Équipe de France : "Le cas Diacre montre que Le Graët s'en fout du football féminin", souligne Riolo
Corinne Diacre vers la sortie après le départ de Le Graët : comment a t-elle pu rester si longtemps en poste malgré les oppositions ? Riolo : "Ça montre que depuis le début, Noël Le Graët s'en fout du foot féminin".
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00:00 dans quel pays, dans quel sport,
00:02 tu trouveras l'existence d'un mouvement où tous les joueurs,
00:09 tout l'entourage disent qu'ils ne veulent plus travailler avec une personne
00:13 et sous prétexte que ce serait la République des joueurs, tu le gardes.
00:16 Mais ça n'a jamais existé.
00:18 Si tu trouves dans une équipe de foot,
00:20 dans un vestiaire de club ou d'équipe nationale,
00:23 80%, allez même 60%, 70% des joueurs qui ne veulent plus de l'entraîneur,
00:28 mais il n'y est jamais resté.
00:30 Dans aucun monde ça n'est arrivé, ça n'existe pas.
00:33 Les joueurs ont quand même malgré tout...
00:34 - Là c'est aussi massif que ça, Anthony ?
00:36 - Là c'est là, franchement...
00:37 - Là, il y a les trois qui l'ont dit publiquement,
00:39 mais peut-être qu'il y en a d'autres qui le disent.
00:40 - Mais c'est largement partagé par les joueuses du Groupe France actuel.
00:42 Et plein d'autres joueuses internationales, clairement.
00:45 - Mais c'est là, ce qui est intéressant, juste un point,
00:47 ce qui est intéressant dans cette affaire,
00:49 c'est de voir à quel point tu es capable de maintenir une sélectionneuse,
00:53 parce que je ne parle pas de maintenant, ça a explosé,
00:55 c'est plus simple d'en finir.
00:57 Mais ça montre à quel point le système "mafieux"
01:00 qu'on a vu continuer avec le GRET, puisqu'on en parlera tout à l'heure,
01:04 est capable d'exister.
01:05 C'est-à-dire que tout le monde sait que ça ne marche pas.
01:08 Il y a déjà eu des sous-brosseaux et des prétextes qui ont pu permettre,
01:11 enfin des prétextes, des raisons qui ont pu permettre des cartes...
01:13 - Des crises, tu peux me le dire.
01:14 - Des crises, ouais, des cartes édiacres.
01:15 Et c'est quand même dingue, t'arrives à la garder
01:18 juste parce que quelques personnes sont prêtes à le faire.
01:21 - Ça montre quoi ?
01:23 - Que depuis le début et depuis toujours,
01:25 le GRET n'en a rien à cirer du foot féminin.
01:27 Mais rien de rien.
01:28 Et que donc, en fait, les reproches qu'il a entendus
01:32 des filles à répétition, pour lui,
01:34 ça n'était rien d'autre que des ciméagrès de gamine.
01:37 Au fond de lui, c'était ça.
01:39 Donc, en gros, on laisse la maîtresse d'école
01:42 et elles vont finir par fermer leur gueule.
01:44 Il n'en a rien à cirer, ça ne l'intéresse pas.
01:46 Soi-disant, le développement du foot féminin,
01:48 la Coupe du monde 2019,
01:50 ça ne l'a jamais intéressé.
01:52 En 2012, quand ils ont signé le contrat Nike
01:57 et qu'ils saient que l'histoire des filles
01:59 qui devaient à la Coupe du monde, forcément,
02:01 elles vont s'habiller en adidas
02:03 et ils signent le contrat Nike.
02:06 Ils rédigent un mail.
02:07 Tu te souviens, on en avait parlé,
02:08 on avait même eu en pièce le mail.
02:11 Il écrit un mail en disant
02:14 "non, mais de toute façon, nous ne serons pas confrontés
02:17 à ce problème-là parce que si jamais les filles
02:19 se qualifiaient pour les JO,
02:21 elles ne jouaient pas en Nike
02:23 et donc il y avait une pénalité dans le fameux contrat de 40 millions".
02:26 Il avait écrit à l'assureur,
02:29 le mail, on nous l'avait donné,
02:30 il avait dit "non, mais il n'y a pas de problème,
02:31 les filles ne vont jamais se qualifier pour les JO.
02:33 Manque de bol, elles se déqualifient, 10 millions".
02:35 10 millions de malus.
02:37 C'est dire à quel point ils...
02:40 J'allais dire, ils s'encarrent complètement.
02:43 - Mauvaise gestion des stars,
02:45 le cas de Sommer, avant-dinant Ri, etc.
02:48 - Ça, déjà, c'est coupable.
02:49 Le management, c'est la base.
02:50 - C'est à ce moment-là d'ailleurs que...
02:51 - Management super psycho-rigide.
02:53 - Ça oui.
02:54 - Elle a quand même...
02:55 Tu nous comprends qu'elle a viré des adjoints
02:57 parce qu'ils avaient l'outrecuidance de parler aux JO ?
02:59 - Ça, c'est très symptomatique.
03:00 C'est qu'en fait, elle a presque terminé
03:02 ces deux dernières années un peu seule.
03:05 C'est la seule sélection qui prétend
03:07 à un titre international aujourd'hui
03:09 dans le football féminin mondial
03:10 qui dispose d'un staff aussi restreint.
03:12 Aujourd'hui, au tournoi de France,
03:13 l'équipe de France dans le staff technique,
03:15 c'était Corinne Diacre et ses deux adjoints,
03:17 Gilles Foix, entraîneur des gardiennes,
03:19 qui s'occupent aussi des phases des coups de pied arrêtés,
03:21 et Anthony Grecch Angelini,
03:23 le responsable de la préparation athlétique,
03:25 qui s'occupait...
03:26 - On parle d'un potentiel où tu as un mélange possible
03:29 de joueuses de Lyon et du PIG.
03:32 Tu peux faire un mix dans ces deux équipes-là,
03:34 deux équipes qui vont tout le temps
03:36 aux demi-finales de la Ligue des Champions,
03:37 donc on peut quand même dire que c'est très bonne joueuse.
03:38 - Oui, avec quelques joueurs du Paris FC
03:39 qui jouent au La Ligue des Champions.
03:40 - Non mais tu peux faire une ossature quand même.
03:42 - Bien sûr.
03:42 - Voilà, on parle quand même de joueuses
03:44 qui, au niveau international, valent quelque chose.
03:46 - Et pour revenir à ce que tu disais Gilbert,
03:47 effectivement, au départ, elle avait un premier adjoint,
03:50 Philippe Joly, qui a quitté le navire
03:52 parce que le dialogue sur les aspects tactiques,
03:56 les propositions d'équipe étaient impossibles,
03:57 elle n'écoutait personne, donc il est parti.
04:00 Ensuite, Eric Blaik, sous l'impulsion de Noël Legret,
04:03 ancien adjoint historique de Josselin Gourvenegh,
04:05 par exemple, a été nommé en tant que premier adjoint,
04:08 très apprécié des joueuses,
04:10 ça se passait très bien tactiquement,
04:11 mais elle lui a aussi mis des barrières
04:13 dans le relationnel qu'il pouvait avoir avec les joueuses.
04:15 Et lui, Eric Blaik et Corinne Diac ne pouvaient plus collaborer,
04:18 donc pareil, il a quitté le navire depuis l'été 2021,
04:20 il n'était plus que trois.
04:21 - Non mais, pendant la Coupe du monde 2019,
04:26 qui était un grand moment pour la France
04:28 et pour le développement du foot féminin.
04:29 - Un moment de bascule.
04:30 - Exactement, on a beaucoup compté sur ce moment-là
04:33 pour développer le foot féminin,
04:35 et donc sur les images, les joueuses et la sélectionneuse.
04:40 À la FEDE, il y avait quelqu'un qui était...
04:43 Il y avait même plusieurs personnes qui étaient censées justement l'orienter
04:46 et lui dire "Coco, il faut faire un effort en termes de communication,
04:51 il faut valoriser le produit, c'est un moment important".
04:56 - Mais elle considère que ce n'a fait pas partie de ses...
04:58 - Elle ne voulait pas m'entendre parler !
04:59 Tu te souviens pas de son histoire de bottes ?
05:02 Tu te souviens des bottes ?
05:03 Elle avait des fameuses bottes,
05:05 même je m'étais moqué de son allure.
05:08 Et les mecs lui disaient "ouais, tu veux pas mettre..."
05:10 Après, elle avait mis des petites baskets blanches.
05:13 Elle ne voulait pas m'entendre parler.
05:14 "Non, c'est hors de question, ça ne veut rien dire,
05:16 la communication, la façon de s'habiller, le machin..."
05:19 Les gens lui disaient...
05:20 Non mais c'est un tout quoi,
05:21 comme Deschamps prépare son costard,
05:24 comme...
05:25 Voilà, mais chez les hommes, chez les femmes...
05:27 Alors surtout qu'on ne fasse pas le raccourci que
05:29 parce que c'était une femme, il ne fallait qu'elle ne mette pas de bottes et des baskets.
05:32 Non, non, c'est...
05:33 On est à un moment de développement, il faut s'occuper de tout, il faut tout gérer.
05:36 Et elle, elle ne voulait rien gérer.
05:37 La tactique, ce n'est pas important, le management des stars, ce n'est pas important,
05:40 son allure, ce n'est pas important, parler aux médias, ce n'était pas important.
05:43 À part faire les gros yeux, elle ne faisait rien.
05:45 Ça pour faire les gros yeux, il y a du monde.