de tourner la page.
00:44:38 Ah, c'est... Pourquoi vous vous dites ? Vous venez d'avoir 74 ans ? Vous venez de les avoir ?
00:44:47 Je les ai depuis quatre mois.
00:44:50 Et c'est un peu lourd à porter ?
00:44:53 Non, pas du tout. Ne me concerne pas du tout.
00:44:56 Puisque je continue à sortir, je présente bien, je suis en bonne santé.
00:45:01 Bon, alors ?
00:45:03 Je me prends en main.
00:45:05 Et c'est pour ça que je ne voudrais pas laisser tomber, vu que j'ai encore ma vie quotidiennement.
00:45:12 Je fais des rêves érotiques.
00:45:14 Je me dis pourquoi ne pas continuer.
00:45:17 Et puis j'ai voulu avoir votre avis, tout simplement.
00:45:21 Je sais pas. Disons que moi de mon côté, je ne pense pas laisser tomber.
00:45:27 Mais j'ai voulu avoir votre avis. Est-ce qu'il fallait continuer ?
00:45:32 Mais ce que je ne comprends pas, c'est que vous dites "depuis trois mois, je n'arrive pas à faire de rencontres".
00:45:36 Donc ça veut dire qu'avant vous en faisiez ?
00:45:39 Voilà, c'est ça.
00:45:40 Vous êtes seul depuis combien de temps ?
00:45:42 Depuis trois mois.
00:45:44 Ah ben voilà ! C'est marrant, on dirait justement un jeune homme impatient de faire des rencontres.
00:45:51 Parce que c'est ça, ça m'a frappé ce délai.
00:45:54 Vous vous êtes séparé il y a trois mois ?
00:45:57 Oui.
00:45:59 Bon. Vous étiez depuis... Cette relation, elle durait depuis un petit moment ?
00:46:06 Ben disons que j'ai fréquenté une amie pendant 14 ans.
00:46:11 14 mois ?
00:46:13 Non, 14 ans.
00:46:15 14 ans.
00:46:17 Et ça s'est très très bien passé.
00:46:20 Et on se voyait les après-midi, on sortait, on avait les mêmes goûts.
00:46:26 On allait voir des spectacles.
00:46:29 On faisait pas mal de voyages en France et à l'étranger.
00:46:34 Et on organisait des circuits, puisque maintenant avec les moyens du bord, à savoir Internet,
00:46:40 on arrive à organiser les voyages soi-même.
00:46:43 Et puis bon, ça a duré 14 ans, ça aurait pu durer plus.
00:46:46 Et puis la maladie est passée par là.
00:46:49 Ah. Elle est décédée ?
00:46:52 Voilà, c'est ça. Et puis bon, je suis resté 11 mois.
00:46:57 Oui.
00:46:58 Bon, je pensais pas à autre chose.
00:47:02 Et puis par hasard, je me suis dit, bon, essaye de passer pour une première fois une annonce sur Internet.
00:47:15 Oui.
00:47:16 Bon, je l'ai fait. J'ai eu des rencontres sans succès. J'ai pas trouvé ça bien.
00:47:22 Et puis une personne m'a répondu.
00:47:25 Et c'est une personne que j'ai fréquentée il y a 18 ans.
00:47:28 Ah oui, c'est amusant ça. Mais fréquentée, c'est-à-dire au sens amoureux ?
00:47:35 Oui, je suis sorti avec elle il y a 18 ans, quelques mois, et puis on s'est équipés.
00:47:42 Et puis là, je l'ai retrouvée sur le site par hasard.
00:47:45 Oui.
00:47:46 Et elle m'a répondu. Et comme je la connaissais, je me suis dit, tiens, puisque tu es seul,
00:47:50 puisque ça n'a rien donné à l'Internet, les sites, c'est la seule que je trouvais à peu près bien.
00:47:56 Oui.
00:47:57 Et je me suis dit, je suis sorti avec 6 ou 7 personnes.
00:48:00 Pour moi, ça n'a pas... J'ai pas trouvé ça bien, les sites.
00:48:05 Mais cette dame-là que vous avez connue il y a 18 ans, c'était via ce site.
00:48:10 Vous l'avez vue depuis ?
00:48:11 Non, non, non. Je l'ai connue un après-midi.
00:48:15 Oui, je me doute bien. Oui, oui.
00:48:16 À une conférence.
00:48:17 Mais elle vous a retrouvée sur le site.
00:48:19 Voilà.
00:48:20 Bon. Vous l'avez vue depuis, cette dame ?
00:48:23 Oui, voilà, c'est ça. Je l'ai fréquentée 3 mois.
00:48:26 Et puis, ça venait de moi. Comme ça ne m'allait pas tellement, je me forçais à sortir avec elle.
00:48:32 Après, gentiment, je lui ai dit que j'allais.
00:48:34 Et là, depuis 3 mois, je suis...
00:48:38 À nouveau seul.
00:48:40 Voilà, c'est ça. Et pourtant, je sors, je me prends en main, je vais danser.
00:48:46 Mais attendez, non mais attendez. C'est curieux parce que...
00:48:50 Pourquoi c'est curieux ?
00:48:51 Oui, c'est curieux parce que je reviens sur ce délai.
00:48:53 C'est comme si il y a 3 mois, c'est pas la fin du monde.
00:49:00 Voyez, c'est...
00:49:02 Disons que comme j'aime bien communiquer et comme j'ai du désir.
00:49:07 Oui, mais ça...
00:49:09 Voilà, il n'y a rien d'extraordinaire.
00:49:12 Tant mieux, au contraire, c'est un signe de bonne santé.
00:49:15 Mais non, mais c'est pas la fin du monde d'être seul depuis 3 mois.
00:49:18 C'est ça que je veux dire.
00:49:19 Parce qu'en fait, c'est curieux la chronologie des faits.
00:49:22 Vous me dites que vous êtes resté 14 ans avec une femme.
00:49:25 Malheureusement, la maladie l'a emporté.
00:49:28 Alors que vous aviez plein de complicités, une vie très agréable ensemble,
00:49:36 beaucoup de points communs, de partage.
00:49:40 Vous dites, si j'ai bien compris, vous parlez de 11 mois
00:49:43 où bon, pendant 11 mois, vous n'avez pas été bien.
00:49:47 Évidemment, vous étiez dans ce deuil.
00:49:50 Et vous avez eu à nouveau le sentiment que vous arriviez à surmonter
00:49:57 la perte de votre compagne pour à nouveau, au fond,
00:50:03 vous sentir prêt à faire une rencontre.
00:50:06 Ça, c'est déjà très bon signe.
00:50:08 Ça veut dire que vous avez évolué,
00:50:11 que petit à petit, vous êtes sorti de votre chagrin.
00:50:14 Vous voyez, il y a eu toute une évolution.
00:50:17 Oui, oui, je suis d'accord avec vous.
00:50:20 Donc, vous vous êtes inscrit sur un site.
00:50:23 Là, vous me dites que vous avez rencontré des femmes
00:50:26 avec qui vous n'avez pas vraiment accroché jusqu'à présent.
00:50:32 Exact.
00:50:33 Mais vous dites, j'arrête les sites.
00:50:37 Mais après tout...
00:50:39 Non, j'ai arrêté.
00:50:41 Là, je ne suis pas prêt à me remettre, puisque ça n'a pas été...
00:50:45 Non, non, je ne l'ai fait qu'une fois.
00:50:47 Ça a duré six mois.
00:50:49 Qu'est-ce qui a duré six mois ?
00:50:51 Les sites.
00:50:52 Oui, mais parfois, il faut un peu plus de temps.
00:50:55 C'est comme dans la vie, vous savez.
00:50:57 Non, non.
00:50:58 On va continuer à se parler, mais après les infos de 23h,
00:51:01 parce que là, on doit marquer une pause, Alain, pour les infos.
00:51:05 A tout de suite.
00:51:07 22h30, Parlons-nous.
00:51:10 Caroline Dublanche sur RTL.
00:51:12 Bienvenue à vous, si vous nous rejoignez chaque soir de 22h à minuit et demi.
00:51:22 C'est votre voix que l'on entend sur les ondes de RTL.
00:51:26 Vous nous entraînez dans vos histoires de vie, dans vos questionnements,
00:51:30 même les plus intimes, et tous vos appels sont les bienvenus
00:51:33 au standard de Parlons-nous 09 69 39 10 11.
00:51:40 Vous pouvez appeler ce numéro à tout moment.
00:51:43 Si une histoire fait écho à la vôtre et que vous souhaitez réagir,
00:51:47 vous pouvez, si vous préférez donner votre point de vue par écrit,
00:51:51 nous envoyer un SMS en commençant votre message par les trois lettres RTL,
00:51:56 puis votre message que vous envoyez au 64 935 centimes par SMS.
00:52:03 Et Violaine est également attentive aux commentaires
00:52:06 que vous laissez sur le groupe Facebook de l'émission RTL-Parlons-nous.
00:52:13 Et nous retrouvons Alain.
00:52:18 Merci Alain d'avoir patienté pendant les infos.
00:52:21 Vous avez Caroline Dublanche, je vous écoute.
00:52:26 Alors Alain, vous avez 74 ans,
00:52:29 et la question que vous posez, c'est, vous vous demandez s'il faut laisser tomber
00:52:36 parce que vous n'arrivez pas à faire des rencontres depuis trois mois.
00:52:41 Alors j'essayais un peu de voir avec vous votre vécu précédemment,
00:52:46 vous me dites que vous êtes resté 14 ans avec une femme,
00:52:52 avec qui tout se passait très bien, avec qui vous aviez une belle complicité,
00:52:57 malheureusement la maladie l'a emporté.
00:53:00 Pendant 11 mois vous étiez dans votre chagrin, dans votre deuil,
00:53:05 et là depuis quelque temps vous ressentez, vous allez mieux, l'envie de faire à nouveau une rencontre.
00:53:10 Vous vous étiez inscrit sur un site,
00:53:13 et vous avez rencontré quelques femmes avec qui ça n'a pas accroché,
00:53:17 et une que vous aviez connue 18 ans auparavant,
00:53:21 ça c'est plutôt amusant, vous avez décidé de la revoir,
00:53:25 mais au fond, le charme était un peu rompu,
00:53:29 vous n'aviez plus trop envie de poursuivre ces rendez-vous.
00:53:35 Donc c'est avec elle que ça s'est terminé il y a trois mois ?
00:53:38 Exact, et là ça fait trois mois, malgré ma bonne volonté, malgré mon désir,
00:53:45 malgré que je communique, habituellement de la façon dont je procède, ça marche.
00:53:53 Et comment procédez-vous alors ?
00:53:57 Des choses classiques, à savoir je vais danser,
00:54:03 j'assiste à des conférences, je vais dans des bars d'hôtel.
00:54:08 Ah oui ? D'accord. C'est pas mal, ça il faut oser.
00:54:15 Alors au départ vous y allez seul ?
00:54:18 Ben si, comment dirais-je, là oui.
00:54:21 Vous allez dans des bars de grands hôtels alors ?
00:54:24 C'est très agréable.
00:54:26 Il y a un bar d'hôtel, je connais presque tous les bars d'hôtel de Paris,
00:54:31 mais le bar d'hôtel où il y a le plus de monde, c'est celui de la Gare Saint-Lazare, sans citer l'ancienne.
00:54:40 La Gare Saint-Lazare ? Je ne vois pas.
00:54:42 Oui, à la Gare Saint-Lazare il y a une chaîne d'hôtels américaines,
00:54:46 et je pense à mon avis que tous les grands hôtels dans Paris, c'est le seul où il y a beaucoup de monde.
00:54:53 Et ce bar me convient parce qu'il y a pas mal d'hommes et de femmes.
00:54:59 Ah oui, qui sont peut-être en partance ?
00:55:02 Non, vous n'êtes pas obligé d'être de l'hôtel, la plupart viennent de l'extérieur pour prendre un verre.
00:55:10 D'accord.
00:55:11 Donc vous y allez régulièrement ?
00:55:14 Régulièrement, pas tous les jours.
00:55:17 Oui, vous avez vos petites habitudes, vous vous sentez bien, c'est un endroit agréable.
00:55:21 Non, comme je suis seul, il y a ça, il y a ça.
00:55:27 Vous êtes actif quand même.
00:55:29 Oui, j'assiste à des conférences, les endroits où on peut communiquer, je vais au musée aussi, j'ai fait des connaissances dans des musées.
00:55:40 C'est très éclectique votre... non mais c'est vrai parce que dans les...
00:55:48 En dansant, là vous voyez un peu toujours les mêmes personnes ou vous changez de jour ou vous n'avez pas rencontré quelqu'un qui vous plaisait jusqu'à présent ?
00:55:59 Ben, si vous voulez que je vous parle de la danse, on ferme la parenthèse.
00:56:07 Comme vous voulez.
00:56:09 Ben disons que comme je vous dis, je vais parfois au musée et j'ai fait des connaissances, ça m'est arrivé de faire des connaissances dans les musées.
00:56:20 Ben oui.
00:56:21 Pareil dans les bars d'hôtels, dans les conférences.
00:56:26 D'accord, et alors c'est bien, il faut poursuivre ça.
00:56:30 Oui.
00:56:31 Il y a aussi un facteur chance dans la rencontre au fond.
00:56:35 Disons que depuis 24 ans ça a marché, ça a fonctionné et là on dirait qu'il n'y a plus de retour.
00:56:42 Je communique, je laisse mes coordonnées et puis la personne ne répond plus.
00:56:48 Je me suis dit tiens, puisqu'il n'y a plus de...
00:56:50 Pourtant je communique...
00:56:52 Donc vous pensez que vous séduisez moins ?
00:56:54 Voilà.
00:56:55 Peut-être, c'est votre angoisse.
00:56:57 Avant, quand j'allais dans... je fréquentais tous ces endroits-là, je communiquais, je laissais mes coordonnées.
00:57:04 Il y avait un retour.
00:57:06 Oui mais avant on était moins sur internet.
00:57:08 Voyez, il y a 24 ans.
00:57:10 Non.
00:57:11 Aujourd'hui c'est vrai que...
00:57:13 Non, non, mais ce n'est pas il y a 24 ans.
00:57:15 Vous voyez, par exemple, il y a 15 ans, voilà exactement, puisque j'ai fréquenté Marigny pendant 14 ans.
00:57:23 Il y a 15 ans, je procédais toujours de la même façon.
00:57:26 Conférence, enfin je ne vais pas me répéter.
00:57:29 Oui, oui.
00:57:30 Et ça marchait bien, il y avait un retour.
00:57:32 Oui mais ça vous apporte aussi quelque chose.
00:57:35 J'imagine que vous n'allez pas à des conférences où vous vous faites suer juste pour rencontrer...
00:57:40 Pardonnez-moi de vous le dire comme ça, mais parce que vous semblez, ça semble bien rôder,
00:57:45 puisque vous me dites déjà il y a 15 ans ça fonctionnait comme ça, vous vous en tirez une satisfaction personnelle.
00:57:51 Voilà.
00:57:52 Non mais vous n'allez pas suivre une conférence qui est chiante à mourir juste pour vous dire peut-être que je vais faire des rencontres.
00:57:58 Voilà, je vous ai laissé finir, mais maintenant, tout ce que je fais, il n'y a plus de retour.
00:58:06 Peut-être que c'est l'âge, peut-être que c'est un mauvais passage.
00:58:10 Alors je voulais avoir votre avis, puisque sur les contenus de mes enfants, et comme j'ai encore du désir...
00:58:17 Oui, ça j'ai entendu, il est bien là le désir.
00:58:20 Et je suis un hedoniste.
00:58:23 Vous êtes un hedoniste.
00:58:25 Oui, alors écoutez, ça c'est très bien à cultiver.
00:58:29 Ce n'est pas parce que vous venez d'avoir 74 ans que plus rien n'est possible,
00:58:36 et surtout avec un esprit curieux, un désir de faire des rencontres.
00:58:41 Après, je vous le disais, il y a un facteur chance aussi Alain.
00:58:44 Vous multipliez, et c'est bien parce que que ça soit en allant danser, en allant à des conférences,
00:58:53 en vous rendant dans les musées, donc déjà, ça vous fait une vie agréable des sorties.
00:58:58 Et puis voilà, il suffit que ce jour-là, à une conférence, ou dans un musée, ou dans un bar,
00:59:05 il y ait quelqu'un avec qui vous accrochez.
00:59:08 Mais bon, il faut que parfois les constellations soient réunies, comme on dit.
00:59:14 Vous voyez, ce n'est pas automatique.
00:59:16 Ce qui m'étonne même, c'est que c'est presque un peu votre...
00:59:20 Ce qui est bien, c'est votre désir, mais c'est aussi votre impatience.
00:59:23 Comme si, au fond, au bout de trois mois, si vous écoutez l'émission,
00:59:27 vous vous rendez compte qu'il y a des hommes et des femmes,
00:59:31 de votre âge ou plus jeune d'ailleurs, même, on a même des gens de 30 ans qui disent
00:59:37 qu'ils sont désireux de faire une rencontre, et qui n'y parviennent pas forcément...
00:59:42 Enfin, automatiquement, c'est plus dur aujourd'hui de se rencontrer.
00:59:46 Les gens sont plus...
00:59:50 Peut-être, par rapport à il y a même 15 ans, peut-être il y a moins une...
00:59:55 Je ne sais pas d'ailleurs comment vous abordez les femmes,
00:59:57 parce que, chapeau, ce n'est pas simple.
01:00:00 Vous me dites que je communique, mais on met tellement de termes dans ce mot "communiquer".
01:00:08 Est-ce que vous voulez me dire que vous êtes plutôt à l'aise pour aborder les femmes ?
01:00:12 Je suis à l'aise au musée, au bar d'hôtel si une femme me plaît,
01:00:17 je l'aborde joliment, gentiment.
01:00:20 Par rapport au musée, une femme est seule,
01:00:24 je l'aborde gentiment aussi.
01:00:28 Et elle ne vous rappelle pas, jusqu'à présent ?
01:00:31 Oui, disons qu'avant ça se faisait, et là, depuis trois mois...
01:00:37 Mais avant, vous êtes resté 14 ans avec une femme aussi.
01:00:42 Donc, là, il faut vous remettre un peu dans ce mouvement-là.
01:00:48 Comment vous vous sentez, vous ?
01:00:51 Vraiment dans cet état d'esprit, vous pensez que...
01:00:54 Vous vous sentez prêt, dans votre tête, à faire une rencontre ?
01:00:58 Non, je suis bien dans ma tête.
01:01:00 Si je m'installe dans un bar,
01:01:03 si je vais au musée,
01:01:05 si je vais voir un spectacle,
01:01:08 par exemple, comme je disais à votre...
01:01:12 à votre... je ne sais pas quoi vous dire...
01:01:15 L'amouretteuse ?
01:01:17 Au contraire, comme j'aime bien sortir,
01:01:20 je me prends bain, je sors maman solo.
01:01:23 Il y a deux semaines, j'ai vu une comédie musicale,
01:01:30 Black Legend.
01:01:32 Comme j'aime beaucoup la sole musique,
01:01:35 et c'est mes 20 ans,
01:01:37 ça ne m'a pas offusqué d'aller voir ce spectacle.
01:01:40 C'est bien, je trouve ça formidable, moi.
01:01:43 Oui, oui.
01:01:44 C'est mes 20 ans, la sole musique,
01:01:46 j'ai été voir ce spectacle,
01:01:48 j'étais très content.
01:01:51 Je suis à l'aise, je suis à l'aise pour aller danser.
01:01:54 J'étais, par exemple, dimanche, je suis allé danser.
01:01:57 Alors, écoutez, il n'y a pas de raison que ça ne finisse pas,
01:02:00 à un moment, un jour, par porter ses fruits.
01:02:03 Parce que vous n'êtes pas...
01:02:06 il y a des personnes qui ont du mal à faire des rencontres,
01:02:08 mais qui ne sortent peu, au fond.
01:02:12 Alors que vous, vous multipliez les sorties
01:02:17 dans des registres différents.
01:02:19 Voilà, à un moment, ça va bien finir par aboutir.
01:02:23 Oui, je voulais avoir votre avis.
01:02:26 Moi, je pense qu'il n'y a pas d'âge limite pour faire des rencontres.
01:02:31 Il y a beaucoup d'hommes et de femmes
01:02:35 qui, passés 70 ans, font des rencontres,
01:02:39 sont désireux de rencontrer à nouveau l'amour.
01:02:43 Les sites de rencontres, d'ailleurs,
01:02:45 pour ceux qu'on appelle aujourd'hui les seniors,
01:02:48 fonctionnent très bien.
01:02:50 Donc, il y a une vraie demande.
01:02:54 Il y a une vraie demande.
01:02:56 Alors, peut-être que parallèlement à ces sorties,
01:03:00 à cette vie sociale que vous avez,
01:03:03 vous pourriez quand même, de temps à autre,
01:03:05 continuer à regarder un peu sur les sites.
01:03:08 Une façon de multiplier les choses.
01:03:10 Non, je ne suis pas d'accord avec vous.
01:03:12 Parce que j'étais sur un site, comme vous le dites, de seniors.
01:03:15 Oui.
01:03:16 Et toutes les femmes que j'ai rencontrées, c'est pas ça.
01:03:19 Vous abordez des femmes plus jeunes ?
01:03:23 Non, pas du tout.
01:03:25 Non, mais pourquoi vous dites que toutes les femmes seniors, c'est pas ça ?
01:03:30 Non, parce que toutes les femmes que j'ai rencontrées,
01:03:35 sur les sites, c'est pas ça.
01:03:38 C'est pas ça.
01:03:39 Mais je n'ai rien contre les seniors.
01:03:41 Moi-même, je suis senior.
01:03:42 Mais toutes les femmes que j'ai rencontrées,
01:03:44 j'ai rencontré une dizaine.
01:03:45 Elles ne vous ont pas plu.
01:03:47 Non, mais parce que, moi, je vais vous dire,
01:03:50 c'est quand même plus aléatoire ce que vous faites.
01:03:53 Et en même temps, je trouve que c'est formidable.
01:03:56 Il faut être audacieux.
01:03:57 Mais ce n'est pas évident.
01:03:59 Parce que quand vous allez dans des musées hauts,
01:04:02 il y a des gens seuls.
01:04:03 Mais de là à aborder, ce n'est pas facile.
01:04:06 Donc, je trouve ça assez courageux.
01:04:08 Peut-être au niveau de la danse.
01:04:10 Parce que là, j'ai beaucoup d'auditrices qui m'ont parlé,
01:04:13 qui vont justement danser.
01:04:15 Et elles disent que souvent, ça manque d'hommes.
01:04:18 Donc là, peut-être qu'effectivement,
01:04:21 il y a plus de chances de rencontrer quelqu'un.
01:04:24 Mais il faut qu'elle vous plaise.
01:04:26 Il faut que vous lui plaisiez.
01:04:27 Voilà.
01:04:28 Ah, bon.
01:04:29 Donc, alors, est-ce qu'il y a des auditrices
01:04:33 ou des auditeurs violaines, peut-être,
01:04:35 qui ont...
01:04:36 Qu'est-ce qu'ils en pensent déjà du désir d'Alain ?
01:04:40 Est-ce qu'il faut arrêter ou pas son désir de faire des rencontres ?
01:04:45 Eh bien, écoutez, nous avons un nouveau message de Bob White
01:04:49 qui vous rejoint, Caroline, en disant
01:04:51 "Alain, vous vous mettez une pression énorme.
01:04:54 Trois mois de célibat après des longues relations, ce n'est rien.
01:04:57 À mon avis, le souci, c'est que vous ne pouvez pas rester seul.
01:05:01 Soyez patient et ça reviendra."
01:05:03 Eh oui.
01:05:06 C'est vrai que moi, je trouve que vous vous mettez un peu de pression.
01:05:09 Ben, disons que comme j'aime bien communiquer,
01:05:13 mais ce n'est pas que je n'aime pas rester seul.
01:05:15 Comme j'aime bien communiquer,
01:05:17 et puis bon, puisque maintenant on peut parler ouvertement,
01:05:20 et comme j'aime bien caliner,
01:05:22 et là, depuis trois mois, je n'ai pas caliné.
01:05:24 Voilà, tout simplement.
01:05:25 Oui, c'est votre libido aussi qui est un peu...
01:05:28 C'est le printemps, hein ?
01:05:29 On y va doucement vers le printemps.
01:05:31 C'est formidable quand vous dites "Est-ce que je devrais arrêter ?"
01:05:34 Il y a beaucoup, même peut-être d'auditeurs qui vous écoutent,
01:05:37 qui disent "Quel homme..."
01:05:39 qui doivent se dire "Quel homme heureux."
01:05:41 C'est bien d'être finalement toujours comme ça, animé de désir.
01:05:46 Donc ça, c'est une très bonne chose.
01:05:48 Écoutez, faites-vous confiance, donnez-vous du temps.
01:05:51 Les gens vont sortir davantage aussi avec les beaux jours.
01:05:54 Donc il n'y a pas de raison que vous ne fassiez pas une belle rencontre.
01:05:58 On vous le souhaite de tout cœur, en tout cas.
01:06:01 Ben, je vous remercie.
01:06:03 Merci pour votre appel. Au revoir.
01:06:05 Jusqu'à minuit trente, Caroline Dublanche sur RTL.
01:06:09 Parlons-nous.
01:06:10 Jusqu'à minuit trente, parlons-nous.
01:06:14 Caroline Dublanche sur RTL.
01:06:16 Des petits messages qui sont arrivés pendant Supertramp pour Alain.
01:06:23 Un message de Frésia qui dit "Il va dans quel musée, Alain ?"
01:06:28 C'est vrai, il aurait dû le dire.
01:06:31 Après tout, on sait dans le bar où il va.
01:06:34 Mais ce ne sont pas les musées.
01:06:36 Et elle ajoute "Eh oui, ça sent le printemps".
01:06:40 C'est ça, c'est ça, même si encore il fait un peu frisqué.
01:06:45 Mais les jours allongent et puis du coup, les gens vont ressortir.
01:06:51 Les jupes aussi vont un peu raccourcir au printemps.
01:06:54 Enfin bon, c'est le mois aussi où on se sent un peu renaître de ce long hiver.
01:07:02 Allez, on va accueillir maintenant Ilia.
01:07:05 Bonsoir, Ilia.
01:07:07 Bonsoir.
01:07:08 Bonsoir et bienvenue.
01:07:10 Merci beaucoup, merci de m'accueillir.
01:07:12 Alors, je ne vous cache pas que je suis impressionnée.
01:07:16 Je vous écoute tous les soirs et donc c'est à mon tour.
01:07:23 C'est toujours plus facile d'être derrière, chez soi, tranquillement à écouter.
01:07:30 Oui, mais si tout le monde se disait ça.
01:07:32 Qu'est-ce que je ferais, moi, toute seule sans vous ?
01:07:37 Heureusement qu'il y en a qui tous les soirs, comme vous, osent se lancer.
01:07:43 C'est ça, j'ose ce soir.
01:07:45 Vous avez bien fait.
01:07:47 J'ose parce que j'ai bientôt 45 ans cette année.
01:07:54 Je suis en pré-ménopause depuis l'âge de 40 ans.
01:07:58 Ah oui, assez tôt alors.
01:08:00 Oui, assez tôt.
01:08:02 J'ai ressenti les premiers symptômes presque le lendemain de mes 40 ans.
01:08:09 C'était très… je l'ai senti de suite.
01:08:17 Le lendemain de vos 40 ans ?
01:08:21 La semaine qui a suivi.
01:08:23 Ça a été aussi inédit.
01:08:28 Comment vous étiez ?
01:08:30 Le premier symptôme, ça a été des pleurs, des larmes qui coulaient toutes seules, sans raison.
01:08:40 Je me retrouvais à pleurer, mais sans pouvoir m'arrêter.
01:08:46 Il y a eu ça, et puis il y a eu aussi le fait que j'avais la poitrine très douloureuse, gonflée, sensible, ce qui n'arrivait pas auparavant.
01:08:58 J'ai eu quelques symptômes qui m'ont avertie.
01:09:03 Je suis allée voir mon médecin, il m'a prescrit une prise de sang.
01:09:07 Ce sont des prises de sang qui sont prises tous les 15 jours pour voir une éventuelle variation hormonale.
01:09:18 Il m'a confirmé qu'il y avait ce bouleversement hormonal.
01:09:25 Depuis maintenant 5 ans, je vis avec ça.
01:09:30 Je trouve ça très perturbant.
01:09:34 Je trouve que c'est une période de transition qui est longue et douloureuse.
01:09:40 Qu'est-ce qui est douloureux ?
01:09:43 C'est douloureux de devoir subir ces hormones.
01:09:48 Parce que j'ai l'impression de dépendre d'eux.
01:09:53 J'ai l'impression de ne plus être moi-même et de réagir.
01:10:01 Comment ça se manifeste ?
01:10:06 Ça se manifeste par une irrégularité au niveau de mes humeurs.
01:10:11 C'est indépendamment de moi.
01:10:14 Je ne décide pas d'aller bien ou mal.
01:10:20 Je n'ai pas vraiment de circonstances qui font que je peux aller bien ou mal.
01:10:28 Mais quand je me lève le matin, j'attends toujours de savoir si je vais aller bien ou mal.
01:10:35 C'est pénible, vous ne pouvez pas rester comme ça.
01:10:40 Oui, c'est très pénible. Je l'ai subi.
01:10:44 Vous l'appréhendez cette période de la ménopause ?
01:10:48 Qu'est-ce que ça représente pour vous ?
01:10:51 Ça représente la fin d'un cycle.
01:10:56 Au cas de le dire, c'est vrai.
01:11:00 Mais la fin d'un cycle, ça va au-delà des auvers, semble-t-il.
01:11:05 Oui, tout à fait.
01:11:08 La fin de quel cycle ?
01:11:10 Avec la fin des cycles menstruels ?
01:11:13 Oui.
01:11:16 Qu'est-ce qui est rattaché pour vous ?
01:11:20 Quelles sont les images qui vous viennent ?
01:11:24 La première chose, c'est le fait de ne plus pouvoir enfanter.
01:11:31 J'ai un enfant qui a 14 ans aujourd'hui.
01:11:38 Je suis heureuse d'en avoir un seul en réalité.
01:11:42 Mais le fait de ne plus avoir cette possibilité, c'est douloureux.
01:11:52 J'ai l'impression que c'est la fin de ma féminité.
01:12:05 D'accord.
01:12:08 J'ai l'impression de passer dans un autre clan.
01:12:15 Vous définiriez comment cet autre clan ?
01:12:20 Ce n'est plus celui de la femme avec toutes ses possibilités.
01:12:32 De fécondité ?
01:12:34 De fécondité, mais pas que ça.
01:12:37 De séduction, vous voulez dire ?
01:12:39 Oui, parce qu'il y a une réalité aussi à cette période.
01:12:44 J'ai pris du poids, par exemple.
01:12:48 Ma peau n'est plus la même.
01:12:51 J'ai de plus en plus de cheveux blancs.
01:12:55 C'est une idée de vieillissement, de rentrer dans quelque chose qui vous abîme.
01:13:09 Oui, qui m'abîme.
01:13:11 Je sais que c'est un cycle normal, que toutes les femmes vivent à un moment donné.
01:13:20 Mais je trouve ça tellement injuste.
01:13:26 Par rapport aux hommes, vous voulez dire ?
01:13:28 Oui, c'est ça.
01:13:30 Je trouve ça très injuste qu'on doit subir ça tant d'années,
01:13:35 à supporter ce bouleversement hormonal.
01:13:40 C'est vécu très différemment d'une femme à une autre.
01:13:44 Là, vous parlez de la période de pré-ménopause, mais y compris la ménopause.
01:13:49 J'ai vu passer une étude qui m'a plutôt réjouie.
01:13:53 On disait, d'après une enquête faite auprès de nombreuses femmes,
01:14:01 qu'elles étaient de plus en plus nombreuses à très bien vivre cette période de leur vie.
01:14:05 C'est plutôt réjouissant.
01:14:07 Parce que c'est vrai qu'il y avait cette notion autour de la ménopause,
01:14:13 où comme si les femmes ménopausées passaient du côté...
01:14:18 Quand vous parlez de clan, au fond, elles devenaient invisibles.
01:14:22 Comme si la séduction n'était terminée pour elles.
01:14:29 Et ça, heureusement, tant a changé.
01:14:33 Vous voyez d'ailleurs l'image des femmes aujourd'hui.
01:14:37 Et vous êtes encore très jeune.
01:14:41 45 ans, c'est jeune.
01:14:44 Quand bien même vous avez des cheveux blancs.
01:14:47 Et quand bien même, du fait des modifications hormonales, peut-être la peau un peu plus sèche.
01:14:52 Mais à 45 ans, la séduction...
01:14:59 Il n'y a pas lieu d'y renoncer ?
01:15:03 Oui, je crois qu'il me faut accepter cette transition.
01:15:11 Pour pouvoir y voir les bénéfices.
01:15:16 Parce qu'il y en a aussi.
01:15:18 Mais depuis 5 ans, c'est une préoccupation au quotidien.
01:15:22 Parce que j'ai l'impression de le subir.
01:15:24 Je ne précise pas mon comportement pour voir les effets de ce changement d'hormones sur mon comportement.
01:15:33 Et puis il y a les dommages collatéraux.
01:15:36 Je ne vis pas seule, je vis avec mon compagnon depuis 10 ans.
01:15:38 Alors, comment ça se passe avec votre compagnon ?
01:15:40 Voilà, oui.
01:15:42 Mon compagnon avec qui je suis depuis 10 ans, et qui a aussi 10 ans de plus que moi.
01:15:49 Ça fait presque 5 ans que je suis dans cette période.
01:15:57 Et j'ai osé lui en parler à demi-mot il y a quelques semaines.
01:16:05 C'est très récent.
01:16:07 Mais parce que moi-même, il me fallait d'abord comprendre de quoi il s'agissait.
01:16:15 Il me fallait comprendre aussi l'impact que ça avait sur moi.
01:16:20 Et d'observer au quotidien les conséquences.
01:16:24 Et donc, j'ai bien vu, j'ai eu le temps de voir au bout de ces 4 années.
01:16:29 Mais c'est fou ça ! C'est fou d'ailleurs.
01:16:32 Vous êtes observatrice des changements, c'est presque chronique d'un ravage annoncé, d'un désastre annoncé.
01:16:40 Je caricature involontairement.
01:16:42 Oui, oui.
01:16:43 Je pense que ça n'a rien à voir avec ça.
01:16:45 C'est comme si vous observiez...
01:16:48 Ce qui me frappe en fait, c'est que vous n'êtes pas bien depuis vos 40 ans.
01:16:53 Vous n'êtes pas bien.
01:16:55 Et que vous vous observez aller mal.
01:16:58 Et j'entends effectivement que ça a des répercussions sur aussi votre relation de couple.
01:17:05 Et que moi, c'est que tout ne peut pas être mis sur le compte des hormones.
01:17:12 Ah oui, vous croyez ?
01:17:14 Ah oui.
01:17:15 Moi je mets tout et pour moi la responsabilité elle vient de là.
01:17:20 Mais parce que vous savez, les hormones, on a tellement rattaché les femmes à leurs hormones.
01:17:28 On ramène tellement les femmes à leur dimension physiologique.
01:17:34 Les hormones qui seraient responsables de tout.
01:17:37 Alors, je ne vous dis pas, effectivement on a un corps, on a aussi effectivement des...
01:17:43 On est fait de cellules, d'hormones, bien sûr.
01:17:47 Mais on a aussi un psychisme.
01:17:49 Il ne faut jamais l'oublier.
01:17:51 Et au-delà des signes que vous décrivez, que je ne nie pas,
01:17:57 puisque effectivement ça existe, certaines femmes disent qu'elles se sentent plus irritables, plus tendues.
01:18:02 Vous parlez des seins plus gonflés comme un peu, pour des femmes comme avant les règles.
01:18:07 Vous voyez, se sentir plus tendues.
01:18:09 Mais enfin, là aussi on a tellement, de façon souvent très misogyne d'ailleurs,
01:18:16 ramené les femmes à leurs hormones.
01:18:18 Vous voyez, en disant "elles sont instables", "elles ont des sautes d'humeur",
01:18:23 d'ailleurs "t'as tes règles ou quoi".
01:18:25 Enfin, qu'à un moment il ne faut pas se laisser enfermer là-dedans, non plus.
01:18:30 Et que, à la fois vous êtes dans cette révolte au fond,
01:18:38 de dire "c'est tellement injuste, les hommes n'ont pas à subir ça".
01:18:41 Alors, ils ont l'andropause aussi, bien plus tard, et ça a aussi des répercussions sur eux.
01:18:46 Mais là où je vous rejoins, c'est vrai que la société,
01:18:50 il y a beaucoup plus d'injonctions qui pèsent sur les femmes.
01:18:53 Et notamment dans cette course à la séduction.
01:18:56 Et là où effectivement, chez un homme, on va accepter des cheveux blancs,
01:19:00 on va même trouver ça séduisant,
01:19:02 chez une femme, on n'a qu'à voir certaines personnalités publiques, femmes,
01:19:07 qui sur des réseaux sociaux se sont postées avec des cheveux blancs.
01:19:11 Ça a été une déferlante de messages extrêmement agressifs, y compris de femmes.
01:19:20 Donc, on n'est plus durs avec les femmes, c'est vrai, par rapport au vieillissement.
01:19:25 Mais moi, ce qui me fait un peu de peine pour vous, il y a, c'est que,
01:19:29 j'entends que vous n'allez pas bien, et curieusement, il y a ces 40 ans,
01:19:34 ça a sonné comme quelque chose, voyez, dès le lendemain, vous ressentez les premiers symptômes.
01:19:39 Vous savez, moi je ne crois pas à un corps qui serait radicalement coupé de notre tête, de notre esprit.
01:19:47 Corps et esprit, ça marche ensemble.
01:19:49 Et la façon dont on vit aussi cette période-là, ça va beaucoup conditionner les choses.
01:19:56 Or là, il y a quelque chose de la fin, et c'est ça qu'il faut entendre au fond.
01:20:02 Et ce que vous me dites, je l'ai entendu très souvent, parce que j'ai, à un moment donné de ma vie,
01:20:08 travaillé dans une consultation où justement on faisait des bilans,
01:20:12 ménopause pour les femmes, notamment tout ce qui concernait l'ostéoporose.
01:20:19 Et donc, avec l'équipe médicale, moi je recevais des femmes à ce moment-là de leur vie.
01:20:25 Et souvent, ce qui revenait, c'était ce que vous m'avez dit d'ailleurs,
01:20:30 c'est la possibilité, se dire qu'on ne va plus pouvoir avoir d'enfants.
01:20:36 Parce que même si beaucoup, comme vous, me disaient "j'en ai un, j'en ai deux, j'en ai trois",
01:20:42 ça me convenait très bien, mais c'est pas pareil de dire, peut-être dans un coin de sa tête,
01:20:47 il y a encore une possibilité, et de là de se dire que c'est plus possible.
01:20:51 Voilà, il y a un deuil à faire, comme un renoncement.
01:20:56 Et puis là-dessus, vous dites, vous avez associé à la fin de la féminité.
01:21:02 Et ça c'est intéressant, parce que dans notre inconscient collectif,
01:21:06 on a longtemps associé féminité et maternité.
01:21:14 Comme si le destin des femmes était de procréer, était lié à la maternité.
01:21:19 Et donc, à partir du moment où les ovaires sont au repos,
01:21:23 et qu'il n'est plus possible d'être enceinte, c'est comme si on n'était plus une femme.
01:21:29 Or ça, ça fait partie de tous les stéréotypes qui pèsent sur les femmes.
01:21:38 Et qu'effectivement, une femme passant un certain âge, c'est comme si elle basculait de l'autre côté.
01:21:43 Et quand je vous entends, je me dis, franchement, il y a 45 ans, vous êtes jeune,
01:21:53 il y a plein de choses à vivre, y compris dans votre couple.
01:21:59 Alors, peut-être que là aussi, je ne sais pas, vous allez me dire,
01:22:03 puisque vous commencez à me parler de votre compagnon,
01:22:07 en disant que vous observiez tous ces bouleversements en vous,
01:22:12 et que vous, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:22:15 Lui s'en rendait compte, vous vous sentez peut-être plus tendue, plus nerveuse.
01:22:20 Alors, vous en avez parlé avec lui ?
01:22:23 Oui, alors, je disais que j'en avais parlé à demi-mot, je ne lui ai pas annoncé que j'étais dans cette période.
01:22:31 Je lui ai simplement dit que je ressentais les symptômes de la prémenopause.
01:22:37 Une sorte de préparation à l'annonce.
01:22:41 Mais, ce qui... Oui, mais en fait, vous avez raison, c'est-à-dire que je suis dans l'observation de ma propre évolution.
01:22:56 Et une observation douloureuse, en fait.
01:22:58 Et une très moche observation, oui, parce que...
01:23:01 Oui, très négative.
01:23:03 Oui, très très négative. Et pourtant, parfois, j'essaie de me dire, parce que j'entends des témoignages
01:23:10 qui incitent les femmes à justement accepter cette période, et se dire que justement, ça peut être aussi
01:23:20 une période magnifique, merveilleuse, parce qu'on est en fait dérêt.
01:23:26 Oui, enfin, ni magnifique, ni merveilleuse, mais bon...
01:23:31 Les femmes, on a toujours été, vous savez, tout au long de notre vie, entre les premières règles,
01:23:36 après les maternités, après la ménopause, c'est vrai que c'est un cycle comme ça.
01:23:41 Mais se dire que parce qu'il y a la ménopause, c'est fichu, et qu'il n'y a plus rien à vivre, enfin, regardez autour de vous.
01:23:50 C'est aussi un cercle un peu vicieux, c'est-à-dire que depuis 40 ans, du coup, mon métabolisme est différent,
01:24:00 donc je grossis, pourtant je suis aussi active et je mange aussi...
01:24:05 Oui, mais c'est vrai que ça, je suis d'accord avec vous, que effectivement, la prise de poids est plus importante,
01:24:09 et que là, oui, c'est vrai, c'est vrai qu'il faut...
01:24:12 Oui, il faut, il n'y a pas "il faut" d'ailleurs, mais si ça vous pèse, sans mauvais jeu de mots,
01:24:20 peut-être que là, ça serait bien de manger différemment, il y a des choses à faire, effectivement.
01:24:28 Parce qu'il y a un moment où peut-être que vous pouviez manger tout, et que vous ne preniez pas,
01:24:34 et puis il y a un âge où on continue à vouloir manger tout, mais là, on le prend vite dans les fesses et dans les cuisses,
01:24:40 et dans le bide, et bon voilà.
01:24:43 Dans le ventre, oui.
01:24:44 Ben oui, c'est vrai.
01:24:46 Donc il y a cette image-là qu'il faut accepter, il faut faire un travail d'acceptation là-dessus,
01:24:52 il faut faire un travail d'acceptation sur le fait que je change physiquement,
01:24:59 pas qu'au niveau du corps, mais aussi au niveau du visage, et qui me...
01:25:05 Comment vous le faites, ce travail d'acceptation ? Vous parlez, il faut faire un travail d'acceptation ?
01:25:11 Ah oui, alors non, je le fais seul. Je le fais seul à essayer de combattre mes mauvaises idées sur cette période-là.
01:25:24 J'essaie de les combattre, et c'est aussi l'objet de mon appel, c'est-à-dire essayer de mettre des mots sur tout ça.
01:25:34 C'est ça, c'est bien.
01:25:36 Et j'aimerais vraiment, j'aimerais vraiment passer à autre chose et me dire "c'est bon, tu es, ça va durer un temps,
01:25:44 en attendant, continue à vivre", parce que moi depuis que j'ai 40 ans, je ne sais que me regarder évoluer.
01:25:53 Oui, c'est angoissant.
01:25:55 Et c'est très long.
01:25:57 Vous savez, il y a quelque chose qui se transmet.
01:26:00 Ça peut être long, parce que là vous êtes en période de périménopause, vous n'allez pas...
01:26:04 Vous observez, on a l'impression d'un entomologiste qui a cloué un insecte, qui l'observe, qui le dissèque.
01:26:09 C'est affreux.
01:26:11 Mais oui, c'est exactement ça.
01:26:13 Mais alors, il y a quelque chose aussi, la féminité, c'est beaucoup une affaire de transmission.
01:26:18 Je ne sais pas dans votre famille, comment s'était vécu, comment s'étaient transmis les premières règles,
01:26:24 comment votre mère vous en parlait, comment elle-même a vécu les choses, vous voyez ?
01:26:28 Ça compte tout ça. Il y a tout ce poids aussi de la transmission maternelle.
01:26:34 À notre insu.
01:26:36 Oui, oui, non.
01:26:38 Ça a toujours été... On est trois filles dans la fratrie, et deux garçons.
01:26:45 On n'a jamais eu d'éducation sur tout ce qui est sexuel,
01:26:55 ou de l'ordre de l'intimité, comme les règles, ou quoi que ce soit d'autre.
01:26:59 Votre mère ne vous en a pas parlé, des règles ?
01:27:02 Jamais, jamais, jamais.
01:27:04 Alors, vous êtes arrivée, pourtant vous êtes jeune, enfin 45 ans,
01:27:07 donc un jour vous avez découvert du sang, et on ne vous a pas dit que vous alliez avoir vos règles.
01:27:13 Non, tout à fait. En plus, j'étais super jeune, je suis rentrée chez moi en pleurs,
01:27:17 et en cachette, je suis allée dans les toilettes.
01:27:20 Non, ça a été une journée affreuse, parce que je l'ai gérée seule, parce que honte.
01:27:29 Et puis ma mère s'est aperçue que ma culotte était tachée,
01:27:37 et c'est là qu'elle ne m'a rien dit, mais elle m'a simplement donné une serviette hygiénique.
01:27:42 Sans mots ?
01:27:43 Sans rien m'expliquer.
01:27:45 Mais à sa décharge...
01:27:48 On avait dû faire pareil avec elle.
01:27:50 Tout à fait.
01:27:51 Oui, mais bien sûr, vous avez raison, les mères, vous savez...
01:27:55 Elle a fait ce qu'elle a pu, avec ses moyens.
01:27:58 Mais vous voyez, qu'est-ce qui vient ? C'est la honte.
01:28:01 C'est la tâche, c'est la honte, c'est...
01:28:04 On se transmet, mais il y a quelque chose, presque d'un héritage, dans la honte et dans la culpabilité.
01:28:09 Comme si être une femme...
01:28:12 C'est ça le paradoxe, c'est-à-dire que vous avez vécu vos premières règles dans la honte,
01:28:16 et maintenant, alors vous n'en êtes pas encore là, mais c'est la période de pré-ménopause,
01:28:21 la ménopause qui s'annonce, et la fin des règles aussi, comme la honte.
01:28:25 Et il y a, entre-temps, il faut...
01:28:28 Tout à fait.
01:28:29 Il faut enlever ça, vous voyez ?
01:28:31 Il faut enlever cette espèce de poids-là.
01:28:35 Parce que aussi, c'est peut-être...
01:28:38 En fait, c'est pas...
01:28:40 On tire pas le rideau, là.
01:28:42 Vous voyez ?
01:28:43 J'utilise volontairement cette image, mais...
01:28:46 On tire le rideau, allez, on ferme, hein ?
01:28:49 Oui, non, mais ça me fait penser aux premières règles, justement,
01:28:54 où on dit aux jeunes filles "Tu es une femme maintenant".
01:28:57 Oui, ce qui est absurde, parce que quand on a 12 ans, 12 ans, on se sent pas une femme.
01:29:04 Oui, mais à l'époque, on disait ça.
01:29:06 Aujourd'hui, on le dit plus, mais à l'époque, on disait "Tu es une femme maintenant".
01:29:10 Et c'est vrai que là, le fait qu'on en parle,
01:29:14 effectivement, le fait de ne plus les avoir, du coup, on est plus une femme.
01:29:18 Et ça, vous savez, toutes ces croyances,
01:29:22 qui, encore une fois, ne sont pas qu'un héritage...
01:29:27 Enfin, c'est pas seulement votre histoire à vous, de fille, par rapport à votre maman.
01:29:34 Il y a vraiment un inconscient collectif autour de cela.
01:29:38 Et c'est pour ça que je vous disais, on a trop longtemps réduit les femmes à leurs hormones.
01:29:44 Vraiment, vraiment. Et les femmes, entre elles.
01:29:47 Vous voyez, comme si, au fond, on était...
01:29:51 notre corps parlait, là où les hommes, on les laisse tranquilles, sur ce plan-là.
01:29:58 Évidemment, ils vont pas avoir leurs règles, mais...
01:30:00 où, justement, les femmes, on les ramène trop à cette condition-là.
01:30:07 Et c'est pour ça que je vous disais qu'on ne peut pas être...
01:30:10 enfin, parler que des hormones. Il y a votre vécu, aussi, autour de cela.
01:30:15 Et qui est, comme vous dites, vous combattez, depuis cinq ans.
01:30:18 Mais, au fond, vous combattez des choses, aussi, sur lesquelles vous n'avez...
01:30:24 Seul, c'est compliqué. Parce qu'il y a tout le poids qui s'est enraciné en vous.
01:30:30 Et qui, peut-être, malgré vous, vous pèsent et se traduisent, aussi,
01:30:34 dans ce corps qui vous échappe, dont vous ne pouvez rien faire.
01:30:37 Ou comme si, il y avait quelque chose d'une fatalité, quoi.
01:30:41 Là où, en fait, il y a quelque chose d'un vécu un peu dépressif, tel que vous en parlez.
01:30:48 D'un vécu de la perte.
01:30:50 Oui, oui, mais alors... ça...
01:30:53 Oui, j'ai des déprimes passagères, par contre, parce que c'est très aléatoire.
01:30:58 Mais il m'arrive, oui, de toucher le fond, et puis, après, de remonter, de repartir dans le fond.
01:31:03 Mais oui, c'est très régulier.
01:31:06 Oui, voilà, et je...
01:31:11 C'est très aléatoire, mais effectivement, c'est une période...
01:31:14 Depuis l'âge de 40 ans, je ne suis plus la même.
01:31:18 Ça, c'est certain, alors qu'avant, j'étais plutôt quelqu'un de joyeux.
01:31:23 Vous voyez, oui.
01:31:25 Je visais vraiment, quoi.
01:31:27 C'est ça, oui, vous ne vous retrouvez plus.
01:31:29 Vous ne vous retrouvez plus et vous êtes dans une...
01:31:33 Vous vous abimez un peu en contemplant tous ces signes.
01:31:37 Comme si c'était les signes, vous voyez, d'une...
01:31:41 Vous guettez presque ça dans quelque chose de très anxieux, au fond.
01:31:45 Tout à fait, oui, oui, et puis je passe beaucoup de temps à me renseigner,
01:31:49 à faire de la lecture sur le sujet.
01:31:52 C'est devenu le sujet de ma vie.
01:31:55 Oui, oui, c'est bien.
01:31:57 Vous savez, il y a, par rapport à votre compagnon,
01:32:00 ce que l'on constate aussi chez les couples,
01:32:03 c'est que quand les femmes vivent bien cette période-là de leur vie,
01:32:07 leur compagnon aussi la vit bien.
01:32:10 Il n'y a pas de mystère, en fait.
01:32:12 Or, comme vous dites, c'est devenu le sujet de votre vie parce que vous pouvez...
01:32:17 Il y a quelque chose autour de cela, autour de votre féminité,
01:32:21 où vous vous sentez très fragilisée en ce moment.
01:32:24 Et du coup, vous le raccrochez à cela, à cette période-là.
01:32:28 Donc, votre compagnon, il doit sentir, il voit bien que vous êtes moins bien.
01:32:33 Donc, lui aussi peut se poser des questions.
01:32:37 Mais est-ce que, par rapport, vous me dites que vous avez pris du poids,
01:32:41 est-ce que... Comment il réagit, lui ?
01:32:44 Est-ce qu'il est soutenant ? Est-ce qu'il est toujours désirant par rapport à vous ?
01:32:49 Ah, mais alors, complètement, complètement.
01:32:52 Il adore mes nouvelles formes.
01:32:54 Mais après, moi, je...
01:32:58 Moi, dont il s'agit, quoi, il est...
01:33:02 C'est un homme super, en fait. Il est très gentil.
01:33:05 Oui, il est aimant. Il est aimant.
01:33:07 Ah oui, vraiment aimant.
01:33:08 Oui, il vous désire. Et même lui, ses nouvelles formes, au fond, lui plaisent.
01:33:15 Au contraire, il dit que je suis beaucoup plus féminine.
01:33:20 Mais bon, après, on n'a jamais eu de problème d'individu avant,
01:33:31 si non plus les formes que j'ai actuellement.
01:33:34 Et vous, c'est vous qui avez moins de désir, parce que vous l'aimez moins, votre corps ?
01:33:40 Ou parce que vous êtes moins bien ?
01:33:43 Ah oui, oui, oui. Bon, ça a complètement changé.
01:33:46 C'est vous, d'accord. Ça a changé.
01:33:47 Ah oui, oui. J'étais beaucoup plus libérée avant mes 40 ans.
01:33:52 Depuis mes 40 ans, il faut que ce soit...
01:33:55 Voilà, il y a quelque chose autour de ces 40 ans.
01:33:56 Ça interroge. Je ne sais pas ce qui s'est passé.
01:33:59 Vous savez, souvent, les histoires, comme ça, il faut...
01:34:02 Je dis souvent... C'est intéressant aussi, peut-être, de voir ce qui s'est joué dans votre famille,
01:34:07 pour votre mère. Qu'est-ce que ça représentait, 40 ans ?
01:34:11 Qu'est-ce qu'il s'est passé aussi, d'autres, dans votre vie ?
01:34:15 Moi, je trouve que, puisque depuis 5 ans, vous êtes dans un mal-être, au fond,
01:34:21 et que vous essayez seul, me dites-vous, de faire un travail,
01:34:25 mais qui est un travail de sape, moi j'ai envie de dire.
01:34:27 Ce n'est pas un travail bénéfique.
01:34:29 C'est un travail de sape où vous analysez chaque chose
01:34:33 comme quelque chose de négatif de tout ce que vous êtes en train de perdre.
01:34:38 Je pense que ça serait bien d'être un peu accompagnée.
01:34:42 Puisque vous m'appelez ce soir, justement, votre besoin, c'était de mettre des mots sur ce que vous ressentez.
01:34:48 Oui, moi je vous y encourage à continuer.
01:34:51 Effectivement, mettre des mots là-dessus.
01:34:53 Et vous allez voir qu'il y a quelque chose d'un mal-être qui s'exprime à travers cela.
01:34:57 Et encore une fois, je ne nie pas que vous ayez dans le...
01:35:01 qu'il puisse y avoir des périodes où vous êtes, comme ça, un peu plus irritable, un peu plus tendu.
01:35:06 Il y a aussi, il y a ceux-là, il y a des femmes qui le vivent plus intensément.
01:35:11 Mais je pense qu'il y a aussi quelque chose d'autre qui s'exprime
01:35:14 et qui mériterait d'être vraiment élaborée et accompagnée.
01:35:20 Vous voyez, en douceur, pour vous réconcilier avec vous-même.
01:35:24 Parce que là, il y a quelque chose de fixé, presque d'une fixation autour de cela.
01:35:31 Comme si vous vous résumiez à cette période-là.
01:35:34 Oui, et puis c'est tout à fait ça.
01:35:38 Mais le pire, c'est qu'en plus, comme je suis... ça tourne en boucle.
01:35:43 Eh bien, je me dis, donc là, ça va bientôt faire 5 ans.
01:35:50 Ça peut durer encore 2 ans, cette période-là.
01:35:54 Et puis après, il y a la ménopause. Et là, c'est autre chose.
01:35:56 On passe sur un niveau apparemment supérieur au niveau des femmes seules.
01:36:01 Pas forcément. Il y a des femmes qui ont une ménopause qui se passe sans aucun symptôme.
01:36:07 Les fameuses bouffées de chaleur dont on parle,
01:36:11 il y a des femmes qui n'en ont quasiment pas.
01:36:13 Il y en a qui en ont beaucoup.
01:36:15 C'est très variable d'une femme à une autre.
01:36:17 Et à ce moment-là, il y a aussi maintenant des traitements qui peuvent exister,
01:36:20 qui peuvent vous soulager.
01:36:22 C'est aussi avec votre gynécologue qu'il faut en parler.
01:36:24 Mais je pense vraiment que depuis 5 ans,
01:36:28 il y a quelque chose d'un mal-être qui s'est installé en vous
01:36:31 et qui mériterait aussi un accompagnement un peu psychologique.
01:36:35 Oui, oui.
01:36:36 Vous voyez ?
01:36:37 Oui, j'ai vraiment envie de me débarrasser de ça.
01:36:39 Oui, et vous avez raison.
01:36:41 Parce que c'est source de souffrance.
01:36:44 Donc, ça serait dommage.
01:36:46 Ça serait dommage de vous enfermer.
01:36:49 Parce qu'il y a une autre, il y a, avant 40 ans, joyeuse, qui était dans la vie.
01:36:56 Et puis là, c'est comme si 40 ans, ça sonne le glas de la féminité.
01:37:00 Mais regardez, prenez des exemples autour de vous,
01:37:03 même des gens un peu de personnalité,
01:37:05 regardez les femmes à 40 ans, 45 ans, même 50 ans,
01:37:08 comme elles sont belles et épanouies.
01:37:11 Mais il y a certainement un héritage,
01:37:17 il y a quelque chose de ces premières règles vécues dans la honte
01:37:21 à la fin qui s'annonce, encore pour tout de suite,
01:37:25 parce qu'on vous dit que ça peut durer un moment,
01:37:27 il y a quelque chose de l'ordre du deuil,
01:37:29 et il y a quelque chose autour de la féminité.
01:37:31 Et ça peut être pour vous, vous savez quoi, Ilia ?
01:37:34 L'occasion, justement, de vous libérer, en fait.
01:37:39 De vous libérer, peut-être, des tas d'images,
01:37:42 on est tous bombardés, malgré nous,
01:37:44 de croyances autour de "qu'est-ce que c'est être une femme ?",
01:37:48 "comment on doit être une femme ?"
01:37:50 et qui vous emprisonnent.
01:37:53 Et vous allez pouvoir vous retrouver, finalement,
01:37:56 peut-être, vous sentir à nouveau pleinement une femme,
01:38:01 parce qu'on reste une femme même si les ovaires fonctionnent plus,
01:38:04 et il y a même des femmes qui effectivement, à ce moment-là,
01:38:07 pour elles c'est une délivrance de ne plus avoir leurs règles,
01:38:10 et qui même à ce moment-là, redécouvrent une nouvelle sexualité.
01:38:14 Justement parce qu'il n'y a plus aussi cette idée liée à la procréation.
01:38:18 Il faut se dire que pendant un temps,
01:38:20 les femmes, avant la contraception,
01:38:23 vous savez, elles n'étaient pas très heureuses non plus dans leur sexualité,
01:38:26 parce que quand elles faisaient l'amour en se disant
01:38:29 qu'à chaque rapport pouvait donner lieu une grossesse...
01:38:32 Oui, mais non, mais ça c'est terrible.
01:38:35 Bon, donc il y a beaucoup de choses dont il faut savoir se libérer.
01:38:39 Je pense qu'il y a des réactions qui sont arrivées.
01:38:42 Oui.
01:38:43 D'ailleurs, même déjà, je crois, sur Facebook,
01:38:47 Violaine, et puis il y a Marine aussi qui a appelé,
01:38:51 et on l'accueillera tout à l'heure.
01:38:53 Mais on va d'abord peut-être écouter les réactions des auditrices
01:38:58 qui vous en écoutent attentivement.
01:39:00 Oui, avec plaisir.
01:39:02 Et oui, nous avons un message de Moon,
01:39:04 qui affirme vivre la ménopause comme une bénédiction.
01:39:07 Elle ajoute "personnellement, je le vis bien,
01:39:09 même si les symptômes au départ étaient compliqués.
01:39:11 Ne vous en faites pas, Elia, laissez-vous du temps."
01:39:14 Et puis elle dit qu'il vous recommande de faire du yoga,
01:39:16 cela vous fera du bien sur le plan physique et psychologique.
01:39:20 En tout cas, il faut que vous vous occupiez de vous,
01:39:23 pas comme vous le faites actuellement,
01:39:25 dans l'angoisse et dans l'anxiété,
01:39:28 mais que vous vous occupiez de vous.
01:39:31 Alors, ça peut être peut-être, vous voyez,
01:39:34 par rapport à cette prise de poids,
01:39:37 vous pouvez un peu en parler à votre médecin,
01:39:39 il y a peut-être aussi des conseils.
01:39:41 C'est vrai que parfois, il faut réduire un peu
01:39:44 ce qu'on mangeait habituellement,
01:39:47 il faut peut-être plus le fractionner.
01:39:49 Ça peut être passer aussi par une nouvelle coupe de cheveux,
01:39:56 par quelque chose.
01:39:57 Vous occupez de vous, c'est-à-dire
01:39:59 vous traitez avec douceur, en fait.
01:40:02 Parce que franchement, à 45 ans,
01:40:05 vous imaginez, la ménopause, ça peut aller jusqu'à 54, 55,
01:40:09 vous n'allez pas rester pendant 10 ans comme ça,
01:40:11 vous observer en vous faisant du mal.
01:40:13 Donc, ça veut dire vous reprendre en main,
01:40:16 mais dans le bon sens du terme,
01:40:17 vous reprendre en main en vous traitant avec douceur,
01:40:20 et justement, en vous disant,
01:40:22 l'important, c'est que vous vous trouviez à nouveau belle.
01:40:26 Et je pense que le fait de parler
01:40:30 va vous permettre aussi de mettre des mots
01:40:33 sur tout ce que vous traversez,
01:40:35 parce que vous avez beaucoup à dire à ce sujet.
01:40:37 Oui, oui, oui, c'est sûr.
01:40:40 Et vous voyez le risque de dire,
01:40:43 quand on dit "C'est mes hormones",
01:40:45 finalement, on ne dit plus rien,
01:40:47 puisque à quoi bon parler ?
01:40:49 "Ce sont mes hormones."
01:40:51 Je n'ai pas le moral aujourd'hui,
01:40:52 je suis très énervée, je ne suis pas bien.
01:40:54 Oui, mais enfin, à quoi bon ?
01:40:56 "Puisque c'est mes hormones."
01:40:58 Alors qu'en fait, vous voyez qu'on a parlé d'autre chose
01:41:01 que des hormones, il y a.
01:41:05 Oui, oui.
01:41:06 Et ça serait tellement dommage,
01:41:07 parce qu'en plus, vous avez la chance
01:41:09 d'avoir un compagnon qui vous aime,
01:41:12 qui vous trouve, lui, belle, désirable.
01:41:15 Donc, vous voyez, lui, il est là.
01:41:20 Il est là et il vous aime
01:41:23 et il vous désire toujours autant.
01:41:26 Mais il faut que vous vous plaisiez à vous-même.
01:41:29 Et peut-être en dehors de tous ces carcans.
01:41:32 Alors, on va...
01:41:34 Non, on n'a plus assez d'hommages,
01:41:35 parce qu'il y en avait Marine au téléphone
01:41:38 qui répond plus.
01:41:39 Si vous voulez peut-être réagir,
01:41:40 09, 69, 39, 10, 11,
01:41:43 peut-être que vous vous retrouvez dans les angoisses d'il y a.
01:41:46 Dites-nous comment vous les avez surmontées,
01:41:49 comment vous, vous avez vécu cette période
01:41:51 de pré-ménopause et de ménopause.
01:41:53 Vous êtes les bienvenus.
01:41:54 Mais vraiment, faites-vous accompagner.
01:41:56 Demandez à votre médecin les coordonnées
01:41:58 d'un psychothérapeute qui pourra vous accompagner.
01:42:01 Peut-être d'une femme, d'ailleurs.
01:42:03 Vous voyez, dans une dimension un peu
01:42:05 autour de cette transmission de la féminité.
01:42:07 Je vous embrasse, Ilia.
01:42:09 Merci en tout cas d'en avoir parlé avec moi.
01:42:11 Merci beaucoup, Caroline.
01:42:13 Parlons-nous de tout ce qui vous touche,
01:42:25 de tout ce qui vous concerne ou vous préoccupe.
01:42:28 De 22h à minuit et demi,
01:42:30 l'antenne de RTL est à vous.
01:42:32 Et tous vos appels sont les bienvenus au 09.
01:42:36 22h0830, parlons-nous.
01:42:39 Caroline Dublanche sur RTL.
01:42:41 Alors, je m'aperçois qu'il y a eu beaucoup,
01:42:45 beaucoup de réactions de votre part
01:42:47 aux témoignages d'Ilia.
01:42:49 Ça m'étonnait.
01:42:50 Mais il est capricieux, mon écran, là.
01:42:53 Parfois, j'ai besoin de le rafraîchir.
01:42:55 Voilà.
01:42:56 Et parfois, les messages arrivent.
01:42:59 Bon, je me disais, tiens, c'est curieux,
01:43:01 pas de réaction par SMS sur ce sujet.
01:43:03 Ça m'étonnait.
01:43:04 Puis voilà, il suffisait que je le rafraîchisse
01:43:06 un petit peu et elles arrivent, vos réactions.
01:43:09 Alors, il y a Frésia,
01:43:12 elle qui nous dit "moi, je me suis sentie tellement libre
01:43:15 lorsque je n'ai plus eu mes règles".
01:43:17 Frésia qui ajoute "mais enfin,
01:43:20 elle pourrait déjà parler à son gynécologue
01:43:23 parce qu'il existe des traitements de substitution
01:43:26 qui sont très bien et très efficaces".
01:43:28 Oui, vous avez raison.
01:43:30 Il y a Louisa qui dit
01:43:32 "nous n'avons rien perdu,
01:43:34 nous gagnons en expérience,
01:43:36 en patience et en capacité d'adaptation".
01:43:40 Eh oui, c'est ça, il faut aussi changer de regard là-dessus.
01:43:44 Mais bon, c'est pas simple pour les femmes.
01:43:48 C'est pas simple.
01:43:49 Et on voit qu'il y a des femmes qui passent un certain âge.
01:43:54 Alors, pas l'âge de 45 ans ou 50 ans.
01:43:56 Mais on voit qu'elles renoncent,
01:43:58 comme si à un moment elles renonçaient.
01:44:00 D'ailleurs, beaucoup de femmes,
01:44:02 et c'est douloureux,
01:44:03 elles ont le sentiment d'être devenues invisibles
01:44:05 dans la rue, aux yeux des autres.
01:44:07 Mais c'est comme si elles-mêmes,
01:44:09 elles s'étaient abandonnées.
01:44:10 Et pourquoi ?
01:44:11 Alors, il y a Mila qui dit
01:44:14 "je suis aujourd'hui une vieille femme
01:44:18 ménopausée chimiquement
01:44:20 pour cause de maladie, de cancer.
01:44:22 Depuis l'âge de 47 ans,
01:44:24 j'en ai bientôt 70 aujourd'hui,
01:44:26 ça ne m'empêche ni de sourire,
01:44:28 ni d'aimer."
01:44:30 Alors, elle dit "embrasser, il y a pour moi."
01:44:33 Oui, une pensée aussi,
01:44:35 pour effectivement toutes ces femmes,
01:44:37 parfois jeunes,
01:44:38 qui se retrouvent à vivre
01:44:40 une ménopause brutale, chimique,
01:44:43 suite à une intervention,
01:44:45 suite à un cancer,
01:44:47 du sein, des ovaires.
01:44:49 Et outre la maladie,
01:44:51 il y a aussi cet arrêt brutal de la ménopause,
01:44:53 et qui là, physiquement aussi,
01:44:57 le corps réagit à cela.
01:44:59 Et ce n'est pas simple.
01:45:01 Frézia qui dit "plus j'avance en âge,
01:45:03 et moi, et plus je m'allège
01:45:05 de toutes ces injonctions."
01:45:07 Yacati, elle dit
01:45:09 "quand Hyliane nous parlait
01:45:11 de ses premières règles,
01:45:13 et qu'elle finalement n'avait pas été informée
01:45:16 de cela, de ce qui pouvait arriver,
01:45:20 elle dit "je pense au livre,
01:45:22 très beau livre de Marie Cardinale,
01:45:24 les mots pour le dire."
01:45:26 Oui.
01:45:27 Où elle parle de ses saignements,
01:45:29 justement, Marie Cardinale,
01:45:32 et c'est vrai que ça reste un très très beau livre.
01:45:35 Elle dit "les premières règles,
01:45:37 si on ne sait pas ce que c'est,
01:45:38 ça doit être très violent à vivre."
01:45:40 Il y a Bambi qui dit
01:45:42 "il ne faut pas que vous viviez
01:45:44 comme cela la fin de votre fonction reproductive.
01:45:48 On peut très bien être une femme,
01:45:51 sans être une mère,
01:45:53 il faut vraiment que vous vous allégiez de cela
01:45:56 et que vous retrouviez une nouvelle façon d'être."
01:46:01 Et on va accueillir justement Marine,
01:46:04 que l'on a retrouvée.
01:46:06 Bonsoir Marine, je suis contente qu'on vous ait retrouvée.
01:46:09 Bonsoir Caroline, bonsoir à tous.
01:46:11 J'avais déjà dit au revoir à Hylia
01:46:14 quand Violaine est venue avec notre petite fiche.
01:46:17 Oui, j'ai eu un problème avec mon téléphone,
01:46:19 vous m'avez appelée donc j'ai rappelé.
01:46:21 Merci beaucoup.
01:46:23 Ce n'est pas grave parce qu'Hylia,
01:46:25 elle doit être à l'écoute.
01:46:27 Oui, j'espère.
01:46:29 Donc elle va pouvoir vous entendre.
01:46:31 Elle va écouter mon témoignage
01:46:33 parce que je ne me moque absolument pas d'elle.
01:46:35 Franchement, mon témoignage m'a vraiment fait sourire.
01:46:39 Ce n'est pas méchant ce que je dis.
01:46:42 Je la comprends très bien.
01:46:44 Sourire, oui, dans le sens de vouloir la rassurer aussi.
01:46:49 Elle est encore si jeune.
01:46:51 Moi aussi, c'est ce que je me dis.
01:46:53 J'ai 10 ans de plus qu'elle, je me dis
01:46:55 "45 ans, c'est jeune".
01:46:57 Oui, et puis la vie n'est pas finie,
01:47:00 même lorsqu'on a la ménopause.
01:47:02 Moi maintenant, j'ai 70 ans,
01:47:05 j'ai été ménopausée il y a 55 ans.
01:47:08 Mais j'aurais bien aimé avoir ma ménopause avant
01:47:11 parce qu'à chaque fois que j'avais mes règles,
01:47:13 j'avais très mal au ventre, très mal à la tête.
01:47:15 Et lorsque j'ai été ménopausée,
01:47:17 c'était la délivrance.
01:47:19 La sexualité était même plus belle
01:47:23 parce que je n'avais plus mal au ventre.
01:47:25 Mes enfants étaient grands.
01:47:27 J'ai vécu ça comme une renaissance,
01:47:29 un épanouissement.
01:47:31 Je me suis sentie bien.
01:47:33 Et puis après, si on a la peau qui est sèche,
01:47:37 il y a quand même pas mal de choses qu'on peut mettre.
01:47:41 Je ne vais pas faire d'apothées,
01:47:44 mais il y a des huiles bio d'avocats, de bourrache, etc.
01:47:49 Alors déjà, vous avez raison,
01:47:51 et puis même en interne,
01:47:53 il peut y avoir des compléments alimentaires.
01:47:55 Et puis au niveau de l'alimentation aussi.
01:47:57 Une alimentation très saine.
01:48:00 Et puis surtout, je lui conseille d'en parler à son mari
01:48:05 parce que ce n'est pas quelque chose de honteux.
01:48:08 Ça fait partie de la vie.
01:48:10 Il faut qu'elle en parle.
01:48:13 Ce n'est pas la fin du soir.
01:48:15 Vous avez vu,
01:48:17 je vous interromps Marine,
01:48:19 comme elle disait,
01:48:21 "Oui, je le prépare à une première annonce".
01:48:24 On avait l'impression qu'elle aurait eu à lui annoncer
01:48:27 une maladie grave
01:48:29 et qu'elle ne s'y serait pas prise autrement.
01:48:31 Elle le préparait déjà comme si elle lui annonçait
01:48:34 quelque chose de grave.
01:48:37 J'ai l'impression qu'elle vit ça comme quelque chose de honteux,
01:48:41 alors que non, c'est la vie.
01:48:43 Ça fait partie de la vie.
01:48:45 C'est comme la mort.
01:48:47 On met le pied sur terre, on sait qu'on va mourir.
01:48:50 J'ai ma maman de 94 ans.
01:48:52 Ce week-end, elle m'a parlé des musiques qu'elle voudrait
01:48:56 pour son enterrement, comment elle voulait être habillée.
01:48:59 Oui, ça la rassure d'envisager.
01:49:03 C'est quelque chose qui se prépare.
01:49:06 Mais ce n'est pas anodin d'associer ça, la ménopause,
01:49:08 à l'idée de la mort.
01:49:10 Non, mais la mort...
01:49:12 Je comprends très bien ce que vous voulez dire.
01:49:14 C'est la vie.
01:49:16 C'est comme...
01:49:18 Il n'y a rien de...
01:49:20 Comme vous dites, il n'y a rien de honteux,
01:49:22 il n'y a rien de sale.
01:49:24 Mais il y a encore beaucoup trop de jeunes filles
01:49:26 qui vivent aussi leurs premières règles
01:49:28 dans la honte, encore aujourd'hui.
01:49:31 Ou qui vivent ça comme quelque chose de sale.
01:49:34 Alors que vous avez raison de dire, c'est la vie.
01:49:38 Et on est vraiment pleinement dans la vie,
01:49:40 puisque quand une jeune fille a ses premières règles,
01:49:44 ça veut dire qu'elle a cette capacité,
01:49:46 cette fonction reproductive.
01:49:48 Et pour autant, en plus on sait que les pubertés
01:49:50 sont de plus en plus précoces,
01:49:52 ça peut arriver même à 11 ans,
01:49:54 c'est bien embêtant, et même avant pour toutes ces jeunes filles
01:49:57 qui sont encore des enfants.
01:49:59 Quand bien même on a des premières règles à 12 ou 13 ans,
01:50:01 ce n'est pas pour autant qu'on va enfanter.
01:50:03 Mais c'est quelque chose de l'ordre de la vie,
01:50:06 c'est un phénomène tout à fait naturel.
01:50:08 Mais la ménopause, il faut bien dire ce qui est,
01:50:11 à un moment on traitait les femmes,
01:50:14 ça pouvait être une insulte de femmes ménopausées.
01:50:17 Ah oui, c'est sûr.
01:50:19 C'était dit. Et on l'a entendu encore dans certains débats,
01:50:22 je crois dans l'hémicycle d'ailleurs,
01:50:24 oui, ça donne une belle image,
01:50:26 oui, je crois que nos hommes politiques,
01:50:28 dans l'hémicycle, il y a une députée
01:50:30 qui s'est fait traiter de femme ménopausée.
01:50:32 Oui, c'est sûr, parce que les hommes...
01:50:35 Mais vous savez, moi j'ai 70 ans,
01:50:37 j'ai des amis qui ont mon âge,
01:50:39 même il y en a des plus jeunes,
01:50:41 mais qui ont des problèmes,
01:50:43 il y en a qui ont le cancer de la prostate,
01:50:45 qui ont plus d'érection,
01:50:47 voilà, et les hommes ont leurs problèmes aussi.
01:50:49 On parle que des propriétés femmes de la ménopause.
01:50:52 Oui, ils ont l'endropause aussi,
01:50:54 qui se manifeste différemment,
01:50:56 parce que, effectivement, mais ils ont...
01:50:58 Oui, mais derrière ça, il y a l'idée aussi,
01:51:01 ne plus pouvoir procréer.
01:51:03 Alors que sur un plan intime,
01:51:05 ça soit quelque chose d'un peu douloureux,
01:51:08 de se dire, il n'y a plus jamais.
01:51:10 Même pour les femmes, il n'y a plus jamais.
01:51:12 Ça peut être vécu comme une forme de deuil à faire.
01:51:15 Mais c'est aussi parce qu'on associe tellement
01:51:18 féminité et maternité,
01:51:20 et ça, ça pèse encore, pour des femmes.
01:51:22 Oui, oui.
01:51:24 Ce n'est pas dans l'Assemblée,
01:51:26 je suis en train de repenser,
01:51:28 parce que ça m'est revenu,
01:51:30 non, c'était dans un tweet, en fait,
01:51:32 d'une femme politique qui avait été traitée
01:51:34 de ménopausée.
01:51:36 Mais récemment, hein, donc...
01:51:38 Oui, il semble en avoir entendu...
01:51:40 Voilà, mais pas dans l'hémicycle, donc.
01:51:42 Oh, ils s'en passent déjà suffisamment,
01:51:44 cela dit, ça n'aurait pas été étonnant que ça...
01:51:46 Mais bon, c'est déjà...
01:51:48 Oui, oui, on se croirait déjà...
01:51:50 Mais ce n'est pas le sujet.
01:51:54 Non, mais après, pour cette personne-là,
01:51:56 je ne me rappelle plus de son prénom...
01:51:58 C'était Ilia.
01:52:00 C'est vraiment dans la tête.
01:52:02 Des fois, on se fait un monde
01:52:04 de pas grand-chose,
01:52:06 parce que là,
01:52:08 elle n'a que les prémices de la ménopause,
01:52:10 et si ça se trouve,
01:52:12 elle aura sa ménopause à 50 ou 55 ans,
01:52:14 vraiment, et puis peut-être
01:52:16 que tout se passera bien.
01:52:18 Moi, je sais que je n'ai rien eu du tout,
01:52:20 j'ai eu ma ménopause,
01:52:22 je n'ai pris aucun traitement,
01:52:24 tout se passait bien, ma sexualité se passait bien,
01:52:26 se passe bien toujours,
01:52:28 j'ai aucun problème.
01:52:30 Donc, c'est vraiment dans la tête,
01:52:32 à partir du moment où on le décide.
01:52:34 Enfin, moi, je sais que j'ai eu deux enfants,
01:52:36 et après, j'en voulais un troisième,
01:52:38 et j'avais des difficultés,
01:52:40 donc je suis passée par la fécondation in vitro, etc.
01:52:42 Donc, j'ai eu beaucoup d'hormones.
01:52:44 Et je m'étais dit, lorsque j'aurai la ménopause,
01:52:46 je ne prendrai pas d'hormones,
01:52:48 parce que j'en ai eu suffisamment.
01:52:50 Donc, je m'étais préparée
01:52:52 à ce que tout se passe bien.
01:52:54 C'est important, lorsqu'on a la pensée positive.
01:52:56 Oui, oui,
01:52:58 vous avez raison,
01:53:00 c'est tout le vécu qui est associé.
01:53:02 Alors, c'est vrai qu'après, il y a des femmes
01:53:04 qui ont des bouffées de chaleur,
01:53:06 c'est ça, les principaux symptômes
01:53:08 sont assez pénibles.
01:53:10 Oui.
01:53:12 C'est la nuit, les transpirations,
01:53:14 mal dormir.
01:53:16 Et puis, il y a des femmes
01:53:18 où vraiment,
01:53:20 ça passe comme une lettre à la poste.
01:53:22 Oui, j'ai plein d'amis,
01:53:24 qui ont très bien passé.
01:53:26 Mais les gynécologues
01:53:28 sont de bons interlocuteurs.
01:53:30 Certains se montrent
01:53:32 très ouverts par rapport à cela.
01:53:34 Et il peut y avoir...
01:53:36 Oui, et puis maintenant, on en parle quand même
01:53:38 facilement, c'est moins tabou
01:53:40 qu'avant. On peut surtout se parler
01:53:42 de ce qu'elle parle avec son mari
01:53:44 si elle a des inquiétudes.
01:53:46 Vous avez raison.
01:53:48 Ou qu'elle en parle avec des amis.
01:53:50 Entre femmes, on peut se parler
01:53:52 quand même librement.
01:53:54 Oui.
01:53:56 Je pense que... Oui, c'est ça.
01:53:58 Mais là, elle n'en parlait pas
01:54:00 à son compagnon, parce qu'en fait,
01:54:02 pour elle, c'était un tel problème
01:54:04 qu'au fond...
01:54:06 Vous savez, souvent, quand ça se passe
01:54:08 bien dans le couple, c'est parce que les femmes
01:54:10 le vivent bien. Quand les femmes
01:54:12 ne sont pas bien,
01:54:14 ça va aussi rejaillir sur le couple.
01:54:16 Donc je pense qu'au-delà, vous avez raison,
01:54:18 les amis peuvent être... C'est important.
01:54:20 Mais je pense vraiment que...
01:54:22 Je pense vraiment
01:54:24 qu'il est important qu'elles soient
01:54:26 un peu accompagnées psychologiquement.
01:54:28 Parce qu'il y a...
01:54:30 Oui, parce que ça cache peut-être
01:54:32 quelque chose d'autre, cette inquiétude.
01:54:34 Un peu plus profond.
01:54:36 Merci beaucoup.
01:54:38 Je vous en prie.
01:54:40 Merci beaucoup, Marine, d'avoir appelé.
01:54:42 Merci pour votre émission.
01:54:44 Merci à vous.
01:54:46 Merci beaucoup.
01:54:48 Merci à vous d'avoir appelé.
01:54:50 C'est important de vous entendre.
01:54:52 Si vous voulez transmettre mon numéro à cette personne,
01:54:54 vous pouvez.
01:54:56 C'est très gentil.
01:54:58 Merci pour cette sororité, finalement.
01:55:00 À l'antenne, je vous embrasse.
01:55:02 Au revoir, Marine.
01:55:04 On accueille maintenant Sandrine,
01:55:06 qui est avec nous. Bonsoir, Sandrine.
01:55:08 Bonsoir, Caroline.
01:55:10 Et bienvenue.
01:55:12 Vous aussi, vous voulez
01:55:14 réagir aux témoignages d'Ilia.
01:55:16 Peut-être lui apporter un peu de soutien,
01:55:18 de réconfort.
01:55:20 Oui. Alors, pour dire que dans la vie,
01:55:22 on a plusieurs périodes.
01:55:24 On a la période où on est enfant, adolescent,
01:55:26 où après,
01:55:28 on est en couple, on fait des enfants.
01:55:30 Et puis la ménopause, c'est
01:55:32 une autre partie de la vie.
01:55:34 Moi, je l'ai très, très bien vécue.
01:55:36 Je suis ménopausée depuis l'âge
01:55:38 de 48 ans. Je vais avoir
01:55:40 58 ans cette année.
01:55:42 Franchement, je l'ai très
01:55:44 bien vécue. C'est ce que j'expliquais
01:55:46 à l'admoiselle qui m'a accueillie
01:55:48 au téléphone. C'était viril,
01:55:50 l'admoiselle. Voilà, c'est ça.
01:55:52 Donc, comme je lui ai expliqué,
01:55:54 j'étais sportive. Oui.
01:55:56 Donc, ça peut être handicapant
01:55:58 d'avoir ces règles au moment où
01:56:00 on part en concours, où je devais
01:56:02 porter des choses qui étaient blanches.
01:56:04 Donc, c'était plutôt gênant. Oui.
01:56:06 Mais j'ai subi
01:56:08 un divorce à l'âge de 50 ans.
01:56:10 Donc, je peux vous assurer que
01:56:12 si je n'avais pas
01:56:14 plus à cet âge-là, malgré
01:56:16 ma ménopause, si j'avais
01:56:18 plus eu de libido, je ne serais pas
01:56:20 en couple à cette époque. Maintenant,
01:56:22 je vais dire. Non, je l'ai vraiment très,
01:56:24 très bien vécue. Après, oui, je pense
01:56:26 comme vous, je pense qu'à 40 ans,
01:56:28 elle a eu un blocage. Oui, il y a quelque chose.
01:56:30 Et puis, c'est dommage
01:56:32 qu'elle ne dise rien
01:56:34 à son compagnon ou son mari. Oui, c'est vrai.
01:56:36 Parce qu'apparemment, ils ont beaucoup de complicité.
01:56:38 Et je pense qu'elle prend ça comme une honte,
01:56:40 en fait, alors que ce n'est pas ça du tout.
01:56:42 Je pense qu'elle a
01:56:44 un homme qu'il aime énormément. Oui.
01:56:46 Et ce n'est pas le fait de lui annoncer
01:56:48 qu'elle sera ménopausée, que ça va changer quoi que ce soit.
01:56:50 Après, c'est mon avis. Non, mais
01:56:52 je suis d'accord avec vous. Mais je pense
01:56:54 que oui, il y a une peur. Comme si
01:56:56 quand elle allait lui annoncer
01:56:58 cela, il allait
01:57:00 cesser de l'aimer
01:57:02 ou de la désirer. Oui, c'est ça.
01:57:04 Alors que
01:57:06 en fait,
01:57:08 elle nous disait qu'il
01:57:10 était au contraire
01:57:12 lui toujours très désirant
01:57:14 vis-à-vis d'elle.
01:57:16 Oui, c'est exactement ça.
01:57:18 Il faut que je pense qu'elle se libère vraiment
01:57:20 et ça ne changera
01:57:22 rien à sa vie de couple.
01:57:24 Voilà, je pense vraiment
01:57:26 qu'il faut qu'elle s'enlève les idées
01:57:28 qu'elle a dans la tête. Donc certainement, aller voir
01:57:30 un professionnel, comme vous le dites.
01:57:32 Ou autrement, moi j'avais eu à un moment
01:57:34 un traitement de substitution.
01:57:36 Comme vous parliez
01:57:38 au niveau du gynécologue
01:57:40 qui m'avait donné un traitement
01:57:42 hormonal.
01:57:44 Mais bon, c'est bien d'un côté, c'est moins bien de l'autre.
01:57:46 Enfin bon, chacun fait comme il veut.
01:57:48 Il y a des méthodes plus naturelles.
01:57:50 Aussi.
01:57:52 Mais je pense qu'au départ,
01:57:54 il faut accepter la chose et puis c'est tout.
01:57:56 Moi, j'avais pris du poids
01:57:58 aussi par l'arrêt du tabac et puis
01:58:00 par la ménopause. Je vous rassure
01:58:02 que ça ne m'empêche absolument pas de continuer
01:58:04 de sport. - Qu'est-ce que vous faites
01:58:06 comme sport ? Vous continuez le même sport que lorsque
01:58:08 vous étiez ado ? - Oui, je suis
01:58:10 cavalière.
01:58:12 - Oui. Parce que
01:58:14 vous me dites que vous portez du blanc, pourtant
01:58:16 les pantalons... - J'allais au concours
01:58:18 de CSO. Au concours de CSO, on a des pantalons
01:58:20 blancs. - Ah oui.
01:58:22 - Donc les pantalons blancs... - Ça a été le cauchemar
01:58:24 de beaucoup de jeunes filles. - Voilà.
01:58:26 - Je pense même les nageuses.
01:58:28 - Voilà, c'est ça. - Moi,
01:58:30 je me souviens à ce moment-là au collège,
01:58:32 quand il y avait les piscines, tout le monde
01:58:34 était là "je peux pas, j'ai mes règles".
01:58:36 Mais la prof comptait
01:58:38 et disait "oui, c'est ça, tu les as eues 4 fois dans le mois,
01:58:40 cette fois-ci, on peut t'en vouler".
01:58:42 Déjà, je n'étais pas sportive.
01:58:44 Donc déjà, je faisais tout pour
01:58:46 éviter d'aller dans le bassin.
01:58:48 Vous avez connu ça.
01:58:50 Ah, vous êtes cavalière.
01:58:52 - Oui, ça fait 50
01:58:54 ans bientôt que je suis cavalière.
01:58:56 - Ah oui.
01:58:58 Je vous admire. Beaucoup de respect.
01:59:00 - Ah bon, non.
01:59:02 - Je ne suis pas très sportive, mais j'ai beaucoup de respect.
01:59:04 - Mais on s'est déjà parlé.
01:59:06 - Ah oui, d'accord. - Parce que je suis routier aussi.
01:59:08 - Ah oui, vous êtes incroyable.
01:59:10 Je me souviens de vous.
01:59:12 - Voilà, on s'est parlé.
01:59:14 - D'accord. Donc, vous, ce n'est pas la ménopause
01:59:16 qui va vous arrêter, ma chère Samaritain.
01:59:18 - Non, pas du tout.
01:59:20 - Il en faudrait plus que ça. - Peut-être deux jambes cassées,
01:59:22 oui, mais autrement, non.
01:59:24 - Ah ben non.
01:59:26 - Non, mais si il n'y a pas du tout.
01:59:28 - Et vous avez fait une pause, là,
01:59:30 vous travaillez ce soir ?
01:59:32 - Oui, oui, je travaille toutes les nuits.
01:59:34 - Ah bon, d'accord. Oui, c'est vrai
01:59:36 que vous travaillez la nuit, vous.
01:59:38 Et vous allez où, là ?
01:59:40 - Alors là, je vais dans le 89.
01:59:42 Alors là, il y a des collègues qui vont me reconnaître, par contre.
01:59:44 - Voilà, c'est ça.
01:59:46 - Samar, en premier. Ah, qu'est-ce
01:59:48 qu'il est content. Qu'est-ce qu'il est content.
01:59:50 Il n'a pas pu, ça fait des mois, des mois
01:59:52 qu'il ne pouvait plus servir de son klaxon.
01:59:54 Alors là, il est heureux. Merci.
01:59:56 - Vous lui avez fait sa soirée, là.
01:59:58 - Je peux lui répondre un petit peu, s'il le veut ?
02:00:00 - Allez-y, ben comment ?
02:00:02 Allez-y.
02:00:04 - Ah, il est pas mal, votre klaxon, hein.
02:00:06 Il en impose.
02:00:08 Souvent, vos collègues, on entend tout
02:00:10 tutut, on dirait un petit truc de mob,
02:00:12 mais j'avoue que le vôtre, il en impose,
02:00:14 ma chère Samy.
02:00:16 - Voilà.
02:00:18 - Et alors, demain, vous faites blocage ou quoi ?
02:00:20 - Ah, demain, non, pour l'instant.
02:00:22 Disons que moi, je ne vais pas trop me permettre
02:00:24 de faire blocage, mais enfin,
02:00:26 j'irai soutenir les collègues,
02:00:28 mais en dehors de mes heures de travail,
02:00:30 parce que là, c'est vraiment pas possible.
02:00:32 - C'est à commencer, ce soir, vous savez,
02:00:34 parce que j'entendais que...
02:00:36 - Pour l'instant, je n'ai rien vu, parce que moi,
02:00:38 je suis principalement sur l'autoroute, la nuit.
02:00:40 - Oui, sur l'autoroute, oui.
02:00:42 - Mais je pense que demain matin, rentrant par les routes,
02:00:44 je pense que ça va commencer.
02:00:46 - Ah ben, ça sera bloqué, hein, ça c'est sûr.
02:00:48 - Eh ben, s'il faut coucher dans le camion,
02:00:50 je coucherai dans le camion, quand c'est pour moi.
02:00:52 - C'est confortable ?
02:00:54 - Tous les camions sont confortables, ça va.
02:00:56 - Oui, maintenant...
02:00:58 - Non, non, on n'est pas malheureux.
02:01:00 - Bon, donc, et alors là, qu'est-ce que vous livrez ?
02:01:02 - Un peu de tout, ça dépend.
02:01:04 Un peu de tout.
02:01:06 - Un peu de tout, c'est du frais ou c'est...
02:01:08 - Ah non, non, non, c'est pas du tout alimentaire.
02:01:10 Ah non, je ne livre pas d'alimentaire.
02:01:12 - Ah, c'est pas alimentaire.
02:01:14 - Après, je n'ai pas le droit de dire que je livre.
02:01:16 Mais par contre, c'est sûr, c'est pas de l'alimentaire.
02:01:18 - C'est pas de l'alimentaire.
02:01:20 - Donc là, vous allez rouler toute la nuit ?
02:01:22 - Là, je roule toute la nuit, jusqu'à demain matin, 9h30.
02:01:26 - Wow ! Oui, en effet, c'est une longue nuit.
02:01:30 - C'est des nuits de 10 heures.
02:01:32 - Et alors, dites-moi, le week-end, vous allez vous monter à cheval ?
02:01:36 Vous ne faites plus de concours, ou si toujours ?
02:01:40 - Alors, je ne fais plus de concours.
02:01:42 - Mais vous montez toujours.
02:01:44 - Parce que j'ai perdu mon cheval de concours il y a 8 ans,
02:01:46 mais je fais du spectacle, maintenant.
02:01:48 - Ah bon ? Quel genre de spectacle ?
02:01:50 - Du spectacle équestre. Je fais beaucoup de médiéval.
02:01:54 - Ah !
02:01:56 - Donc, des jeux médiévaux et du combat médiéval.
02:01:59 - Ah, carrément !
02:02:01 - Oui.
02:02:03 - Avec les... Enfin, c'est plus que des lances et des albarges.
02:02:07 - Des armures.
02:02:08 - Des armures. Vous avez les armures ?
02:02:09 - Non. Alors, une armure, j'en ai une, mais elle est là pour faire joli.
02:02:12 Mais autrement, une armure de combat vaut énormément cher.
02:02:16 - Ah oui !
02:02:17 - Donc, nous, on est un peu fous, on se bat sans protection.
02:02:20 - Ah bon ?
02:02:22 - Oui. Je ne me bats contre des hommes, parce qu'il n'y a pas de femmes qui veulent essayer.
02:02:27 - Oui, mais ça ne m'étonne pas de vous, ma chère Sandrine,
02:02:30 parce que vraiment, vous êtes incroyable.
02:02:33 Vous avez une énergie... A chaque fois, je vous le dis, mais vous m'épatez. Vraiment.
02:02:37 - Ah, c'est gentil.
02:02:38 - Vous avez beaucoup d'énergie.
02:02:39 - Eh bien, écoutez, merci beaucoup d'avoir pris la peine de vous arrêter...
02:02:42 - Merci, Caroline.
02:02:43 - ...pour qu'on puisse se parler encore ce soir.
02:02:46 C'était un plaisir.
02:02:47 J'en profite pour faire un petit coucou très amical.
02:02:50 Les embrassez bien fort à tous vos collègues.
02:02:53 - C'est gentil.
02:02:54 - Bon courage.
02:02:55 - Je pense que je peux parler pour eux. On vous embrasse tous aussi.
02:02:58 - Ah, c'est gentil alors.
02:03:00 - Et voilà, vous les embrassez bien fort s'ils veulent...
02:03:02 (rires)
02:03:05 - Ah, mais là, on pourrait continuer.
02:03:07 Oh là là, vous verriez Marc.
02:03:09 On va lui prendre un petit camion, même un petit truc, parce qu'il en rêve, vraiment.
02:03:13 - Bah écoutez, vous lui donnez mon numéro, je ferai régulièrement un petit coup de klaxon et puis voilà.
02:03:17 (rires)
02:03:19 - Promis, alors on va faire comme ça, ma chère Sandrine.
02:03:22 Bonne nuit, bon courage.
02:03:23 - Bonne soirée, Caroline.
02:03:24 - Et à très bientôt. Au revoir.
02:03:26 Eh bien, c'était bien sympathique de se quitter comme ça.
02:03:31 On sera là ce soir, les amis, bien sûr, dès 22h.
02:03:36 Bon courage pour cette journée qui risque de s'annoncer et est un peu compliquée.
02:03:41 Manifestez bien, déplacez-vous bien comme vous le pouvez.
02:03:46 Et à ce soir, très belle nuit à vous.
02:03:48 à vous.
02:03:49 [SILENCE]

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