Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.
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00:00 Bonjour à toutes, bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le plateau de 90 minutes info week-end.
00:06 Ravi de vous retrouver avec nos invités, Judith Vintrobé est avec nous.
00:10 Bonjour, soyez la bienvenue, Jean-Michel Fauvergue.
00:12 Bonjour Lionel.
00:13 Jean-Michel Fauvergue et William T.
00:15 Ravi de vous retrouver, William T.
00:17 D'abord, avant nos débats, les infos avec Adrien Spiteri.
00:19 14 blessés dans un accident de car ce samedi matin.
00:25 Il a eu lieu à Cors en Isère, deux adultes sont en urgence absolue selon la préfecture du département.
00:31 Le véhicule transportait 46 personnes au total, principalement des enfants de primaire.
00:37 Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin saisit l'inspection générale de la gendarmerie nationale au lendemain d'un meurtre en Gironde.
00:46 Une femme a été tuée par son ex-conjoint, elle avait déjà déposé deux plaintes contre lui.
00:51 L'homme a été retrouvé pendu dans son garage. Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021.
00:59 Et puis, une panne informatique touche les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et d'Orly et elle affecte les contrôles aux frontières.
01:06 Conséquence, les temps d'attente sont plus importants que d'habitude pour les passagers.
01:10 La panne est due à une opération de la direction interministérielle du numérique.
01:18 Mais avant nos débats, d'abord la disparition de Leslie et Kevin Decore ont été retrouvées par les gendarmes en Charente-Maritime, Régine Delfour.
01:26 Et sur place pour ces news, Régine, pour les derniers développements.
01:29 Oui Lionel, vous l'avez dit, les corps de Decore ont été retrouvés, celui de Kevin et Leslie.
01:38 Dans un premier temps, c'était à Puy-Ravau hier que les recherches ont commencé et ce serait le corps de Kevin qui aurait été retrouvé hier.
01:46 Les recherches ont repris ce matin aux alentours de 9h30 à quelques kilomètres de là, là où nous nous trouvons, dans un lieu dit qu'il s'est appelé les Hais,
01:55 qui dépend de la commune de Vierson en Charente-Maritime.
01:58 Et c'est dans ce bois que vous voyez, que vous apercevez à l'image au milieu des champs qu'un corps a été retrouvé.
02:05 Il semblerait que ce soit celui de Leslie.
02:08 On vient de voir un véhicule approcher il y a une dizaine de minutes qui va venir chercher le corps pour l'identifier.
02:14 Alors des gendarmes étaient aidés de leurs collègues de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie, mais aussi d'un drone.
02:20 Ils ont mené les fouilles sur les indications de l'homme qui a été mis en examen hier des chefs d'assassinat,
02:26 ou pluriel je vous le rappelle, de modification de l'état des lieux d'un crime d'enlèvement et de séquestration.
02:32 Cet homme a été placé en garde à vue.
02:34 Il est originaire de Puy-Ravau, là où le 8 décembre, des affaires du couple avaient été retrouvées dans un conteneur.
02:41 Merci Régine Delfour en direct sur CNews avec les images de Sacha Robin.
02:46 Un mot peut-être sur cette affaire avec l'identification maintenant.
02:50 L'enquête va procéder à l'identification Jean-Michel Fauvergue.
02:53 Oui tout à fait. L'identification des corps se fait de plusieurs manières.
02:57 D'abord l'ADN, ensuite les empreintes tout simplement et puis les empreintes de la dentition.
03:05 Ils ont trouvé les corps là où leur a indiqué la personne placée en garde à vue.
03:12 Le suspect qui a été mis en examen.
03:13 Donc il n'y a pas trop de doute. On ne va pas trop s'avancer mais je pense que ce sera eux.
03:18 A suivre évidemment sur l'antenne de CNews.
03:20 Tout autre chose pour nos débats à présent.
03:22 Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, est de passage au salon de l'agriculture cette semaine,
03:27 va faire une proposition de loi pour éviter ce qu'il appelle les faux procès d'agriculteurs.
03:31 En cas de nuisance sonore ou auditif concrètement cela veut dire pour empêcher des voisins d'une vache bruyante
03:37 ou de coques trop chanteurs d'entraver les activités des agriculteurs et surtout de porter plainte.
03:43 On va essayer d'en savoir un petit peu plus dans quelques instants avec la parole à des agriculteurs.
03:47 Avec un maire aussi qui a été concerné par une situation similaire.
03:52 Mais William T, par rapport à cette déclaration et cette proposition du ministre,
03:56 est-ce que c'est d'utilité publique ou est-ce que c'est de la communication politique ?
04:00 C'est de la communication politique mais de toute façon les procès vont mettre un certain temps.
04:05 Donc est-ce qu'il y a véritablement des procès à un nombre important ?
04:08 Est-ce que ça peut épargner la charge des agriculteurs ?
04:10 Oui, donc ça peut avoir une utilité.
04:12 Mais le sujet essentiel, et c'est plus un sujet culturel,
04:15 c'est pourquoi est-ce que dans toutes les banlieues ou même dans tous les endroits ruraux,
04:19 les parisiens ou les bobos de villes font chier la planète entière ?
04:23 C'est ça le sujet essentiel.
04:25 C'est ce que dit le ministre, arrêtez d'emmerder les agriculteurs, je le cite.
04:28 Si vous habitez en banlieue parisienne, vous avez tous les parisiens qui n'avaient pas les moyens d'acheter à Paris,
04:33 qui se déplacent dans la banlieue parisienne ou en plus loin en périurbain.
04:36 Et de toute façon, ils essayent d'importer leur mode de vie et les exigences du milieu parisien
04:40 à leur nouveau mode de vie.
04:42 Ils veulent tout plus grand, ils veulent des services publics, etc.
04:44 Donc de toute façon, ils importent un niveau de pensée.
04:47 En important un niveau de pensée, ils obligent les gens qui habitaient sur place
04:51 à changer leur modèle de comportement.
04:53 Mais ça me fait penser un peu au même sujet, c'est le même sujet que rencontre la France.
04:56 Est-ce que chaque ville, même le milieu rural, doit être le McDonald's de dire aux Parisiens
05:01 "Venez comme vous êtes" ?
05:02 Ou est-ce que c'est aux Parisiens de s'adapter au mode de vie qu'il y avait sur place,
05:05 donc dans les campagnes, à partir du moment où ils ont choisi d'habiter là-bas ?
05:08 Moi, je pense que quand on choisit d'habiter quelque part, on s'adapte au mode de vie en place.
05:11 Et donc du coup, si on va dans un milieu rural, on respecte le milieu agricole.
05:14 Sinon, on n'habite pas sur place, ils ont qu'à rester à Paris ou dans d'autres endroits en ville.
05:17 C'est très français tout de même, Judith Vaintreub, parce que ce sont des exemples
05:20 que l'on peut découvrir quand des Français partent en vacances à l'étranger,
05:25 notamment, on nous rapporte ce genre de propos.
05:27 Là, c'est aussi très parisien, peut-être, effectivement.
05:30 Et quand on arrive dans sa maison de campagne ou en vacances,
05:34 le Parisien n'a pas envie que ça sente le fumier et d'être réveillé par un coq à 6 heures.
05:38 Oui, c'est toujours porteur de taper sur le Parisien, je remarque.
05:41 D'ailleurs…
05:42 Oui, mais c'est la capitale !
05:43 Eric Dupond-Moretti l'a bien compris.
05:45 On peut pas dire qu'il soit très, très populaire en tant que ministre de la Justice
05:50 auprès des magistrats, ni même auprès des avocats, d'ailleurs, dont il est issu.
05:58 Là, il fait un très bon coup.
06:01 Ça parle à tous les non-parisiens qui sont quand même majoritaires dans ce pays.
06:05 Je pense que si on parlait des provisions pour répondre à William,
06:12 qui viennent à Paris pour avoir plus de vie et qui se plaignent après d'entendre le bruit des restaurants,
06:19 les odeurs, parce que ça existe aussi…
06:22 Et les bouchons !
06:23 Et les bouchons, et la pollution…
06:25 Mais effectivement, le principe devrait être qu'on s'adapte au mode de vie de l'endroit où on décide d'habiter.
06:34 Cela dit, il y avait déjà une loi sur la protection du patrimoine censuriel, plus sérieusement.
06:40 Ce serait bien qu'une loi suffise, qu'on ne fasse pas des lois et des lois à un empilement,
06:47 parce que toute loi, aussi efficace soit-elle, a forcément des inconvénients.
06:53 Et quand on cumule les lois, on cumule les inconvénients.
06:56 Donc, ça serait bien d'y réfléchir une bonne fois pour toutes et de ne pas faire des coups de com'
07:00 parce qu'il y a quand même des procès qui ont défrayé la chronique, dont on a beaucoup parlé,
07:04 que ce soit sur le champ du coq ou l'odeur des vaches.
07:09 Ce serait bien de poser le sujet sur la table une fois pour toutes
07:13 et de le traiter entièrement plutôt que de faire travailler les élus
07:18 qui ont peut-être des choses plus importantes à faire sur les mêmes sujets encore et toujours.
07:24 La question et le sujet dont on parle, est-ce que c'est vraiment un sujet essentiel dans le climat social que l'on connaît ?
07:30 Non, il faut le faire, mais il faut le faire sérieusement.
07:32 C'est important et il faut le faire sérieusement.
07:34 Et vous avez raison, Judith Dintrobe, en parlant de cette loi sur le patrimoine censuriel,
07:37 puisque parmi les personnes qui en sont à l'origine, nous avons en ligne avec nous Bruno Dionis du Séjour,
07:43 qui est l'ancien maire de Gajac en Gironde.
07:46 Bonjour et merci d'être avec nous.
07:48 Vous avez participé avec l'association L'Eco de nos campagnes à cette proposition de loi
07:53 sur la protection du patrimoine censuriel.
07:56 Pouvez-vous nous rappeler déjà en quelques mots, avant de vous demander votre réaction sur le sujet qui nous occupe aujourd'hui,
08:01 en quoi cette loi consiste très exactement ?
08:04 Écoutez, je ne sais pas exactement ce qui a été défini dans la loi,
08:10 parce qu'il paraît que les députés et les sénateurs ont voté cette loi à l'unanimité,
08:17 donc c'est assez rare, mais je n'ai pas exactement toute la définition de la loi.
08:26 Avez-vous été confronté, vous en tant que maire, lorsque vous étiez maire,
08:31 lorsque vous étiez en activité en Gironde à ce genre de situation,
08:35 c'est-à-dire des gens de la ville qui viennent se plaindre de la manière de vivre des gens de la campagne ?
08:41 Personnellement non, mais j'ai écrit une lettre qui était destinée au départ à mes administrés,
08:50 ça ne devait pas aller plus loin.
08:52 Et puis la lettre a plu à beaucoup de gens, et alors finalement c'est passé de l'un à l'autre,
08:58 et ça a été jusque le Figaro qui a fait un article là-dessus, avec le député Morel-Lucier,
09:08 et c'est lui qui a déposé cette proposition de loi d'ailleurs.
09:12 Mais si vous voulez, moi personnellement à Gageade, je n'ai pas eu de problème,
09:16 c'était en général ce que j'entendais autour de moi sur les journaux ou à la télé,
09:21 qui m'a un petit peu énervé, et c'est pour ça que j'ai écrit cette lettre en disant
09:26 "Laissez-nous vivre là où on vit".
09:29 Effectivement, il y avait eu une affaire d'ailleurs dans l'Ariège avec un coq qui chantait
09:33 et qui dérangeait les riverains, ou notamment les touristes qui venaient de la ville
09:37 et qui étaient dans ce village et qui avaient porté plainte.
09:39 Et c'est sur ce point d'ailleurs Bruno Dionis du Séjour, que le ministre insiste,
09:44 il veut qu'on arrête d'emmerder, je le cite, d'emmerder les agriculteurs.
09:48 Est-ce que vous avez l'impression que les citadins viennent emmerder les agriculteurs,
09:51 vous qui êtes dans un petit village, une petite commune de France ?
09:54 Non, je ne pense pas. D'abord, tous les citadins ne viennent pas,
09:59 ils ne sont pas tous des emmerdeurs, d'abord.
10:01 Mais enfin, si vous voulez, il faut respecter, il y a certaines choses qu'il faut respecter.
10:07 Les cloches du village, par exemple, le coq, les tracteurs, la moissonneuse-bateuse
10:14 qui récolte du blé tard le soir, mais les gens devraient être contents
10:19 quand les agriculteurs travaillent le soir, et c'est pour eux qu'ils font ça, les agriculteurs.
10:25 C'est pour qu'après ils aient du pain, pour qu'ils aient des pâtiments.
10:28 Ils ne font pas esprit de travailler le soir, ils sont bien, ils préféraient être chez eux.
10:35 Évidemment, merci Bruno Dionis du Séjour, merci d'être intervenu en direct sur l'antenne de CNews.
10:40 C'est vrai, Jean-Michel Fauverg, il faut arrêter de se plaindre tout le temps.
10:44 Si on va à la campagne et qu'il y a des vaches qui meuglent, s'il y a des coqs qui chantent,
10:49 il y a des poules, il peut y avoir des odeurs de fumier, des tracteurs qui passent.
10:53 Les agriculteurs travaillent tôt et se couchent tard également.
10:57 Et rarement en visio d'ailleurs, c'est difficile de travailler en visio quand vous êtes agriculteur.
11:01 Et puis la preuve, regardez, notre mère était en ligne au téléphone, on n'a pas pu voir son visage.
11:05 Ça aussi, c'est la vraie ruralité, vous voyez.
11:08 Alors oui, est-ce que c'est un coup politique du garde des Sceaux ?
11:15 Clairement oui, mais est-ce que c'est que un coup politique ?
11:18 D'abord, c'est un très beau coup politique, mais est-ce que c'est que un coup politique ?
11:21 Non, c'est important et nécessaire.
11:23 Alors effectivement, il y avait une loi auparavant, la loi sur le patrimoine sensoriel.
11:28 Mais là, dans cette loi-là, si j'ai bien compris ce que l'on veut rajouter,
11:32 c'est qu'on ne peut pas se plaindre des nuisances préexistantes à notre aménagement,
11:36 à notre emménagement, ce qui me semble quand même assez logique.
11:41 Et pourquoi Dupond-Moretti se saisit de ce sujet-là ?
11:45 Parce qu'il y a des tas d'affaires qui encombrent maintenant les tribunaux à cause de ça.
11:51 Alors c'est important de réagir là-dessus.
11:54 Ce que je voulais dire aussi, mais M. le maire nous l'a dit avant,
11:59 c'est que les gens qui viennent des villes, Paris ou d'ailleurs, ne sont pas tous des emmerdeurs.
12:08 Je vais reprendre la phrase, ne sont pas tous des emmerdeurs.
12:11 Et certains même, d'ailleurs, quand ils s'installent en ruralité,
12:14 permettent à certains villages d'exister, de ne pas fermer des écoles, etc.
12:19 Donc, il faut prendre les choses avec précaution.
12:24 Et la dernière chose que je voulais dire aussi, c'est que, effectivement,
12:29 certains gens de la ville importent leur manière de vivre,
12:31 ne supportent pas la manière de vivre là où ils s'installent.
12:35 Donc, ça pose problème. Mais il n'y a pas que ça aussi.
12:37 Vous avez aussi une espèce d'écologie urbaine qui va s'installer avec ces gens-là à la campagne
12:45 et qui sera en complet désaccord avec ce que font les agriculteurs, ce que font les chasseurs,
12:49 ce que font les gens qui vivent au rural.
12:52 Parce que leur idée de l'écologie, c'est une idée un peu hors sol.
12:58 Et là, ils sont confrontés à la réalité des choses.
13:01 Donc, il faut se mettre à la page.
13:03 Mais ça s'appelle le vivre ensemble.
13:04 Alors, il faut bien choisir l'endroit où l'on vit, où l'on va,
13:07 que ce soit en week-end ou en permanence, je dis 23,
13:10 mais de là à changer la loi, à faire un projet de loi.
13:13 Il n'y a pas plus important quand même dans notre société, aujourd'hui, dans notre quotidien.
13:17 Il n'y a pas que les paysans à la campagne.
13:19 C'est un groupe électoral important.
13:21 De moins en moins important.
13:23 De moins en moins important.
13:24 D'ailleurs, ça jouera dans l'élection des maires.
13:26 On verra si la population des ex-urbains grandit au détriment de la population agricole.
13:33 Ça jouera aussi.
13:34 Ça risque de poser problème.
13:35 On verra ce que deviendra la loi.
13:36 Mais puisqu'il s'agit d'empêcher les plaintes contre les nuisances préexistantes,
13:42 quid des éoliennes ?
13:43 Quand vous vous installez dans un endroit et qu'on vous annonce qu'on va implanter une éolienne
13:48 qui va éventuellement gêner les paysans, ennuisant aux bétails, gâcher l'environnement,
13:56 est-ce que cette loi servira à ça ?
13:58 Ce serait intéressant.
13:59 C'est une vraie bonne question, en effet.
14:00 Pour clore provisoirement sur ce sujet, la parole aux agriculteurs.
14:03 Vous savez qu'il y a le Salon de l'agriculture, on a tendu notre micro,
14:06 CNews est allé à leur rencontre et a essayé de leur demander
14:09 s'ils étaient déjà dérangés par les citadins qui venaient à leur rencontre.
14:13 Et puis surtout qu'au bout d'un moment, il faut faire un choix.
14:15 Un choix de vie.
14:16 Écoutez.
14:18 La province, ça reste la province.
14:20 C'est ça justement, le champ du coq.
14:21 En plus, le coq, c'est l'emblème de la France.
14:23 Donc le champ du coq, il fait partie du paysage.
14:25 Il y a les odeurs avec aussi.
14:27 Il y a les paysages, il y a tout.
14:30 Donc c'est l'ambiance de la province.
14:32 Après, si les gens de la ville veulent venir en campagne, il faut accepter aussi les contraintes.
14:36 Moi, je pense que ceux qui ne veulent pas écouter le champ du coq,
14:39 il faut qu'ils restent en ville.
14:40 En campagne, on a des champs du coq, on a des animaux,
14:44 ça sent l'odeur que ça a et puis c'est comme ça la campagne.
14:47 Il faut que ça reste comme ça.
14:48 Est-ce qu'il faut faire une loi systématiquement dès qu'on a un problème
14:53 et donc pour éviter les tribunaux ?
14:54 Ou est-ce qu'il faut mieux rééduquer les gens sur le fait de savoir
14:58 qu'il faut vivre en société et que la vie en société, c'est de supporter le voisin ?
15:03 Supporter le voisin et ça, ça s'applique aussi à tous les lieux.
15:06 Pas forcément à la campagne ou en ville,
15:08 mais quand on se retrouve évidemment en communauté avec des gens de divers horizons.
15:13 Absolument.
15:14 Rajouter à cela le climat social et l'inflation en France, on tremble évidemment.
15:18 Mais cette inflation en France n'est pas prête de baisser, c'est le cas aussi en Europe.
15:22 C'est une vraie préoccupation pour le gouvernement.
15:24 Dans le climat que l'on connaît, avec ce dont on parlera à partir de 16h
15:28 et notamment la mobilisation du 7 mars,
15:30 on cherche donc des solutions.
15:32 Miracle, explication de Florian Tardif.
15:34 Au second plan médiatique, derrière les débats autour de la réforme des retraites,
15:38 c'est l'inflation qui préoccupe en ce moment l'exécutif,
15:40 vu comme une bombe sociale dont la mèche peut être allumée à tout moment.
15:44 Emmanuel Macron en a bien conscience,
15:45 il a d'ailleurs évoqué le sujet lors du dernier Conseil des ministres.
15:48 Bercy cherche donc à voir comment alléger en ce moment la facture pour les Français,
15:53 sauf que les caisses sont vides.
15:54 On estime d'ailleurs au sommet de l'État que le gouvernement a joué dernièrement son rôle
15:58 en mettant notamment un bouclier tarifaire permettant de plafonner les factures d'énergie.
16:04 Les Français ont également payé leur part en quelque sorte,
16:06 en faisant des sacrifices, en renonçant à certains produits, à certaines activités.
16:10 C'est donc, estime-t-on, dans l'entourage de l'exécutif, aux entreprises,
16:15 de faire un geste après Total qui a accepté de plafonner le prix du litre de carburant.
16:20 L'exécutif cherche à convaincre la grande distribution de faire un effort
16:24 au cœur des négociations, vendre des produits à prix coûtant.
16:27 Une piste pas si éloignée finalement du panier anti-inflation,
16:31 à un moment envisagé par le gouvernement,
16:34 à ceci près que cela ne coûterait rien à l'État.
16:38 William T, est-ce que ce sont les entreprises qui doivent faire les efforts,
16:42 puisque les Français, la population française, contribuent à ces efforts
16:45 depuis trop longtemps peut-être maintenant ?
16:47 Ça dépend, les cas il ne faut pas généraliser.
16:49 On parle souvent des boulangers qui font face aux factures de l'énergie,
16:52 dont une grande partie vont fermer,
16:54 et la plupart des petits commerces et des petites PME, des TPE,
16:56 qui sont en train de fermer à cause de l'augmentation des coûts de l'énergie.
16:59 Donc est-ce que celles-ci peuvent faire des efforts supplémentaires ?
17:01 Je ne pense pas, à moins de fermer,
17:03 donc je ne suis pas sûr que ce soit rentable pour nous qu'elles ferment.
17:05 Ensuite, est-ce que la grande distribution pourrait vendre à prix coûtant
17:08 certains produits de première nécessité ?
17:10 Si par cas, ils le font déjà, et si par cas ça n'affecte pas trop leurs marges,
17:14 je pense que quand vous faites maintenant vos courses,
17:16 vous avez beaucoup de réductions, etc.
17:17 Vous avez beaucoup d'astuces pour réduire votre panier de course.
17:19 Non, moi je pense que le sujet essentiel,
17:20 c'est qu'on ne veut pas poser depuis le début de la crise sanitaire,
17:22 c'est comment faire baisser durablement l'inflation.
17:24 Parce que quand vous utilisez le carnet de chèque magique de l'État,
17:27 au final c'est toujours le même type qui paye.
17:29 C'est le contribuable français.
17:30 Donc c'est un jeu à somme nulle,
17:31 de la mesure où le gouvernement baisse des prix,
17:33 que le contribuable va devoir rembourser,
17:35 va devoir payer un jour.
17:36 Donc moi je pense que le sujet essentiel,
17:37 c'est la question de la production.
17:39 Parce que le seul moyen de faire baisser l'inflation durablement,
17:41 c'est d'augmenter la production en France et en Europe,
17:44 pour qu'il y ait plus de produits sur le marché.
17:45 Si vous avez plus de produits sur le marché,
17:47 elle collera davantage à la demande,
17:48 et vous n'aurez pas d'augmentation d'inflation.
17:50 Et c'est ça le sujet essentiel.
17:51 Est-ce qu'on peut faire repartir la production mondiale à travers la Chine,
17:55 éventuellement avec la fin de la politique zéro Covid ?
17:57 Mais le sujet essentiel, c'est celui-ci.
17:59 C'est comment Emmanuel Macron fait en sorte
18:01 que les producteurs français puissent produire,
18:03 alors qu'avec le coût de l'énergie,
18:04 le fait qu'on reste dans le marché européen de l'électricité,
18:06 il y a des entreprises qui ferment,
18:07 et des entreprises qui se mettent à l'arrêt.
18:08 Et sous les entreprises qui ferment,
18:09 vous avez moins de produits sur le marché.
18:11 Et si vous avez plus de demandes que d'offres,
18:12 forcément l'inflation va continuer à augmenter.
18:14 Et moi je pense qu'on a fait exactement le même sujet
18:16 qu'en 1981 avec François Mitterrand.
18:18 C'est-à-dire qu'on fait toujours la même politique
18:19 de la demande à la française,
18:20 en disant "les français ne sont pas contents,
18:22 on va leur donner un nouveau chèque d'achat supplémentaire".
18:24 Ils utilisent ce chèque d'achat supplémentaire
18:25 pour acheter des produits qui, de toute façon,
18:26 sont en quantité limitée sur le marché français.
18:28 Et donc du coup, ça fait augmenter les prix,
18:30 ça crée la spirale infernale.
18:31 Il faut se rappeler que François Mitterrand,
18:32 comme ça en 1980, il a fait monter l'inflation
18:34 entre 11 et 12 %.
18:35 Et l'inflation française continue d'augmenter,
18:37 et il est possible qu'on atteigne deux chiffres
18:39 à la fin de l'année.
18:40 Et dans ce cas-là, tant qu'on ne changera pas de logique,
18:42 on restera pauvre et on continuera à appliquer
18:44 l'argent aux pauvres qui deviendront de plus en plus pauvres.
18:47 La hausse de cette inflation en France
18:49 est partout en Europe, même si effectivement,
18:51 cela devient de plus en plus important.
18:53 En France, Jean-Michel Fauvergue,
18:54 avec la tentative du gouvernement
18:56 de trouver des solutions,
18:57 mais comme semble le dire William T,
18:59 c'est une politique court-termiste,
19:01 une politique d'urgence peut-être,
19:02 pour essayer d'apaiser les français au quotidien.
19:06 Mais à un moment donné,
19:07 il faudra payer et passer à la caisse,
19:08 quoi qu'il arrive.
19:09 Oui, mais je pense qu'il y a les deux,
19:10 d'une manière générale.
19:11 Il y a une protection,
19:12 on a vu un certain nombre de protections tarifaires
19:15 sur un certain nombre de produits,
19:18 et produits énergétiques en particulier.
19:20 Mais effectivement, on est face à un dilemme
19:24 et évidemment que le gouvernement s'en est aperçu,
19:26 commence à travailler là-dessus,
19:28 mais s'en est aperçu depuis la Covid,
19:30 depuis la crise de la Covid,
19:31 et là ça a été accéléré.
19:33 Comment relocaliser un certain nombre de choses,
19:35 des médicaments, des productions,
19:37 ne pas dépendre à la fois du blé
19:41 de l'extérieur, etc.
19:42 La France était un grand producteur de blé,
19:46 elle peut le redevenir,
19:47 elle exportait son blé,
19:49 elle peut le redevenir là-dessus aussi.
19:51 Et donc il faut effectivement travailler
19:54 sur ces pistes-là,
19:56 tout en, attention, tout en conservant
19:59 ce qui a été acquis,
20:01 en particulier par la loi EGalim,
20:03 qui a été votée dans le dernier quinquennat,
20:07 c'est-à-dire les revenus des agriculteurs.
20:09 Parce que si on veut avoir aussi des productions
20:12 agroalimentaires alimentaires importantes,
20:15 il faut aussi que nos agriculteurs,
20:16 et on a traité ce sujet juste avant,
20:19 nos agriculteurs soient là
20:20 et qu'ils puissent vivre de ce qu'ils font aussi.
20:24 Donc c'est tout un équilibre à trouver,
20:26 il faut le trouver d'abord au niveau européen,
20:28 il faut le trouver aussi au niveau français quelquefois.
20:30 Donc en particulier avec des produits de proximité,
20:34 et on voit que de ce point de vue-là,
20:36 le panier du français s'est varié
20:39 avec des produits de qualité
20:41 qui sont des produits qui se trouvent
20:45 de plus en plus près,
20:46 et ça c'est quelque chose d'important aussi.
20:48 Il est difficile, Judith Ventrebotte,
20:49 peut-être d'admettre que c'est une situation
20:51 qui est européenne,
20:52 cette inflation elle existe dans tous les pays européens,
20:55 elle est à 7,2 en effet pour la France,
20:58 mais celles et ceux qui vont faire leurs courses,
21:00 qui vont au supermarché,
21:02 ça ne leur dit rien,
21:04 que ce soit des chiffres 7,2, 5,2,
21:07 ou 10 ou 12 comme c'était à l'époque de François Mitterrand,
21:11 ce qui les intéresse c'est de pouvoir remplir leur frigidaire.
21:13 Bien sûr, mais ça a été dit,
21:15 il faut séparer les mesures d'urgence,
21:18 il y a des gens qu'il faut absolument aider,
21:20 des mesures de long terme
21:22 qui portent sur la production et sur le coût du travail.
21:25 Alors les mesures d'urgence,
21:27 il faut prendre la moins inflationniste,
21:29 la moins perverse au sens économique possible,
21:33 le panier anti-inflation qui était une idée de Olivia Grégoire,
21:37 elle l'a promouvée en janvier,
21:40 a été abandonné parce que comme le disait Christian Lambert
21:44 qui est la présidente de la FNSEA,
21:46 ça profite à tout le monde,
21:48 on ne vous demande pas votre revenu
21:50 pour savoir si vous avez le droit ou pas d'acheter
21:52 un panier de produits peu cher,
21:54 mais donc c'était une mauvaise mesure
21:57 puisqu'elle n'était pas discriminante,
22:00 elle ne ciblait pas les gens qui avaient le plus besoin de l'aide
22:04 et puis après cette aide-là, il faut la payer.
22:08 Je rappelle quand même, vous disiez à juste titre,
22:11 que tous les pays européens font peu ou prou des efforts,
22:14 en Allemagne c'est 200 milliards,
22:16 le plan d'Olaf Scholz annoncé en septembre,
22:19 nous entre l'an dernier et cette année,
22:21 on va arriver péniblement à 80 milliards.
22:24 Pourquoi ? Parce que nos finances ne sont pas saines
22:27 et on retombe sur le problème des dépenses publiques.
22:30 Il y a d'autres pays qui ont fait le choix de baisser la TVA par exemple.
22:33 Bien sûr, et pourquoi ce sujet ?
22:35 Bien sûr, les Français sont contraints de faire attention,
22:37 de trouver des solutions, de changer les modes de consommation,
22:40 c'est pourquoi le marché de l'occasion connaît un véritable boom.
22:43 Jérôme Tofflib est avec nous, le président d'Easy Cash.
22:47 Merci d'être en direct sur CNews.
22:49 Dans vos magasins, on peut acheter, vendre
22:52 toutes sortes de produits d'occasion et reconditionner,
22:55 c'est donc moins cher et c'est une tendance forte
22:58 que vous avez notée dans la consommation des Français
23:00 et donc de vos clients.
23:02 Oui absolument, nous sommes une chaîne leader dans l'achat
23:05 et la vente de produits d'occasion et reconditionner.
23:08 C'est vrai que la consommation de produits d'occasion
23:11 est fortement directement liée à la consommation générale.
23:15 Quand on est dans une période porteuse,
23:17 les consommateurs consomment des produits neufs
23:19 ou des produits d'occasion, c'est le cas chez nous.
23:21 Et puis c'est vrai que dans une période peut-être
23:23 comme celle qu'on vit en ce moment, où on est plus soucieux
23:26 d'une problématique de pouvoir d'achat,
23:28 peut-être une petite inquiétude pour l'avenir
23:30 et un contexte d'inflation, c'est vrai qu'on a aussi
23:32 une solution qui est pertinente puisque chez nous,
23:34 nous achetons les produits que les clients viennent nous revendre.
23:37 Donc en clair, on est un peu un créateur
23:39 de pouvoir d'achat quelque part, puisque les gens
23:41 viennent avec des produits, on en fait une évaluation
23:43 ensemble et on les paye immédiatement.
23:45 Donc si on est à la recherche d'argent
23:47 et qu'on n'est pas forcément que dans une logique
23:50 de renouvellement, on peut venir dans nos magasins
23:52 et puis faire le tri un peu de ce qu'on a chez soi
23:54 et qu'on n'utilise plus, et puis le remettre en circulation
23:57 et en y en tirer, encore une fois, un paiement immédiat
24:01 soit en espèces, soit en virements.
24:03 Donc on est un peu à la croisée des chemins
24:05 dans le contexte actuel et c'est vrai qu'on voit
24:07 depuis le début de l'année un développement
24:09 de nos clients vendeurs, puisqu'on a à peu près
24:13 +8% de clients vendeurs par rapport à l'année dernière.
24:15 Une métamorphose de la consommation des Français,
24:17 quel est le type d'achat de vos clients,
24:19 les produits qui ont la cote chez vous,
24:21 qu'achètent les Français, d'occasion notamment ?
24:24 Alors on ne vend pas tout, nous dans nos magasins Easy Cash,
24:27 on ne vend pas tous les produits d'occasion.
24:28 On est spécialisé sur un certain nombre de familles,
24:30 notamment le high-tech, donc derrière le téléphone,
24:33 la téléphonie, l'informatique, les jeux vidéo,
24:36 tout l'univers du gaming, les produits culture-loisirs,
24:39 c'est-à-dire notamment livres et...
24:41 Alors la liaison devient mauvaise, donc c'était intéressant,
24:45 mais en tout cas on a bien compris que c'était notamment
24:47 les jeux, les produits vidéo qui intéressaient
24:49 particulièrement les Français, et ce n'est pas uniquement
24:52 se nourrir, c'est aussi se nourrir culturellement,
24:54 le divertissement qui intéresse les Français
24:56 avec les produits d'occasion et reconditionnés.
24:59 Merci en tout cas au président d'Easy Cash
25:01 de nous avoir rejoint en direct.
25:03 On va marquer une pause, on se retrouve dans quelques instants
25:04 avec nos invités, 90 minutes info week-end,
25:06 l'actualité encore, les débats, avec notamment
25:09 la réforme des retraites et la mobilisation
25:12 de mardi prochain, à tout de suite.
25:17 Dans quelques instants, nos débats autour de la journée
25:20 de mobilisation du 7 mars, mais d'abord
25:22 les informations à Adrien Spiteri.
25:24 L'enquête sur la disparition de Leslie et Kevin s'accélère,
25:30 les deux corps ont été retrouvés par les gendarmes,
25:33 des fouilles étaient à temps court en Charente-Maritime,
25:36 le couple n'avait plus donné signe de vie
25:38 depuis la nuit du 25 au 26 novembre dernier,
25:41 deux hommes ont déjà été mis en examen dans cette affaire.
25:45 14 blessés dans un accident de bus ce samedi matin,
25:48 il a eu lieu à Cors en Isère,
25:50 deux adultes sont en urgence absolue
25:52 selon la préfecture du département,
25:54 le véhicule transportait 46 personnes,
25:57 au total principalement des enfants de primaire.
26:00 Les débats continuent au Sénat sur la réforme des retraites,
26:04 au menu aujourd'hui la fin des régimes spéciaux,
26:06 c'est l'une des mesures les plus sensibles
26:08 du projet du gouvernement.
26:10 Mardi, les syndicats appellent à une grève sans précédent,
26:13 ils souhaitent mettre la France à l'arrêt
26:15 pour montrer leur opposition à la réforme.
26:18 Et puis Emmanuel Macron poursuit sa tournée sur le continent africain,
26:21 le président est en visite à Kinshasa aujourd'hui,
26:24 il assure que la République démocratique du Congo
26:27 ne devait pas être un butin de guerre,
26:29 le chef de l'État appelle à une désescalade
26:31 de la violence dans le pays
26:33 et la fin du pillage à ciel ouvert.
26:36 La journée de mobilisation du 7 mars,
26:39 nos débats, cette sixième journée
26:41 contre la réforme des retraites.
26:43 Mardi, les renseignements attendent plus d'un million de personnes,
26:46 dans les rues réparties un peu partout en 325 actions.
26:49 La France paralysée, cela a déjà commencé
26:51 dans le secteur de l'énergie, Clémence Barbier.
26:54 Ils sont les premiers à se mettre en ordre de marche.
26:58 Les électriciens et gaziers ont démarré hier une grève reconductible
27:02 avec des baisses de production d'électricité
27:04 dans plusieurs centrales nucléaires et hydrauliques.
27:07 Ces baisses n'entraînent généralement pas de coupure
27:10 pour les clients, mais le symbole est fort
27:12 et ce n'est qu'un début, promettent les syndicats.
27:15 Nos secrétaires généraux de syndicats ont décidé
27:18 de passer un cap, un cap pour gagner.
27:22 La fédération promet une semaine noire dans l'énergie.
27:27 L'électricité a également été coupée aux dépôts pétroliers d'Ajaccio.
27:31 La situation est illégale selon le gouvernement,
27:34 mais peu importe, les syndicats semblent prêts à tout
27:37 pour le retrait de la réforme des retraites.
27:39 - On vous dit les choses clairement, il va y avoir des mobilisations
27:42 et il va y avoir des mobilisations classiques
27:44 et d'autres qui vont être plus borderline.
27:46 Vous savez quoi, en effet on est dans une situation
27:49 d'affrontement social de très haute intensité.
27:52 Vous pouvez appeler ça guerre si vous voulez,
27:54 il va y avoir une montée du curseur.
27:56 - Dès mardi, c'est la France entière qui sera à l'arrêt.
27:59 Les ports, les écoles et les transports fonctionneront au ralenti.
28:03 La SNCF, les raffineries ou encore les éboueurs
28:06 ont de leur côté d'ores et déjà promis une grève reconductible.
28:10 - La France paralysée, la guerre, il y a toute une terminologie,
28:15 toute une communication, mais Judith Vintraub,
28:17 cela part de là, cette paralysie ou cette mobilisation ?
28:20 L'électricité, l'énergie, les carburants,
28:23 enfin tout ce qui permet aux Français de vivre normalement
28:26 et de se déplacer.
28:27 - Oui, tout à fait, tout ce qui est à pouvoir de blocage
28:29 et tout ce qui est sous contrôle syndical de la CGT.
28:33 Ou toute seule ou ultra majoritaire dans tous ces secteurs-là.
28:39 Vous rajoutez à ça une guerre interne à la CGT
28:43 entre les gaziers, les électriciens, etc., les chimistes
28:48 et Philippe Martinez qui voudrait que ce soit Marie Buisson
28:54 qui lui succède, laquelle Marie Buisson est plutôt woke et écolo,
28:59 y compris amnie avec des écolo-antinucléaires,
29:02 ce qui n'est pas du tout, du tout, vous vous en doutez,
29:05 la tasse de thé des gaziers et des électriciens.
29:08 Et vous avez la situation qu'on va voir mardi
29:12 et qu'on voit déjà dans ces branches de l'industrie.
29:16 Mais après toute la question, c'est combien de temps ça tient
29:19 et surtout est-ce que les Français qui sont majoritairement hostiles
29:22 à la réforme tout en pensant majoritairement
29:25 qu'elle sera tout de même adoptée, vont continuer à avoir
29:29 ce mouvement de contestation d'un bon oeil ?
29:32 Tout dépendra. Si le pays est vraiment bloqué,
29:34 la semaine noire que l'on nous prouve, mais Jean-Michel Fauvergue,
29:37 est-ce que cela peut suffire à bloquer, à paralyser un pays,
29:40 mais de manière considérable, si on fait grève,
29:43 dans le domaine de l'énergie et surtout dans le domaine des transports également ?
29:47 Alors on sait qu'il y a un certain nombre de domaines
29:50 où il faut très peu de personnes pour bloquer un certain nombre de...
29:53 On l'a vu avec la grève des carburants, il y a quelques mois.
29:56 Je pensais exactement à ça, mais pensons à la mobilité aussi,
29:59 à la SNCF, à l'aération, etc.
30:02 Pour autant, il faut tenir sur la distance, sur la longueur.
30:06 Ça c'est une première chose.
30:07 Et ensuite, il faut tenir dans l'unité syndicale, dans cet intersyndical-là.
30:11 Et on a vu qu'il y avait déjà des problématiques sur, en tout cas, la stratégie.
30:17 La CGT étant sur une stratégie jusqu'au boutiste,
30:20 parce que justement, ils sont à la veille d'élection
30:23 et puis c'est leur manière de faire jusqu'au bout.
30:26 Et d'ailleurs, les discours qu'on entend et qu'on a vus encore là,
30:30 c'est quand même incroyable, quasiment intolérable
30:35 de déclarer la guerre à un pays dans le cadre d'un conflit de ce type-là.
30:40 On est sur des niveaux d'irresponsabilité
30:45 pour arriver à des fins particulières qui sont incroyables.
30:50 Autre chose, ça aboie beaucoup, ça hurle beaucoup.
30:55 On verra au résultat.
30:57 Pour l'instant, d'une manière générale,
31:00 on a vu que sur les manifestations qu'il y avait,
31:02 elles restaient, ces manifestations, étales, à minima.
31:06 Quelquefois, le nombre descendait.
31:09 Et elles se sont bien passées, d'ailleurs.
31:11 C'est ce qui est une bonne chose.
31:13 Par contre, le but n'a pas été atteint.
31:15 Le but n'a pas été atteint. Pourquoi ?
31:17 Parce qu'entre un million et deux millions de manifestants,
31:21 disons le tout net, ce n'est pas de nature
31:24 à faire basculer la décision politique d'un gouvernement
31:28 qui lui-même a annoncé la couleur
31:32 et arc bouté sur sa réforme.
31:36 Il y a un président de la République
31:37 qui l'avait annoncé pendant sa campagne présidentielle
31:39 et qui va le maintenir.
31:41 On ne voit pas comment le gouvernement
31:43 et le président de la République vont renoncer
31:45 à cette réforme majeure qui est une réforme importante
31:51 pour la pérennisation du système des retraites.
31:55 Bien sûr. Bien qu'elle soit inéluctable,
31:56 bien qu'elle soit impopulaire.
31:57 Très nettement impopulaire.
31:59 Mais après se pose la question de savoir
32:01 si les réformes impopulaires sont inutiles
32:05 ou s'il faut les abandonner.
32:06 Si à chaque fois qu'on a une contestation importante
32:11 dans une réforme qui engage notre avenir,
32:13 on baisse les bras, ce qui a été fait par le passé.
32:17 On peut se retrouver dans les situations
32:19 dans lesquelles on se retrouve maintenant,
32:21 en particulier sur le nucléaire par exemple.
32:23 Que faudrait-il pour que la réforme ne passe pas ?
32:25 On n'arrête pas de dire depuis le début de ce conflit,
32:27 de cette mobilisation, de toute manière,
32:30 quoi qu'il arrive, même si le pays est paralysé,
32:32 la réforme passera.
32:33 Les syndicats pensent le contraire.
32:35 Ils croient dur comme fer qu'elle ne passera pas.
32:38 Vous me posez la question sur comment aider les syndicats
32:40 à bloquer la réforme.
32:41 Comment faire pour bloquer le pays
32:43 et pour que le gouvernement cède ?
32:45 La difficulté qu'ils ont, c'est qu'ils ont commencé très fort
32:47 avec les premières manifestations,
32:49 avec un nombre très élevé, mais le nombre est en baisse.
32:51 Du coup, quand vous avez un nombre en baisse,
32:53 c'est comme dans les partis politiques,
32:54 Jean-Michel Fauvert connaît ça,
32:55 pour remobiliser, vous êtes obligés de tenir
32:57 un discours de plus en plus radical.
32:58 Le problème, c'est que quand vous tenez un discours
33:00 de plus en plus radical, vous vous coupez du cœur,
33:02 du noyau de l'opinion publique majoritaire.
33:03 Cette opinion publique majoritaire,
33:04 c'est ce que j'appelle la France du travail.
33:06 Quand vous aviez une réforme des retraites classiques,
33:08 c'était la France qui soutenait le gouvernement
33:09 et la France qui était contre.
33:10 Donc la France qui soutient le gouvernement,
33:11 aujourd'hui, ça représente 25 %,
33:12 la France qui est contre, c'est 50 %,
33:14 c'est les électeurs de Mélenchon, Zemmour et Le Pen.
33:16 Et vous avez la France du travail,
33:17 qui représente à peu près 25-30 %,
33:19 qui est contre la réforme, mais qui n'est pas
33:21 pour Martinez, Mélenchon et Marine Le Pen.
33:23 Et pour les grèves.
33:25 Et pour les grèves pour l'instant,
33:26 enfin, contre la réforme des retraites,
33:27 mais ils ne sont pas pour les grèves non plus.
33:30 Et le point pour eux, pour les syndicats,
33:32 c'est de basculer cette France-là
33:33 dans un soutien passif sur le modèle de 95
33:36 des réformes JUP.
33:37 C'est-à-dire qu'en fait, il faut qu'ils fassent grève
33:38 par procuration.
33:39 Et la difficulté, c'est que les nombres de gens
33:41 que vous avez dans la rue ne sont pas tellement importants.
33:43 C'est comment faire en sorte, en fait,
33:45 pour faire plier à l'Assemblée nationale,
33:47 les députés ALR, pour qu'ils se retirent du texte,
33:49 pour que le gouvernement soit obligé
33:50 de passer par 49-3.
33:51 Si le gouvernement passe par 49-3,
33:54 avec un taux de rejet de réforme à 70 %,
33:57 il est vraisemblable que le quinquennat
33:59 d'Emmanuel Macron soit quasiment terminé.
34:01 Il n'aura plus aucune marge de manœuvre
34:02 et il sera conduit soit à la démission d'Elisabeth Borne,
34:05 soit à une dissolution, parce qu'il ne pourra plus
34:07 faire passer aucun texte d'ici la fin du mandat,
34:09 parce que sa cote de popularité va s'effondrer.
34:11 Et c'est pour ça que je pense que le point essentiel,
34:12 c'est celui-ci.
34:13 Mais tant que la CGT mènera la danse sur les grèves,
34:17 et que ce n'est pas plutôt la CFDT,
34:18 ils n'ont aucune chance d'y arriver.
34:20 Tant que c'est Mélenchon que vous avez en tête des cortèges,
34:22 tant que vous avez Martinez en tête des cortèges,
34:23 ça ne passera pas.
34:24 Et c'est actuellement Martinez et Mélenchon
34:26 qui mènent les cortèges,
34:27 alors qu'au début c'était plutôt Berger.
34:28 Et si vous avez plutôt Nîmes-Berger qui rassemble,
34:30 auxquels vous avez salué du prix,
34:31 ils sont inquiets, c'est normal qu'ils soient inquiets.
34:33 Parce que vous n'êtes pas de crise économique,
34:34 vous dites aux Français qu'il faut travailler plus longtemps,
34:36 alors que les Français eux-mêmes pensent que leurs enfants
34:39 vivront moins bien qu'eux,
34:40 donc il faut espérer avoir une carrière à 64 ans, etc.
34:42 Alors que le gouvernement n'a pas mis une politique de l'emploi
34:44 pour des seniors importantes, etc.
34:46 Oui, c'est normal que ces Français-là soient inquiets.
34:48 Mais tant que c'est Martinez et Mélenchon,
34:49 comment on peut demander à ces Français-là,
34:51 auxquels les syndicats les ont abandonnés à plusieurs reprises,
34:53 de leur faire confiance ?
34:54 Mais en face, Judith Ventrebe,
34:56 le gouvernement n'est pas ouvert au dialogue,
34:58 ou en tout cas à changer les choses.
34:59 On a même l'impression qu'il va entamer le bras de fer,
35:01 qu'il est prêt au bras de fer,
35:03 mais qu'il n'en a peut-être pas les moyens.
35:05 C'est-à-dire que l'une des mesures d'ailleurs pour résister
35:07 au 7 mars et à la mobilisation,
35:08 c'est le message que passe le gouvernement notamment,
35:10 c'est "préconisons le télétravail dans les entreprises".
35:13 Oui, bien sûr, pour que la Grèce soit le plus indolore possible.
35:18 Mais en fait, je crois que tout ça se résoudra
35:21 par la réponse à une question simple,
35:23 qui est "responsable du bordel".
35:24 Et j'utilise le mot à dessein,
35:26 puisque c'est Gérald Darmanin qui avait accusé
35:29 la France insoumise de "bordéliser" l'Assemblée.
35:31 Là, c'est le pays qui va être bordélisé,
35:34 avec, Jean-Michel a raison,
35:35 un vocabulaire inouï de violence assumée.
35:40 Je pense à Emmanuel Lépine, CGT, Chimie,
35:43 qui revendiquent de vouloir mettre l'économie française à genoux.
35:48 Où on est ? C'est vraiment totalement affolant.
35:54 Alors, est-ce que le gouvernement a une marge de manœuvre ?
35:59 Pas tellement, dès lors qu'il a dit,
36:01 par la bouche d'Elisabeth Borne,
36:03 que les 64 ans n'étaient pas négociables.
36:07 Donc, c'est non seulement la réforme entière
36:10 qui ne peut pas retirer, sauf à se condamner
36:13 à être paralysé pour le reste du quinquennat,
36:16 mais ce point-là de la réforme,
36:19 qui est précisément le point de blocage absolu,
36:22 y compris pour la CFDT,
36:23 et c'est là que la question de la cohésion intersyndicale intervient,
36:28 parce que Laurent Berger, le patron de la CFDT,
36:31 est tenu par le vote de son congrès,
36:33 qui a dit, les 64 ans, on n'en veut pas.
36:36 Donc, on est au blocage maximum.
36:38 Est-ce que la réforme va supporter,
36:41 que pour une réforme dont je crois,
36:44 au-delà de leur hostilité,
36:46 déclarée quand on leur pose la question
36:48 de travailler plus longtemps ?
36:50 Beaucoup de Français savent qu'elle est,
36:53 à minima, je ne suis pas pour la réforme telle qu'elle est faite,
36:58 je trouve que repousser l'âge de la retraite
37:01 sans rien toucher au financement des retraites,
37:05 sans introduire de capitalisation,
37:07 c'est se condamner à devoir le repousser encore et toujours.
37:10 Donc, c'est une réforme qui cause un trouble,
37:13 des troubles sociaux majeurs,
37:16 pour un résultat forcément éphémère.
37:19 Mais les gens, les Français, ne sont pas idiots.
37:23 Ils ont bien remarqué que dans les pays autour,
37:26 ça travaillait beaucoup plus longtemps.
37:29 Ils ont vu aussi que le niveau des retraites risquait de baisser.
37:34 Enfin, ce n'est même pas risqué, d'ailleurs,
37:35 quand on lit le rapport du Corps,
37:37 il y a des scénarios divers et variés.
37:39 Une seule certitude, si on ne fait rien,
37:41 les niveaux des retraites baisseront d'un tiers.
37:44 Ça, les Français le savent.
37:45 Vous avez raconté, Judith Dintrop, dans le sujet précédent,
37:47 quand on opposait gentiment les villes et les campagnes,
37:49 la mentalité française est quand même très particulière
37:52 à la différence de nos voisins européens.
37:54 Ça, ça peut jouer aussi.
37:55 Et puis, ce mardi, le 7 mars,
37:57 donc, c'est le grand jour pour les syndicats,
37:59 et notamment pour la CGT,
38:00 qui va vouloir surfer sur la vague d'une mobilisation massive
38:03 contre cette réforme.
38:04 Et aujourd'hui, on se prépare afin de rassembler
38:06 un maximum de manifestants
38:08 avec la distribution des tracts Stéphanie Rouquier.
38:11 8 heures du matin, métro de La Joliette,
38:15 en plein cœur de Marseille.
38:17 La réforme des retraites, la retraite avant la reprise.
38:21 Ces militants de la CGT veulent mobiliser
38:23 le plus grand nombre de salariés.
38:25 C'est bon, enregistré.
38:27 Merci, madame.
38:29 La dame, elle a dit, je serai là le 7, le 8, le 9, et plus si beau.
38:32 C'est magnifique.
38:33 Ils nous reboostent, nous.
38:35 Même si on est là, même si on se battra jusqu'au bout,
38:38 on ne pourra pas lâcher.
38:39 Merci.
38:40 Dans tout le département,
38:41 les unions locales de la CGT s'activent.
38:44 Ici, à Vitrolles, c'est un collage d'affiches
38:47 pour rappeler les mobilisations à venir.
38:49 Grande affiche, Nico.
38:51 Je pense que le 7 va être le début
38:54 du durcissement du mouvement.
38:56 L'arrêt de l'économie, à un moment donné,
38:58 c'est la seule solution, malheureusement,
39:00 parce que les grands patrons qui dirigent vraiment la France,
39:04 contrairement à ce qu'on pense,
39:06 appellent leur gouvernement en leur disant
39:09 qu'il faudrait arrêter la casse
39:10 parce que ça va leur coûter plus cher
39:12 que ce que ça va leur apporter au final.
39:14 Trois mobilisations vont marquer le début de cette semaine.
39:17 Premier rendez-vous lundi soir
39:19 avec un appel à une grève reconductible
39:21 dans de nombreux secteurs.
39:23 Remobilisés pour le 7 mars,
39:27 car c'est vrai qu'il y a eu un petit creux
39:29 dans la mobilisation.
39:30 En tout cas, il y a eu une absence de manifestation
39:32 dans les rues, notamment, autour de cette réforme des retraites.
39:35 Mais en écoutant ces syndicalistes,
39:37 Jean-Michel Flauvergue, je vous ai observé,
39:39 vous avez un petit peu bondi.
39:40 Qu'est-ce qui, à votre sens, est plus important
39:42 pour les syndicalistes ?
39:43 Qu'il y ait énormément de monde dans la rue
39:46 ou que l'économie française soit paralysée,
39:49 altérée, cette semaine, la semaine prochaine ?
39:52 Non, mais ça me trouble.
39:55 Ça me paraît, ce type de vocabulaire,
39:59 ce type d'intention d'arrêter l'économie de son pays
40:03 pour un combat certes important,
40:07 mais casser l'économie de son pays,
40:10 ça va au-delà, en tout cas, de ma compréhension en moi.
40:13 Je n'arrive pas à comprendre ça.
40:15 Alors, soyons clairs, le 7, il y aura beaucoup de monde.
40:18 Plus d'un million de personnes partout en France.
40:21 Sans doute. Effectivement, ça sera une grosse journée
40:25 avec des arrêts, etc.
40:27 Mais il faut savoir qu'une grève,
40:29 une grève reconductible en particulier,
40:31 ça se conduit dans la durée.
40:33 Il faut voir aussi les grévistes du premier jour,
40:36 est-ce qu'ils vont l'être après ?
40:39 Un enseignant dans l'éducation nationale,
40:41 chaque jour de grève, il perd à peu près 100 euros.
40:45 100 euros sur un enseignant,
40:46 qui sont payés 2400 euros, grosso modo,
40:49 pour les enseignants de milieu de carrière,
40:51 ce qui n'est rien du tout.
40:53 Ça fait cher dans le budget.
40:55 Ce n'est pas comme un gazier de la CGT
40:59 qui gagne quasiment le double
41:01 et dont le salaire vient d'être réhaussé dernièrement.
41:04 On l'a vu de manière tout à fait exagérée.
41:08 Donc, il va falloir pouvoir garder ces grévistes-là
41:11 sur le long terme.
41:13 On verra un peu ce que ça donne,
41:15 mais mettre l'économie à genoux,
41:17 comme on l'a entendu,
41:19 faire que la France s'arrête
41:21 et casser l'économie de la France,
41:23 moi, ça me semble irresponsable.
41:25 C'est vouloir faire la révolution ?
41:26 Non, c'est vouloir casser...
41:28 Du saccage, c'est pas de la révolution.
41:30 C'est vouloir casser l'ensemble du truc.
41:32 C'est parce que, justement,
41:34 et William l'a dit,
41:36 le nombre a baissé,
41:38 on se radicalise de plus en plus
41:40 et on a des paroles qui sont largement exagérées.
41:43 Alors, justement, réciproquement,
41:47 il faudrait qu'Olivier Véran arrête de nous dire
41:49 que les mouvements sociaux et les grèves
41:52 sont responsables, en gros, des sept plaies d'Egypte.
41:54 Parce que c'est un discours, d'abord,
41:56 qui n'est pas crédible et en plus,
41:58 qui ne fait que de rajouter...
41:59 C'est la communication du gouvernement
42:01 qui dit que, plutôt que bloquer le pays,
42:03 ce sont les Français, William T,
42:04 qui seront bloqués la semaine prochaine
42:06 et notamment mardi.
42:07 Sauf que, au fur et à mesure
42:09 que cette mobilisation évolue,
42:11 on se rend compte que les syndicats
42:13 sont extrêmement populaires.
42:14 Il y a de plus en plus d'adhérents,
42:16 les Français les trouvent très sympathiques,
42:18 ils ont raison,
42:20 dit une partie de la population.
42:22 Tout de même, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'animosité,
42:25 les Français acceptent de fait
42:27 d'être bloqués mardi, en gros.
42:29 Il faut attendre ce qui va se passer mardi,
42:31 parce que ça peut changer.
42:32 On est pas contre le blocage,
42:34 mais une fois qu'on est bloqué,
42:35 on change souvent d'avis.
42:36 Judith Ventreau a posé la bonne question.
42:37 La question, pour l'instant,
42:38 c'est qui est responsable du blocage ?
42:40 Dans toutes les enquêtes d'opinion,
42:42 la majorité des Français disent
42:43 que c'est le gouvernement qui est responsable du blocage.
42:45 Pourquoi est-ce qu'ils disent
42:46 que c'est le gouvernement qui est responsable du blocage ?
42:47 Pour une simple et bonne raison.
42:48 Quand vous prenez l'historique des mobilisations
42:50 sous Emmanuel Macron,
42:51 il y a toujours une règle avec Emmanuel Macron.
42:53 C'est qu'en apparence, il gonfle le torse,
42:54 il est très fort,
42:55 puis après vous mettez 5 types devant l'Elysée
42:57 avec un drapeau et il lâche.
42:59 C'est-à-dire que ce qui s'est passé
43:00 pendant les Gilets jaunes,
43:01 il a lâché 10 milliards d'euros.
43:02 Mais ce qui s'est passé à l'époque
43:03 c'est que pendant la première réforme des retraites,
43:04 il avait lâché l'âge pivot.
43:05 Du coup, les Français s'attendent
43:06 à ce que Macron lâche...
43:07 Non, il a lâché la réforme entière.
43:09 Oui, mais il a lâché l'argent tout court.
43:10 Mais au départ, il était prêt à lâcher l'âge pivot.
43:12 Il y avait un duel à l'époque avec Edouard Philippe.
43:14 C'est ça le point.
43:15 C'est-à-dire qu'en fait,
43:16 Emmanuel Macron s'est bloqué
43:17 à partir du moment où il a dit
43:18 que l'âge des 64 ans était totemique,
43:20 il ne pouvait pas lâcher.
43:21 Il y a deux sorties de crise pour Emmanuel Macron.
43:23 Soit les Français changent d'avis
43:25 et ils disent qu'il en a marre des syndicalistes,
43:27 il en a marre des bloqueurs,
43:28 il en a marre des grévistes.
43:29 Et puis, ils peuvent tout à fait avoir raison.
43:31 Parce qu'en gros, ils vont bloquer le pays.
43:32 Donc, ils vont couler l'économie.
43:33 Alors que les régimes qui sont déficitaires,
43:35 c'est les régimes spéciaux
43:36 et celui des fonctionnaires
43:37 auxquels l'État paye chaque année,
43:39 les Français payent chaque année
43:40 plus de 30 milliards d'euros.
43:41 Le régime général est équilibré
43:42 pendant plusieurs années.
43:43 C'est-à-dire que les Français vont travailler
43:44 deux ans de plus pour payer la retraite
43:45 des cheminots qui bloquent,
43:46 des grévistes, de la RTP, etc.
43:48 Le deuxième point qui peut changer éventuellement,
43:51 c'est si Emmanuel Macron lâche les 64 ans
43:53 pour faire soit 63 ans à la fin du quinquennat,
43:56 en disant "mettez des clauses de revaillure
43:58 pour 64 ans pour le quinquennat d'après",
43:59 soit deuxième solution, il dit
44:01 "en fait, là, j'en lâche".
44:02 Et ce qui compte, c'est les années de cotisation.
44:04 Et comme ça, les Français qui commencent tôt
44:05 partent plus tôt
44:06 et ceux qui commencent plus tard
44:07 partent plus tard.
44:08 Reculons pour mieux sauter.
44:09 Je vais vous faire réagir dans quelques instants,
44:11 mais d'abord, je voudrais vous faire écouter
44:12 Jean-Luc Mélenchon.
44:13 Il était devant les lycéens et les étudiants
44:15 à Paris hier
44:16 et il les a appelés, notamment,
44:18 à bloquer tout ce qui est possible.
44:20 Mardi, le leader de la France insoumise
44:22 a aussi appelé les étudiants à se joindre massivement
44:24 au mouvement de grève de ce mardi.
44:26 On l'écoute.
44:27 Ce qui va se passer à partir du 7
44:30 est hors du commun.
44:32 Je vais leur dire, messieurs, mesdames,
44:34 les importants, les très grands dirigeants,
44:38 et vous autres comprenez bien
44:40 pourquoi ils vous tapent comme ça
44:41 du matin au soir,
44:42 en vous traitant de voyous, de bons à rien,
44:44 de feignants, etc.
44:46 Pourquoi ?
44:47 Parce qu'ils peuvent rien contre le peuple qui travaille.
44:50 Parce qu'il n'y a rien qui marche sans le travail humain.
44:53 Rien, absolument rien.
44:55 Le peuple est le plus fort.
44:58 À condition qu'il s'empare de sa force.
45:02 Et ça, c'est un acte politique.
45:04 C'est ça qui est en train de se passer.
45:06 C'est Zorci.
45:07 Tout le monde se demande.
45:08 Et lui vous a dit,
45:09 vous bloquez tout ce que vous pouvez.
45:10 Et moi, je vous dis pareil.
45:12 Bloquez tout ce que vous pouvez.
45:14 Bloquez tout ce que vous pouvez.
45:17 C'est fort tout de même, Julie Vintrobes,
45:19 dans l'intensité, dans la violence des propos.
45:22 Oui, oui.
45:23 Pas de niveau.
45:24 Là, on est au niveau zéro de l'action politique.
45:28 Je rappelle que Mélenchon n'est pas syndicaliste,
45:31 c'est pas à mot d'ordre syndical.
45:32 Non, mais il appelle à la manif.
45:33 Le blocage, c'est à mot d'ordre syndical.
45:35 Il appelle au casseur,
45:36 il appelle à beaucoup de choses.
45:38 Donc bloquez tout ce que vous pouvez.
45:39 C'est utiliser tous les moyens qui sont à votre disposition
45:42 pour paralyser le pays, pour le mettre le pays.
45:44 C'est pour ça que je vous dis,
45:45 c'est le niveau zéro du discours politique.
45:47 On n'attend pas de la politique
45:49 qu'il appelle au blocage.
45:52 Point final.
45:53 Or, c'est ce qu'il fait,
45:54 c'est ce que fait son parti dans l'ensemble.
45:57 Face à un gouvernement,
45:59 face à d'abord un mouvement social
46:01 qui voit ça d'un œil un peu mitigé,
46:05 à plusieurs reprises,
46:07 et Philippe Martinez et Laurent Berger
46:09 ont dit directement, publiquement à Jean-Luc Mélenchon,
46:13 le mouvement social, c'est nous, vous, c'est la politique.
46:17 Il recommence, il s'en fiche complètement.
46:20 Ça ne l'intéresse pas,
46:21 parce que là, il peut espérer restaurer un peu son aura
46:26 mise à mal par les péripéties récentes
46:30 au sein de la France insoumise.
46:31 Ça, d'une part, parce qu'il est contesté
46:33 au sein de la France insoumise.
46:35 D'autre part, dans une situation de blocage,
46:38 puis j'aime bien aussi sa façon de se présenter
46:40 en héros du peuple.
46:42 Jean-Luc Mélenchon face aux puissants,
46:44 lui, le petit, qui a été élu toute sa vie,
46:46 qui n'a jamais bossé de sa vie,
46:48 qui a un patrimoine conséquent.
46:53 Il est toujours très crédible dans ce registre-là.
46:56 Mais l'autre question qui se pose,
46:58 c'est face à un blocage
47:00 dont le gouvernement, et pas que le gouvernement,
47:03 puisque même le syndicaliste CGT,
47:05 le syndicaliste sud, pardon,
47:06 Benjamin Amard, dit
47:08 "Oui, on flirte avec la limite de la légalité."
47:11 Que fait le gouvernement ?
47:12 Alors, William l'a dit, il cède.
47:15 Il a cédé lors des dernières grèves dans les centrales.
47:22 Mais est-ce qu'il fait respecter la loi
47:24 quand il y a des coupures illégales ?
47:26 Est-ce qu'il fait respecter la loi ?
47:28 Vous avez toujours, au sein de l'exécution,
47:30 quelqu'un qui dit "Ouh là là,
47:31 "c'est pas le moment de les énerver.
47:32 "On va faire comme si rien ne s'était passé."
47:34 On ne fait pas respecter la loi.
47:36 Mais c'est presque, Jean-Michel Fauvergue,
47:38 un appel au crime.
47:39 Je mesure les propos quand j'ai dit "appel au crime".
47:41 C'est bloquer tout ce qui est possible de bloquer.
47:44 Ça va être la guerre.
47:45 Ce sont les propos que l'on entend
47:47 chez les politiques, chez les syndicats.
47:48 On va paralyser le pays.
47:50 On veut mettre le pays à genoux.
47:52 Ces propos-là sont-ils véritablement audibles ?
47:55 Est-ce que la population,
47:57 celles et ceux qui nous regardent,
47:58 perçoivent-ils la violence de ces propos ?
48:02 Je pense qu'une partie des Français,
48:05 une grosse partie des Français,
48:07 perçoivent cette violence-là.
48:09 Mais la perçoivent aussi, évidemment,
48:11 à travers leur situation particulière.
48:13 On va leur demander de travailler deux ans de plus.
48:15 Alors effectivement, quand on demande aux Français
48:17 de travailler deux ans de plus,
48:18 tous les Français, c'est évidemment non.
48:21 Vous me demandez à moi de travailler deux ans de plus,
48:23 je vous dirais non aussi.
48:24 Mais après, ça, c'est à titre individuel.
48:26 Ensuite, il faut analyser les choses
48:28 et dire pourquoi on demande ça,
48:30 pour pérenniser un système.
48:31 Là, pour en revenir à Mélenchon,
48:33 Mélenchon, en ce moment,
48:35 il fait du Mélenchon, du mauvais Mélenchon.
48:39 Il est de plus en plus bas.
48:41 Il est toujours en réaction,
48:46 et je suis d'accord avec ce que disait Judith,
48:49 dès qu'actuellement, il regarde
48:51 ce que disent un peu les responsables syndicaux,
48:54 et il sort de sa boîte en disant
48:55 "Coucou, je suis là, moi je suis Mélenchon".
48:58 Effectivement, politiquement, on va faire sans.
49:00 Ça ne plaît pas trop aux syndicats d'ailleurs.
49:02 La récupération politique qu'il est en train de tenter,
49:04 c'est la pro-la CGT notamment.
49:06 Moi, il me rappelle un peu les mots de Francis Blanche
49:08 qui disait qu'il vaut mieux viser la perfection
49:11 et la manquer,
49:12 qu'atteindre la médiocrité.
49:14 Là, il a atteint la médiocrité maximum.
49:17 On marque une pause,
49:18 et on se retrouve dans quelques instants,
49:19 90 minutes info, ou week-end.
49:21 Les débats, l'actualité, à tout de suite.
49:24 Actez, collègues.
49:25 Actez, collègues.
49:27 Actez, collègues.
49:29 Actez, collègues.
49:31 Actez, collègues.
49:33 Actez, collègues.
49:35 Actez, collègues.
49:36 Actez, collègues.
49:38 Un petit peu plus tôt dans la journée pour la course sprint.
49:40 Ici, vous voyez Raphaël Villagomez
49:42 qui a touché le mur.
49:43 Ça a été compliqué un peu dans ce début de course F3.
49:47 Mais c'est ensuite l'un des protégés de Fernando Alonso
49:50 qui a remporté cette première course de la saison.
49:52 Alonso qui a remporté cette première course de la saison.