Albora, la machine qui remplace le fromager

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Du lundi au vendredi, dans Demain au travail, un responsable d'entreprise raconte au micro d'Europe 1 une innovation mise en place au sein de son entreprise pour le bien-être de ses salariés.

Retrouvez "Demain au travail" sur : http://www.europe1.fr/emissions/demain-au-bureau

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00:00 - Europe 1 - La France bouge
00:02 Elisabeth Assaillague
00:04 Bien sûr qu'elle bouge cette France, on le voit chaque jour sur Europe 1 avec des entrepreneurs, des patronnes, des patrons, des parcours de vie.
00:11 Aujourd'hui on parle de notre industrie laitière, nous sommes avec
00:15 Batrice Denoré, vous êtes la directrice générale de Belle France. Belle France c'est la vache qui rit, c'est le boursin, c'est Babybel,
00:23 dix usines. Comment faites-vous pour être moins énergivore parce que là on est en pleine sobriété énergétique ?
00:29 Qu'est-ce que vous avez mis en place ?
00:30 - Alors nous on a un plan depuis déjà plusieurs années, avant même la crise énergétique actuelle, pour diminuer drastiquement la consommation
00:37 en énergie de nos usines et notamment pour passer complètement en énergie verte. On a pour ambition
00:42 dans notre plan de décarbonation d'avoir une neutralité
00:45 carbone sur... alors il y a le scope 1, 2, 3 en fonction effectivement de la proximité. Les usines c'est vraiment le tout premier cercle
00:52 pour réussir à avoir cette neutralité dans les années qui viennent.
00:58 Il y a plusieurs façons d'y arriver, c'est très valable. On est sur des process quand même qui sont complexes, on a du flux chaud,
01:02 on chauffe souvent les pâtes et du flux froid, c'est des produits qui sont
01:05 effectivement très très gérés. - C'est assez intense en énergie.
01:08 - C'est assez intense en énergie.
01:10 Ce qu'on a fait récemment et qu'on avait initié avant la crise mais qui porte ses fruits maintenant c'est notamment par exemple sur le site d'Evron
01:16 d'installer une chaudière à biomasse. Donc vraiment en passant en biomasse on arrive à
01:22 pourvoir à 70% des besoins en électricité de l'usine. - Vous l'avez installé l'été dernier, c'est ça ?
01:27 - L'été dernier, exactement. - Et alors vous voyez déjà les résultats ?
01:29 - Oui, oui, tout à fait. Donc on arrive, alors on n'est pas encore, on est quasiment en rythme de croisière mais on doit pouvoir
01:33 subvenir à plus de 70% des besoins en électricité de l'usine et puis
01:36 après on a des mesures traditionnelles dans le secteur chauffage,
01:39 favorise le télétravail, tout ça.
01:43 - Quand on a des marques aussi fortes que Vachquerie, Babybel, Apericube, comment on arrive à avoir
01:50 l'inspiration et innover et réfléchir aux nouveaux produits ?
01:54 - Alors je pense que l'inspiration et l'innovation, l'audace qui fait partie de nos valeurs,
01:58 elle a été dédécréation du groupe.
02:03 À l'origine, après la guerre,
02:05 en fait, Léon Bell, il avait plein de meules de fromage, on ne savait pas quoi faire parce qu'il ne pouvait pas les vendre
02:10 en état actuel et donc il a décidé de fondre son fromage pour le mettre dans des petites boîtes et le faire voyager à travers la
02:16 France. Donc l'innovation sur la forme produit, c'est dès le départ. Quand vous voyez un mini Babybel, on en parlait
02:22 avant l'émission, la technique d'un mini Babybel, c'est fantastique, c'est une petite coque de cire qui empêche
02:28 la formation de la goutte. - On s'amuse bien avec une coque de cire quand on a enfant.
02:31 - Exactement, un Apericube, être capable d'injecter une pâte fromagère dans un cube qui est hermétique, c'est aussi une énorme innovation.
02:38 Ça se traduit aussi chez nous par l'innovation des packagings, l'innovation des recettes, avoir des recettes
02:43 toujours plus simples et qui correspondent aux attentes des consommateurs. - Mais c'est quoi des recettes toujours plus simples ? Là par exemple, qu'est-ce que vous avez mis en place ?
02:50 - Sur un Kiri par exemple, on a réussi à enlever tous les additifs et aujourd'hui vous avez une petite portion
02:55 de Kiri qui est sans additif et vous avez gardé le goût, vous avez gardé la texture, c'est très important en France. On parlait tout à l'heure
03:02 du goût. - Avec Nathalie Roland, oui.
03:04 - L'organoleptique, c'est fondamental en France, vous ne pouvez pas réussir si vous n'avez pas le goût. Et puis l'innovation, c'est aussi l'innovation technologique.
03:09 Donc on a lancé une marque qui s'appelle NURICH qui est effectivement une alternative
03:13 végétale au fromage avec différents produits. Donc vous avez aujourd'hui...
03:17 - C'est la vache Kiri végétale en gros ?
03:19 - Alors ça peut être la vache Kiri végétale qu'on n'a pas encore
03:21 lancée en France parce que justement on n'a pas encore l'organo qu'on veut.
03:24 - L'organo ça veut dire la technique ? - On n'a pas le goût qui correspond au goût des Français.
03:30 Mais par exemple c'est Boursin Végétal. On a lancé un Boursin Végétal qui est produit sur notre site de Passy's sur Heure
03:35 et qui effectivement à base de graines de tournesol, vous ne retrouvez pas... c'est pas tout à fait le Boursin que vous connaissez.
03:40 - Mais il est peut-être qu'il est meilleur non ?
03:42 - Ça dépend des goûts mais effectivement il est très onctueux, il a vraiment ce très bon goût d'ail et fines herbes
03:46 et il a vraiment trouvé son public. Donc on arrive à faire de l'innovation produit.
03:50 - Donc vous faites de l'innovation à partir de produits existants parce que vos marques sont hyper fortes, Babi Bell, Vache Kiri, Kiri, Péricube.
03:56 Mais est-ce que vous allez penser à la vache Kiri de demain ? C'est-à-dire au super produit qui va encore tout exploser ?
04:04 - On est en permanence, comme je vous dis, à regarder ce qu'on peut faire pour
04:07 continuer génération après génération, être innovants sur les marchés sur lesquels on opère.
04:12 Donc ça va à travers la diversification sur le végétal et sur le fructrier, ça va à travers la diversification géographique aussi.
04:18 On a conclu un partenariat en Chine justement pour amener des produits laitiers et des produits fromagers en Chine
04:23 qui seront peut-être sous des formes différentes. On peut imaginer la consommation de produits fromagers sous forme de
04:29 sucettes, des formes qui sont très différentes de ce qu'on peut faire en France, mais toujours une portion. Donc la innovation elle est permanente
04:35 soit dans les formes produits, soit dans les recettes, les packaging, le goût géographique.
04:40 - Le dernier nez c'est nourri, c'est l'alternative végétale.
04:42 - Tout à fait.
04:42 - On va continuer à parler de ces spécialités
04:45 laitières. Nous, les français amoureux du fromage, on cherche et on trouve des solutions ici avec vous.
04:50 Maxime Balanche, vous êtes le fondateur d'Albora.
04:53 - La France bouge,
04:56 la pépite du jour.
04:58 - Maxime, vous avez 31 ans, c'est ça ?
04:59 - Exactement.
05:00 - L'entreprise a deux ans, vous venez d'une famille d'agriculteurs.
05:03 On va revenir un petit peu sur votre parcours. Vous avez fait un BTS en conception ainsi qu'une école d'ingénieurs
05:09 tout en continuant une formation chez Evoli. Evoli, je suis allée regarder, c'est un expert en technologie fromagère.
05:16 Donc vous saviez déjà où vous souhaitiez aller.
05:19 - Exactement, je suis né là-dedans, je suis un peu comme Obélix, tombé dans la marmite mais du fromage.
05:26 J'ai toute ma famille qui est agriculteur et mes parraines marraines qui étaient fromagées.
05:29 Donc mes vacances, je les ai passées entre les deux mondes.
05:32 Et donc j'aimais aussi pas mal la mécanique, je me suis dirigé côté machine, j'ai fait tout mon apprentissage
05:39 dans différentes sociétés.
05:41 Et puis à la fin de mon apprentissage, j'ai travaillé dans la société Evoli, voilà, on faisait des lignes de fabrication automatisées dans l'agroalimentaire
05:48 spécialisé en fromagerie.
05:50 - Donc un parcours hyper cohérent, le Covid arrive, là vous vous dites non, vous les connaissez les agriculteurs,
05:56 puisque vous venez d'une famille d'agriculteurs, et là vous mettez tout en place pour que les agriculteurs aient un revenu supplémentaire
06:02 parce que vous saviez que ça allait être très compliqué pour eux pendant cette période.
06:05 C'est comme ça que l'idée est venue ?
06:07 - Alors il y avait déjà une base d'idées dans mon précédent travail parce qu'on avait des demandes venant de l'étranger.
06:14 Nous, les fabricants, on en discutait justement hors antenne, les fabricants de machines ont grandi aussi avec nos industriels,
06:21 on a des industriels très forts, donc des machines qui sont adaptées à leurs besoins
06:24 et qui ne sont pas forcément adaptées à d'autres pays émergents qui ont des productions moindres en lait.
06:29 Donc on avait cette demande-là de faire des petites unités.
06:32 J'avais proposé cette idée à mon entreprise, mais qui était déjà bien occupée avec d'autres systèmes, ils ont préféré ne pas le développer.
06:38 Et c'est vrai que quand est arrivé le Covid, déjà le monde agricole était déjà en transformation,
06:46 déjà énormément de contraintes à respecter environnementales et on va dire générationnelles, on peut en parler aussi.
06:52 Et le Covid a rajouté une touche supplémentaire, la transition écologique s'est faite très vite et très fort pour eux.
06:58 Je les côtoie toute la semaine, j'ai toujours le même retour.
07:02 Aujourd'hui, on arrête un peu l'élevage qu'on pourrait dire intensif,
07:06 aujourd'hui les aliments coûtent de plus en plus cher, le prix de l'engrais s'est enflammé,
07:10 donc on ne va plus chercher le rendement chez les vaches,
07:13 on va plutôt essayer de les nourrir au foin et en pâturage pour baisser les coûts.
07:17 Mais eux, ils ont toujours les mêmes charges sur leur ferme et même plus,
07:21 ils prennent de plein fouet l'augmentation du prix de tout leur matériel,
07:25 donc il fallait trouver une petite solution.
07:27 Petite, vous êtes modeste, donc vous avez créé Albora.
07:30 Albora, vous allez nous raconter ce que c'est, quel est le concept ? Vous avez une minute, c'est parti !
07:35 Merci, on va faire simple.
07:38 Albora est une innovation permettant à tout le monde de créer sa fromagerie.
07:41 C'est un système qui se veut simple, économique, autonome,
07:45 à la pointe de la technologie et au service de la consommation locale.
07:48 Donc Albora va vous donner le meilleur de votre lait pour obtenir des fromages de qualité et uniques.
07:55 Le concept, c'est de pouvoir refaire comme on faisait d'antan, fabriquer à la ferme,
08:00 avec les contraintes actuelles de la société.
08:03 On ne peut pas avoir une petite production et rémunérer plusieurs salariés pour vivre dessus.
08:09 Donc le défi d'Albora, c'était d'automatiser certaines tâches pour rendre cela possible.
08:13 Merci, c'est extrêmement simple, extrêmement clair.
08:16 Merci Maxime Balanche, fondateur d'Albora.
08:18 Finalement, vous permettez à tout le monde de créer sa propre fromagerie sans être fromager.
08:22 C'est surtout ça. On n'a pas besoin d'un savoir-faire hyper performant.
08:26 Ces personnes vont pouvoir monter en compétences,
08:29 mais le savoir-faire fromager, il est présent, mais il est présent chez nous.
08:33 C'est nous qui avons notre propre fromager.
08:35 On développe les recettes de base.
08:37 C'est quoi les recettes par exemple ?
08:39 On est sur les familles de pâtes pressées.
08:41 La première recette déjà faite, c'est pâtes pressées non-cuites,
08:44 donc tôme, raclette,
08:46 après d'autres types qui sont sous-aupes, on ne pourra pas les nommer comme ça,
08:50 mais des recettes proches du morbier ou du Saint-Nectaire.
08:54 Et puis après, on va passer sur des pâtes pressées cuites avec des délais d'affinage un peu plus long.
08:58 C'est pour faciliter la commercialisation.
09:00 On a des pâtes pressées, on a des DLC beaucoup plus longs,
09:03 des dates limite de consommation.
09:05 Donc c'est beaucoup plus facile à gérer la commercialisation au niveau des flux.
09:08 Si on ne vend pas tout le jour même, on peut attendre un petit peu.
09:11 La machine, elle est comment ? Elle est petite, je crois que c'est 6 mètres.
09:16 Exactement, c'est sous forme de conteneurs maritimes.
09:18 Et la première, c'est 6 mètres par 2,50 mètres.
09:21 Donc c'est petit et gros en même temps.
09:23 C'est gros quand on met dans son jardin et c'est très petit face à la taille d'une usine
09:27 ou d'une petite fromagerie qu'on voudrait faire.
09:29 Comment ça se passe pour l'agriculteur ou pour le producteur ?
09:31 Ils l'achètent ? Ils la louent la machine ?
09:33 Aujourd'hui, ils l'achètent.
09:35 On aimerait bien pouvoir développer une location plus tard
09:37 mais pour l'instant, il faut déjà qu'on arrive à rembourser tout ce qu'on a engagé.
09:41 Aujourd'hui, ils l'achètent et on va pouvoir l'installer chez eux très rapidement.
09:45 On est sous 6 mois pour une installation et un démarrage de production.
09:49 Acheter combien ?
09:51 Le prix de vente livré aujourd'hui est à 270 000 euros hors taxes.
09:53 Vous en pensez quoi, Béatrice de Noray ?
09:55 Vous êtes la patronne de Belle France.
09:57 Je pense que tout ce qui peut permettre d'assurer un revenu complémentaire
10:01 aux éleveurs et aux agriculteurs, c'est une bonne nouvelle.
10:03 C'est un gros investissement quand même.
10:05 C'est un gros investissement, alors j'imagine qu'il va pouvoir y avoir du support bancaire derrière.
10:09 On va demander à Nathalie Carré, en charge de l'entrepreneuriat
10:11 à la Chambre de commerce et d'industrie, ce qu'elle en pense
10:13 parce que c'est son métier. Bonjour Nathalie.
10:15 Bonjour Elisabeth, bonjour tout le monde.
10:17 Alors Maxime a besoin de se faire connaître.
10:19 Il faut qu'il raccourcisse le cycle de décision de ses clients
10:23 et je crois que vous avez pas mal d'idées là-dessus.
10:25 Bah oui, en fait le sujet c'est que vous apportez une super solution aux éleveurs
10:28 pour qu'ils puissent valoriser une partie de leur lait et mieux gagner leur vie.
10:31 Mais de l'autre, l'air de rien, vous leur créez deux problèmes.
10:34 D'abord, trouver un financement pour un investissement important,
10:36 vous l'avez dit, 270 000 euros.
10:38 Et aussi quand même, apprendre un nouveau métier,
10:40 qui est celui de la vente du fromage
10:42 et donc créer peut-être un point de vente à la ferme
10:44 ou trouver des distributeurs locaux.
10:46 Du coup, il y a peut-être une stratégie en deux temps.
10:48 1) Vendre vos modules à des fabricants de fromage déjà en place,
10:51 qui ont déjà des canaux de vente,
10:53 pour qu'ils augmentent leur production,
10:55 voire fassent des productions plus petites sur des produits particuliers.
10:59 Ils vont donc profiter de votre machine,
11:01 puisque si j'ai bien compris, effectivement il y a plusieurs recettes
11:04 et vous allez continuer à développer les recettes.
11:06 Donc vous, ça vous permettrait de vous faire connaître,
11:08 d'encaisser du chiffre d'affaires,
11:10 évidemment ça fonctionne aussi avec les fromagers qui démarrent leur activité.
11:13 Ensuite 2) Pour les éleveurs,
11:15 vous leur proposez une solution clé en main,
11:17 la machine plus le canal de vente des fromages.
11:20 Mais vous proposez la machine, vous l'avez dit,
11:22 mais aussi en location.
11:23 L'idée c'est que ces éleveurs puissent expérimenter,
11:25 sans prendre de risque, avant d'investir.
11:28 Et pour identifier les canaux de vente,
11:30 vous pouvez vous inspirer de la marque C'est qui le patron ?
11:32 Les producteurs sont divers et locaux,
11:34 mais ils distribuent leur lait dans les points de vente
11:36 qui sont négociés par la tête de réseau.
11:38 Donc les éleveurs pourraient chacun fabriquer leur fromage,
11:40 mais tous pourraient apposer sur l'emballage une phrase du type
11:44 "fabriquer à la ferme avec Albora" par exemple,
11:46 ce qui leur donnerait le droit d'être vendus
11:48 chez les distributeurs avec lesquels vous auriez un accord.
11:51 Vous avez, Maxime, vous avez aussi besoin d'exporter,
11:54 je crois que vous avez même déjà des demandes,
11:56 vous avez des demandes à l'étranger, au Maghreb, Liban,
12:00 même en Ukraine, on vous a fait des demandes ?
12:02 Exactement, exactement.
12:03 Ça s'est passé quand ça ?
12:05 Assez surprenant, on va dire.
12:07 Je pense que la France rayonne dans bien des domaines,
12:09 et dans le domaine de l'agriculture aussi.
12:11 Donc on est en avant sur la façon de gérer l'agriculture,
12:16 la façon de gérer les enjeux écologiques,
12:20 et on s'aperçoit qu'il y a des producteurs étrangers
12:24 qui sont en lien avec des producteurs français,
12:26 qui discutent avec eux,
12:28 qui sont sur des réseaux sociaux ensemble.
12:30 Nous on a fait de la publicité sur les réseaux sociaux,
12:33 et c'est revenu aux oreilles, on va dire,
12:35 ou à la vue de ces producteurs,
12:37 et tout de suite ils ont pris contact avec nous,
12:39 et ils se renseignaient sur la machine,
12:41 alors qu'on n'avait encore pas fait de pub dans ces pays-là, pas du tout.
12:43 Alors, Nathalie, justement, par rapport à ce besoin d'exporter,
12:47 par rapport à ces demandes,
12:49 vous avez deux idées.
12:50 Oui, et là, évidemment, vous avez déjà des demandes.
12:53 Votre allié, c'est la Team France Export.
12:55 Les conseillers vont vous aider à définir votre projet,
12:57 choisir vos marchés, prospecter le cas échéant,
12:59 gérer toute la partie opérationnelle,
13:01 bref, tout ce dont vous avez besoin,
13:03 soit simplement pour répondre aux demandes que vous avez déjà,
13:05 soit pour développer une vraie stratégie à l'export.
13:08 Mais je vais également penser aux NG,
13:10 qui interviennent dans certains pays
13:11 pour aider les populations à créer leur emploi.
13:13 Alors parfois, elles installent une pompe à eau,
13:15 par exemple dans un village,
13:16 pourquoi elles ne pourraient pas installer une machine d'albora
13:18 au cœur d'un village,
13:19 pour que les habitants puissent transformer le lait de leurs bêtes en fromage
13:22 et ainsi vendre leur production sur les marchés locaux ?
13:25 Eh bien, je vais intervenir là-dessus,
13:27 parce que c'est exactement un sujet d'actualité.
13:31 On n'est pas prévu de tout de suite aller à l'étranger,
13:34 mais on est en train de créer une antenne à Dakar,
13:36 et on s'adresse aux ONG,
13:38 parce qu'il y a énormément de demandes en Afrique de l'Ouest.
13:41 C'est un pays qui, historiquement,
13:43 consomme des produits laitiers, du fromage, transforme,
13:46 mais n'est pas capable de le conserver.
13:49 Donc, il va être produit dans les campagnes,
13:51 et les villes grandissent de plus en plus,
13:53 et utilisent du lait sous forme de poudre
13:56 pour pouvoir refaire leur consommation dans les villes.
13:58 Donc, c'est un challenge de pouvoir mettre en relation
14:01 les producteurs de lait et les points de ventre dans les villes.
14:04 Albora peut répondre à cette demande.
14:06 On les a tout de suite vus très intéressés par le projet,
14:10 mais bien sûr, c'est un coût important, encore plus important pour eux,
14:13 donc il faudra avoir recours às ONG.
14:15 C'est un peu notre stratégie de développement dans ces pays.
14:17 Et si Belle innovait avec Albora ?
14:20 Si Belle innovait avec Albora ?
14:23 Et si on avait une gamme ?
14:25 Le Kirin Martin, le Babybel de Céline,
14:27 la Vacherie de Stéphane.
14:29 Martin, Céline et Stéphane étant des éleveurs locaux
14:31 qui produiraient les fromages Belles,
14:33 sous votre contrôle bien sûr,
14:35 sur leur exploitation avec Albora.
14:37 Bien sûr, le goût peut-être serait un peu différent
14:39 en fonction de la nourriture des bêtes et donc des saisons,
14:41 mais ça donnerait une connotation locale et artisanale
14:44 à ces fromages très connus
14:46 et ça pourrait attirer une nouvelle clientèle.
14:48 L'idée c'est qu'Albora devienne l'alchimiste
14:50 qui transforme l'or blanc des éleveurs
14:52 en un fromage savoureux qui ravira
14:54 les papilles des petits et des grands.
14:56 On aime beaucoup vos idées Nathalie Carré, merci.
14:58 Vous en pensez quoi Béatrice de Noray ?
15:00 Franchement, c'est une idée sympa.
15:02 Nous on a effectivement parlé de pâte pressée non cuite,
15:04 parce qu'effectivement,
15:06 Kirin n'est pas une pâte pressée non cuite, c'est un frais fondu,
15:08 techniquement c'est un peu différent,
15:10 mais on a effectivement une marque de pâte pressée non cuite
15:12 qui s'appelle Cousteuron,
15:14 Port Salut. Nous, 100%
15:16 de notre lait vient du bassin
15:18 des éleveurs
15:20 de l'association des producteurs de Belle Ouest
15:22 qui nous donnent
15:24 et qui nous fournissent de 100% de notre lait.
15:26 Je ne sais pas s'il en reste un petit peu pour en faire localement,
15:28 mais on pourra leur suggérer.
15:30 On pourra leur suggérer. En tout cas,
15:32 si ça vous a plu, si vous êtes une pépite,
15:34 si vous aussi vous avez envie de venir pitcher
15:36 votre projet d'entreprise ici à Europe 1,
15:38 Nathalie Carré, quelle est l'adresse pour recevoir vos précieux conseils ?
15:40 Eh bien c'est
15:42 e1-lafrancebouge@europe1.fr
15:44 et comme tous les jours,
15:46 promis juré, Solène Godin, Charlotte Barrican et moi
15:48 on lit toutes les candidatures reçues.
15:50 Et il y en a de plus en plus sur les bureaux, ça je peux vous le confirmer.
15:52 Allez, vous restez avec moi autour de la tête de La France Bouge,
15:54 tout de suite avec cette question,
15:56 vous faites quoi pour vos salariés ?
15:58 Europe 1, La France Bouge
16:00 Demain, au travail.
16:02 Béatrice Honoré, il y a combien de salariés chez Belle France ?
16:04 On est à,
16:06 toute activité confondue, 4000 collaborateurs.
16:08 4000 collaborateurs,
16:10 vous avez mis en place
16:12 des initiatives pour
16:14 que vos salariés se sentent
16:16 le mieux possible au travail, je crois que même
16:18 ce sont elles qui se sont auto-gérées
16:20 pour leur présence au travail,
16:22 par rapport à votre politique de télétravail.
16:24 Oui, alors au siège de Suren,
16:26 évidemment dans les usines c'est un petit peu différent,
16:28 mais effectivement,
16:30 nous ce qu'on pense, c'est qu'il y a
16:32 aujourd'hui, on essaye d'être
16:34 une entreprise apprenante. On se rend compte
16:36 aujourd'hui que les compétences évoluent très vite.
16:38 Ça veut dire qu'on peut vous former au fur et à mesure ?
16:40 C'est de réussir à adapter
16:42 l'organisation à les compétences au fil du temps,
16:44 et que les collaborateurs soient partie prenante.
16:46 Donc qui participent activement
16:48 à toutes les décisions ?
16:50 Aux décisions notamment concernant leur formation,
16:52 leur développement, et ça peut être sur les éléments d'organisation
16:54 du mode de vie.
16:56 Par exemple, sur Belle France, sur la division
16:58 que j'ai dirigée à Suren,
17:00 les équipes, on s'est bien rendu compte au moment du Covid,
17:02 donc on s'était adapté comme tout le monde, avec un retour
17:04 à domicile, la sécurité était la priorité,
17:06 et qu'il y avait cette attente
17:08 des différentes générations, de pouvoir
17:10 avoir un mode de travail différent.
17:12 Donc en fait, chaque équipe a réfléchi à son mode
17:14 d'organisation, a fait des propositions,
17:16 qu'on a ensuite légèrement harmonisé pour s'assurer
17:18 qu'il y a un collectif. - Alors par exemple, est-ce qu'il y a une proposition
17:20 qui est ressortie, un peu originale ?
17:22 Je crois que c'est sur les espèces de co-working ?
17:24 - Alors on a effectivement,
17:26 donc les personnes viennent au siège,
17:28 les équipes viennent au siège, on déterminait,
17:30 les équipes marketing, on dit "telle journée, on veut tous
17:32 être au siège", nous on fait une journée "Belle France"
17:34 aussi, où tout le monde vient, et on organise un peu
17:36 les événements avec des conférences, ce genre
17:38 de choses. Les équipes
17:40 commerciales, on dit "nous on est vraiment là pendant la période
17:42 des négociations, après on peut travailler un petit peu plus
17:44 à distance". Donc chacun s'adapte
17:46 pour vraiment, après l'idée c'est de garder du collectif, ça c'est
17:48 extrêmement important, et puis aussi on a
17:50 permis en mode, effectivement,
17:52 pour assurer des collaborateurs
17:54 qui habitent loin, historiquement on avait un siège
17:56 à Vincennes, un siège dans Paris, on a tous bougé à Sur-Aine.
17:58 Donc on a des collaborateurs qui habitent assez loin,
18:00 qui puissent, sur certaines journées,
18:02 pour certains collaborateurs, aller dans
18:04 des espaces de coworking. - Donc vous leur louez des espaces
18:06 de coworking ? - Donc on a un certain nombre de places,
18:08 effectivement, ils ont des crédits, ils peuvent utiliser en tête.
18:10 - Donc ils sont pas au sein de siège Belle, mais vous avez
18:12 loué des espaces de coworking près de leur maison.
18:14 - Voilà, ils peuvent activer. - Et ils se misent tous les 3 ou tous les 4.
18:16 - Ou ils peuvent soit faire des réunions sur place, soit
18:18 effectivement sortir de leur domicile, parce qu'on se rend bien compte,
18:20 on le voit bien, les stagiaires sont
18:22 beaucoup au siège, parce que leur domicile
18:24 en région parisienne n'est pas forcément très grand.
18:26 Donc ils ont besoin de retrouver du collectif.
18:28 - Vous, vous vous êtes adapté aussi aux besoins des collaborateurs.
18:30 - On essaye. - Vous essayez.
18:32 Allez, vous restez avec moi, suivez, que sont-ils devenus ?
18:34 Le skir, vous savez ce yaourt
18:40 ultra protéiné, eh bien figurez-vous que
18:42 Gabriel Gutmann, le fondateur de
18:44 Puffiz, était venu dans la
18:46 France Bourge, il avait lancé
18:48 le Puffiz, c'est le nom de son skir,
18:50 100% français, c'était il y a un an
18:52 et depuis, il a levé
18:54 pas mal d'argent, on va l'écouter.
18:56 Elisabeth Assayag sur Europa.

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