Patrick Balkany : «La nuit en prison, vous pouvez hurler tant que vous voulez, personne n'a la clé»

Patrick Balkany : «La nuit en prison, vous pouvez hurler tant que vous voulez, personne n'a la clé».

Transcript

00:00 Excusez-moi d'intervenir, mon cher Pascal,

00:02 mais je n'imagine même pas un procureur de la République

00:07 prenant quelqu'un qui a eu un AVC,

00:10 dont on dit qu'il doit être vraiment soigné,

00:14 parce qu'un AVC, vous pouvez recommencer dans les 48 heures,

00:19 vous pouvez en mourir très vite.

00:22 Et un procureur va l'envoyer en prison pour qu'il meure ?

00:25 En prison.

00:26 Parce que là, en prison, je peux vous dire une chose,

00:29 c'est que la nuit, vous pouvez avoir n'importe quoi,

00:31 vous pouvez hurler tant que vous voulez, personne n'a la clé.

00:34 Vous savez que, à l'étage,

00:37 je vais vous raconter quelque chose, comment ça se passe en prison.

00:40 Des types, ils hurlent la nuit.

00:42 Et là, vous avez le gardien, il vient regarder ce qui se passe.

00:46 Et tu lui dis "Appel, appel".

00:47 Moi, j'appelais de temps en temps, je sonnais,

00:49 parce qu'il y avait des mecs...

00:51 On peut appeler de sa cellule ?

00:54 On a un bouton qui permet d'appeler ?

00:56 On a un bouton qui permet d'appeler.

00:59 Et alors, la nuit, il est...

01:01 La nuit, ce bouton, il repart au rez-de-chaussée,

01:05 quand vous êtes au quatrième, comme à Fleury.

01:08 Au rez-de-chaussée.

01:09 Et vous dites, il y a un type qui hurle, il faudrait venir.

01:13 Alors, le gardien va regarder et il dit "J'ai pas les clés".

01:16 Les clés, il faut aller les prendre la nuit,

01:20 au rez-de-chaussée, pour pouvoir venir.

01:22 C'est pour ça que, quand un mec se suicide en prison,

01:25 il n'y a aucune chance de le sauver,

01:27 parce que le temps qu'il puisse intervenir,

01:29 ne serait-ce que pour ouvrir la cellule, il est mort.

01:33 Sous-titrage ST' 501

01:35 [Musique]