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00:00 J'ai eu la chance d'avoir des parents qui se sont aimés jusqu'au dernier jour et même dans leur vieillesse.
00:07 Et je sais qu'ils sont restés finalement très très beaux tous les deux parce qu'ils se regardaient l'un l'autre avec un désir qui ne vieillissait jamais.
00:18 Mais jamais. Je me souviens de mon père qui avait eu déjà un âge avancé.
00:26 Il avait eu une opération de l'œil, enfin des yeux et il devait rester allongé dans le noir pendant trois semaines, un mois le temps que ses yeux cicatrisent.
00:35 Et j'étais allé le voir un dimanche et je l'avais trouvé dans son lit dans le noir.
00:39 Il était en costume avec sa veste, sa chemise et sa cravate.
00:43 Et je lui ai dit "écoute papa quand même, t'en as pour un mois au lit, peut-être que tu peux juste enlever la veste et la cravate".
00:51 Et il avait souri, il m'avait dit "écoute, ça fait 40 ans que je me lève tous les matins en me demandant comment reséduire ta mère,
00:57 tu crois pas que c'est maintenant que je risque de devenir aveugle que je vais prendre un risque ?"
01:01 C'était magnifique, il y avait ça. Et c'est ça en fait ce roman, c'est la façon dont tout à coup Adèle,
01:10 peut-être à un moment où elle n'est pas loin de renoncer,
01:16 rencontre le regard de ce jeune homme qui voit toutes les beautés qu'il y a en elle.
01:22 Je dis bien pas sa beauté au sens physique, il voit toutes les beautés qu'il y a en elle et il la regarde avec une fascination, un désir.
01:33 Et tout à coup c'est comme si la couleur qui s'était échappée rentre en elle.
01:37 C'est aussi simple que ça, enfin c'est très compliqué mais c'est aussi simple.
01:40 C'est pas compliqué, on va en parler encore. Bien sûr Marc Lévy est notre invité, voici Dermot Kennedy, Kiss me.