Avant le départ de la Faun Ardèche Classic, David Gaudu est revenu pour L'Equipe Inside sur son année 2022.
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00:00 Ça faisait énormément plaisir déjà de lever les bras, de relever les bras, surtout
00:11 au début de saison quand l'équipe n'avait pas encore gagné.
00:14 Peut-être réussi le plus beau chrono que j'ai réussi de ma carrière.
00:17 Donc mine de rien, c'est que ça sert.
00:20 D'avoir un maillot sur le dos, c'est sûr que ça grise un peu.
00:24 C'est grisant et ça donne encore envie de donner plus.
00:28 Je me posais la question de si j'allais réussir à retrouver un niveau parce que
00:35 mine de rien, on avait eu l'épisode de Thibaut juste avant.
00:38 Forcément, on est obligé de se comparer, même inconsciemment, même si ce n'est
00:41 pas le même type de fracture.
00:42 Mais c'est sûr que sur le coup, ça fait peur et dans tous les cas, il n'y a pas de
00:47 chute anodine.
00:48 C'était comme si je reprenais au mois de février à la mer Cantour.
00:54 Je sortais de stage, j'étais vraiment content de bien marcher.
00:59 Je n'étais pas encore à 100% physiquement, il me manquait encore un peu de caisse.
01:02 Il lance un petit peu loin, peut-être Van Aert et du coup, il se couche un petit peu
01:08 sur le final.
01:09 Et en fait, je vois que je remonte, je remonte, je remonte, je remonte.
01:12 Et au moment où je le vois commencer à lever les bras, je commence déjà à passer.
01:16 Et au lancer de vélo, je vois qu'en fait, je suis passé sur la ligne et je dis mais
01:19 ce n'est pas possible, c'est Van Aert à côté.
01:21 Je lève les bras parce que je vois que j'ai gagné, mais je n'y crois pas en fait.
01:24 Je ne saurais pas lui expliquer ce qui s'est passé.
01:25 Je dis en fait à ce moment-là, je ne sais pas ce qui m'a pris, ce qui s'est passé.
01:29 Après, la victoire est là et ça reste un super bon souvenir.
01:34 On était présents collectivement les premières étapes.
01:39 Il n'y avait pas forcément eu d'étapes piégeuses.
01:41 Et en fait, quand on est arrivé au pavé, sur l'étape des pavés, là, on a dit ah
01:45 ouais, quand même, il y a peut-être un truc à jouer.
01:47 Mais derrière, il y a eu Gradon, forcément, où il y a eu une force, une abnégation.
01:53 Et grâce au collectif, j'ai pu rester là et rester fort dans la tête, surtout d'accrocher
01:57 un top 5 un peu miraculeux, j'irais, au col du Gradon.
02:00 J'ai eu de l'orgueil à l'Alpe d'Huez à ne pas avoir redonné 100% et avoir perdu
02:06 du temps, pas bêtement, mais parce qu'il y avait eu ce petit manque de confiance en
02:13 moi, mais après, il y a des jours comme ça où ça m'a peut-être permis d'avoir de
02:18 l'orgueil pour Mande et pour les Pyrénées derrière.
02:20 Mande, c'est ce qui m'a fait reprendre confiance en moi, je pense, beaucoup.
02:23 Parce qu'avant, j'étais toujours en train de gérer, toujours en train de me dire mince,
02:30 tout le temps en train de calculer.
02:31 Et à Mande, j'ai retrouvé un peu le David que je reconnaissais avant, qui n'avait pas
02:36 peur d'attaquer, même si les deux de devant étaient beaucoup plus forts.
02:41 Je finis 3e des favoris à la pédale et je suis le 3e à basculer en haut de la côte
02:45 de Mande sur une caractéristique qui me correspond.
02:47 Avec un petit brin de chance en plus, je peux peut-être aller gagner une Classic World
02:55 Tour où, au moment où, à la fin, quand je déclenche le sprint, Pogacar et Van Aert
02:59 se retournent.
03:00 Et Pogacar, après, il n'y a rien à dire, il est tout simplement le plus fort, c'est
03:04 lui qui vient me chercher, c'est lui qui met de vélo à tout le monde sur la ligne
03:06 d'arrivée.
03:07 S'il attend et qu'il attend que c'est Van Aert qui fait le jump un peu plus tard,
03:11 peut-être que je peux aller l'emporter.
03:13 [Musique]